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Enquist

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Littérature étrangère

Car la nuit approche

A la suite d'une violente agression, un quatuor de musiciens amateurs formé d'amis de longue date se disperse. Caroline, tenant de surmonter sa dépression, laisse son mari Jochem à ses préoccupations sécuritaires et part en Chine rejoindre Hugo, qui s'organise désormais des festivals d'échanges artistiques entre Orient et Occident. Avec lui, elle s'initie à la culture chinoise, rencontre les jeunes musiciens du conservatoire de Shanghai, puis fait la connaissance de Max, un pédiatre américain qui parcourt le pays pour enquêter sur les conditions de vie dans les orphelinats. Caroline est alors prise entre sa révolte, son impuissance face à la misère dans laquelle croupissent ces enfants abandonnées, et la passion que lui inspire ce héros de l'humanitaire. Mais s'agit-il pour lui D'un sacerdoce... ou d'une fuite ? Alors que, loin de chez elle, sa vie prend une tournure inattendue, Caroline doit faire des chois : qui aimer, où vivre, comment réinventer sa façon d'exercer la médecine, comment renouer avec sa pratique musicale, comment raviver des liens d'amitié mis à rude épreuve ? Après le rythme haletant de Quatuor, le dernier roman de l'auteur - et le premier volume consacré aux mésaventures de ces quatre amis musiciens -, Anna Enquist privilégie un tempo plus lent, plus intime, pour dire les ravages et la désunion que peut provoquer un traumatisme, et les étapes de la reconstruction.

10/2019

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Littérature étrangère

Les Endormeurs

Drik est psychothérapeute, Suzanne anesthésiste ; frère et soeur, ils sont extrêmement liés depuis que tout enfants ils ont perdu leur mère. Quand son épouse vient à mourir à la suite d'une longue maladie, Drik ne peut se soumettre au retrait. A priori assez fort pour tenir son rôle auprès de ses patients, il commet néanmoins quelques erreurs lorsque le jeune Allard Schuurman, un étudiant en médecine désireux de se former à la psychothérapie, entreprend avec lui une analyse didactique. Les deux hommes étant trop proches, peut-être, dans leur relation à la figure du père, les séances ne se déroulent pas normalement et l'étudiant décide d'abandonner cette formation. Il s'oriente alors vers l'anesthésiologie tout en demeurant en analyse avec Drik, cette fois sans autre nécessité que personnelle. A l'hôpital, Suzanne devient par hasard le référent d'Allard. Et très vite se noue entre eux une relation amoureuse dévorante qui place ce triangle affectif, à leurs yeux invisible, dans une configuration complexe et dangereuse. Car Drik, seul acteur conscient de cette situation infernale, n'en dit mot à personne, pas plus qu'il n'interrompt l'analyse d'Allard, bien qu'il devine que ce garçon fragile ne pourra surmonter l'inévitable rupture. Anna Enquist interroge le rôle et l'éthique de deux corps médicaux face à la douleur. Les anesthésistes, endormeurs de l'être sensible, sont ici observés en regard des analystes, qui dans leur pratique convoquent l'inconscient et libèrent la souffrance.

01/2014

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Poches Littérature internation

Contrepoint

Au piano, une femme travaille, étudie, décrypte les Variations Goldberg, tente de comparer les différentes éditions de la partition, de s'approcher au plus près de la composition de l'oeuvre de Bach, de comprendre ce qui la porte au sublime. Ainsi éclairé par la musique et en écho aux variations se déploie peu à peu en elle un paysage auquel elle n'avait plus accès : les moments de joie, le quotidien, les simples détails comme les plus beaux souvenirs d'un passé partagé avec sa fille, aujourd'hui disparue. Alternant le récit de cette vie familiale heureuse et sa réflexion sur les limites de l'interprétation, de l'appropriation personnelle d'une oeuvre musicale, Anna Enquist circonscrit clans ce livre le ressenti d'une existence brisée par la perte d'un être cher. Et c'est avec une sobriété remarquable qu'elle explore ce qui lui a peut-être permis de rester en vie, ce que l'art peut apporter de favorable à la reconstruction de soi, à la capacité d'exprimer ce qui doit être dit de soi-même et des autres.

