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Edwy Plenel Dire nous

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Sciences historiques

Voyage en terres d'espoir

" Ce voyage est une invitation à se promener sur le continent des obscurs. A partir à la recherche de celles et ceux dont le souvenir est effacé par les puissants et les dominants, qui réquisitionnent l'Histoire à leur profit. Bref, à aller à la rencontre de tous ces militant-e-s de l'égalité sans lesquels nos idéaux démocratiques et sociaux n'auraient jamais vu le jour. Or seul le Maitron, cet immense dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social, avec ses milliers de héros inconnus ou méconnus, donne librement accès à ces territoires oubliés, sur une longue durée qui va de 1789 à 1968. J'ai voulu donner envie d'aller y voir. Car, en nos temps obscurs d'incertitude et de doute, visiter le Maitron, c'est reprendre force et courage. Cette pérégrination propose de s'approprier cet héritage sans testament, comme une promesse que nous nous ferions à nous-mêmes. A la manière des traces qui, dans notre langue, sont aussi bien des signes d'un passé effacé que des sentiers menant à l'inconnu, l'espoir porté par les centaines de milliers de vies qui en sont la matière est un chemin inédit, qu'il nous revient d'inventer en marchant sur leurs pas. Pour cette exploration, nulle carte préétablie qui donnerait des assurances, transformant le paysage en certitude. Mais, plus essentiellement, la quête d'une hauteur qui nous élève et nous relève, en vue d'une ligne de crête où se laisse approcher, de nouveau, l'horizon d'une espérance : l'émancipation. Acte de fidélité et geste de survie, ce livre interroge dans un premier temps le sort des vaincus dans l'Histoire puis part “à sauts et à gambades” dans un voyage qui commence près des bureaux de Mediapart, à la rencontre du député Baudin, pour se terminer sur un sentier de randonnée dans les Pyrénées, en compagnie de Walter Benjamin. La solennité des cimetières pas plus que la froideur des tombeaux ne sont ici de mise. Plurielle et multiple, l'Histoire maillée d'histoires que nous raconte le Maitron est un récit sensible, celui d'une réalité à portée d'utopie, tout comme un choeur antique serait à portée de voix. " Edwy Plenel

10/2016

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Sciences politiques

La troisième équipe. Souvenirs de l'affaire Greenpeace, Edition revue et augmentée

Le 10 juillet 1985, dans le port d'Auckland (Nouvelle-Zélande), le Rainbow Warrior, navire amiral du mouvement écologiste Greenpeace, s'apprête à faire cap vers l'atoll de Mururoa, afin de protester contre les essais nucléaires français. Il ne prendra jamais le large : peu avant minuit, deux nageurs de combat des services secrets, équipés d'explosifs, l'envoient par le fond. Coûtant la vie à un photographe, cet attentat aux antipodes fut un scandale mondial débouchant sur une affaire d'Etat en France. Jeune journaliste au Monde, je fus, cet été-là, à l'origine des révélations qui, faisant tomber le château de cartes du mensonge officiel, provoquèrent la démission du ministre de la Défense et du patron de la DGSE

06/2016

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Récits de voyage

La découverte du monde

Contre les fouilleurs d'origines et les dévots de l'immédiat, s'entêter à imbriquer connaissance du passé et savoir du présent : c'est ce qui, en 1991, m'avait conduit à suivre les traces de Christophe Colomb, arpentant les terres qu'il avait accostées et visitant les siècles qu'il avait inaugurés. C'est ce qui, dix ans après, sous le choc de l'événement du 11 septembre 2001, m'amène à exhumer ce voyage et à réemprunter les traces qu'il m'avait paru ouvrir. Des périples transatlantiques du Grand Amiral de la mer océane à l'attentat contre le World Trade Center, le tourbillon de dates et d'époques dans lequel ce livre entraîne ses lecteurs est une invite au déplacement de la pensée. A regarder de biais, de côté et de loin, nos propres temps d'ouverture et de fermeture, entre mélange des cultures et clôtures des identités. A combattre l'obsession des origines, le refoulé colonial, la peur de l'autre. Bref à suivre la trace métisse où s'invente un nouvel humanisme cosmopolite.

