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Heidegger

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Philosophie

Heidegger

Parmi les philosophes qui s'inscrivent dans la généalogie fameuse - et peut-être mythique- inaugurée avec Platon, Martin Heidegger (1889-1976) est historiquement le plus proche de nous. Ce livre est un essai de présentation de sa pensée selon un ordre qui n'est pas celui de l'œuvre même : plutôt une sorte de reconstruction pédagogique. Il expose d'abord les deux grandes intuitions de Heidegger : celle de l'existence et celle de la différence ontologique entre être et étant. Puis il fait le point sur les prolongements contemporains de l'œuvre heideggerienne, sujets de réflexion, débats, ou orientations qui sont importants dans notre monde et nous viennent de lui. On traite ainsi de la technique, de l'herméneutique (pensée radicale de l'interprétation), d'une certaine conception de l'histoire de la philosophie et de l'idée du " voisinage de la pensée et de la poésie ". Enfin on introduit le lecteur au débat sur l'adhésion de Heidegger au nazisme en proposant quelques réflexions qui servent de conclusion.

04/1997

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Philosophie

Martin Heidegger

"Les questions que pose Heidegger à propos de la nature et du sens de l'existence sont capitales et contraignantes. En les posant encore et toujours, il a amené au centre d'une perspective nouvelle et radicalement provocatrice de nombreuses régions du comportement humain, de l'histoire sociale, et de l'histoire de la pensée". Avec clarté et pédagogie, George Steiner nous initie à la philosophie complexe de ce penseur majeur du XXe siècle. Y est expliqué l'essentiel : son intérêt pour les racines de la pensée grecque, ses réflexions sur le langage humain et sur l'oubli progressif de l'être, sans oublier son attitude et ses silences à l'égard du nazisme. Dans cette introduction à l'oeuvre du "roi secret de la pensée", George Steiner insiste sur le fait que comprendre Heidegger, c'est accepter d'entrer dans un espace de sens et d'être qui est autre. Ce n'est pas la "compréhension" que son discours sollicite au premier chef, mais une "expérience", l'acceptation d'une étrangeté ressentie.

01/2021

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Philosophie

Dialogue avec Heidegger. Tome 3, Approche de Heidegger

Les textes jusqu'ici proposés au lecteur ne rejoignaient Heidegger qu'à partir des penseurs dont la parole avait avant lui porté au langage la question de l'être en mode philosophique. Heidegger cependant n'est pas un nouveau philosophe. Sa pensée n'est pas une nouvelle " thèse sur l'être " qui répondrait encore une fois à la question de l'étant par où il est. Avec lui, c'est bien plutôt cette question qui devient à son tour question. Sur quoi repose donc la possibilité même de la question posée traditionnellement par toute philosophie, sans que jamais aucune ne se soit avisée de ce qu'abrite en elle, dans l'inapparence du " non-dit ", une telle question ? Cette tentative d'approche de la question de l'être est par elle-même l'unique approche possible de la pensée de Heidegger.

09/1974

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Philosophie

Notes sur Heidegger

Ce volume contient les notes que Husserl écrivit dans les marges d'Etre et Temps et de Kant et le problème de la métaphysique, la conférence où il prit publiquement position par rapport à Heidegger, ainsi que les deux premières versions de l'article " Phénoménologie " de l'Encyclopedia Britannica qui témoignent de leur collaboration. En nous permettant de reconstituer la manière dont Husserl interpréta les premiers travaux de Heidegger où celui-ci prenait position par rapport à celui-là, ces textes nous restituent un dialogue comparable à celui d'Aristote et de Platon.

12/1993

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Heidegger

Notes sur Heidegger

Dans une lettre de 1987, Maurice Blanchot revient dans un post-scriptum essentiel sur son rapport à l'oeuvre du philosophe : "Grâce à Emmanuel Levinas, sans qui, dès 1927 ou 1928, je n'aurais pu commencer à entendre Sein und Zeit, c'est un véritable choc intellectuel que la lecture de ce livre provoqua en moi. Un événement de première grandeur venait de se produire : impossible de l'atténuer, même aujourd'hui, même dans mon souvenir" . Ce choc intellectuel se produit quelques années avant le commencement de l'oeuvre critique de Blanchot et demeure en sa force jusqu'à la fin. Si, du vivant de l'auteur, le lecteur avait pu voir le nom de Heidegger réapparaître dans bien des articles, ce qui lui permettait de savoir cet intérêt, c'est seulement la mort de l'auteur qui révéla, dans ses archives, aujourd'hui déposées à la Houghton Library de Harvard, plus trois cent pages pour l'essentiel tapuscrites du travail que Blanchot aura consacré de la fin des années 40 au début des années 60 à l'étude de l'oeuvre de Heidegger et de la maigre bibliographie secondaire alors existante. Excellent germaniste, Blanchot lit tout ce qui paraît en allemand, et se confronte à la difficulté de faire passer en français le travail de Heidegger sur la langue allemande, une lettre inédite de 1959 à un destinataire inconnu révélant que c'est là, à ses yeux, "l'amitié intellectuelle" que nous devons au philosophe.

