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Elfriede Jelinek

Extraits

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Critique littéraire

Elfriede Jelinek. Un portrait

Elfriede Jelinek ne laisse personne indifférent : qu'elle parle du rapport entre hommes et femmes, de sexe, de politique, elle nous emporte dans le tourbillon de ce " flot de voix et de contre-voix " que l'académie de Stockholm a distingué. S'appuyant sur de nombreux entretiens, sur des documents d'archives inexploités et sur leur parfaite connaissance de l'histoire contemporaine de l'Autriche et de sa littérature, Verena Maver et Roland Koberg dressent le portrait d'une artiste à la vie riche en contradictions. Célèbre pour ses apparitions dans les médias, Elfriede Jelinek mine pourtant une vie retirée. Dans son ronron, La Pianiste, elle règle ses comptes avec sa mère, alors qu'elles ont longuement cohabité. Viennoise distinguée, elle sait être une critique virulente de son temps qui descend dans la rue pour défendre des causes politiques. Lauréate de plusieurs prix prestigieux, elle suscite encore l'hostilité. Son oeuvre est tout aussi contrastée : le sublime et le trivial, le comique et le macabre, l'ironie et le mépris s'y côtoient. Cet ouvrage retrace une carrière, des débuts comme enfant prodige, " dressée " par une mère à la musique, jusqu'aux derniers textes écrits pour Internet par un auteur de renommée internationale.

10/2009

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Littérature étrangère

Enfants des morts

Dans une paisible villégiature styrienne, à la pension Rose des Alpes, trois morts reviennent tourmenter les vivants : Edgar Gstranz, à peine vingt ans, ancien skieur professionnel de l'équipe olympique autrichienne mort plusieurs années auparavant dans un accident de voiture après une soirée bien arrosée, Gudrun Bichler, jeune thésarde citadine et dépressive suicidée dans sa baignoire, et Karin Frenzel, veuve racornie entièrement assujettie à sa mère, ce personnage tyrannique et borné. Au cœur d'un paysage idyllique (versants enneigés, vastes panoramas, auberges accueillantes et serveuses tourbillonnantes en dirndl), les trois morts-vivants, dans un perpétuel memento mori, porte-voix de tous les humiliés, toutes les victimes innocentes de l'Autriche, se réincarnent pour tuer, violer, torturer, écharner les vivants. Dans cette gigantesque farce macabre, longue dérive hallucinée qui emprunte aussi bien au pamphlet qu'au policier, à l'allégorie baroque qu'au roman de divertissement, ce grand pandémonium où les morts tendent un miroir à des vivants fantomatiques, Jelinek poursuit et achève son voyage au bout de la nuit autrichienne.

01/2007

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Poches Littérature internation

Totenauberg

Martin Heidegger a vécu plusieurs années à Totenauberg, village paisible et isolé des Alpes autrichiennes. Un jour, surgit sur le pas de sa porte Hannah Arendt, son ancienne amante, contrainte à l'exil par le régime nazi. Profitant de l'instant, ils abordent ensemble les troubles notions d'identité et d'appartenance et attaquent les excès des écologistes. Un dialogue revigorant qui balaie les idées reçues.

01/2011

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Poches Littérature internation

Lust

Lorsqu'il rentre du travail, le directeur continue de donner des ordres. Gerti, sa femme, écarte les cuisses en rêvant d'un ailleurs. Entre les gifles prodiguées au fils qui doit apprendre le violon et le management de son usine de papeterie, Hermann n'a pas de temps à perdre avec les mots. Dans ce roman qui a scandalisé l'Allemagne, Elfriede Jelinek dresse un portrait au vitriol de la petite bourgeoisie autrichienne et, ce faisant, met à nu la violence d'une société phallocrate.