05/2004

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Actualité et médias

Dire nous. Contre les peurs et les haines, nos causes communes

Dire nous, c'est inventer tous ensemble le "oui" qui nous manque, celui d'un peuple réuni dans sa diversité et sa pluralité autour de l'urgence de l'essentiel : la dignité de l'homme, le souci du monde, la survie de la terre. Le "nous" de l'égalité, sans distinction d'origine, de condition, d'apparence, d'appartenance ou de croyance. Le "nous" des causes communes où s'invente concrètement l'espérance, là où nous vivons, là où nous travaillons, dans tous ces lieux où nous faisons déjà route ensemble. Le "nous" des audaces démocratiques, sociales et écologiques sans lesquelles il n'est pas de confiance retrouvée dans un avenir partagé. Ce "nous", seul capable d'enrayer la machine infernale qui met la France en guerre contre elle-même, en inventant des boucs émissaires. Ce "nous" qui fera enfin barrière aux divisions où, par la haine, le rejet et la peur, se perpétue la domination d'une minorité et la dépossession de la majorité. Ce "nous" où s'inventera un espoir commun, dans la délibération collective, plutôt qu'une aventure personnelle, avec son cortège de déceptions et d'amertumes, tant le "je" présidentiel ruine la confiance démocratique en confisquant la volonté du peuple. Dire nous fait suite à Dire non, paru en 2014. L'alarme qui l'animait alors est, hélas, encore plus justifiée aujourd'hui. Les tenants du repli identitaire, du racisme banalisé, de la xénophobie assumée tiennent le haut du pavé médiatique tandis que nos gouvernants leur cèdent du terrain en nourrissant le terreau des peurs et des haines. Leurs renoncements sociaux et leurs régressions démocratiques, leur manque de hauteur et leur absence de vision, leur soumission aux intérêts minoritaires de l'oligarchie financière sèment le désespoir et la colère. Prisonniers du court terme et obsédés par leur survie, ils ne mènent pas la bataille des idées. Pis, par frilosité, conformisme ou aveuglement, ils ne cessent de reculer face aux idéologies renaissantes de l'inégalité et de l'identité, destructrices de la promesse concrète d'une République démocratique et sociale. Eux-mêmes gagnés par la peur devant l'inconnu et l'incertain, ils s'avèrent incapables de proposer un imaginaire rassembleur, réduisant la politique à l'économisme, sa vitalité à une statistique, son ambition à la gestion. Il est temps de dire "nous", et de tracer une autre route, celle d'une civilisation du partage et de l'échange, de la délibération et de la relation, de l'égalité et de la solidarité.

03/2016

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Actualité et médias

L'épreuve

C'est un livre autour de la guerre du Kosovo. C'est aussi un voyage en compagnie de Charles Péguy et une dispute avec Régis Debray. C'est également un essai sur une génération, issue de Mai 68 et de ses promesses. C'est enfin une réfutation des nationaux-républicains et de cette illusion française qu'ils incarnent. C'est, au bout du compte, une réflexion sur le présent et l'événement, la Nation et la République, le passé antiquaire et la grandeur perdue, la France et l'Europe, les bourreaux et les victimes, l'inquiétude et l'espérance. Bref, c'est un livre sur notre histoire, telle qu'elle se joue, aujourd'hui même. Sur ces temps actuels qui nous mettent à l'épreuve et qui font preuve.

06/1999

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Actualité politique France

Le président de trop. Précédé de La question française

Le présidentialisme est au régime présidentiel ce que l'intégrisme est aux religions, ce que l'absolutisme est aux monarchies, ce que le sectarisme est aux convictions. Le problème n'est pas l'existence d'une présidence de la République mais l'accaparement de cette fonction par un seul homme, véritable monarque sans couronne. Legs du bonapartisme français, notre présidentialisme est un régime d'exception devenu la norme. Une norme dont l'excès n'a cessé de s'étendre depuis le long règne de François Mitterrand. Avec Emmanuel Macron aujourd'hui, mais dans le droit fil des ambitions de Nicolas Sarkozy et des renoncements de François Hollande hier, le présidentialisme français ne cesse de s'affirmer comme l'ennemi foncier d'une République démocratique et sociale. Cette confiscation de la volonté de tous par le pouvoir d'un seul la mine de l'intérieur, la corrompt et l'affaiblit, creusant la dépression citoyenne et accroissant la démobilisation électorale. En nos temps incertains et imprévisibles, elle pose les bases d'un régime autoritaire au service d'intérêts sociaux minoritaires. Face à ce danger, Le Président de trop plaide pour une radicalité démocratique. Celle d'une République garantissant l'expression, la mobilisation et l'invention de la société contre les inégalités, injustices, corruptions et mensonges qu'enfantent, inévitablement, pouvoir et domination en place dans leur éternelle volonté de se succéder à eux-mêmes.