01/2014

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Littérature étrangère

Quatuor

Anna Enquist nous entraîne dans un avenir proche et dans une ville qui, jamais nommée, ressemble étrangement à Amsterdam. Un quatuor amateur réunit des amis à qui la pratique musicale offre un dérivatif bienvenu à une vie professionnelle ou personnelle difficile. Caroline (violoncelle) est médecin généraliste ; Jochem (alto) est luthier ; Heleen (deuxième violon) est infirmière ; Hugo (premier violon) dirige un centre culturel qui n'en a plus que le nom... Et puis il y a Reinier, ancien soliste virtuose auprès de qui Caroline prend toujours des leçons, vieillard vivant reclus dans la terreur du monde qui l'entoure. Tandis que la musique de Mozart, Schubert ou Dvoïâk est une consolation pour les quatre amis, la ville alentour est le théâtre d'une affaire criminelle qui, de prime abord, ne semble pas les concerner. Dans l'avenir proche esquissé par Anna Enquist, la culture est un luxe inutile, l'assurance maladie un privilège, et la vieillesse une disgrâce que l'on camoufle dans des institutions aux allures pénitentiaires. Un monde inhospitalier, inquiétant, et qui pourtant nous est familier. A la beauté du motif musical, la grande romancière néerlandaise ajoute ici des éléments nouveaux dans son oeuvre : une critique politique et sociale aux accents visionnaires et une intrigue digne d'un thriller.

02/2016

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Littérature néerlandaise

Démolition

"Démolition" est l'histoire d'une jeune femme de près de quarante ans, Alice Augustus, à la fois comblée de succès professionnels et profondément malheureuse dans sa vie intime, qu'elle envisage comme une suite d'échecs. Avec ce roman, Anna Enquist revient à ses fondamentaux : la musique, la médecine, la psychanalyse, dans un récit bref d'une très grande maîtrise.

01/2024

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Littérature étrangère

Le livre des paraboles. Un roman d'amour

Vient un âge où ce qu'on a gardé secret réclame d'être exprimé, où ce qu'on avait promis de taire est libéré de toute contrainte, où la proximité de la mort vous rapproche de vos devanciers, où les vieux amis - ceux de votre génération - un à un traversent le fleuve et, tel un choeur antique, vous pressent : "Raconte-nous la vie ! raconte l'essentiel !" De quoi leur parler, sinon d'amour ? "Ecris une lettre quand je serai morte", lui avait enjoint cette femme par qui il accéda au lieu intime et éprouva soudain sa liberté face aux prescriptions naïves ou coercitives du Livre saint. Mais écrire sur cette rédemption personnelle, c'est aussi faire surgir d'autres énigmes dans le sillage desquelles le chien renifle sa propre odeur. Voilà pourquoi ce récit, autant qu'une autobiographie prolongeant Une autre vie (Actes Sud, 2010), semble un palimpseste de questions posées à la mémoire, un texte hanté d'obsédants souvenirs baignés d'une clarté hallucinatoire et interrogés avec toute la sincérité d'une confession sans faute. En tout cas sans celle d'écrire qui, plus encore que le désir, aura sans doute été, aussi loin qu'on remonte, la plus dangereuse. Au carnet à demi brûlé qui recelait les poésies d'amour inventées ou copiées par le père mort manquent les neuf premiers feuillets. Et peu importe de ne pas savoir ce qu'ils contenaient, ni par quelle main et en vertu de quel interdit ils ont été arrachés. Il faut ici neuf paraboles pour aimer ce qu'on ne lira jamais.

09/2014

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Littérature étrangère

Une autre vie

Parlant de lui à la troisième personne Per Olov Enquist entreprend dans Une autre vie son autobiographie. Il est fascinant, ce parcours qui mena un garçon du Nord de la Suède, tôt orphelin de père, élevé par une mère institutrice très rigoriste jusqu'aux grandes villes fondamentales de l'histoire de la seconde moitié du XXe siècle : Berlin, New York, Los Angeles, Paris. L'enfant qui imaginait que les fils téléphoniques chantent par les nuits glaciales d'hiver vit-il encore dans le journaliste sportif qui couvre les tragiques Jeux olympiques de Munich ? Le jeune étudiant plein de fougue qui côtoya Lars Gustafsson et Gôran Tunstrôm, eux aussi dans leurs vingt ans, subsiste-t-il dans l'homme brisé qui ne sait plus écrire une seule ligne ? La jeune fille que l'enfant chérissait en secret perdure-t-elle comme un leitmotiv tandis que la vie défait un mariage avant de former un nouveau couple, lui aussi fragile ? Avec humour, chaleur et intelligence, Per Olov Enquist reprend chronologiquement sa vie dont certains moments sont étonnants - il fut sauteur en hauteur - ou tragiques - la chute dans l'alcoolisme -, mais il replace aussi son oeuvre littéraire dans le contexte. Ainsi le voyage-enquête dans les pays baltes, à l'origine de l'écriture de L'Extradition des Baltes ; le séjour en Californie dans les "grandes années" de la lutte pour les droits civiques, retranscrit dans les Récits du temps des révoltes ajournées, ou les espoirs déçus de célébrité théâtrale à Broadway. C'est à une réflexion que Per Olov Enquist nous amène, sur notre propre vie, notre époque, les liens entre elles, la question de notre honnêteté intellectuelle, celle de savoir si nous avons été objets ballottés par l'histoire ou vrais maîtres de nos existences.