01/2007

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Théâtre

Restoroute ou L'école des amants, comédie. Animaux

Créée en 1994 à Vienne, Restoroute est la huitième pièce d'Elfriede Jelinek qui la définit comme sa " première véritable comédie ". Le sous-titre, L'école des amants, indique la filiation de cette oeuvre avec le Cosi fan tutte de Mozart et Da Ponte, dont elle est la réécriture burlesque et grinçante. Pour l'écrivain qui se définit comme " une incurable moraliste ", l'échangisme apparaît comme l'illustration de " la terreur de la liberté " : une sexualité sans frein où le désir féminin qui se donne prétendument libre cours n'aboutit qu'à une ritualisation grotesque de la performance sexuelle et se mue en une servitude terrifiante. Animaux, pièce créée à Vienne en zoos, se compose de deux monologues. Dans le premier, une femme bourgeoise mélancolique exprime sa soumission à son amant et aspire à ce que celui-ci use d'elle selon son bon plaisir. Dans la deuxième partie qui, selon les termes de l'auteur, " efface et ridiculise la première ", ce désir se trouve pris au pied de la lettre: la prostitution érige l'homme en seigneur et maître, pour qui les femmes ne sont que du bétail. Dans ces deux pièces violemment satiriques, le jeu théâtral repose sur la puissance subversive du langage qui passe au premier plan et met en évidence la monstruosité du monde contemporain.

04/2012

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Littérature étrangère

Winterreise. Une pièce de théâtre

Ce virulent monologue, plus intime et politique que jamais, revisite principalement le cycle de vingt-quatre lieder de Schubert intitulé Die Winterreise, d'après des poèmes de Wilhelm Müller. Chaque lied composant ce cycle poético-musical est caractérisé par une figure, un emblème. Jelinek récupère ces figures à son profit et en propose une relecture contemporaine nourrie par une réflexion hyper critique sur le monde moderne, ses déviances, ses perversions, ses constellations : scandales politico-financiers, perversité de l'opinion publique, sexualité médiatisée par internet (affaire de Natascha Kampusch), culte du sport et de la jeunesse. Sur fond d'un paysage délabré resurgit l'enfance ruinée de l'auteure, l'amour-haine d'une mère dominatrice et la démence du père. Porté par une langue qui bataille contre elle-même, le cycle s'achève sur une réflexion lucide et ironique quant à son propre rôle d'auteure : "Nous ne voulons pas vous écouter, vous, avec vos éternelles vieilles rengaines. Votre assiette est pleine, ça devrait vous suffire."

04/2012

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Littérature étrangère

Avidité

Une jeune fille est retrouvée noyée dans un lac autrichien, ficelée dans une bâche. Du travail en perspective pour les gendarmes... Elle en fréquentait justement un dont la seule passion est la propriété, celle des femmes mûres vivant seules qu'il arrête sur les routes et séduit dans l'espoir de se voir léguer tous leurs biens. Satire d'un monde encore primitif, ce faux roman policier ne traite pas simplement de la guerre des sexes, même s'il s'y livre des assauts impétueux et fortement sado-masochistes. Avec un cynisme frisant 1a misanthropie et une virtuosité verbale savamment calculée, l'auteur de La Pianiste nous parle de ce rapport d'amour-haine qu'elle entretient avec son " pays de cannibales " dont le conservatisme et l'hypocrisie ne le cèdent en rien à une effroyable cupidité.

08/2003

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Théâtre

Désir & permis de conduire

" A moins que je n'y renonce totalement ", a dit Elfriede Jelinek, " je voudrais faire un autre théâtre : je fuis le théâtre qui m'a jusqu'à présent dégoûtée et voudrais le voir me suivre. " Les divers textes que réunit ce volume ont vu le jour ces dernières années. Ils n'ont rien d'une structure dramatique habituelle. Des dramuscules sans rôles, sans dialogues ou simplement des textes. Mais ces textes sont représentatifs de l'idée qu'elle se fait du théâtre et du monde. Prenons Lui, pas comme lui, créé au festival de Salzbourg et accueilli avec enthousiasme par la critique : c'est à juste titre qu'on a défini ce texte comme un parler anonyme, pseudonyme qui traverse un espace vide de résonance. Au centre, le personnage de l'auteur Robert Walser qui, derrière les murs de l'asile psychiatrique de Herisau en Suisse, de 1933 jusqu'à sa mort en 1956, n'a plus écrit une seule ligne. Un poète fini qui faisait passionnément des randonnées le dimanche. C'est un antithéâtre mais celui-ci n'a pas la moindre parenté avec ce qu'on entend habituellement par ce terme. Sauf en ce qui concerne le renoncement à l'illusion : toute illusion théâtrale est balayée au profit d'une quête de véracité poétique.

