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Hannah Arendt

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Arendt

Hannah Arendt

Née en 1906 en Allemagne, juive, contrainte à l'exil aux Etats-Unis par le nazisme, Hannah Arendt n'a pas été seulement témoin des tragédies humaines et des grands bouleversements scientifiques de son siècle. Elle n'a cessé de les penser, en théoricienne politique, jusqu'à sa mort en 1975. Radicale, mais pas dogmatique, Arendt l'inclassable est une visionnaire : elle ne lit pas dans le futur mais dans le présent, et parle du nôtre. De la perspective d'une société de travailleurs sans travail à la question des réfugiés et apatrides, en passant par son analyse du ferment totalitaire dans le colonialisme. Ce livre aborde les grandes questions de la philosophe : la banalité du mal, le totalitarisme, la transmission, le travail, l'autorité. Il donne à lire ses plus grands textes et propose des entretiens avec Rony Brauman, Daniel Cohn-Bendit, Christophe Dejours, Isabelle Delpla, Günter Gaus, Antonia Grunenberg, Susan Neiman, Jacques Taminiaux et Enzo Traverso.

10/2023

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Arendt

Hannah Arendt

Longtemps tenue à l'écart du monde académique, l'oeuvre de Hannah Arendt - désormais largement publiée et traduite - suscite aujourd'hui l'intérêt d'un nombre considérable de travaux, colloques et publications dans le monde entier. En revenant sur les principaux évènements de sa vie, ce Cahier dresse le portrait de cette "théoricienne de la politique" sans pour autant négliger les vives polémiques qui ont marqué sa carrière. Le volume rassemble des contributions qui évoquent notamment son travail majeur sur le totalitarisme, les catégories de sa pensée politique et la centralité de l'action, son insistance sur la responsabilité et le jugement ainsi que son analyse du monde moderne. Il revient sur son expérience historique et personnelle, les moments forts de sa vie et la réflexion qu'ils ont suscités en elle, en particulier sa judéité. Des extraits de correspondance (avec Judah Magnes, David Riesman, Hermann Broch, Hilde Frankel, Kurt et Helen Wolff) dévoilent par ailleurs des facettes moins connues de sa personnalité et de nombreux inédits, extraits de cours ou de conférences issus des archives de la bibliothèque du Congrès à Washington, viennent compléter l'ensemble.

09/2021

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Théâtre

Hannah Arendt, Exil Atlantique

Janvier 1941. L'Europe en guerre sur les bords du Tage. Des réfugiés "illustres" et anonymes arrivent de l'Europe du Nord. Parmi eux : Hannah Arendt. Elle vient de s'enfuir du camp de Gurs, en France. Trois mois d'exil à Lisbonne au Portugal, voie de sortie dans ces "temps sombres", avant de traverser l'Atlantique pour les Etats-Unis avec dans ses bagages le manuscrit de son ami Walter Benjamin disparu un an plus tôt, à la frontière espagnole. Hannah et son mari Henrich Blücher passent la frontière et traversent le Portugal dans l'espoir d'obtenir le sauf-conduit qu les ménera en Amérique.

07/2013

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Philosophie

Hannah Arendt, politique et événement

Refus des philosophies de l'histoire, des " sciences sociales ", de la philosophie politique... c'est à partir d'un événement - " 1933 " - que Hannah Arendt construit, patiemment, rigoureusement, une réflexion sur la politique. Tous ses textes contribuent à cette entreprise cohérente depuis Les origines du totalitarisme. Et cette entreprise même, qui conteste la tradition, s'appuie sur un effort pour la relire à nouveaux frais, depuis les leçons de la démocratie grecque jusqu'à Kant et aux Révolutions américaine et française. Ainsi, s'élabore une pensée de la cité, du mal, du conflit et de la responsabilité.

10/1996

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Arendt

Hannah Arendt et l'antisémitisme

Sur l'antisémitisme, le premier volume des Origines du totalitarisme, la trilogie d'H. Arendt, contient de nombreuses erreurs provenant d'une méconnaissance de l'histoire ainsi que d'une large utilisation d'écrits d'extrême droite, antisémites et nazis. Les analyses sur les juifs de cour, l'émancipation des juifs européens, le rôle des Rothschild, la montée de l'antisémitisme en Europe à partir des années 1880 et l'affaire Dreyfus présentée comme une répétition du génocide, sont indéfendables. L'antisémitisme allemand de la fin du XIXe siècle, la Grande Guerre et ses conséquences, la crise de 1929 et le nazisme sont ignorés. Enfin, les juifs seraient responsables de leur malheur. Pourquoi H. Arendt, juive allemande contrainte de fuir son pays en 1933, éprouve-t-elle une telle haine à l'égard des juifs ? Outre son mépris pour l'histoire, l'influence qu'exerce sur elle la pensée de M. Heidegger, du sioniste K. Blumenfeld et de l'historien S. Baron répond à cette question.