05/2023

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Philosophie

Le Langage Heidegger

Etude de la poétique du langage Heidegger et de ses effets sur la philosophie, la littérature, les sciences humaines.

05/1990

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Philosophie

Etre soi avec Heidegger

Figure incontournable du XXe siècle, Heidegger incarne le penseur obscur et inaccessible. Pourtant les interrogations qu'il soulève sont au cour de nos préoccupations intimes. Nous passons nos vies à fuir l'ennui, l'inquiétude, l'angoisse. L'originalité de la philosophie de Heidegger est de nous montrer que cette course-poursuite vers la sérénité est absolument vaine. Surtout, elle nous empêche d'être réellement disponibles à nous-mêmes, aux autres et à tout ce qui nous permettrait de nous réaliser. Comment se retrouver enfin soi-même pour avancer ? Comment appréhender le temps pour qu'il cesse d'être notre ennemi ? Comment penser la mort afin qu'elle ne nous renvoie plus l'absurdité de notre existence ? Comment choisir l'essentiel parmi toutes les possibilités qui nous sont offertes ? Ce livre est une invitation à cheminer dans la pensée riche et surprenante de Heidegger. Nous trouverons en chemin le moyen de vivre au plus près de nous-mêmes, en redonnant à nos vies leur part de joie, de profondeur et de mystère.

05/2019

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Philosophie

Le Dictionnaire Martin Heidegger

Un dictionnaire de plus de 600 entrées. Amitié, Arendt, Atome, Balzac, Beckenbauer, Cézanne, Christianisme, Communisme, Consommation, Critique de la raison pure, Descartes, Economie, Enfant, Enseignement, Ethique, Europe, Féminité, Génétique, Geste, Habiter, Humour, Japon, Joie, Keats, Langue française, Mai 1968, Mathématique, Mort de Dieu, Ordinateur, Parménide, Parti nazi, Pensée juive, Poésie, Pudeur, Racisme, Rhin, Sécurité, Sexualité, Shoah, Socrate, Stravinsky, Technique, Théologie, Tolstoï, Traduction, Utilité, Zvétaieva...

04/2014

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Philosophie

Heidegger et les juifs

" Les juifs ", minuscule, pluriel, guillemets. Pas les juifs réels. Ce qui fait que, des juifs réels, l'Europe ne sait que faire (les convertir, les expulser, les intégrer, les exterminer). " Les juifs " comme ce qui rappelle qu'on oublie quelque chose, qui n'est rien, seulement la Loi. La Loi de ne pas oublier. Comme ce qui, bon gré mal gré, témoigne qu'on en est l'otage. De là le scandale. La pensée de Heidegger est tout attachée à rappeler ce qu'il y a d'oubli dans toute philosophie, toute représentation, toute politique. D'oubli de l'être. Comment a-t-elle pu se prêter activement à la politique nationale-socialiste ? Comment a-t-elle pu oublier, ignorer jusqu'au bout, l'extermination de ceux qui rappellent l'Oublié ?

03/1988

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Philosophie

Heidegger et son temps

Depuis quelques années, tout se passe comme si la vie de Martin Heidegger se résumait à son - bref - engagement pro-nazi. De l'homme lui-même, de sa formation, de ses amitiés, de ses amours, on ignore tout, ou presque. De telle sorte que le plus grand philosophe du XXe siècle est devenu, par un effet paradoxal de l'histoire, un grand méconnu. C'est pour en finir avec cette opacité que Rüdiger Safranski a entrepris le gigantesque travail d'investigation dont témoigne cette biographie. Certes, on y retrouve des épisodes déjà répertoriés - de l'amitié avec Husserl ou Jaspers à l'avènement de Sein und Zeit ; de la passion qui le liait à Hannah Arendt à son parcours parfois ambigu au sein de l'université allemande - mais il manquait encore, jusqu'à cet ouvrage, une somme capable de saisir le philosophe dans toute sa complexité existentielle. Il fallait, aussi, replacer la vie de Martin Heidegger au cœur de son époque, et c'est à quoi s'attache cette enquête qui comblera, de façon inédite, la curiosité des historiens et des philosophes. Plus encore : ce Heidegger et son temps, brillant et exhaustif, raconte le véritable roman d'une pensée qui, jour après jour, se constitue en monument. Et qui, par-delà d'impardonnables égarements, reste l'une des plus immenses de ce siècle.