11/1998

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Théâtre

Ce qui arriva après le départ de Nora. Après Nora

"Je ne suis pas une femme qui a été quittée par son mari, je suis une femme qui est partie de sa propre initiative." Figure majeure du répertoire occidental depuis Ibsen, Nora décide de s'affranchir des codes domestiques bourgeois de son époque. La pièce se déroule dans les années 1920 : après avoir quitté le domicile conjugal, Nora découvre l'usine et ses machines. Une Nora moderne, dont le corps se plie au monde du travail et à la gymnastique. Résistant aux avances du contremaître, elle retrouve les rapports de domination à travers les manigances de la classe dominante, qui veut l'utiliser comme appât. Saura-t-elle échapper à une nouvelle relation amoureuse ? Quel sera le prix de la liberté ? Cette nouvelle traduction est augmentée de l'appendice Après Nora, écrit en 2013.

02/2020

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Théâtre

Sur la voie royale

Commencé la nuit de l'élection de Donald Trump, ce pamphlet impertinent dénonce les dérives grotesques du pouvoir personnel et le retour inquiétant de l'Histoire dans sa violence la plus aveugle. Figure emblématique du règne du grand capital et de la fraude fiscale, ce roi à la perruque plaquée or incarne l'évolution de l'autoritarisme et des abus en tout genre, depuis la Grèce antique jusqu'à nos jours. Dans cette partition où résonne la langue vulgaire et creuse de cet OEdipe moderne, avide de réseaux sociaux, l'auteure s'interroge : comment le monde a-t-il pu s'aveugler au point de mettre une figure du Muppet Show sur le trône ?

02/2019

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Théâtre - Pièces

Les suppliants

Comme d'autres, Elfriede Jelinek a réagi à la crise migratoire. Les Suppliants, pièce inspirée d'Eschyle, est la réponse de la mordante dramaturge. Frottant la parole des demandeurs d'asile à des oeuvres du patrimoine classique, elle livre une critique acerbe des politiques d'asile inhumaines menées par les pays riches. A la manière d'une litanie, s'élève le chant de l'expulsé.

10/2016

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Théâtre - Pièces

Ombre (Eurydice parle)

N'a-t-elle pas son mot à dire, Eurydice ? Elle parle enfin. Traversant les arts et les siècles, l'héritage d'Orphée à la voix enchanteresse n'a cessé d'occulter l'autre voix du couple. L'Eurydice d'Elfriede Jelinek ne se laisse pas docilement guider par les accents de la lyre. Elle ne voit pas d'un bon oeil l'arrivée d'Orphée, rock star entouré de groupies. De sa parole libérée et résolument féministe, elle se refuse au lyromane braillard et coureurs de jupons, elle l'écrivain affranchie des contraintes et de la forme. Déployant une réflexion retentissante sur le pouvoir des apparences et la peur du vieillissement dans notre société contemporaine, cette ombre éclaire le mythe d'une lueur inédite.

01/2018

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Littérature Allemande

Les amantes

Brigitte coud des soutiens-gorge à l'usine. Pour fuir le quotidien, elle tombe dans les bras de Heinz, l'électricien qui aura bientôt un magasin à lui. Paula, elle, rêve à l'amour des romans-photos. Elle jette son dévolu sur Erich, le beau bûcheron qui lui préfère les motos et l'alcool. Peut-on vraiment échapper à son destin ? Sans concession, Elfriede Jelinek fait voler en éclats une spécialité autrichienne : l'idylle.

01/2021

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Littérature Allemande

La pianiste

"Erika est seule face à la masse de ses élèves, seule contre tous, à la barre du frêle esquif de l'art." A trente-six ans, elle ne boit pas, ne fume pas et dort encore dans le lit de sa mère. Promise à une carrière de pianiste internationale, asphyxiée par les ambitions maternelles, elle est devenue simple professeur. Elle se plaît à fréquenter les peep-shows et les bois du Prater à ses heures perdues. Hors la vie, elle jongle entre une sexualité bancale et des séances d'automutilation. Quand un étudiant tombe amoureux d'elle, Erika ne peut lui offrir qu'un scénario dont la perversité semble fonctionner à merveille...