02/2010

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Littérature étrangère

Blanche et Marie

Très jeune, Blanche Wittinan fut enfermée à l'hôpital de la Salpêtrière, où officiait le professeur Charcot, grand spécialiste de l'hystérie des femmes. C'est Blanche que l'on voit sur un tableau, lascivement effondrée dans les bras d'un assistant, offerte aux regards d'hommes tels que Strindberg, Freud ou Jung. Derrière elle, une brouette, clans laquelle on l'a amenée endormie. Des années plus tard, devenue l'assistante de Marie Curie, Blanche, brûlée par la radioactivité, sera amputée des deux jambes et d'un bras et se retrouvera dans une caisse en bois. Dans ses carnets, Blanche parle de fluide magique, de rapport entre radium, beauté, rayonnement de mort et d'amour. Marie Curie, plongée dans ses recherches, détentrice d'un premier prix Nobel puis d'un second, entame après son veuvage une liaison avec Paul Langevin, mais le scandale national l'oblige à l'exil. Désespérée, elle se confie à Blanche, qu'elle a prise comme assistante. Elle veut l'entendre parler de l'amour que lui vouait Charcot, des réponses que donnait Blanche, du meurtre qu'elle dit avoir commis. Des années de travail n'ont pas réussi à occulter la femme, l'amoureuse. Deux femmes, entre passion et recherche, enfermement et écriture. Devant Blanche et Marie, la porte d'un monde nouveau et énigmatique s'est ouverte, et de ce monde leur parviennent des signaux bleutés et scintillants, indiquant peut-être la voie vers la compréhension totale et scientifique de la nature de l'amour. Utilisant le Livre des questions, les carnets de Blanche, Per Olov Enquist nous conte une histoire d'ascension et de chute. Car si la lente dégradation des corps n'empêche en rien la passion qui dévore, arrive toujours un moment où le dialogue d'un être avec lui-même se fait monologue, quelques secondes, puis silence.

01/2006

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Littérature étrangère

L'ANGE DECHU. Un roman d'amour

Dans ce récit, trois portes s'ouvrent presque en même temps sur trois destins que Per Olov Enquist interroge avec une angoissante passion. Il y a l'histoire de K qui observe un jeune garçon qu'une malédiction pousse par deux fois à l'infanticide. Il y a cet homme enseveli vivant, les yeux ouverts, dans un glacier, personnage dans lequel le narrateur découvre son propre père avant de s'y voir lui-même. Il y a enfin ce beau et terrible monstre qui, sur la tête, en porte une autre, celle d'une femme, Maria, avec laquelle il découvre, dans la haine et l'amour, que les monstres incarnent en compagnie de Satan la seule véritable humanité. Celle que Dieu dans un geste vengeur a exilée sur la terre.

06/1986

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Littérature étrangère

Oeuvres romanesques. Tome 1

Ce volume contient les six textes suivants : Le Cinquième hiver du magnétiseur / Hess / Le Départ des musiciens / Le Second / L'Ange déchu / La Bibliothèque du Capitaine Némo

02/2010

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Poésie

SAISON SANS VISAGE - Louis Dubost

La vie, la mort : thèmes récurrents chez les poètes, rien de bien original donc. Mais c'est le "parce que" qui oriente Saison sans visage dont les citations (S. Heaney, D. Horvilleur, P. O. Enquist) mises en exergue au livre précisent les intentions. Dont on retiendra, de chacune, un terme ressassé dans l'écriture : rien, mots, maintenant.

04/2023

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Philosophie

Cette étrange idée du beau. Chantiers, II

François Jullien poursuit ici sa confrontation de la pensée occidentale avec la pensée chinoise en s'interrogeant sur la notion de beauté. Le "beau" trône en effet dans la culture européenne sans qu'on se soit enquis des partis pris qui l'ont porté. Or le "beau" ne va pas de soi et la pensée chinoise ne l'a pas isolé. François Jullien le rend ainsi à son étrangeté.