10/2000

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Philosophie

Nietzsche lecteur de Heidegger

Heidegger a prétendu "dépasser" Nietzsche, qui, selon lui, est le dernier des métaphysiciens. En réalité, sous couleur d'une philosophie radicalement nouvelle - et qui ne se réclame que de Parménide et d'Hölderlin -, Heidegger transforme celle-ci en une pseudo- méditation sur l'Etre et sur l'Humain (le Dasein, l'être-là). Or, ce n'est qu'un retour à une théologie raciale, intolérante, clivante, dont son antisémitisme n'est qu'une facette. Nietzsche, se libérant d'une pesante tradition, qui entraîne au mépris de la vie et conduit à l'autodestruction, montre la médiocrité de la "pensé Heidegger" et la fausseté de son interprétation de l'oeuvre nietzschéenne. En particulier, il montre que la conception du temps chez Heidegger est une apologie de la "mortalité" d'où la "vitalité" - qu'il juge animale - est absente ou dépréciée. Nietzsche, réduisant Heidegger à un piètre penseur, fait oeuvre de salubrité publique.

09/2020

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Philosophie

Heidegger et les Modernes

Ici, la vraie question ne sera plus de savoir si Martin Heidegger fut, ou ne fut pas, le complice philosophique des nazis. Il y a, sur ce point, des faits et des preuves dont chacun devra bien, un jour ou l'autre, prendre acte... Ne serait-il pas plus raisonnable, dès lors, de se demander pourquoi et comment les intellectuels français n'ont pas osé, depuis trente ans, désacraliser une pensée si fermement enracinée dans son refus de la culture démocratique ? Plus encore : Heidegger fut-il, pour nos Modernes anti-modernes, l'ultime caution disponible après l'effondrement des marxismes ? Et ses principales thèses n'ont-elles pas fourni, à l'insu de tous, la matrice dans laquelle des intellectuels en mal de référence ont voulu forger leurs slogans et leurs aversions d'époque ? Tel est donc l'objet de ce livre : refaire, à partir d'une œuvre désormais suspecte, le chemin d'une histoire de l'esprit français et de ses aveuglements. Sur ce chemin, les auteurs rencontreront, bien sûr, la plupart des débats contemporains - du refus de la modernité à la critique soixante-huitarde de nos sociétés, de la haine de la technique à l'anti-humanisme obsessionnel de certains maîtres penseurs. On aura compris que, par-delà le philosophe de Etre et Temps, et par-delà ce qu'il appela lui-même sa " grosse bêtise ", ce livre analyse d'abord les singulières naïvetés des intelligentsias qui n'ont jamais pu résister au plaisir de s'égarer.

06/2001

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Philosophie

Heidegger. Une introduction critique

C'est à Peter Trawny que nous devons la publication internationale de Heidegger et l'antisémitisme, où il commentait et mettait en perspective certains passages des Cahiers noirs. Documentant rigoureusement ces passages désastreux, il lançait un débat mondial sur la nécessité d'une réinterprétation d'ensemble de la pensée de Heidegger, qui est loin d'être clos. Pour autant, Trawny se refuse à en conclure que Heidegger devrait cesser d'être considéré comme un philosophe, et lu entièrement au prisme de cette imprégnation par l'antisémitisme, dont son oeuvre publiée ne portait jusqu'alors pas trace. L'auteur d'Etre et temps doit continuer d'être lu et commenté en tant que tel. C'est ce qu'entreprend cette " introduction critique " à sa pensée, par celui qui a édité une dizaine des derniers volumes des Œuvres complètes en allemand et qui est sans doute un de ses meilleurs connaisseurs " de l'intérieur ". L'intérêt, pour le lecteur français, est d'autant plus grand qu'un certain nombre de ces volumes encore non traduits, avant même les Cahiers noirs et leur millier de pages, contiennent un matériau philosophique et parfois politique très dense et complexe, qui est largement en attente de sa réception en France. Le livre s'articule autour de quatre grandes thématiques qui ont occupé le travail de Heidegger : " la facticité de la vie ", " le sens de l'être ", " l'histoire de l'être ", enfin " l'essence de la technique ". Un dernier moment, conclusif, détaille quelques " effets " et influences de cette pensée, dont on mesure aujourd'hui le degré d'égarement politique, mais qui reste un monument de la philosophie du XXe siècle, auquel il faut se confronter.