03/2014

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Cinéma

Trafic N° 114, été 2020

Jacques Bontemps, Jacques Bontemps, Aléas de la transmissionAmélie Galli, Amélie Galli, Sébastien Lifshitz, l'inventaire infiniMarie Anne Guerin, Marie Anne Guerin , Ryûsuke Hamaguchi, la prose des récitsElfriede Jelinek, Elfriede Jelinek, N'allez pas à eux, les anges viennent à nous ! Claus Philipp, Claus Philipp, Sur les épaules d'Erich von StroheimHervé Gauville, Hervé Gauville, L'arche de Noé, 11Anne Bertrand, Anne Bertrand, Robert Frank à MabouJoachim Olender, Joachim Olender, Un vaisseau pour le cinémaMichelangelo Antonioni, Michelangelo Antonioni, Lellre à Kon IchikawaFrédéric Sabouraud, Frédéric Sabouraud, Antonioni : Eros, Thanatos, cosmosPierre Eugène, Pierre Eugène, Thomas Pynchon et ses lumièresGuillaume Bourgois, Guillaume Bourgois, V. comme Inherent ViceJonathan Rosenbaum, Jonathan Rosenbaum. Utopie et ApocalypseFabrice Revault, Fabrice Revault. CinémalédictionsManny Farber, Manny Farber, Le hérosAmadis Chamay, Amadis Chamay, Les doubles jeux d'Arthur KennedyCatherine Perret, Catherine Perret, Garder la main

06/2020

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Revues

Lire Hors-série n° 6H, juillet-août-septembre 2021 : Femmes de lettres. 101 auteures essentielles

Femmes de lettres, 101 auteures essentielles. Les poètes, les engagées, les taulières, les provocatrices, les réalistes, les visionnaires. . Toutes ces femmes qui ont marqué l'humanité grâce à leurs écrits. On y retrouve les incontournables : de Jane Austen à Colette en passant par Marguerite Duras ou Virginia Woolf. Mais connaissez-vous Madeleine de Scudéry ? Murasaki Shikibu ? Fatima de Cordoue ? De Sappho à Yourcenar, de la Chinoise Li Qingzhao à l'Autrichienne Elfriede Jelinek, du roman classique à la poésie, évoquant la bande-dessinée, le fantastique, la philosophie etc. Bref, de quoi se rendre compte - si besoin était - que les "lettres" sont, comme l' "histoire" , féminines. Et plurielles...

06/2021

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Théâtre - Essais

Parages N° 10, octobre 2021

PARAGES propose deux focus. Le premier est consacré â Elfriede Jelinek : poèmes de jeunesse, entretien, inédit de l'écrivaine (traduits par Magali Jourdan et Mathilde Sobottke) ; Rémy Barché interroge Ludovic Lagarde sur sa création de Sur la voie royale. Le second met en lumière les éditions Théâtrales : portrait du fondateur (Jean-Pierre Engelbach) et du directeur actuel (Pierre Banos), histoire de la maison ; portfolio de Philippe Malone ; présence d'auteur-rices phares du catalogue, comme Howard Barker, Anja Hilling, Daniel Keene, Guillaume Poix, Noelle Renaude et Sandrine Roche. Nous publions également une série de fictions brèves inédites signées Edouard Elvis Bvouma, Eva Doumbia, Sèdjro Giovanni Houansou et Eddy Pallaro. Mariette Navarro analyse lucidement la situation des auteurrices dramatiques dans le théâtre public. Enfin, Joseph Danan, écrivain et chercheur, expose une vision libre et enchantée de l'oeuvre aujourd'hui incontournable d'Ivan Viripaev, et Marie-Amélie Robilliard explore la façon dont Tiago Rodrigues aborde théâtralement le patrimoine littéraire.