05/2011

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Littérature étrangère

Profondeurs

Automne 1914. La Suède, malgré sa neutralité, craint d'être entraînée dans la guerre, car les flottes allemande et russe s'affrontent au large de ses côtes. Le capitaine Lars Tobiasson-Svartman reçoit la mission de sonder les fonds de la mer Baltique et de chercher une route maritime secrète à travers l'archipel d'Östergöland. L'homme est hanté par l'idée de contrôle qu'il exerce en mesurant tout ce qui l'entoure, les masses, le temps, les distances entre les lieux, les objets et les êtres (sa femme Kristina restée à Stockholm). Mais lorsqu'il découvre Sara Fredrika vivant seule sur une île désolée, la présence de cette femme très vite l'obsède et il devient son amant. Le fragile couvercle qu'il maintenait sur son " abîme " intérieur se soulève et son univers tiré au cordeau vole en éclats. D'allers et retours entre l'île et Stockholm, il s'invente des missions secrètes. De mensonge en mensonge - à Sara Fredrika, à Kristina, qui perd la raison, à l'amirauté qui le pousse à démissionner -, Tobiasson perd pied, sombre dans la folie et se suicide par noyade. Dans ce récit sobre et parfaitement construit, porté par une intensité émotionnelle constante, Mankell se mesure ici avec les plus grands auteurs suédois contemporains, Torgny Lindgren et Per Olof Enquist.

01/2008

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Littérature française

Les dix rouleaux de Touenhouang

C'est en restaurant une grotte qu'en mille neuf cent un moine taoïste découvrit par hasard une niche murée qui était pleine de manuscrits et de peintures. J'avais entendu parler de cette trouvaille à Ouroumtchi ; le duc Lan m'avait remis un rouleau manuscrit provenant de cette cachette et dont on lui avait fait présent lors de son passage au Kan sou. Aussi étais-je anxieux de savoir ce que nous trouverions encore de ce trésor sur place. A peine à Touenhouang, je m'enquis du moine ; après quelques pourparlers, le mardi gras de mille neuf cents huit, je pénétrais dans la niche : sur deux ou trois rangs, et plus qu'à hauteur d'homme, s'entassaient des liasses de rouleaux manuscrits. J'en examinais quelques-unes : l'écriture, les dates montraient que la collection s'arrêtait au début du onzième siècle. Dès ce premier coup d'oeil, je trouvais des textes en chinois, en tibétain, en ouïgour, en sanskrit et même dans les dialectes inconnus de la haute Asie.

04/2018

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Littérature anglo-saxonne

L'opéra flottant

«Nous sortîmes dans le soleil étincelant et marchâmes dans l'air desséché jusqu'à Long Wharf où le showboat, immense, était amarré contre le quai. Contrairement à ses équivalents du Mississippi, L'Opéra Flottant d'Adam, Original et Sans Rival n'était pas une extravagance architecturale surchargée d'or et de pâtisseries.- Qu'est-ce que c'est que ça, Toddy ? demanda Jeannine avec agitation.- C'est un showboat, répondis-je. Tu peux dire ce mot-là, showboat ?- Showboat. C'est pour quoi faire, mon Toddy ? cria-t-elle, impressionnée par les proportions de L'Opéra.- C'est un showboat, chérie. Les gens montent dessus, ils écoutent la musique et ils regardent les acteurs danser et faire les pitres.- Pourquoi ?- Pourquoi quoi ? m'enquis-je. Pourquoi les acteurs font les pitres ou pourquoi les gens aiment les regarder ?- Pourquoi les gens... ?- Les gens aiment aller au spectacle parce que ça les fait rire. Ils aiment que les acteurs les fassent rire.- Pourquoi ?- Ils aiment rire parce que rire les rend heureux. Ils aiment être heureux, tout comme toi.»