09/2017

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Levinas

Levinas lecteur de Heidegger

Depuis la parution, sous la direction de Peter Trawny, des fameux Cahiers noirs (2014), la pensée de Heidegger est une nouvelle fois le point de mire de la critique. Si Levinas ti a pu avoir connaissance de ces écrits, il a commencé très tôt une Auseinandersetzung avec une pensée qu'il jugeait aussi "géniale" que "diabolique". Dans la continuité des ouvrages Relire Totalité et infini d'Emmanuel Levinas (Vrin, 2015) et Relire Autrement qu'être ou au-delà de l'essence d'Emmanuel Levinas (Vrin, 2016), ce livre se consacre aux rapports, fort complexes, entre Heidegger et Levinas. Si celui-ci a reconnu en divers endroits de ses écrits sa dette envers celui-là, il a concurremment engagé un débat fondamental avec lui à propos du sens et de la possibilité d'une "pensée de l'être". C'est le sort de la philosophie première qui s'y trouve mis en jeu : la métaphysique peut-elle prétendre à être "neutre", ou n'engage-t-elle pas fondamentalement une prise de position éthique ?

03/2021

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Philosophie

Heidegger, à plus forte raison

La publication au printemps 2005 d'un livre au titre provocateur, Heidegger/l'introduction du nazisme dans la philosophie, n'aurait guère suscité, chez tous ceux qui connaissent quelque peu la pensée du philosophe, d'autre réaction que le silence si l'ouvrage en question, grâce à une campagne soigneusement orchestrée, n'avait été salué par les médias dominants comme un travail sérieux et objectif. C'est la raison pour laquelle il s'imposait de montrer publiquement à quel point la tentative de porter si gravement atteinte à une pensée considérable n'a été possible qu'en contrevenant aux principes auxquels doit se plier tout travail philosophique digne de ce nom. Heidegger, à plus forte raison se comprend donc d'abord comme une réplique. Ses auteurs prouvent, pièces en main et en observant scrupuleusement les règles strictes de la critique, que la thèse scandaleuse se réduit en réalité à un tissu d'approximations, d'erreurs, de contresens dont le ressort ultime est ce type d'incompréhension que provoque une malveillance compulsive. Compte tenu du soutien médiatique apporté à une accusation aussi extrême, il était indispensable que cette mise au point fût faite. Mais il reste l'essentiel, qui est d'exposer positivement l'importance du travail de pensée que Heidegger nous a laissé à poursuivre. Car cette pensée, n'en déplaise à ses contempteurs, est probablement, encore à ce jour, l'une des seules capables de nous permettre de faire face à un nihilisme dont le déferlement est loin d'avoir pris fin avec l'effondrement du nazisme en 1945.

01/2007

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Philosophie

Heidegger. Introduction à une lecture

L'œuvre de Heidegger trouve son inauguration magistrale dans Etre et Temps, ouvrage majeur de la philosophie contemporaine. Cependant, cette inauguration est en elle-même brisée : la question du sens de l'être reste en effet, à l'issue de ce livre inachevé, en attente de sa réponse. La question demande alors à la pensée la puissance de se frayer de nouveaux chemins. Ce livre se veut explicitement une simple introduction à la pensée en quête du sens de l'être, pensée qui domine l'ensemble de la philosophie de Heidegger. On propose d'abord une première traversée commentée de Etre et Temps, puis on sonde le sens et la transformation de la question de l'être. Enfin, on suit le destin de questions singulières : celles de la raison, de la langue, de la poésie, de l'art, de la politique et du divin. Toutes ces questions sont reliées à la question plus générale qui leur donne leur unité plurielle : celle de l'être dans l'horizon du temps.