10/2021

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Cinéma

Isabelle Huppert. La femme aux portraits

La plus mystérieuse de nos actrices adore l'image. Elle aime se laisser photographier. Les plus grands photographes de notre époque se sont prêtés au jeu. A consulter l'album des photographies réalisées au fil des ans par Henri Cartier-Bresson, Boubat, Ronis, Doisneau, Koudelka, Lartigue, Bourdin et tant d'autres, on ne peut que continuer de s'interroger : quel secret se cache derrière cette énergie, cette force de caractère, cette volonté de suivre un destin ? Chez Isabelle Huppert, l'énergie et la volonté se dissimulent parfois derrière une forme de mélancolie, d'opacité, de neutralité. C'est cette fêlure que les plus grands photographes ont su capter, saisir. Avec sa complicité. Il existe entre elle et eux un langage commun, un accord tacite, une forme de respect réciproque, implicite, fondé sur l'amour de l'image. Avec des textes inédits de Elfriede Jelinek et Patrice Chéreau et la retranscription du texte de l'allocution que Susan Sontag avait prononcée en 2003 à l'occasion de la remise à Isabelle Huppert du Trophée des arts du French Institute de New York.

10/2005

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Littérature étrangère

Malina

Partie intégrante de la trilogie Genres de mort, ce roman d'Ingeborg Bachmann, le seul qu'elle ait achevé, a servi de modèle à de nombreux écrivains contemporains. Enigmatique trio amoureux entre un amant trop lointain, un compagnon cynique et une narratrice fragile et passionnée, Malina illustre autant la quête d'une identité éclatée que la recherche d'un possible récit dans une Vienne exsangue, désertée par l'Histoire. C'est aussi un champ de mémoire évoquant la rencontre de l'auteur avec Paul Celan, l'immense poète qu'elle a "aimé plus que sa vie ", dans un discours sur la folie et les brûlures qu'elle entraîne: crémation des livres dans un tragique passé encore récent, prémonition aussi de la fin de l'auteur, morte dans l'incendie provoqué par une cigarette mal éteinte. Malina, adapté au cinéma par Werner Schroeter sur un scénario d'Elfriede Jelinek (prix Nobel de littérature 2004), est ici proposé dans une nouvelle traduction de l'allemand par Claire de Oliveira et Philippe Jaccottet.

11/2008

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Littérature étrangère

Étude pour Adèle et un chien

Aaron, jeune pianiste illustre, a eu les mains ruinées par la polyarthrite et est devenu clochard. Recueilli par une petite cantatrice de ses amies, puis par son frère Jakob dans la grande villa familiale, il est dévotement choyé par l'austère gouvernante Adele. Mais son amertume hargneuse le pousse bientôt sur des voies inattendues. Sa dérive hallucinée, avec pour tout bagage un clavier muet en tissu, et pour seul compagnon un chien errant, évoque magistralement un univers dont la noirceur bernhardienne est encore rehaussée par la fantaisie féminine de la romancière, qui est de surcroît une admirable styliste.

05/1998

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Littérature Allemande

Vie de poète

"Je le considère comme le meilleur, le plus lumineux, le plus poétique de tous mes livres jusqu'ici" , écrit Robert Walser à son éditeur lorsqu'en 1917, il lui présente Vie de poète : vingt-cinq proses brèves où se côtoient les figures du mécène et du critique, plusieurs portraits féminins, Hölderlin aussi, et puis la grande route, la forêt, les contes, un poêle ou un bouton de chemise... ce recueil dessine la biographie éclatée d'un poète, qui laisse entrevoir celle de Walser lui-même. Robert Walser (1878-1956) est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands écrivains du XXe siècle. Son oeuvre littéraire, célébrée par Franz Kafka, Elfriede Jelinek, Susan Sontag ou W. G. Sebald, ne cesse de fasciner et de gagner de nouveaux lecteurs. "Je poursuivis ma route avec entrain, et tout en allant de la sorte, il me sembla qu'avec moi, c'était, dans sa rondeur, le monde tout entier qui bougeait imperceptiblement. Tout avait l'air de marcher avec le marcheur : prés, champs, forêts, labours, montagnes, et jusqu'a ? la route elle-même". Traduit par Marion Graf Postface de Peter Utz