01/1997

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Littérature française

Le Moabi Cinéma

" Dites-moi, qui ? Répondez-moi, qui donc ? Qui a décidé qu'il fallait un visa pour aller d'un endroit à l'autre ? Est-ce que Jules Verne ou Hergé ont dit ça ? De la terre à la terre, il n'y a pas besoin de visa. De la terre à la lune, il n'y a pas besoin de visa. Hein, mbenguiste, toi qui connais, dis-nous, qui... ? - Qui a fait quoi ? S'enquit le costumé tiré au moins à huit épingles. - Qui est venu ici chercher nos ancêtres pour les vendre et en faire des esclaves ? Qui... mais... qui lui a donné un visa pour venir ici ? Et qui l'a autorisé à pourchasser nos héros ? Les Nyobé, Wandjié, Félix-Roland Moumié... Qui ? Vous allez dire que je radote, allez dire ! Mais ces genslà, ont-ils eu besoin du visa pour nous ruiner ? Ont-ils fait la queue pour prendre un laissezpasser, un sauf-conduit, un sauve-qui-peut ? Répondez-moi avant que je fasse un malheur. " Et en avant la musique !... La musique des mots avec notre drôle de héros, le candide et rusé Boum Biboum, et ses amis et sa famille hauts en saveur, qui nous projettent du coeur de la forêt africaine à travers la comédie du monde.

05/2016

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Littérature étrangère

Contes et légendes de Kabylie

Il était une fois une jeune fille qui avait sept frères. Adolescente, elle fut victime de la jalousie de ses belles-soeurs. Celles-ci lui firent manger sept oeufs de serpent, dissimulés dans des boulettes de pâte. Au bout de quelques jours, elle se plaignit des douleurs au ventre qui gonflait à vue d'oeil. La croyant enceinte, on la chassa de la maison. Elle quitta la maison paternelle et erra à travers champs quand un vieux sage la croisa et s'enquit de sa situation. Elle lui expliqua. Perspicace, celui-ci ne tarda pas à déceler l'origine du mal qui la tourmentait depuis tant de jours. Pour la guérir, il égorgea un mouton, en fit rôtir la viande en la salant beaucoup, puis il la donna à manger à la jeune fille. Une fois bien rassasiée, la fille fut suspendue par les pieds à un arbre, la bouche ouverte au-dessus d'une bassine pleine d'eau. Le vieux se mit à remuer vigoureusement l'eau. Les serpents sortirent les uns après les autres, poussés par l'intense soif qui les tenaillait. Le vieux sage les attendait avec son gourdin pour les tuer au fur et à mesure.

04/2010

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Photographes

Georgia

Georgia, c'est le nom du bateau dans lequel embarqua en 1906 un certain Ljubisa Danilovic, jeune Monténégrin rêvant d'un ailleurs plein de promesses. C'est à Butte, ville minière des Etats- unis, dans le Montana, qu'il débarqua finalement, comme nombre de Monténégrins ou d'Italiens à l'époque. De cet homonyme dont il ne sait rien, à part la mention de son nom sur un document d'époque listant les passagers du Georgia, Ljubisa Danilovic imagine en 2021 le trajet qui le mènera de son Monténégro natal aux Etats- Unis, refaisant ainsi un voyage en tous points comparable à ceux que doivent aujourd'hui entreprendre des milliers de migrants à travers le monde. En mêlant dans cet ouvrage des photographies de la ville de Butte, d'un Monténégro n'offrant pas d'horizon aux jeunes adultes rêvant d'ailleurs, d'un Monténégro nostalgique de son enfance, des migrants rencontrés à Paris, Calais ou Sarajevo, et d'autres yant passé leur vie loin de leur pays de nais- sance... , Ljubisa Danilovic parle d'une même voix de la petite histoire mais bien sûr aussi de la Grande Histoire. fdsddfdsqsdwSed que net, volupta testiae voluptae sed et qui temporrum volent ut iurerum quatempor asimet lantistectia dolectem res minc tusci quam et hit quiamusame volo to que nus etur rest eaquaessi cuptat enimost isimuscit quamendel modi odisquiat re officil iquibus, sapero inissint lacerisquis del ipsamus nessit, tem numenis aut voloreh enihili quibus rectium dem ium es eumquos eveles intiunt et ate et doluptis nonsed essitatem none et mo dolenim eaquatenda consed maiosam soluptas et eiunto ex explatem. 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07/2022