09/2000

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Philosophie

Heidegger et la langue allemande

De récents travaux ont éclairé sans équivoque aucune l'adhésion de Martin Heidegger au totalitarisme hitlérien. Georges-Arthur Goldschmidt, traducteur de Kafka et de Nietzsche, reprend la question par un biais plus personnel, dans les pas de Victor Klemeperer, l'auteur de la Lingua Tertii Imperrii (1947). "Gefolgschaft", "Einsatz", "Ereignis" : autant de termes appartenant à la fois au vocabulaire nazi et au système philosophique heideggerien. L'appropriation d'un tel langage n'a rien d'opportuniste ou d'occasionnel, mais marque un engagement profond. Cet ouvrage rare et décisif restitue au lecteur français le champ lexical allemand contemporain d'Heidegger. Il dévoile les implications politiques d'une terminologie qui, en passant dans la traduction d'une langue à l'autre, lui échappent souvent. Une telle contamination constitue symboliquement l'un des événements les plus importants du XXe siècle philosophique, dont on ne finira pas de mesurer la portée et les conséquences.

08/2016

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Philosophie

Martin Heidegger, catholicisme, révolution, nazisme

"Le national-socialisme est un principe barbare", écrit Martin Heidegger dans ses Cahiers noirs, ajoutant : "C'est ce qui lui est essentiel et sa possible grandeur." Révolutionnaire radical, ayant vu et approuvé le caractère destructeur du nazisme, le recteur de Fribourg a réservé d'autres surprises dans ses journaux philosophiques, dans lesquels il évoque par exemple l'"auto-anéantissement du "juif"". Alors que le philosophe est devenu un objet d'incompréhension et d'horreur, nombre de spécialistes en appellent désormais à l'histoire. C'est cette réhistoricisation que l'auteur a entreprise dans ce livre. Refusant la polémique, l'adoration et la détestation, il s'emploie à comprendre l'homme et le penseur, de l'intérieur et en son temps, par le biais de toutes les sources disponibles : cours, lettres, textes de circonstance, de même que ces Cahiers noirs qui suscitent tant d'émoi. Excédant largement le IIIe Reich, le cheminement de Heidegger fut heurté : il commença par un catholicisme intransigeant, qui laissa la place, après la Première Guerre mondiale, à une volonté farouche de révolution philosophique, terreau dans lequel son nazisme vint jeter de profondes racines qui survécurent à l'effondrement du régime d'Adolf Hitler. De cette biographie se dégage un portrait fait d'ombres et de lumières : grand philosophe, maître, ami ou amant de juifs ou d'étrangers, Heidegger fut aussi un nationaliste antisémite, inquiet de l'"enjuivement" de son peuple et soucieux de son rôle historique prééminent.

01/2016

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Philosophie

Solitudes. De Rimbaud à Heidegger

Solitudes, au pluriel, mais de singularités : des lieux et non des sujets, des passages et non des positions. Aller de Rimbaud à Heidegger, ce ne sera pas seulement franchir l'abîme qui sépare, depuis l'origine, poésie et pensée, ce sera les exposer, ensemble, à cet abîme. Déposer princes et principes, métaphysique et esthétique, et prendre, enfin, le large ; prendre, aussi, la mesure — avant tout, de ce qu'il n'y a pas sur cette terre de mesure ou, comme le disait Mallarmé, de ce qu'"il n'est pas de Présent". L'âge des poètes commence à la fin, dans l'adieu d'Une saison en enfer, qui nous commande d'être "absolument moderne", ou dans l'écart, sur le "seuil pétrifié" où se tient Trakl. Solitudes, de la finitude demeurant hors partage, du temps-long suspendu à la venue d'un tournant, de la langue monologue ; mais aussi, de nos espaces finis, des villes inquiètes comme du paysage dépaysé du non-sens qui est encore notre seul lieu commun, tel qu'il est arrivé, césurant l'Histoire, même de l'Etre, à Auschwitz et qu'il nous revient de partout, "faute de tout".