04/2023

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Philosophie

Hannah Arendt. Essai de biographie intellectuelle

Née en 1906, Hannah Arendt a marqué le siècle. Si elle demeure aujourd'hui au cœur des débats, ce n'est pas seulement qu'elle continue d'inspirer la lutte contre les périls qui menacent la démocratie. C'est aussi parce qu'elle fut, dans sa vie, de tous les combats. Rarement en effet penseur aura déchaîné autant de passions, aura exercé une telle séduction. Pourquoi ? On ne peut dissocier l'œuvre d'Hannah Arendt de son itinéraire. C'est celui-ci que retrace pour nous Michelle-Irène Brudny à l'aide de documents inédits. Elle ne craint pas de rouvrir les dossiers les plus rebattus, parfois jusqu'à l'hystérie, de la relation avec Heidegger ou des rapports au judaïsme et à l'Etat d'Israël. Elle propose un éclairage nouveau sur la composition de son grand œuvre, les Origines du totalitarisme. Elle s'attache à la période américaine de la vie d'Arendt. Elle s'interroge enfin sur cet " art de l'alarme " (E. Young-Bruehl) qui reste la marque d'Arendt et la force de sa pensée.

11/2006

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Arendt

Hannah Arendt et la question noire

Dans cet ouvrage, qui a fait l'objet aux Etats-Unis d'une réception importante à sa parution, Kathryn Belle analyse la position problématique, pour ne pas dire choquante, que Hannah Arendt a défendue sur ce qu'elle appelle elle-même la "question noire" , en particulier dans ses "Réflexions sur Little Rock" . Cet article d'Arendt a suscité une vive polémique dès sa parution en 1959, celle-ci s'opposant au fameux arrêt Brown de la Cour suprême qui avait mis fin à la ségrégation dans l'enseignement public. Ce faisant, Arendt manifeste à l'évidence une profonde incompréhension de la lutte des Noirs américains pour leur émancipation. Kathryn Belle montre que le conservatisme d'Arendt s'explique non seulement par ses préjugés à l'endroit des Africains et des Afro-américains, mais aussi par certaines distinctions au coeur de sa théorie politique, notamment celle entre le social, le politique et le privé : tandis que pour Arendt la sphère politique se caractérise en principe par l'égalité entre les citoyens, la sphère sociale, dont relèvent selon elle les établissements scolaires, implique un droit de discriminer, c'est-à-dire de fréquenter et d'exclure les personnes de son choix, qui ne saurait être limité par la loi. Par ailleurs, les thèses d'Arendt sur la violence sont reconsidérées à l'aune de sa tendance à discréditer la violence des opprimés plutôt que celle des oppresseurs, aussi bien dans le contexte de la lutte contre le racisme et la ségrégation que dans celui de la décolonisation.

04/2023

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Philosophie

Dans les pas de Hannah Arendt

Hannah Arendt est l'un des intellectuelles les plus importantes du XXe siècle. Son œuvre irrigue tant la philosophie que la politique et l'éthique. Penseuse des chaos du monde et militante antinazie de la première heure, elle fut à la fois une combattante des droits de l "homme, une théoricienne des périls qui menacent la démocratie, une penseuse de l'antitotalitarisme et une femme engagée dans les principaux combats du siècle. Penseuse de l'événement, philosophe de la fragilité humaine, elle a vécu dans sa chair ce qu'elle a théorisé. C'est sans doute aussi pour cette raison que son œuvre nous bouleverse trente ans après sa mort. J'ai tenté de mettre mes pas dans les siens, de reconstituer son itinéraire, de rencontrer ses amis, et grâce à des correspondances inédites, d'éclairer ses relations amoureuses -en particulier Martin Heidegger, avec qui elle a vécu, selon Jacques Derrida, une nouvelle histoire d'Héloïse et Abélard. Ce livre se veut une enquête qui cherche à comprendre cette femme généreuse, politiquement incorrecte, d'un courage exceptionnel, qui pratiquait le culte de l'amitié comme un éros et la philosophie comme un art du savoir-vivre.