09/2021

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Actualité politique France

A gauche de l'impossible

A gauche de l'impossible est un plaidoyer contre les raccourcis qui, faisant miroiter des succès électoraux immédiats, épousent la culture politique dominante, celle-là même qu'une gauche émancipatrice devrait mettre en cause : verticalité du pouvoir, césarisme présidentiel, intolérance au pluralisme, absence de culture démocratique, mépris des mobilisations populaires, rejet des causes communes de l'égalité, incompréhension des nouvelles luttes écologistes, antiracistes et féministes. La catastrophe ne se conjugue pas au futur, elle est dans le présent : un présent d'aliénation et de domination où s'entremêlent les désastres sécuritaires, sanitaires, écologiques, sociaux et démocratiques. Il ne s'agit plus de l'éviter, mais de l'affronter en cessant de s'illusionner : la réponse ne viendra pas d'en haut, d'experts prétendus ou de gouvernants discrédités, mais du sursaut de la société, de ses inventions et de ses mobilisations. Si la gauche politique est en peine, c'est parce qu'elle s'est détachée de la société qui la légitimait pour s'identifier à l'Etat dont elle revendique la gestion. Or être de gauche, sur la durée, ce n'est pas vouloir absolument le pouvoir, c'est d'abord défendre la société contre les abus des pouvoirs, qu'ils soient étatiques, politiques ou économiques, sociaux ou culturels, entremêlant domination sociale, discrimination raciste et oppression patriarcale. Alors que l'effondrement menace, dans un mélange de destruction du vivant et de déshumanisation du monde favorable aux fuites en avant autoritaires et identitaires, la porte étroite du salut est dans ce pari sur l'impossible.

09/2021

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Sociologie

Le journaliste et le Président

" Nous ne sommes pas des juges. Nous savions, pour l'avoir écrit dans La part d'ombre, que la cellule de l'Elysée pratiquait des écoutes avant d'en avoir la preuve. Mais ce qu'un journaliste croit savoir et ne peut prouver pèse peu face aux certitudes officielles, mensonges flagrants ou démentis embarrassés. Aussi peut-on espérer qu'après avoir été payée de tant d'inimitiés inutiles et de calomnies ridicules, cette ample concordance d'une vérité journalistique et d'une vérité judiciaire fasse enfin jurisprudence historique : le Président qu'ici le journaliste a donné à voir est, tout simplement, une histoire vraie. " Avec Le journaliste et le Président sont réunis en un seul volume trois livres qui, chacun à sa manière, traitent de la longue présidence de François Mitterrand : La part d'ombre, Un temps de chien, Les mots volés, augmentés de deux textes inédits : Grand Deuil et Le procès des écoutes.

01/2006

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Actualité politique internatio

L'épreuve et la contre-épreuve. De la Yougoslavie à l'Ukraine

Un nouvel impérialisme menace la paix du monde, et il est russe. C'est cette réalité que l'invasion de l'Ukraine par la Russie oblige à regarder en face. Celle d'un impérialisme de revanche, mû par le ressentiment des nations déchues qui retournent leurs blessures en agressions contre d'autres peuples. Celle aussi d'un impérialisme de mission, convaincu de défendre une vision du monde conservatrice et identitaire, alternative aux idéaux démocratiques assimilés à une décadence occidentale. Celle enfin d'une puissance nucléaire à la merci d'un homme et de son clan oligarchique, ayant basculé de l'autoritarisme à la dictature. Outre sa propre population que cette fuite en avant guerrière détourne de ses aspirations sociales et de ses revendications démocratiques, la première cible de cet impérialisme est le libre arbitre des peuples à disposer d'eux-mêmes, leur droit de choisir leur destin, leur liberté d'inventer leur futur. C'est le ressort de la crise ukrainienne depuis 2014. Mais c'est aussi celui de l'intervention russe en Syrie venue, à partir de 2015, au secours de l'une des pires dictatures du monde arabe, comme ce fut celui de la seconde guerre de Tchétchénie en 1999 où, déjà, Vladimir Poutine affirma son pouvoir par la violence en menant une guerre d'extermination contre les volontés indépendantistes d'un peuple du Caucase. Il nous reste à comprendre pourquoi, pour la plupart, nos gouvernants, politiciens, diplomates, hommes d'affaires, éditorialistes et commentateurs, n'ont pas vu venir le surgissement de ce spectre né des décombres de l'URSS, offrant une synthèse agressive du stalinisme communiste et du tsarisme grand-russe. Cet aveuglement est consubstantiel de l'ascension, dans nos débats publics, d'idéologies nationalistes et autoritaires, racistes et anti-démocratiques. Cet essai entend le démontrer en exhumant les polémiques fondatrices qui accompagnèrent la crise yougoslave, notamment lors de la guerre du Kosovo en 1999, dont L'Epreuve fut partie prenante. Près d'un quart de siècle après, La Contre-épreuve en vérifie et confirme les analyses à l'aune du présent. Le tout à l'enseigne de cette recommandation du poète Edouard Glissant : " Agis en ton lieu mais pense avec le monde. "