01/1990

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Esthétique

La pensée esthétique de Heidegger

Dans ce livre, c'est l'alliance apparemment indéfectible entre esthétique et métaphysique qu'il est nécessaire selon Stéphan Vaquero de mettre radicalement en question. Il s'agit en effet pour lui d'entreprendre une " réhabilitation de l'esthétique " en montrant que chez Heidegger le sensible et le sentiment sont pensés non pas en fonction de la relation sujet-objet, mais à partir de leur caractère ontologique qui fait d'eux des expériences de l'immédiate présence de l'apparaître. C'est donc à une lecture profondément renouvelée des textes que Heidegger a consacrés à l'oeuvre d'art qu'il nous invite, en montrant qu'il s'agit de trouver en eux une pensée non métaphysique du sensible, de la sensibilité et du beau. Comme il l'affirme dans la conclusion, la critique heideggérienne de l'esthétique vise dans l'esthétique ce qui n'est pas elle, à savoir essentiellement la pensée métaphysique de la re-présentation, qui en fait une théorie de la médiation entre sujet et objet, alors qu'il s'agit au contraire de retrouver le caractère originaire de l'esthétique qui est celui d'une épreuve immédiate de l'être telle qu'elle se donne à voir dans l'oeuvre d'art. C'est donc une telle réhabilitation ontologique de l'esthétique qui constitue l'enjeu des quatre chapitres du livre, lesquels traitent chacun d'un aspect essentiel de l'expérience artistique.

06/2021

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Philosophie

Heidegger et la pensée à venir

De la pensée qui n'est plus métaphysique, Heidegger dit qu'elle est moindre que la philosophie, plus "pauvre" que celle-ci, précisément parce qu'elle ne se tient plus à la hauteur d'une pensée de la fondation et que, loin de pouvoir rendre compte d'elle-même, elle est, dans sa finitude et son essence provisoire, tout entière au service de ce à quoi elle répond, à savoir l'événement même de l'être. Ce à quoi une telle pensée donne congé, c'est en effet à la structure onto-théo-logique du discours métaphysique de la fondation, au profit de ce que Heidegger nomme, dans son dernier séminaire, une "phénoménologie de l'inapparent". On ne peut guère s'autoriser de cette expression pour arguer, comme on l'a fait déjà bien des fois, d'une dérive vers la poétique ou la mystique de la pensée heideggérienne. Car cet "inapparent" ne renvoie à aucun "arrière-monde", mais seulement à cette inapparence qui réside en tout apparaître, à cet "être" de l'étant que la "philosophie" au sens traditionnel de ce terme n'est parvenu à penser que sous la figure "étante" du fondement. C'est dire que ce que Heidegger nomme "fin de la philosophie" ne signifie nullement son anéantissement, mais ouvre au contraire la possibilité d'une appropriation plus authentique de ce qui a été en question depuis le départ en elle. A la fin de la Lettre sur l'humanisme, Heidegger déclarait : "La pensée à venir ne sera plus philosophie, parce qu'elle pensera plus originellement que la métaphysique, mot qui désigne la même chose". C'est de cette pensée plus originelle, telle que Heidegger n'a cessé d'en préparer la venue depuis les années trente, dont il est question dans les essais réunis dans ce recueil.

11/2011

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Philosophie

Comprendre l'historicité. Heidegger et Dilthey

Que signifie pour la vie être "historique" ? A quelles conditions cette historicité peut-elle être adéquatement conçue ? Quelle en est la portée pour la pensée philosophique elle-même ? Telles sont les questions qui se trouvent au coeur du débat entre la phénoménologie de la vie du jeune Martin Heidegger et la pensée de Wilhelm Dilthey. Le présent ouvrage reconstruit l'ensemble de cette confrontation, dans son contexte phénoménologique et néo-kantien, et met ainsi au jour un moment fondateur de la phénoménologie herméneutique contemporaine. En explorant les réappropriations et transferts conceptuels auxquels ce débat a donné lieu, et en soulignant ses points de rupture comme ses lignes de continuité, il entend faire droit à l'originalité de la philosophie de la vie de Dilthey et prendre la mesure de la radicalisation heideggérienne de l'historicité qui conduit au seuil d'une pensée de l' "événement" .

04/2019

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Philosophie

Martin heidegger, une affaire franco-française

Parmi les philosophes français, on en rencontre assez souvent qui ne veulent considérer que ce qu'ils tiennent pour l'apport fondamental de Heidegger à la philosophie, à l'exclusion de toute considération politique ou morale. On reconnaîtra également, parmi leurs compatriotes philosophes, ceux qui tiennent ce penseur pour le plus grand du siècle, sans toutefois admettre que son adhésion passagère aux théories nazies ait pu déteindre sur son oeuvre. Ils tiennent le philosophe pour un être dont la pensée ne se confond en rien avec ses actes. Enfin, moins nombreux sont les philosophes français qui rejettent l'idée absurde de l'indifférence de la pensée aux actes, et qui relèvent tout au long de l'oeuvre la présence avérée des concepts principaux, fondateurs du national-socialisme. Ils mettent au grand jour la passion qui hante l'âme allemande de l'extrême droite, attachée à l'idée du grand retour à l'extrême conservatisme allemand pré-nazi. Ces catégories, la première et la seconde seulement, ne sont pas hermétiques ; on circule aisément de l'une à l'autre à travers le temps ou au hasard des pages d'un même écrit. La publication des Cahiers noirs rend néanmoins ces postures intenables. Il demeure, phénomène inexplicable, des admirateurs inconditionnels qui persistent à assurer la garde du grand philosophe de génie.