09/2005

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Philosophie

Hannah Arendt. L’expérience de la liberté

Ce livre étudie comment la philosophe Hannah Arendt pense la cité, ou encore le politique, cette dimension essentielle de la vie des hommes. Cheminant dans la tradition, avec des penseurs politiques comme Machiavel, Montesquieu et Tocqueville, Arendt bouleverse les rapports entre philosophie et politique. La pensée politique telle qu'elle la définit, en opposition à la philosophie politique classique, doit recevoir ses normes de l'expérience : le discours est second et puise à l'événement. Née en 1906 en Allemagne où elle s'est formée à la philosophie, juive, exilée en France puis aux États-Unis, Hannah Arendt a été projetée dans l'étude de la pensée politique par la force de l'histoire. Longtemps considérée comme une historienne, une journaliste ou une essayiste, Hannah Arendt est désormais reconnue comme penseur central du XXe siècle. Il s'agit de comprendre à la fois le travail théorique qu'elle a mené et sa revendication d'être, non pas une « philosophe », mais une théoricienne du politique. Sa volonté de pratiquer la philosophie en se situant hors champ n'est pas une simple critique de la tradition : elle inaugure une nouvelle manière de philosopher, où l'expérimentation conceptuelle ouvre de nouveaux champs pour la pensée.

09/2016

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Arendt

Hannah Arendt, Edgar Morin. Point de rencontre

Hannah Arendt et Edgar Morin présente deux penseurs qui ont choisi, l'un et l'autre, d'explorer les grandes questions de leur temps sans tenir compte des frontières disciplinaires qui organisent le savoir mais réduisent la portée politique et opératoire de ce savoir. Ils se sont existentiellement et courageusement engagés, tout au long de leurs vies, dans un combat pour l'amélioration de la condition humaine dans les transformations du monde au cours du XXème siècle.

10/2021

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Philosophie

Le génie féminin . Tome 1, Hannah Arendt

Suspecté de perdre ses " valeurs ", le XXe siècle a cependant ouvert des questions que l'humanité n'a jamais explorées avec autant de gravité, de risques et de promesses : qu'est-ce que la vie ? où est la folie ? que peuvent les mots ? La vie, la folie, les mots : trois femmes s'en sont faites les exploratrices lucides et passionnées en engageant leur existence autant que leur pensée, et en éclairant pour nous les enjeux majeurs de notre temps: Hannah Arendt (1906-1975), Melanie Klein (1882-1960) et Colette (1873-1954). Les trois volumes de cet ouvrage, dont voici le premier, se proposent d'en retracer l'aventure. L'impact de certaines œuvres ne se réduit pas à la somme de leurs éléments. Il dépend de l'incision historique qu'elles opèrent, de leurs répercussions et de leurs suites, de notre réception. Quelqu'un s'est trouvé à cette intersection, en a cristallisé les chances : le génie est ce sujet-là. Trois femmes extraordinaires ont ainsi marqué l'histoire de ce siècle. Mais qu'est-ce qui fait la singularité de chacune ? Hannah Arendt, philosophe et politologue, est tout entière prise dans une méditation sur la vie qui demeure notre bien ultime après la crise des religions et des idéologies. Vie menacée, vie désirable : mais quelle vie ? Face aux camps des deux totalitarismes, c'est sur le miracle de la natalité que se concentre l'œuvre de cette rescapée du nazisme qui, en discussion avec Heidegger, et en rejetant l'automatisation moderne de l'espèce, pose les jalons d'une action politique envisagée en tant que pluralité vivante : comme naissance et comme étrangeté. Une utopie ? A moins que ce ne soit une manière de pardon, et donc une promesse.

04/1999

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Arendt

La conception "du monde" chez Hannah Arendt

Dans ce texte, nous allons exhiber la singularité du monde arendtien en mettant au clair sa dimension humaine, dimension qui souligne l'anthropomorphisme comme pilotis de son avènement, cela d'une part. D'une autre part, la dimension artistique sera sujette à une analyse unique des objets artistiques, objets arborant le fait culturel de l'existence humaine, objets malheureusement qui seront, à cause du dessein de leur production, raison de l'effritement " du monde ".

10/2022

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Littérature française

Le social et le politique chez hannah arendt

La pensée d'Hannah Arendt constitue, selon P. Ricoeur, "une résistance et une reconstruction". Mais si elle éclaire bien le paysage politique de l'Amérique latine, cette théorie reste "utopique" et pas entièrement pertinente pour notre situation assez complexe ; ce que signale la méfiance chez Arendt, à l'égard des réalités sociales, économiques et religieuses. Ainsi pour H. Arendt, le travail, le commerce, l'industrie, la famille, l'amour et la charité n'ont pas de durabilité et ne font donc pas partie de la communauté politique. Afin d'"éclairer et compléter" cette situation, il nous a semblé nécessaire d'examiner la pensée de Saint-Simon, de Pierre Leroux et de Charles Renouvier. Malgré la grande distance chronologique entre les oeuvres de ces auteurs, on peut établir des rapports de proximité et montrer quel enrichissement théorique ils peuvent fournir à quiconque veut améliorer ses connaissances de la réalité latino-américaine.