09/2022

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Actualité politique France

Se tenir droit. Douze portraits pour une politique sensible

Notre temps vit un relâchement général de la politique, de ses mots comme de ses actes, ayant institué en norme le manque de tenue et l'absence de scrupule. L'amoralisme est érigé en vertu, l'absence de principes en bienfait, la violence du verbe en nécessité, la vulgarité d'esprit en réjouissance. Inversement, la simple recherche d'une espérance qui nous élève et qui nous rassemble semble exclue du champ politique et médiatique, lequel n'aurait d'autres règles enviables que l'égoïsme de la réussite, l'appétit de pouvoir et l'envie de dominer. Du sursaut éthique que signifia le dreyfusisme au combat sans cesse recommencé contre les ennemis de l'égalité, des libertins échappant en secret à l'absolutisme monarchique aux magistrats anti-corruption dressés contre l'hydre mafieuse, des révoltes sociales contre la loi de la marchandise aux épopées héroïques des luttes antifascistes, des résistances anticolonialistes face aux impérialismes à l'opposition de gauche au stalinisme, douze portraits illustrent ici le contraire : une politique de la droiture. C'est une politique sensible, de l'attention et de la précaution, revendiquant l'écoute et la bienveillance sans crainte d'en être paralysée ou d'en devenir impuissante.

09/2023

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Sociologie

Secrets de jeunesse

" De Trotsky à Malraux, aller et retour, en passant par Jospin, via Freud, Adler, Fraenkel, Sperber... M'autorisant ces échappées belles, promenades et flâneries, je ne voudrais pas laisser croire que tout se tient. C'est plutôt que les vies nous disent aussi ce qui circule, souterrainement, des uns aux autres, l'inconscient des parcours et des pensées, les liens obscurs des époques et des individus, la magie des idées surtout. Entre fleuves et ruisseaux, je m'efforce de suivre ces courants-là qui, d'ordinaire, ne se donnent pas à voir. "

03/2003

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Actualité et médias

Procès

« C'était un lundi de fin novembre 2004, et le tribunal faisait relâche. Assidu au procès des écoutes de l'Élysée, qui entrait dans sa troisième semaine, j'avais décidé de mon moment : un jour de pause, pas de presse, pas de curieux. C'était un choix esthétique. Je tenais à vérifier une intuition qui n'était pas forcément à mon avantage : ma démission volontaire de la direction de la rédaction mettrait fin au feuilleton médiatique dont Le Monde avait été le héros malgré lui. Il n'y aurait pas de questions, guère de curiosités, encore moins d'enquêtes. Et c'est bien ce qui s'est passé. Tout rentrait dans l'ordre, l'objectif était atteint, le contrat enfin rempli, pas besoin de chercher à comprendre, c'était écrit, prévu, annoncé ». Ce Procès est une réflexion subtile sur la presse, le journalisme et le pouvoir ; c'est aussi le témoignage d'une démarche exigeante et lucide.

04/2007

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Actualité et médias

Un temps de chien

Il était une fois, en France, un président de la République qui crut bon de dénoncer, non loin du cercueil d'un de ses Premiers ministres qui s'était suicidé, les " chiens " médiatiques auxquels aurait été " livré l'honneur d'un homme ". Par-delà l'épisode qui annonçait alors une fin de règne crépusculaire, la réalité demeure : la vie publique tombe à la rubrique des chiens écrasés, le débat d'idées cède la place à la chronique des prévarications, les grandes ambitions affichées dévoilent des secrets de fabrication peu honorables. Cette réalité encombre et dérange ceux qui font profession de journaliste. On peut choisir de faire l'autruche, refuser de se salir les mains et de prendre des coups. On peut aussi penser que si nous voulons remplir notre mission, qui est de rendre intelligible le présent pour maîtriser l'avenir, il nous faut bien visiter les coulisses du spectable. Ce choix est le sujet de ce livre, réflexion paradoxale sur le journalisme, Quand la République se résigne à être scandaleuse, quand la démocratie ne se veut plus vertueuse, quand l'éthique laisse place au cynisme, quand la marchandise dicte la loi, on ne peut prétendre à la neutralité. Acteur autant que spectateur, le journaliste doit choisir son camp.