09/2017

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Philosophie

Hegel, Heidegger et l'historicité du monde

Les réflexions philosophiques se sont relativement peu penchées sur le concept de monde. Hegel et Heidegger ont été influencés par la conception kantienne du monde. Pour différencier le monde de la nature, ils mettent l'accent sur l'aspect historial du monde. Pour Hegel, le monde est d'abord un monde hérité, un ensemble de valeurs morales déjà réalisées, c'est-à-dire que le monde est un "héritage" . Ce monde est, pour Heidegger, le monde ambiant, et pour Hegel, le monde engendré ou la "seconde nature" . Pour tous deux, ce monde est historial. Cependant, bien que le monde engendré soit créé par la société, la politique, la religion, le monde ambiant est un monde du Dasein quotidien.

04/2018

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Philosophie

Dialogue avec Heidegger. Tome 1, Philosophie grecque

Les études qui composent ce recueil sont autant d'étapes dans l'approche d'une pensée encore secrète, celle de Martin Heidegger. Son unique question est peut-être : Qu'est-ce que la philosophie ? On peut dire de toute grande philosophie ce que Hegel disait de la philosophie de Descartes, à savoir que c'est " tout à son départ qu'elle reprend à nouveau la question ". Cette reprise initiale d'une même question apparaît chaque fois qu'elle est portée à la parole ; comme ayant la portée d'une thèse sur l'être. C'est ainsi que, selon le mot de Valéry : " Penseurs sont gens qui re-pensent et qui pensent que ce qui fut pensé ne fut jamais assez pensé ". Mais ces thèses sur l'être, dont le début est grec, et qui, pendant plus de deux millénaires, a rempli l'espace d'une histoire dite de la philosophie, d'où tient-elle son commencement ? Et de là peut-être son unité encore non pensée ? Commencer (entrer dans la question) et débuter (y prendre le départ) font deux. Dans tout début s'abrite l'énigme d'un commencement qu'il appartient au début de laisser dans l'ombre. Les Grecs sont, en philosophie, nos débutants. C'est à partir d'eux et d'eux seulement que philosophie il y a. Mais d'où ont-ils commencé ? D'où ont-ils été eux-mêmes commencés, c'est-à-dire initiés à leur propre début ? La parole grecque, sur ce point, demeure énigmatique.

01/1987

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Philosophie

Heidegger et l'expérience de la pensée

La pensée de Heidegger est simple et difficile. Le simple s'oppose au complexe, le difficile au facile. Une chose peut donc être facile et complexe, une autre simple et difficile. Là-bas les choses de la connaissance, ici les choses de la pensée. Simplicité rebelle, hérissée ou rébarbative, qui repousse la pensée autant qu'elle la sollicite. Voeu de pauvreté, volonté de dépouillement, refus de tout ésotérisme. Une seule pensée est ici en chemin, docile mais non pas soumise à la chose adverse et prochaine seule capable de l'instruire : l'être, le il y a ou le il est. Dans ses retournements, dans son amenuisement, et si l'on veut dans son exténuation fatale, la pensée de Heidegger n'est cependant jamais confuse. Elle est régressive ou résiduelle. Elle fait retour ou retraite vers le pli de l'être qui livre et délivre tout ce qui est, l'ensemble des "choses étantes" comme dirait Claudel. Heidegger n'est pas un philosophe. Il n'y a pas de philosophie heideggérienne, mais une interrogation constante de Heidegger sur l'essence originelle de la philosophie et sur son destin, sur le devenir-philosophie de la pensée qui est aussi bien le devenir-philosophie du monde.