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Littérature étrangère

L'ami de Lesseps

Qui fut donc ce Heinrich Bluntschli qui, au milieu du XIXe siècle, abandonna femme et enfant sur les bords du lac de Zurich pour s'établir en Egypte ? Séduit et intrigué par l'image que lui renvoie la légende familiale, le narrateur tente de retrouver la trace de son trisaïeul. D'archives en archives, en Egypte, sur les lieux de la vie de Heinrich, il va et vient entre le XIXe et le XXe siècle. Au fil du récit, qui juxtapose avec délicatesse enquête et fiction, l'image d'Epinal fait place à un roman plein de tendresse, d'humour et de mélancolie, sur les thèmes de l'échec, de l'exil, du secret d'une existence. Les Archives nationales semblaient être un bastion. Pour s'y introduire, il fallait, à ce que m'expliqua Mme R., une recommandation comprenant un descriptif du projet de recherches, et ce document ne devait pas être soumis à la direction des Archives, mais à la Sûreté égyptienne, qui dans le meilleur des cas s'octroyait un délai d'un mois pour délibérer de l'opportunité ou de la non-opportunité d'accéder à la requête. Je ne pouvais pas attendre aussi longtemps et m'enquis des possibilités de court-circuiter la voie de service. Il y en avait. Si l'on connaissait quelqu'un qui connaissait quelqu'un qui travaillait aux Archives, ou qui du moins connaissait quelqu'un y travaillant, on pouvait être presque sûr de son fait. Je pouvais l'être. En un rien de temps, on dénicha un jeune Egyptien qui, par la vertu de ses liens de parenté avec un collaborateur, circulait librement dans les Archives, et qui se déclara prêt à m'escorter dans le bastion en tant que pilote, traducteur et intercesseur. Deux jours après ma visite chez Mme R., nous étions déjà devant le bâtiment titanesque du Caire-Boulaq, qui abrite en plus des Archives nationales le ministère de la Culture et la Bibliothèque nationale, et dans la poche de ma veste, j'entendais crisser une superbe recommandation dûment estampillée et rédigée en arabe sur le papier à en-tête de la Fondation pour la culture.

09/2001

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Critique littéraire

Revue de littérature comparée N° 354, 2/2015 : Les Littératures du Nord de l'Europe