08/1996

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Actualité et médias

La victoire des vaincus. A propos des gilets jaunes

Ce qui se joue en France depuis plusieurs semaines ne saurait se résumer à ce que gouvernants et éditorialistes veulent y voir. Spontanée et nourrie de motivations disparates, cette révolte doit s'entendre à la fois dans l'histoire longue des mouvements populaires et dans la spécificité de son époque, prompte à confondre le droit de tous et le privilège de certains. La révolte des gilets jaunes est un événement inédit, inventif et incontrôlable. Comme tout surgissement spontané du peuple, elle déborde les organisations, bouscule les commentateurs, affole les gouvernants. Comme toute lutte collective, elle s'invente dans une création politique autonome où l'auto-organisation est maître du jeu. Comme toute mobilisation populaire, elle brasse la France dans sa diversité, avec ses solidarités et ses préjugés, ses espoirs et ses aigreurs, ses beautés et ses laideurs. Prenant le contrepied de la morgue de classe qui s'est déchaînée face à un peuple rabaissé au rang de foule, cet essai veut en déchiffrer l'énigme en mêlant l'histoire immédiate et la longue durée. Né d'un refus de l'injustice fiscale et d'une exigence sociale d'égalité, ce mouvement s'est emparé de la question démocratique centrale, celle du pouvoir présidentiel qui confisque la volonté de tous. C'est cette audace républicaine qu'une répression policière sans équivalent lui fait payer. L'avenir n'est pas écrit, et le cours des événements dépendra de l'action de celles et ceux qu'ils convoquent. Aussi ce livre est-il une alarme face à la fuite en avant d'un pouvoir affolé qui, pour se légitimer, a choisi de jeter les gilets jaunes dans les bras de l'extrême droite. Si cette catastrophe advenait, en seraient aussi responsables tous les tenants d'une République démocratique et sociale qui auront préféré tenir à distance cet inédit, plutôt que de mener la bataille de l'égalité auprès des gilets jaunes.

03/2019

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Actualité politique France

L'appel à la vigilance. Face à l'extrême droite

Le 13 juillet 1993, un " Appel à la vigilance ", signé par quarante ? gures de la vie intellectuelle française et européenne, alertait sur la banalisation des discours d'extrême droite dans l'espace éditorial et médiatique. Ses signataires rappelaient que ces discours " ne sont pas simplement des idées parmi d'autres, mais des incitations à l'exclusion, à la violence, au crime " et que, pour cette raison, " ils menacent tout à la fois la démocratie et les vies humaines ". En conséquence, ils proclamaient s'engager " à refuser toute collaboration à des revues, des ouvrages collectifs, des émissions de radio et de télévision, des colloques dirigés ou organisés par des personnes dont les liens avec l'extrême droite seraient attestés ". Trente ans ont passé, et c'est peu dire que cette alerte n'a pas été entendue, notamment en France. Avec le recul, cet " Appel à la vigilance " prend la stature d'une prophétie ayant tôt cherché à conjurer ce qu'il nous faut aujourd'hui combattre : l'installation à demeure dans l'espace public des idéologies xénophobes, racistes, identitaires, rendant acceptables et fréquentables les forces politiques qui promeuvent l'inégalité des droits, la hiérarchie des humanités, la discrimination des altérités. Quand avons-nous baissé la garde ? Quelle est la responsabilité des journalistes et des intellectuels dans cette débâcle ? Comment, au nom de la liberté de dire, de tout dire, y compris le pire et l'abject, la scène médiatique est-elle devenue le terrain de jeu d'idées et d'opinions piétinant les principes démocratiques fondamentaux ?

03/2023

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Essais

Tous les films sont politiques

Aborder la politique par le cinéma. Ne pas seulement se divertir mais s'impliquer. Ne pas rester spectateur d'une histoire étrangère mais devenir acteur de son propre destin. Chercher dans l'obscurité des salles de projection les lumières d'un imaginaire commun. Le jour de 1969 où Z, le film de Costa-Gavras, est sorti en salles, la politique comme imaginaire démocratique a fait irruption dans le cinéma, la politique comme lieu de partage. E. P. Edwy Plenel est journaliste, directeur et cofondateur de Mediapart. Il est notamment l'auteur du Droit de savoir et de Dire non, disponibles en Points.

05/2021

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Littérature française

Nous vous aimons tous

A l'issue du banquet d'anniversaire des vieux parents, le toast porté par le père va réveiller en chacun des enfants des souvenirs, des ressentiments, des espoirs. Depuis longtemps, les aînés et les plus jeunes ne savent plus se parler. Dans l'obscurité d'une soirée d'orage, la famille se trouve rassemblée pour un huis clos imprévu. Vont-ils enfin inventer ce qu'ils se croyaient incapables de vivre ? Hasards opportuns, émotion et humour seront les chemins d'une renaissance inespérée.