06/2015

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Philosophie

Désapprendre. Voies de la pensée chez Hannah Arendt

Marie Luise Knott trace des voies de la connaissance chez Hannah Arendt - Rire, Traduire, Désapprendre le pardon et Dramatiser - permettant d'exorciser les mensonges collectifs et les idées préétablies qui entravent l'acte de penser. Elle dessine les contours de cette pensée atypique du politique et du social, qui échappe aux catégories et systèmes traditionnels de la pensée politique. Plus que jamais actuelle, cette réflexion invitant à l'action, à la compréhension du monde et à l'ouverture du langage, se construit comme une résistance face à la menace du totalitarisme et tout ce qui pourrait constituer une déclaration de guerre à l'espèce humaine. Déjà traduit en plusieurs langues, cet essai s'est établi comme ouvrage de référence.

08/2018

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Philosophie

Le courage des gouvernés. Michel Foucault, Hannah Arendt

En ces temps marqués par la grande désillusion des citoyens face au politique, alors même que l'action collective est plus que jamais nécessaire, n'est-il pas urgent de réactualiser la notion de courage ? Mais comment penser ce courage loin de l'image d'une posture héroïque, apanage exclusif des puissants et des natures exceptionnelles, représentation à laquelle nous l'avons trop souvent cantonné ? En ces temps marqués par la grande désillusion des citoyens face au politique, alors même que l'action collective est plus que jamais nécessaire, n'est-il pas urgent de réactualiser la notion de courage ? Mais comment penser ce courage loin de l'image d'une posture héroïque, apanage exclusif des puissants et des natures exceptionnelles, représentation à laquelle nous l'avons trop souvent cantonné ? Ce courage des citoyens, cette vertu des gouvernés, Thomas Skorucak la met en scène dans des procès emblématiques où s'affrontent l'autorité et la vérité. Procès de Socrate et Galilée où le vrai s'est progressivement imposé comme source unique de l'autorité. Procès des criminels nazis où est patente la difficulté à s'affirmer face au pouvoir de sujétion de la vérité et à la démultiplication des régimes d'obéissance. Comment dès lors élaborer une forme de courage qui serait une élaboration quotidienne et patiente de soi par soi, résistante à l'emprise du pouvoir sur notre conduite ? La question n'a rien de rhétorique. Michel Foucault et Hannah Arendt ouvrent la voie, revenant tous deux à l'Antiquité et à la figure tutélaire de Socrate. Ils permettent de penser un courage sans référence à aucune transcendance, comme fidélité à soi-même, ou comme stylistique de l'existence. Une tentative de désassujettissement, dont l'actualité n'est pas à démontrer.

03/2019

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Philosophie

Amour du monde. Christiannisme et politique chez Hannah Arendt

Hannah Arendt est un auteur à la mode, largement commentée en France aujourd'hui. Ses analyses sur le totalitarisme, sur la modernité ou sur la banalité du mal l'ont rendue célèbre. Ses rapports controversés au judaïsme et au sionisme sont également bien connus. Mais sait-on qu'elle fit sa thèse sur saint Augustin ? Sait-on qu'elle dressa un portrait étonnant du pape Jean XXIII, qui figure dans un recueil intitulé Vies politiques, aux côtés de Rosa Luxemburg et de Bertolt Brecht ? Sait-on qu'elle dénonça le silence du pape Pie XII durant la guerre, face au racisme et à l'antisémitisme ? Sait-on enfin que, sans envisager de se convertir, son intérêt pour le christianisme ne s'est jamais démenti ? Certes, Arendt a suivi très jeune, en parallèle à ses études de philosophie, les cours de théologie de Rudolf Bultmann et de Romano Guardini. Sa formation est donc solide. Ses analyses du christianisme surprennent pourtant, par leur acuité, leur finesse, leur audace et leur actualité. En s'appuyant sur l'enseignement de Jésus de Nazareth - qu'elle compare d'ailleurs à Socrate - elle procède à une vive critique des tendances antipolitiques du christianisme, tout en faisant l'éloge de ses " miracles " politiques : le pouvoir de pardonner qu'elle rattache directement à Jésus, le pouvoir de commencer du neuf et la natalité qu'elle relie à saint Augustin. Mais le plus étonnant est encore ailleurs : c'est son concept d"< amour du monde " qui permet de dévoiler toute la complexité de son rapport au christianisme, livrant un éclairage nouveau sur l'ensemble de son oeuvre. Du souci pour la politique, qui s'impose en 1933, à l'amour du monde, choisi librement en 1955, la pensée d'Arendt ne cesse de s'élargir, dans un dialogue serré avec le christianisme.