Sylvain BRIENS, La mondialisation du théâtre nordique à la fin du XIXe siècle. Le fonds Prozor de la Bibliothèque nordique de Paris lu au prisme de la sociologie de l'acteur-réseau, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 137-150. Le fonds Prozor de la bibliothèque nordique de Paris témoigne de la percée du théâtre scandinave en France et en Europe à la fin du XIXe siècle. Par l'analyse du travail du traducteur Prozor, des porte-paroles et intermédiaires agissant comme médiateurs, des points de passage, cet article examine les mécanismes de diffusion internationale du théâtre nordique, il s'articule autour de trois acteursréseaux : Prozor dans sa fonction complexe d'agent littéraire ; Paris et ses chaines de traduction ; le réseau de théâtres libres dans sa fonction de diffusion mondiale du théâtre nordique. Thomas MOHNIKE, "Le Dieu Thor, la plus barbare d'entre les barbares divinités de la Vieille Germanie" . Quelques observations pour une théorie des formes narratives du savoir social en circulation culturelle, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 151-164. En 1915, l'imprimerie d'Epinal, connue pour ses estampes amusantes, publia un résumé symbolique des événements de la première année de la Première Guerre mondiale. Sur cette gravure, le dieu norrois Thor est présenté comme le dieu du Kaiser allemand, détruisant des cathédrales gothiques et ainsi la civilisation. Thor symbolisait ainsi la nature prétendument barbare des Allemands. Cet article se propose de cartographier les chemins et opérations historiques qui conduisirent le dieu nordique Thor de l'Islande du XIIIe siècle en France du XXe siècle en le transformant en symbole de l'hostilité allemande. Des contextes importants sont l'Anneau de Nibelung de Richard Wagner et tout particulièrement la philologie comparée. Ces observations peuvent servir de point de départ pour une théorie des formes narratives du savoir social en circulation culturelle. Régis BOYER, Méditation sur Rosmersholm, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 165-173. De l'avis de tous les connaisseurs, Rosmersholm (1886) est le chef-d'oeuvre d'Ibsen, même si ce n'est ni la plus connue ni la plus fréquemment jouée de ses pièces. On peut se demander pourquoi. Cette pièce, extrêmement difficile à jouer, est favorable à toutes les confusions ou erreurs d'interprétation possibles, pièce dont il est permis d'avancer qu'Ibsen n'est jamais allé aussi loin dans sa quête du tragique. Cet article cherche à élucider les modalités et les raisons d'un tel chef-d'oeuvre dans une perspective moderniste. Sans entrer dans la discussion sur le post-tragique, il s'agit de cerner ce qui fait en soi l'originalité moderne de cette étrange pièce. Corinne FRANCOIS-DENEVE, Anne Charlotte Leffler, dans l'ombre portée de Strindberg, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 175-186. "Auteure" prolifique du "genombrott" suédois, "féministe" affichée, dont les pièces étaient davantage populaires que celles d'August Strindberg, Anne Charlotte Leffler a peu à peu disparu des anthologies de la littérature scandinave. En a-t-elle été chassée par des critiques phallocrates, comme ont pu le clamer les partisans des gender studies dans les années 1970 ? Son oeuvre était-elle trop datée ? La redécouverte récente de son théâtre, en Suède, puis en France, permet de recontextualiser cette "oubliée" qui a sans doute toujours des choses à dire. Harri VEIVO, Cosmopolite en crise. Décentrements de modernité et fractures de subjectivité dans les récits de voyage d'Olavi Paavolainen, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 187-203. Dans les années 20 et 30, l'écrivain finlandais Olavi Paavolainen (1903-1964) s'est donné la tâche d'interroger et analyser la modernité dans toutes ses manifestations et dans tous les lieux où elle se fait ressentir. Ce projet l'amène à s'intéresser d'abord à la modernité jouissive et émancipatrice des années folles, ensuite à la montée du totalitarisme en Europe et, après ce tournant dysphorique, aux pays de l'Amérique latine, jugés capables de transcender les conflits européens. Les récits de voyage de Paavolainen produisent ainsi un décentrement de la modernité ; en même temps, ils expriment la crise de la subjectivité de l'auteur, fondée sur l'idéal européen du cosmopolitisme. Philippe CHARDIN, Un beau roman d'éducation estonien : Vérité et Justice d'Anton Tammsaare, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 205-217. Le long chef-d'oeuvre de Tammsaare, écrit durant l'après-guerre et retraçant 50 ans d'histoire de l'Estonie, apparaît comme une synthèse extraordinairement originale de plusieurs genres européens différents parmi lesquels un roman rural dans sa première partie et un roman du Crime et du Châtiment, sorte de tragédie familiale du péché originel ; mais on remarque aussi de fortes analogies avec trois formes de romans d'éducation : un roman pédagogique tragi-comique à l'Ecole de M. Maurus, le roman d'une éducation sentimentale douloureuse et par-dessus tout un roman de la transformation d'un jeune homme qui vient de son village en intellectuel avec son ironie dévastatrice contre toutes les valeurs sociales et religieuses, sa "conscience malheureuse" et ses engagements à demi forcés dans la vie politique ou dans sa vie privée qui rappellent d'autres grands romans contemporains, de Musil, de Proust, de Thomas Mann et de Svevo. Frédérique TOUDOIRE-SURLAPIERRE, Phèdre et la Suède : un "décentrement de modèles" ?, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 219-230. Cet article examine, à partir de la pièce de l'écrivain suédois, Per Olov Enquist, Till Fedra, les modalités et les enjeux de ce transfert culturel que constitue cette réécriture de la célèbre tragédie de Racine. Utilisant les ressources scientifiques de l'imagologie et de l'ethnocritique, cet article met en évidence les différentes opérations de ce que nous avons appelé un "décentrement de modèles" , par le biais de la déconstruction de la langue française, de l'oedipianisation du mythe, un transfert d'images et un déplacement de concepts. Mickaëlle CEDERGREN et Ylva LINDBERG, Vers un renouvellement du canon de la littérature francophone. Les enjeux de l'enseignement universitaire en Suède, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 231-243. Même si la circulation de la littérature francophone est aujourd'hui en pleine expansion à travers le monde, sa diffusion et, par conséquent, sa place dans les circuits de canonisation, reste encore inégale. Cet article analyse la place octroyée aux lettres francophones dans l'enseignement universitaire du français langue étrangère en Suède. Proposant une réflexion sur le canon littéraire traditionnel et montrant la nécessité de reconsidérer