07/2014

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Littérature étrangère

Tous nos noms

Evénement littéraire aux Etats-Unis, Tous nos noms est sans doute le livre le plus ambitieux de l'auteur des Belles choses que porte le ciel. Roman de la maturité, où l'évocation d'une amitié mise à mal par l'Histoire se confond avec le portrait d'un continent déchiré, il pousse plus loin encore l'exploration de l'exil et du déracinement. Isaac, un jeune Africain, est venu aux Etats-Unis dans le cadre d'un programme d'échange universitaire. Ni Helen, la jeune assistante sociale qui tombe amoureuse de lui, ni le lecteur ne connaissent son vrai nom : il l'a laissé derrière lui, en Ouganda, avec les promesses d'une révolution réprimée dans le sang par la future dictature, abandonnant aussi son ami le plus cher. Du chaos de l'Afrique à la solitude du Midwest, dans une Amérique déchirée entre la guerre du Vietnam et la lutte pour les droits civiques, l'écriture intimiste et mélancolique de Dinaw Mengestu, mêlant les voix d'Helen et d'Isaac, saisit les paradoxes de l'Histoire et de la nature humaine avec une force et une intelligence peu communes. " Un roman étincelant, profondément émouvant. " The New York Times

08/2015

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Policiers

Comment nous dire adieu

Alors que la neige tombe sur Bolzano et ses environs, Michele, un enfant de onze ans, disparaît sans laisser de traces. Le commissaire Sergio Striggio est chargé de l'enquête. Installé depuis quelques années dans le nord de l'Italie pour vivre librement son amour avec Leo, il s'apprête à révéler son homosexualité à son père, ancien policier. Mais celui-ci lui annonce qu'il est atteint d'une maladie incurable. Soudain le passé assaille père et fils, avec sa cohorte de fantômes, s'insinuant dans l'enquête en cours et s'y reflétant étrangement. Après l'avoir affronté, Striggio, il en est convaincu, pourra accompagner son père dans son dernier voyage.

03/2019

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Au-delà

Ces mots que nous pouvons dire à nos défunts

Il n'est jamais trop tard. Cet ouvrage vous propose une expérience : celle de laisser venir à vous vos émotions et vos ressentis, et d'oser écrire, tel un acte symbolique, ce que vous aimeriez ou auriez aimé dire à vos personnes chères disparues. Les 24 cartes détachables incluses à cet ouvrage vous aideront à vous lancer ou à mettre des mots sur ce que vous ne parvenez pas à libérer. Il propose également, si c'est aligné avec vos croyances, de vous connecter à l'énergie de vos défunts afin de, peut-être, recevoir un signe de leur part ou, simplement, de leur dire au revoir à votre façon. Pour vous accompagner au mieux, Floriane Arzouni vous transmet les clés qu'elle aurait aimées recevoir lorsqu'elle a découvert sa médiumnité.

02/2022

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Littérature française

Paris. Suivi de Lettre à la France

"Obscurantisme religieux, radicalités anarchistes, tentations terroristes, arrogance capitaliste, désespérance sociale, corruption médiatique : tout ce qui se bouscule dans Paris nous parle encore". Edwy Plenel Après sa fresque des Rougon-Macquart, Emile Zola commence sa trilogie des Trois villes, dont le trop méconnu Paris constitue le dernier volume. Publié en pleine affaire Dreyfus, ce roman a pour protagonistes la foi et ses croyances, l'idéal et ses perditions, la modernité et ses corruptions. Il propose ainsi une passionnante chronique sociale d'un régime républicain en crise. Cette nouvelle édition offre à EDWY PLENEL, journaliste et cofondateur de Mediapart, l'occasion de rappeler, en suivant le chemin de vérité emprunté par Zola lui-même, combien la République est et doit rester un champ de batailles.

10/2021

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Littérature étrangère

Avant de nous dire adieu

Avant de mourir, la mère d'Olivia a fait promettre à sa fille de reprendre contact avec Richie Briscoe, l'homme qui lui a brisé le coeur lorsqu'elle était adolescente. Intriguée, Olivia décide de se rendre chez Richie, qui vit avec sa fille Wren dans un joli village de la côte anglaise. Bien qu'une vingtaine d'années se soient écoulées, tout se passe comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Olivia se sent chez elle à Millington, et Wren est un peu la fille qu'elle n'a jamais eue. Tout irait pour le mieux si Olivia n'avait pas déjà un mari qu'elle aime et deux fils...

