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Henri Michaux

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Critique littéraire

Henri Michaux

Depuis un demi-siècle, Henri Michaux est devenu une figure essentielle de notre paysage esthétique et littéraire. A l'écart des modes et des avant-gardes, son œuvre exerce une sorte de magnétisme. Ses intuitions fulgurantes dans les domaines les plus inattendus de la pensée, du savoir et de la sensibilité ont anticipé la fin des grandes idéologies. Le culte dont il fait aujourd'hui l'objet ne le cède sans doute qu'à celui de Rimbaud, mais avec des effets tout aussi réducteurs. Michaux secret, Michaux barbare, Michaux halluciné. Telle est la vulgate. L'auteur d'Un certain Plume s'est, il est vrai, dérobé à la publicité et aux honneurs. A la fois présent et caché dans ses textes comme dans ses peintures, il était réfractaire à la biographie. Michaux, pourtant, ne fut pas sans corps, sans famille, sans histoire. " Moi je veux voir et vivre ", disait-il, jeune homme. Jusqu'à sa mort, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, il prit mille fois le bateau et le train, migra d'hôtel en hôtel, aima plusieurs femmes, noua de profondes amitiés, scruta les foules, les animaux et les arbres. C'est avec une curiosité intense qu'en lui le peintre et l'écrivain ne cessèrent d'observer le monde. Parti sur ses traces, Jean-Pierre Martin a enquêté, interrogé des témoins, consulté archives et correspondances inédites. De Namur à Montevideo, de Quito à Knokke-Le Zoute, de Calcutta à Saint-Vaast-la-Hougue, il a visité de nombreux lieux de passage de la comète Michaux, décelant dans l'enfance et l'adolescence belges, dans cette origine détestée, quelques-unes des singularités qui ont façonné un être de fuite. Jetant une nouvelle lumière sur l'œuvre de Michaux, sur ses paysages et ses hantises, cette biographie, la première qui lui soit consacrée, est un essai de réincarnation.

11/2003

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Lecture 6-9 ans

Poèmes de Henri Michaux

Insubordonné, explorateur des territoires géographiques, il l’est aussi de la vie de l’esprit et de la langue. Son humour est redoutable, sa lucidité foudroyante. Inventeur verbal, à la fois désopilant et intransigeant, animé par « la passion de l’exhaustif », il crée un univers poétique d’une absolue originalité.

02/2012

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Critique Poésie

Henri Michaux, le corps écrit

Dans l'oeuvre de Henri Michaux, le corps perd son unité, apparaissant comme souffrant, morcelé ou évanescent, étant traversé par le langage qui y engendre une disharmonie fondamentale. La création permet de constituer un nouveau corps dans un lien vivifiant avec le langage.

11/2022

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Critique littéraire

LE SISMOGRAPHE AVENTUREUX. Improvisations sur Henri Michaux

Comme l'écrit Pierre Lepape dans Le Monde au sujet des trois volumes des Improvisations sur Balzac récemment parus et qui viennent d'être couronnés par le Grand Prix du Romantisme - Chateaubriand - La Vallée aux Loups, " Michel Butor est notre meilleur professeur de lecture, le plus proche des textes, le plus éloigné de toute théorie préétablie qui en pétrifie le développement. Adieu les notes, les références biographiques, cette bienséance de la recherche qui étouffe les auteurs sous la politesse doctorale. Butor ne s'adresse pas à ses chers collègues mais aux lecteurs réels et potentiels. " Ses voyages dans l'œuvre des grands écrivains français étonnent ceux qui ont de lui une image tronquée car ils ignorent que les recherches de La Modification, de Mobiles ou plus récemment de Gyroscope s'appuient sur une connaissance en profondeur de la littérature. Avec les Improvisations sur Michaux, publiées à l'occasion du centenaire de la naissance de l'écrivain, il nous indique des chemins pour la lecture d'un de ses contemporains majeurs.