sa valeur dans un contexte universitaire étranger, la Suède apparaît tantôt comme le pays promoteur de la haute-culture française tantôt comme le bastion des littératures francophones souvent contemporaines et/ou de la littérature couronnée de prix littéraires. Sylvain BRIENS, The globalization of Nordic Theatre. The Prozor collection at the Nordic library in Paris read through the Actor-network Theory, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 137-150. The Prozor collection at the Nordic library in Paris demonstrates the breakthrough of Scandinavian theatre in France and Europe at the end of the 19th Century. Through an analysis of Prozor's translations, the work of spokespeople and intermediaries acting as mediators, and points of passage this article will attempt to understand the mechanisms promoting Nordic theatre's international distribution. The study is centred on three actor-networks : Prozor in his complex function as literary agent ; Paris and its translation supply chains ; the network of free theatres in its role in the worldwide distribution of Nordic theatre. Thomas MOHNIKE, "The god Thor, the most barbarous of all barbarous gods of the Old Germany". Some observations for a theory of narrating forms of social knowledge in cultural circulation, RLC LXXXIX (in French), no. 2, apriljune 2015, p. 151-164. In 1915, the Epinal printing company, known for its often amusing illustrated one page prints, published a summary of the first year of the First World War, depicting the Old Norse God Thor as the god of the German Kaiser, destroying gothic cathedrals and thus civilization. Thor thus served as symbol for the supposedly barbarous nature of the Germans. In my article, I try to map some of the ways and historical operations that took the Old Norse god Thor from 13th century Iceland to 20th century France and transformed him to a symbol for German warfare. Major contexts appear to be Richard Wagner's Ring of the Nibelung and particularly comparative philology. These observations, I propose, could serve as a starting point for a theory of narrating forms of social knowledge in cultural circulation. Régis BOYER, Meditation on Rosmerholm, RLC LXXXIX (in French), no. 2, apriljune 2015, p. 165-173. In the opinion of all the experts, Rosmersholm (1886) is the masterpiece of Ibsen, even though it is neither the most famous nor the most frequently performed of his plays. One may wonder why. This piece, extremely difficult to play, supports all the confusions and errors of interpretation possible, and it is permitted to put forward that Ibsen never went as far in his tragedy quest. This article seeks to clarify how and why such a masterpiece in a modernist perspective. Without going into the discussion of the post-tragic, we try to identify what is in itself modern originality of this strange room. Corinne FRANCOIS-DENEVE, Anne Charlotte Leffler, the forgotten one, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 175-186. A prolific female writer belonging to the Swedish "genombrott" movement and a staunch feminist, Anne Charlotte Leffler, whose plays were even more successful than Strindberg's, slowly disappeared from Scandinavian literature anthologies. Did male critics expel her from them, as researchers in "gender studies" began to claim in the 1970s ? Or was it that her works were thought to be too old-fashioned ? Her theatre has been recently re-discovered, in Sweden as well as in France : it is high time to put again into perspective this "forgotten one" , who has still many things to say. Harri VEIVO, Cosmopolite in Crisis. Decentring Modernity and Fracturing Subjectivity in Olavi Paavolainen's Travelogues, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 187-203. In the 1920s and 30s, the Finnish writer Olavi Paavolainen (1903-1964) took up the task of exploring and analysing modernity in all its manifestations and in all the places where it was felt. This project focalised first on the emancipatory and joyful modernity of the années folles, then on the rising of totalitarism in Europe and, after this dysphoric turn, on Latin America, considered capable of transcending the European conflicts. Paavolainen's travelogues produce thus a decentring of modernity, while leading at the same to the crisis of the author's subjectivity, based on the European ideal of cosmopolitism. Philippe CHARDIN, Truth and Justice, a beautiful Estonian novel of education, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 205-217. Tammsaare's long masterpiece, written after the first world war and retracing 50 years of Estonian history, is an extraordinary and original synthesis of several different literary European genres among which in its first part a "Rural Novel" and also a novel of "Crime and Punishment", a kind of Tragedy of Original Sin in a family but there is also a strong analogy between Taamsaare's Justice and Truth and three kinds of Educational Novels : a tragi-comical pedagogical novel in Mr Maurus's College, a painful sentimental apprenticeship and above all the novel of a young man coming from his village who becomes an "Intellectual" with his devastating irony against all social and religious values, his "Unhappy Consciousness" and his half forced bad commitments in political or private life which recall other great contemporary novels by Musil, Proust, Thomas Mann, Svevo. Frédérique TOUDOIRE-SURLAPIERRE, Phaedra and Sweden : a "shift model" ?, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 219-230. This paper examines, from the part of the Swedish writer Per Olov Enquist, Till Fedra, terms and issues of this cultural transfer : the rewriting of the famous tragedy of Racine. Using scientific resources of imagology and ethnocritic, this paper shows the various operations of what we called a "shift model" through the deconstruction of the French language, the oedipalization of the myth, the image transfer and the movement concepts. Mickaëlle CEDERGREN - Ylva LINDBERG, Towards a renewal of the Francophone literary canon. The role of higher education in Sweden, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 231-243. Even though francophone literature is expanding its territory throughout the world, its status remains ambiguous on the global field and in canonization processes. The analysis is focusing on a re-evaluation of the literary canon in the academic context abroad. Various didactic demands are revealed as essential criteria for a selection divergent from the traditional canon. It is also found that Swedish universities promote both French high-status literature, extra-occidental francophone literature and prize-winning literature, which is often commercial.

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