04/2010

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Arendt

Hannah Arendt et Martin Heidegger. Histoire d'un amour

En 1924, Hannah Arendt a dix-huit ans. C'est une jeune étudiante avide de savoir, avec des yeux rayonnants et une intelligence vive comme l'éclair. Elle rencontre Martin Heidegger, trente-quatre ans, marié et père de famille, qui enseigne la philosophie à l'université de Marbourg. Introverti, plein de fureur mais aussi d'une surprenante modestie, il attire à son cours les étudiants les plus prometteurs. Comme l'expliquera Arendt, "la rumeur le disait : la pensée est redevenue vivante, les trésors de la culture qu'on croyait morts reprennent sens. Il y a un maître, il est peut-être possible d'apprendre à penser". Entre eux débute alors une liaison durable et turbulente où l'amour et la philosophie vont s'entremêler, et que rien, pas même la guerre, n'entamera.

02/2022

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Philosophie

Hannah Arendt, la révolution et les Droits de l'Homme

Après Condition de l'homme moderne et La crise de la culture, l'essai De la révolution (1963) est le troisième ouvrage d'une série dans laquelle Hannah Arendt expose le nouveau paradigme du politique qu'elle entend développer ainsi qu'un nouveau paradigme de la révolution. Dans un contexte de Guerre froide, elle propose de tirer les leçons de l'histoire en opposant ce qu'elle nomme le "désastre" de la Révolution française aux leçons d'une révolution supposée réussie, incarnée par la "Déclaration des droits" américaine. Les contributions des historiens et philosophes réunies dans ce volume, analysent la manière dont Arendt instrumentalise l'histoire des Révolutions américaine et française et se détermine par rapport à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Elles étudient également la place qu'Arendt attribue au peuple au cours de ces processus et dans quel esprit elle se réfère, dans le dernier chapitre de son essai de 1963, aux "conseils" révolutionnaires. La formule arendtienne du "droit à avoir des droits" amorce-t-elle, comme certains le soutiennent aujourd'hui, un tournant politique dans la considération des droits de l'homme ? Ne représente-t-elle pas plutôt une machine de guerre contre la notion même de droit naturel, qui se trouve au fondement de ces droits ? Dès lors, que reste-t-il de l'idée d'humanité dans la perspective construite par Arendt ?

11/2019

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Philosophie

Le pervertissement totalitaire. La banalité du mal selon Hannah Arendt

Depuis le cinquantenaire du procès Eichmann, nombreuses sont les publications qui réaniment la polémique de 1963. On suppose, par exemple, qu'Arendt, trompée par l'apparence qu'Eichmann a voulu donner de lui, même pour se défendre, aurait dressé le portrait d'un terne bureaucrate se contentant d'obéir aux ordres. Cet ouvrage se propose d'examiner ce genre d'arguments ainsi que les faux débats que ces publications ont réouverts autour de la notion de banalité du mal, constamment banalisée tant par ses détracteurs que par ceux qui pensent la reprendre à leur compte. L'expression oxymorique de "banalité du mal" n'indique pas une banalisation du mal que fut le génocide des Juifs par les nazis, mais sa neutralisation par le banal, cette déréalisation du mal, par ses auteurs, se révélant une dimension constitutive de sa monstruosité criminelle. Pour en saisir l'enjeu et le caractère sans précédent, il est nécessaire d'en contextualiser l'efficacité meurtrière par rapport à ce que nous appelons le pervertissement totalitaire. Fondé sur un dispositif de perversion de la dimension même de la loi au sens politique, juridique et moral du terme, le totalitarisme pervertit l'aspiration éthique elle-même et produit cet autre oxymore qu'est la spontanéité organisée, faisant apparaître des criminels sans culpabilité, dont le dés-intéressement idéologique, qui leur tient lieu d'intimité, s'exprime comme jusqu'au-boutisme meurtrier, ces criminels revendiquant, pour s'en glorifier, leur criminalité extrême comme un sublime devoir. Telle est la force de la réflexion d'Arendt : ne renonçant pas au postulat de la liberté humaine et à l'exigence adressée à chacun de répondre de ses paroles et de ses actes, c'est toujours la question de la nature et des conditions de la responsabilité qu'elle veut élaborer jusque dans les situations où celle-ci semble disparaître.