03/2021

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Littérature française

Dans la nuit deux mondes

Deux histoires d'enfant se déroulent en contrepoint : Philippe, quatorze ans, vit à Paris, Baldwin, treize ans, vit à New York. Tous deux ont une mère épuisée, père lointain ou nul, des frères et des soeurs pris dans leurs égoïsmes. Une différence : la dureté et la violence de la vie à New York à laquelle Baldwin semble accoutumé. On retrouve dans ce roman le talent d'Henriette Jelinek qui, à travers une peinture réaliste du difficile passage de l'adolescence, fait basculer le lecteur entre le rire et l'angoisse.

09/1975

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Littérature française

La vache multicolore

Entre Jacques Marceau et Hélène Lacaze s'est installée tacitement une "façon de vivre". Surgit brutalement un pavé dans la mare en la personne de Paul Lartigue, ami d'enfance d'Hélène et qu'elle rencontre, lors de vacances chez ses parents. Hélène croit "que c'est arrivé", entraîne Paul à Paris dans leur appartement et le malentendu s'installe, provoqué non seulement par la situation insolite mais encore par l'absence complète d'affinité entre les personnages. L'atmosphère devient rapidement insoutenable et une décision doit être nécessairement prise. Jacques se marie ; Paul et Hélène trouvent un petit studio. Paul, jaloux, égoïste et de plus en plus violent, a devant lui une Hélène de plus en plus repliée sur elle-même, incapable de se défendre mais qui n'ose rien changer. C'est finalement Paul qui, lui, se décide et la quitte. Hélène, prise dans la solitude, les regrets et les souffrances, devient folle. Les rapports de ces trois personnages sont faits du jeu de leurs faiblesses respectives. Jacques est incapable de garder Hélène, Hélène de choisir entre Paul et Jacques, et Paul se laisse aller aux circonstances. L'auteur, dont c'est le premier roman, nous dépeint ce jeu terrible et la vérité de détail est serrée de si près, dans une note photographique et phonographique, que l'effet documentaire est incontestable, parfois hallucinant.

09/1961

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Littérature française

La vie de famille

Dans un village landais qui s'appelle Azur, vivent Joseph, sa femme Augusta et sa belle-soeur. Du matin au soir tout est bon pour alimenter une éternelle querelle : l'argent de la pension, la télévision, le journal. Leur haine leur fait trouver des paroles d'une verve féroce, d'où l'humour n'est pas absent. Mais c'est le temps des vacances et les filles, qui habitent Paris, arrivent chacune avec son mari. Avec ces quatre personnages de plus, les scènes quotidiennes offrent d'infinies possibilités de renouvellement. Et les vacances ne peuvent finir sans drame. La peinture de cette extraordinaire famille n'est pas seulement un document naturaliste sur le Sud, c'est une caricature au vitriol de la condition humaine, du malheur de vieillir et du ratage de la vie.

09/1969

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Divers

Oskar Ed. Mon plus grand rêve

S'asseoir a côte d'Oscar Ed sur la banquette arrière de cette voiture à la tôle froissée, respirer l'odeur âcre de cigarette de son père et le parfum de sa mère. Etre le témoin silencieux d'une situation troublante tout au long de ce long voyage halluciné, où se trame quelque chose de plus important, de bien plus profond, sous cette couche de réalité fracturée par l'esprit ultrasensible et tourmente de cet enfant lunaire. Où donc ce père nous mène-t-il de façon si obstinée, comme si le destin de cette famille insolite dépendait de cette destination mystérieuse ?

09/2021

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Littérature française (poches)

La marche du fou

"- Parce que j'ai pensé revenir à la maison. - Toi ! - Oui. Qu'est-ce que tu en penses ? - Mais tu es fou ! - Tu l'as déjà dit tant de fois que j'arriverais à le croire. Il a un petit sourire : - En tout cas, si je suis fou, c'est pour les enfants que je le serai".