04/1978

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Philosophie

Heidegger. Le nazisme, les femmes, la philosophie

Les convictions politiques d'un philosophe sont-elles pertinentes pour juger son oeuvre? La question s'est posée avec une virulence particulière en raison de ses convictions nazies au sujet de Martin Heidegger, adulé par certains et honni par d'autres. Pour Alain Badiou et Barbara Cassin, cette polémique est mal centrée et il faut accepter le paradoxe suivant : oui, Heidegger a été un nazi ordinaire, petit-bourgeois et provincial, et oui, Heidegger est l'un des penseurs les plus importants du siècle dernier. En se plongeant dans sa correspondance, les deux philosophes interrogent de manière inattendue la figure de Heidegger, son rapport à la politique, bien sûr, ainsi qu'aux femmes. A la sienne, Elfride, avec laquelle il forma un couple indestructible et tourmenté, à la manière de Sartre et Beauvoir. Mais aussi à toutes celles, et notamment Hannah Arendt, dont il fut l'amant au cours de sa longue existence.

03/2010

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Correspondance

Martin Heidegger / Erhart Kästner- Correspondance 1953 – 1974

Cette correspondance a été éditée en 1986 par Heinrich W. Petzet : Traduit de l'allemand par Hubert Carron "Rares ont dû être les lecteurs quelque peu au courant des relations ayant existé entre les deux hommes. Maintenant que la correspondance entre le philosophe et l'écrivain est rendue publique, le voeu qu'ils auraient vraisemblablement approuvé tous les deux se réalise : qu'il subsiste un témoignage de cette amitié qui, pour les deux, gagna en importance au fil de leurs années de vieillesse". (H. W. Petzet)

02/2022

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Ouvrages généraux

Heidegger avec Lacan. Face au monde moderne

La démarche de Heidegger complétée par celle de Lacan, permet de regagner ce qu'il y a de plus profond en l'homme, véhiculé par l'ordre symbolique inconscient : l'ouverture à "l'éclaircie de l'être" , laquelle est le monde. Or, c'est sur une telle base que pourra être élucidé le sens de la civilisation planétaire dans laquelle nous entrons. La mondialisation s'inscrit en effet dans la longue durée et doit être comprise comme l'accomplissement de l'histoire humaine en une civilisation planétaire technoscientifique, qui sera certainement dirigée par un Etat universel. Il ne s'agira pas seulement de l'interconnexion des humains à l'échelle planétaire, mais de la prétention à la fermeture sur soi de l'univers humain englobant le monde. Ce n'est plus l'homme qui habitera un monde déjà là, mais c'est au contraire le monde qui, réduit à la calculabilité, à la disponibilité et de plus en plus à un ensemble d'artefacts et d'univers de simulation, appartiendra désormais - mais évidemment de manière illusoire - à l'homme planétaire. Cette civilisation apparaît ainsi comme un déni de l'ouverture originelle de l'homme en sa finitude au monde englobant, donc comme "oubli de l'être" en termes heideggériens et comme "forclusion de la castration" et destruction de l'ordre symbolique en termes lacaniens. La question est alors de savoir comment il sera possible de lui faire face et de retrouver une "habitation poétique" du monde.

05/2023

ActuaLitté

Heidegger

Cassirer et Heidegger. Un siècle après Davos

Bien au-delà de la seule philosophie, le débat à Davos en 1929 entre Cassirer et Heidegger a marqué l'histoire des idées. Il a même donné naissance à des récits passablement légendaires qui négligeaient le contexte historique précis. Un nouveau regard s'impose, à la lumière des oeuvres publiées depuis lors. Les vingt-cinq tomes de l'édition allemande de référence de Cassirer ne sont disponibles que depuis 2007. S'y s'ajoutent les dix-sept tomes du Nachlass depuis 2017. Des 102 volumes de la Gesamtausgabe de Heidegger, édition de référence mais sans garantie scientifique, moins d'une dizaine reste programmée, mais d'ores et déjà la publication des cinq premiers volumes des Cahiers noirs a permis d'engager une relecture critique de l'ensemble. C'est donc à présent seulement que l'on peut véritablement évaluer les projets contrastés des deux auteurs. Leurs enjeux intéressent notamment le statut de la rationalité et des sciences, en particulier celles de la culture, aussi bien que le statut de la technique parmi les formes symboliques. Et tout autant, l'opposition entre la démocratie et la théologie politique ; entre la légitimité du cosmopolitisme et l'ontologie identitaire ; enfin, entre la possibilité même d'une éthique ou son rejet de principe. Tous ces thèmes contradictoires exigent aujourd'hui une révision critique, non seulement rétrospective, mais aussi ancrée dans le présent. Car au-delà même de la philosophie, des courants de pensée et des forces politiques en Europe et dans le monde poursuivent ces deux voies qui s'opposent aujourd'hui.

11/2021