02/2017

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Arendt

Qu'appelle-t-on philosopher ? L'atelier d'Hannah Arendt

La philosophie se pose souvent à elle-même la question de sa définition. Mais nous ne savons rien, ou presque, de ses manières de faire au jour le jour. Les philosophes aiment en effet à cacher les pistes, tenir secrètes les hésitations et gommer les ratures. Et nous sommes moins curieux des documents de leur travail que de ceux des écrivains, considérant que journaux, brouillons ou correspondances sont déjà de la littérature, pas encore de la philosophie. Il est bien sûr quelques exceptions, tels les fragments posthumes de Nietzsche, le dossier du Livre des passages de Walter Benjamin, les carnets de Wittgenstein. Mais c'est peu pour tenter de relier le visible et l'invisible, les idées et les intuitions. Récemment publié, le Journal de pensée d'Hannah Arendt offre de quoi surprendre quiconque est familier de son oeuvre comme le lecteur en quête d'une réponse à la question : qu'appelle-t-on philosopher ? Il illustre admirablement une pratique, un style, un ethos de la pensée. Arendt est demeurée rétive aux programmes de la philosophie, préférant s'adonner à ce qu'elle nommait "pensée libre". Ses exercices quotidiens doivent beaucoup à la fréquentation des livres classiques, qu'elle cite et commente "pour avoir des témoins, également des amis". Nous y voyons des idées qui surgissent d'un mot noté au hasard des lectures, se déploient en ligne droite ou bifurquent, s'agencent en tables de catégories, trouvent enfin la forme d'un article ou d'un livre. Mais nous y découvrons aussi des chemins qui ne mènent nulle part et les raisons de quelques échecs. Séjournant dans l'antichambre des livres, serons-nous tentés, pour finir, de donner raison à Kant et dire à sa suite que "le philosophe n'est qu'une idée" ?

09/2023

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Philosophie

Hannah Arendt, la "banalité du mal" comme mal politique. Volume 2

Dans ce volume, qui fait suite au volume 1 (Les sans-Etat et le "droit d'avoir des droits"), est précisé ce qu'est la banalité du mal en tant que mal politique dans l'oeuvre de Hannah Arendt et sont présentés des visages du mal politique aujourd'hui. En quels termes, Hannah Arendt définit-elle la banalité du mal en tant que mal politique ? Comment est-il possible qu'il y ait refus d'affronter l'intériorité du mal et son extériorité dans ses rapports à l'Etat, à la société, lorsque le mal est politique ? Comprendre, résister au mal politique, comment, par quels moyens, avec qui, dans quels buts ? Que signifie consentir ou non au mal politique, se demande une des auteurs à partir de ses travaux féministes ? Nous verrons que la pensée, le jugement dans la pluralité grâce à la mémoire, à la liberté, au renforcement du sujet et de l'espace public sont les enseignements d'Arendt qui s'est inspirée des Grecs et de Kant. Nous verrons aussi que Hannah Arendt, en pensant au mal politique, apporte des éléments pour repenser les frontières et les rapports entre le sujet psychique et la société.

06/1998

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Correspondance

Je vous écris d'une autre rive. Lettre à Hannah Arendt

Vous verrez dans ces pages que j'ai des choses à vous reprocher. Mais ce que j'ai lu de vous sonne en moi comme un appel à fouiller la mémoire, à lire l'Histoire à travers elle aussi pour aller de l'avant". S. B. Hannah Arendt occupe une place particulière dans la pensée du XXe siècle. Elle en a vécu les tragédies, a tenté d'en expliquer les causes et les manifestations. Cette expérience l'a conduite à s'intéresser à la genèse du sionisme et de la création de l'Etat d'Israël et à poser un regard visionnaire sur le destin de ce nationalisme particulier. Dans un aller-retour entre les guerres du vieux monde et les défis actuels, Sophie Bessis dialogue avec la philosophe, la conteste parfois, l'admire toujours. Cette lettre se veut un propos libre, personnel et politique, et une interrogation sur notre devenir collectif. Et le texte de 4e du roman "Le silence des horizons" de Beyrouk C'est l'histoire d'une course éperdue contre des passions impossibles. Un jeune homme tourmenté s'enfuit et rejoint un ami parti accompagner quelques touristes dans le Sahara. Parcourant l'immensité brûlante et les anciennes cités des sables, le héros tente de se délester des images qui le poursuivent : un premier amour déçu, le rictus affreux d'une femme qui l'a trop aimé, un père honni par la société - mais était-il vraiment coupable ? Seule la tendre attention des enfants, lorsque le soir venu il s'improvise conteur, console son errance. Tour à tour enquête policière, émouvante introspection, conte contemporain, ce roman nous emporte aux confins du désert, dans un décor majestueux. Portée par l'écriture singulière et poétique de Beyrouk, grand écrivain mauritanien, c'est aussi une ode à la beauté de la nature et à l'écoute des autres.