06/2010

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Musique, danse

Chopin et Pleyel

" Les pianos Pleyel sont non plus ultra. " Chopin n'a cessé de confirmer cette affirmation de 1831 par une fidélité au facteur et à sa manufacture. Celui dont l'instrument est le moyen de communiquer avec d'autres mondes, avec lui-même, avec autrui, le lieu tactile et sonore où s'incarne son improvisation, lieu de l'envol de sa création sans cesse remise sur le métier, a trouvé en Camille Pleyel le répondant nécessaire. Sa prédilection se fait jour de différentes façons : les quatre plus importants concerts parisiens de Chopin ont lieu dans les locaux de Pleyel ; aussi bien pour le concert et le salon que pour l'enseignement, il utilise exclusivement ces instruments. La personne et l'oeuvre de Camille Pleyel, bien peu connues jusqu'alors, sont abordées ici dans leur relation avec Chopin, sous des angles divers et complémentaires qui constituent une étude transversale convoquant l'histoire et la sociologie musicales, la facture instrumentale, l'esthétique sonore, le style de jeu pianistique. Par l'examen de documents exhumés lors d'années de recherche, Jean-Jacques Eigeldinger met en lumière un circuit musical et social insoupçonné sous la monarchie de Juillet. Dans les livres de vente des pianos défilent les noms des élèves, des protecteurs, amis et collègues de Chopin, de maintes familles de l'aristocratie française, polonaise, européenne, des milieux diplomatiques ou de la haute finance. Cette ronde de noms est menée en filigrane par le pianiste et professeur adulé clans les salons parisiens de son choix.

03/2010

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Poésie

Je voulais vous dire

Armand Gatti mêle ici de façon subtile et adroite la petite et la grande histoire, l'amour et la guerre, le chant et l'horreur. Paysages de maquis, évocations des "frères" de combat, des espoirs et de la misère des temps de guerre. Il faut dire, il faut écrire pour ceux oubliés, tombés, pour tout ce qu'on arrache à l'existence. Il en ressort une sorte d'interrogation constante : comment continuer à aimer quand tout autour de nous est mort et désillusions ? Le sentiment de l'amour, qu'il soit celui d'une femme ou celui de la patrie, peut-il nous sauver, être la réponse à tout ? C'est en même temps une très belle lettre de mémoire et d'amour pour tous ces frères qui se sont laissés attraper par la "sirène". Cette image est très intéressante et semble représenter ce Elle qui alors serait la patrie, qui serait le chant mélodique attirant les pauvres âmes au bord des tranchées, en première ligne, prêts à donner leur vie pour elle.

12/2017

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Développement personnel

Savez-vous dire non ?

Des kilos qui s'accumulent, des dettes inconsidérées, des relations difficiles avec un patron qui nous terrorise, des enfants désobéissants, un conjoint qui profite un peu trop de notre gentillesse... ne pas savoir dire non est un véritable handicap pour beaucoup d'entre nous ! Savoir dire non suppose une claire affirmation de soi et de ses limites. Dès lors, dès que la confiance fait défaut, des oui intempestifs et consensuels se multiplient aux dépens de nos libertés. Pour comprendre cette difficulté à se faire respecter et à s'affirmer, il convient de se poser les bonnes questions. Savez-vous vous faire respecter ? Êtes-vous trop influençable ? Avez-vous tendance à culpabiliser ? Savez-vous résister à la tentation ? Savez-vous dire non à vos proches, à ceux que vous aimez ? Savez-vous garder la bonne distance dans votre univers professionnel ? Voici un éventail de tests et de conseils, établis en collaboration avec Éric Kloeckner, psychologue clinicien, qui constitue une méthode simple et pratique pour vous permettre de poser vos limites sans agressivité ni peur. Soyez naturel, sincère et sans complexe ; vous n'êtes ni jugé ni catalogué. A la lumière des résultats des tests et en suivant les conseils prodigués, vous pourrez enfin retrouver le plaisir de dire oui !

05/2005

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Littérature française

Je voulais vous dire

Le récit d'un homme, avec un fort tempérament, à mi parcours de la vie, issue d'un milieu au revenus assez aisés. Enfant de parents divorcé, alors qu'il avait 6ans, David a connu l'alcoolisme, les violences et le viol quand il a eu 13 ans, de son père. A l'âge de 25 ans il rencontre sa future épouse de 17 ans son ainée avec laquelle il adoptera un enfant. Leur mariage se soldera par une longue procédure de divorce suite au rejet et harcèlement qu'Amélie, son épouse, prodigua à leur enfant. Durant 4 ans il se bat pour pouvoir garder son fils à ses cotés. Cette rupture lui permettras de continuer sa vie autrement, en se tournant vers la gente masculine avec laquelle il aura une multitude de relation...

07/2011

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Actualité et médias

Je voudrais vous dire

Elle dérange, Nicole Nota. Ce n'est pas seulement son caractère, c'est sa fonction. Elle rejette vigoureusement l'image d'un syndicalisme frileux, un syndicalisme qui subit les mutations plutôt que de s'appuyer sur elles pour préparer l'avenir. Elle conteste le mirage de politiques tout-puissants, incapables de dénouer les crises sans le libre jeu des acteurs sociaux. Elle refuse la fatalité et la résignation, elle parle d'espoir. Le changement est toujours inquiétant. Mais c'est aussi une chance, si l'on ne laisse pas filer l'occasion. L'occasion de raviver l'emploi, de créer de la solidarité dans une société qui se fragmente, de profiter de la mondialisation pour susciter des libertés nouvelles, et ne pas se contenter d'échanger des marchandises. Sans tabou ni langue de bois, Nicole Notat dit sa vérité. De syndicaliste, de femme.