10/1974

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Littérature française

Les bêtes n'aiment pas l'amour des hommes

A sa manière âcre et forte comme un alcool de fruits, Henriette Jelinek retrace la chronique d'un village au lendemain de la guerre de 14-18. Dans ce village qui se défait, on assiste à bien des drames, des crimes et aussi à beaucoup de bizarreries. La figure dominante est Élisabeth Lorrain, femme insatisfaite, impérieuse, cédant à la rage et aux caprices entre son mari qui se meurt et son amant qui la fuit. Elle prend place dans l'inoubliable galerie de personnages créée par Henriette Jelinek, de La Vache multicolore à La Vie de famille.

09/1972

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Littérature française

La route du whisky

"Tout l'affreux passé saute, piaule, miaule et glapit dans le brouillard rose et jaune et sale des Sohos", dit Verlaine. Jane, l'héroïne du nouveau roman d'Henriette Jelinek, se souvient de l'aventure qui a, bien des années auparavant, déterminé toute son existence. Ces rêves lancinants où la réalité se mêle à l'hallucination, aux imaginations déréglées de la vieillesse, sont-ils des souvenirs ? Ou Londres, cette "ville de la Bible", est-elle seulement l'endroit privilégié où deux êtres ont rencontré le destin qui les guettait depuis toujours ? Pour travailler, Georges et Jane avaient quitté la maison qu'ils construisaient, en France, et avaient gagné Londres. Une nuit, à la recherche d'un endroit pour boire un verre de bière, ils lient connaissance, dans la rue, avec un Africain du Nigeria qui travaille à la B.B.C. Ils traînent un peu avec lui, puis vont se coucher. Le lendemain, ils ouvrent le journal : leur Nigérien a été poignardé. Ni Georges, ni Jane ne s'en tireront. Georges est condamné à sept ans de prison. Quand il est libéré et qu'il a retrouvé Jane, il se remet à construire la maison. Mais bientôt il se tue, en tombant d'une échelle. Jane est seule à jamais. L'humour désespéré de La Vache multicolore, les dialogues insolites du Gentil Liseron, tout ce qui avait fait remarquer la naissance d'un écrivain très original se retrouve ici. Ce roman de la fatalité, de la séparation, de la solitude est, avant toute chose, un roman d'amour.

10/1964

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Poches Littérature internation

Portrait d'un séducteur

Dim, le séducteur, est gras, olivâtre, le cheveu frisé. Il possède un hôtel, porte de grosses bagues. Il se croit irrésistible. La narratrice le rencontre dans l'autobus, le suit au café, puis chez lui. Pourquoi ? Que lui trouve-t-elle ? Ici commence un duel féroce entre un homme et une femme, raconté avec une objectivité, une froideur effrayantes. Le livre le plus violent et le plus secret d'Henriette Jelinek.

07/1977

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Théâtre

La farce aujourd'hui

Ce volume réunit des réflexions sur la résurgence de la farce médiévale depuis la seconde moitié du xxe siècle. En effet, malgré l'importance de ce registre, peu d'études à ce jour ont entrepris de réfléchir tout à la fois sur sa présence insistante (et, sous certains aspects, paradoxale) et sur les liens que la farce d'aujourd'hui tisse avec son ancêtre médiévale. De Tardieu à Vinaver, les auteurs étudient la place de la farce sur les scènes contemporaines, l'ouvrage faisant la part belle à des dramaturges majeurs de l'extrême contemporain comme Rodrigo García, Griselda Gambaro ou bien Elfriede Jelinek. Couvrant plusieurs aires linguistiques (française, anglaise, allemande, américaine, espagnole, israélienne, italienne, roumaine...), cette étude constitue, sans être exhaustive, une sorte de bilan d'un des aspects les plus importants de la dramaturgie moderne. L'ensemble se trouve enrichi de deux entretiens : l'un avec le dramaturge suisse de langue allemande Urs Widmer, l'autre avec le metteur en scène français Christian Schiaretti (directeur du TNP). Trois brefs extraits de Mistero Buffo de Dario Fo, traduits en " joual " - dialecte de la région de Montréal - par le dramaturge québécois Michel Tremblay, exemplifient le travail sur la langue que le comique porte en son essence depuis le Moyen Age.

09/2014