03/2021

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Littérature française

La crise de l'éducation. Dans la philosophie de hannah arendt

La question de l'éducation est une préoccupation majeure pour toutes les sociétés humaines, car elle est au coeur de la problématique des relations interpersonnelles. Aujourd'hui, avec la crise que vivent les systèmes éducatifs, en Afrique, se pose avec acuité la nécessité de repenser l'école afin de l'adapter aux exigences d'une société mondialisée et de plus en plus marquée par le développement technoscientifique. Hannah Arendt, dans ses réflexions sur l'éducation, nous permet de penser la crise de l'éducation et ses solutions. Ces solutions qui, aux Etats-Unis, ont consisté à réformer le système, à restaurer l'autorité et à mettre fin au pragmatisme, ne peuvent-elle pas servir à surmonter la crise de l'éducation en Afrique ? Il s'agira, pour nous, de montrer en quoi l'ontologie arendtienne de l'éducation peut participer à la résolution de la crise de l'éducation en Afrique.

12/2022

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Philosophie

Du mensonge à la violence. Essais de politique contemporaine

Hannah Arendt est l'un des grands penseurs politiques de notre temps. On trouvera dans ce livre quatre essais qui sont autant de méditations sur la politique et la condition de l'homme dans le monde contemporain. Dans le premier, Du mensonge en politique, Hannah Arendt tire la leçon des documents du Pentagone, révélés en 1971 par la presse américaine. Allant à l'essentiel, elle examine sans pitié l'accumulation de mensonges officiels, d'obstination dans l'erreur, voire de naïveté qui a conduit les Etats-Unis à l'échec au Vietnam. Documents à l'appui, elle reconstitue les mécanismes psychologiques dont les responsables politiques ont été les inventeurs et les victimes. En politique aussi, l'illusion a des limites, et les «réalistes» n'ont pas été les derniers à la cultiver. La Désobéissance civile contient une réflexion originale sur la question : au nom de quoi et jusqu'à quel point peut-on désobéir à l'autorité établie ? De Socrate à Thoreau, de Gandhi à Martin Luther King, sans oublier les objecteurs de conscience, de multiples exemples illustrent la nécessité et l'efficacité de ce qui peut être plus qu'une contestation : un témoignage et une action politique. Sur la violence - celle-ci considérée en tant que phénomène politique distinct du pouvoir et de la force brute - constitue le troisième essai. Ses doctrinaires, de Sorel à Fanon et à leurs épigones contemporains, sont analysés notamment au travers des mouvements étudiants, avec une lucidité qui n'exclut pas la compréhension. Politique et Révolution contient des réflexions sur les systèmes politiques en Amérique et en Europe. Quel système peut assurer la plénitude de l'homme et du citoyen ?

05/2016

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Philosophie

Vies politiques

Les Vies politiques auxquelles ces essais sont consacrés n'ont en commun que l'époque au cours de laquelle elles se sont déroulées. Ainsi, Martin Heidegger, Karl Jaspers, Hermann Broch, Walter Benjamin, Bertoit Brecht, Rosa Luxemburg et Jean XXIII par exemple, ont tous vécu ce que l'un d'eux, Brecht, appela de "sombres temps". L'objectif principal de ce livre n'est cependant pas de dénoncer un mal d'époque mais de réfléchir un peu de "la lumière incertaine, vacillante et souvent faible que des hommes et des femmes, dans leur vie et leur oeuvre, font briller dans presque n'importe quelles circonstances". S'il s'agit bien ici de biographies, c'est donc au sens fort; entendons : des histoires singulières où la suite des "événements" compte moins que la manière d'être au monde qui s'y manifeste. Ces différents styles d'être que l'auteur parvient à identifier et à restituer dans ce livre inclassable (car irréductible aux domaines de la philosophie politique ou de la critique littéraire) permettent de reconnaître en ces onze Vies politiques autant de destins individuels.