04/1997

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Actualité politique France

Je dois vous dire. Nos droits sont en danger

Inspiré par son expérience politique exceptionnelle, Jacques Toubon prend la parole pour nous alerter sur la dérive des valeurs de la République. Les tentations identitaires envahissent le débat, crispent les votes et menacent notre socle de l'Etat de Droit : le temps est venu de la lucidité et de la mobilisation. Jacques Toubon a été député et maire du XIIIe arrondissement, garde des Sceaux, ministre de la Culture et de la Francophonie, et, pendant six ans, il a exercé la mission de Défenseur des Droits, institution indépendante qui protège les droits des citoyens. En tant que Défenseur des Droits, il a combattu les discriminations qui sclérosent la France et permis des avancées juridiques majeures. Le travail qu'il a conduit pour l'égalité de tous dans la société et devant la loi est plus que jamais d'actualité. Ses convictions fortes en faveur de l'immigration : elle est et a toujours été une chance pour notre pays à grâce à la force assimilatrice des valeurs républicaines. Mais aujourd'hui l'universalité des droits de l'homme, l'idéal républicain de mixité des sexes et des classes sont battus en brèche an nom des communautarismes. L'identité est devenue une valeur plus forte que l'égalité, et elle se glisse partout : dans le repli nationaliste, dans les mouvements identitaires, et jusque dans les luttes contre les discriminations, aussi paradoxal que cela puisse être. L'école, dans ce contexte, peut-elle encore jouer son rôle d'intégration ? Cette mutation idéologique menace les fondements de la démocratie et de la République française. Jacques Toubon n'est jamais défaitiste, gardant en tête cette phrase de Saint-Exupéry : " Nul ne peut se sentir à la fois responsable et désespéré. " Il est encore possible de se ressaisir et de se tourner avec espérance vers l'avenir. Il s'agit de restaurer le principe qui gouverne notre constitution : le respect des droits et des libertés individuelles. Mais aussi de construire la solidarité des souverainetés.

05/2022

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Humour

Humour quand tu nous tiens... 1300 histoires drôles à lire et à dire

Ce livre est un antidote à la morosité. En explorant les diverses facettes de la vie, il en fait ressortir les côtés cocasses et hilarants. Il aide ainsi à surmonter les aléas de l'existence et à décompresser dans les moments de tension. C'est bien connu, "rire est bon pour la santé", et vous tenez dans vos mains l'équivalent d'un remède miracle. Les près de 1300 blagues et citations que contient ce livre représentent une mine d'histoires qui ne demandent qu'à être à nouveau racontées par chaque lecteur, qui peut ainsi devenir à son tour un dispensateur de bonne humeur. Rire est aussi un liant social unanimement apprécié. Enfin, il constitue un cadeau idéal. Car il ne contient pas de blagues offensantes, vulgaires ou profanatoires. Il peut donc être offert à toute personne avec la conviction qu'il sera source de plaisir.

10/2021

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Actualité et médias

Devoirs de vérité

" L'essentiel, c'est le projet politique. Les personnalités comptent, mais ne nous laissons pas emporter par la compétition des personnes. Ne laissons pas croire que seuls importent les talents, les comportements, les attitudes. Ne traitons pas les idées et les engagements qui les accompagnent, les partis et les groupes qui leur donnent naissance comme quantité négligeable. Une authentique culture démocratique ne se réduit pas à la sélection d'un ou d'une candidat(e). C'est le projet, c'est le contrat, c'est la politique qui crée la dynamique. C'est le collectif qui porte l'individuel. " Trop longtemps, chaque camp a construit sa victoire sur le refus de l'autre. Il fallait refuser Giscard qui, lui-même, avait refusé de Gaulle. Refuser, hier, Chirac parce qu'il serait un menteur et, demain, Sarkozy parce qu'il serait un danger. Non, il faut être capable de porter une ambition partagée car, après, quand on a gagné, les adversaires rejetés s'éclipsent et nous restons face à nous-mêmes. Nous ne sommes pas dans une culture de résistance où il s'agirait simplement d'éviter le pire. Ce que nous voulons, au contraire, c'est proposer le meilleur. Parce que c'est ce qui nous permettra de durer. Non pour rester, mais pour réussir. " F. H.

05/2006