02/1997

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Philosophie

L'Humaine Condition

""Seule l'action est la prérogative de l'homme exclusivement ; ni bête ni dieu n'en est capable, elle seule dépend entièrement de la constante présence d'autrui" : c'est ainsi que, dans les premières pages de Condition de l'homme moderne, Hannah Arendt répond à sa manière à la question "qu'est-ce que l'homme ?" dans un livre qui présente sans doute la synthèse la plus complète de sa pensée qu'elle ait donnée de son vivant. Les ouvrages réunis dans ce volume sont tous consacrés à ce problème de l'action, dont ils élucident à la fois la signification philosophique et les implications plus directement "politiques". Publiés entre 1958 (Condition de l'homme moderne) et 1972 (Du mensonge à la violence), ils sont donc postérieurs au premier grand livre de Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme (1951), dont ils donnent en quelque sorte le contrepoint ; Hannah Arendt y montre ce qui, dans "l'humaine condition", peut toujours être source de résistance contre tous les processus de destruction dont le totalitarisme moderne a représenté une forme paroxystique mais dont certains traits se retrouvent dans toutes les sociétés modernes. Tous ces ouvrages s'appuient sur un travail considérable d'élucidation philosophique, dont on peut mesurer l'ampleur en lisant le Journal de pensée mais, contrairement aux grands livres posthumes, ils sont centrés sur les questions "pratiques", même lorsqu'ils proposent une interprétation d'ensemble de constructions "théoriques" aussi considérables que la science moderne ou la philosophie de l'histoire".

03/2012

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Philosophie

Le système totalitaire. Les origines du totalitarisme

Le système politique mis au point par l'Allemagne hitlérienne et la Russie stalinienne ne consiste pas en une simple radicalisation des méthodes dictatoriales. C'est un système entièrement original qui repose sur la transformation des classes en masses, fait de la police le centre du pouvoir et met en œuvre une politique étrangère visant ouvertement à la domination du monde. Animé par une logique de la déraison, il tend à la destruction complète de la société - comme de l'individu. Un classique de la théorie politique.

09/2005

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Philosophie

De la révolution

Étudiant les deux révolutions, Arendt pose la radicale nouveauté de la française comparée à l'américaine : si l'une et l'autre se fondent sur la reconnaissance des droits de l'homme, la conception américaine conduit seulement à affirmer la validité universelle des principes du gouvernement limité et à en étendre le bénéfice à tous les Américains ; pour leur part, les Français font des droits de l'homme et du citoyen la véritable fondation de tout gouvernement légitime : "Si la Révolution américaine ne proclame en fait rien de plus que la nécessité pour toute l'humanité d'un gouvernement civilisé, la Révolution française proclame l'existence de droits indépendants du corps politique et extérieurs à lui". 1789 puis 1793 ouvraient, au nom de ces droits antérieurs à toute formation politique, une demande indéfinie d'égalité et de protection sociale qui inaugurait un siècle d'instabilité constitutionnelle. La reprise des thèses d'Arendt, notamment par le renouveau d'une historiographie de 1789 qui privilégie désormais une lecture prioritairement politique plutôt qu'économique ou sociale, ne saurait toutefois faire oublier la dernière partie du livre. C'est un superbe éloge de l'autre tradition révolutionnaire occultée, celle de l'auto-organisation des gens pour s'emparer de l'action politique et ne plus la déléguer à l'oligarchie des partis - de la Commune de Paris aux conseils ouvriers de la Révolution hongroise de 1956.

05/2013

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Philosophie

A travers le mur. Un conte et trois paraboles précédés de Notre enfant

Le 4 décembre 1975, lorsque Hannah Arendt meurt, assise devant sa machine à écrire, un carnet repose sur l'étagère, soigneusement recouvert d'un tissu bleu gris. Rédigé par sa mère Martha, y sont consignées, de 1906 à 1918, les douze premières années de la future grande philosophe. Publié ici pour la première fois, il dessine le portrait d'une fillette surdouée puis rebelle, exprimant peu ses émotions et passionnée de littérature dès son plus jeune âge. Il est suivi de quatre textes totalement inédits de Hannah Arendt : un conte de 1929 et trois paraboles énigmatiques, denses, riches en métaphores, qui, écrites vers 1938, lors de son exil parisien, annoncent une pensée politique qui prendra son envol quelques années plus tard.

09/2017

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Philosophie

La Crise de l'éducation. Extrait de La Crise de la culture

Dans Folioplus philosophie, le texte philosophique, associé à une œuvre d'art qui l'éclaire et le questionne, est suivi d'un dossier organisé en six points. Les mots du texte: Tradition, autorité, natalité. L'œuvre dans l'histoire des idées ; La figure du philosophe : " Une passagère sur le navire du XXe siècle (Hans Jonas) ; Trois questions posées au texte : Quel sens donner à la crise ? Peut-on faire jouer un rôle politique à l'éducation ? Sommes-nous responsables de notre histoire ? Groupement de textes: L'éducation, entre utopie et politique ; Prolongements.

01/2007