02/1999

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Poésie

Poètes en partance. De Charles Baudelaire à Henri Michaux

Parce que le vrai voyage commence en poésie avec Les Fleurs du Mal, voici 42 poètes en partance, du coeur du XIXème siècle au coeur du siècle dernier, soit de Charles Baudelaire à Henri Michaux. Non pas une compilation des plus baroudeurs, comme on collectionnerait les pages d’un passeport surchargé de visas, mais un recueil de ceux qui tracent leur destin en marge des balises, passent souvent les bornes, et bouleversent notre vision du monde. Tous n’écrivent pas sur le départ, mais tous sont en partance. Bateaux, trains, vélos, avions, scooters, chevaux, pédalos et autres moyens de franchir les frontières ne sont pas les supplétifs ni les vecteurs de ces pages. Juste une façon d’éprouver le voyage, de suivre l’impulsion première mais jamais le mouvement, si ce n’est celui du coeur qui change de braquet et d’heure pour découvrir l’ailleurs. Là-bas a goût d’aube sans fin, d’arc-en-ciel à saisir, de lointains à prendre. Ou à laisser. Car rien n’est dit et nul ne vient trop tard.

03/2011

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Critique littéraire

Lire Michaux

Cet ouvrage inédit de Raymond Bellour propose un " Parcours de Michaux ", au double sens duchemin parcouru par Michaux et des sentes que le lecteur peut tracer dans l'oeuvre de cet écrivain majeur. " Il y a environ vingt ans, quand j'entrepris l'édition des Oeuvres complètes d'Henri Michaux dans la Bibliothèque de la Pléiade, je me trouvai confronté à deux difficultés. La première concernait la possibilité de "penser en chronologie", puisque telle était la forme éditoriale que devaient prendre ces volumes. La seconde difficulté, qui découlait de la première, était la nécessité de séparer l'élaboration critique proprement dite de la part d'information érudite indispensable. Je décidai donc de conserver une cloison aussi étanche que possible entre les Notices et les Notes sur le texte destinées à introduire chaque livre ou recueil publié par Michaux. Ce principe me permit de concevoir ce dont je découvris au fur et à mesure de l'avancée de l'édition la réalité confusément entrevue dès sa mise en route : la construction d'un discours critique, à la fois discontinu et continu, tenant au propre de chaque oeuvre mais saisissant par là aussi tout l'oeuvre dans son développement, sa logique, son histoire intime. Une sorte de livre de Notices, ou de chapitres, dont je formai ainsi très tôt le dessein, et dont l'écriture de chacune d'entre elles, au fur et à mesure des dix années environ de leur rédaction, me confirmait l'efficience. C'était bien, trente ans après mon premier livre sur Michaux (Henri Michaux ou une mesure de l'être, " Les Essais ", Gallimard, 1965), un second livre sur Michaux que j'avais entrepris, à la fois plus ample et beaucoup plus fouillé ".

03/2011

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Beaux arts

Henri Michaux et Zao Wou-Ki. Dans l'empire des signes

"Michaux a toujours été intéressé par les personnages. On parle de signes à son propos, mais je crois qu'il peint plutôt les mouvements humains." Zao Wou-Ki. "Zao Wou-Ki a repris les jeux d'encre ; à sa manière. Plus libéré du concret que ses prédécesseurs en Chine, et plus que dans ses propres peintures, sur des surfaces plus nues, plus intactes." Henri Michaux. Cet ouvrage explore les résonnances plastiques et poétiques des oeuvres du grand poète et peintre Henri Michaux et du grand peintre Zao Wou Ki, arrivé de Chine en 1948, mais aussi l'échange inestimable d'idées et d'influences, fruit de leur amitié de plus de trente ans. Texte et notices de Bernard Vouilloux, avec des contributions de Yolaine Escande et de Laurence Madeline, ainsi qu'un entretien avec Michel Butor.

12/2015

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Critique littéraire

L'imaginaire des drogues. De Thomas de Quincey à Henri Michaux

Si la toxicomanie constitue aujourd'hui un fléau social dont se préoccupent à juste titre les milieux médicaux et les pouvoirs publics, le recours aux drogues a été, depuis le début du XIXe siècle, un phénomène culturel qui a exercé une influence considérable sur l'imaginaire des artistes et de leur public. Il était nécessaire de montrer, textes à l'appui, que ce n'est pas le " toxique " qui a été longtemps l'élément déterminant, mais la recherche d'un changement d'état qui a revêtu, selon la drogue l'opium, le haschisch, la " fée morphine ", la cocaïne, la mescaline - et selon les consommateurs, des formes différentes : rompre avec les entraves du temps et de l'espace, élargir l'expérience humaine au-delà des limites de la pensée rationnelle, retrouver une unité perdue, accéder à une jouissance ignorée (les " paradis artificiels "), etc. Bien que la portée du phénomène, telle qu'on essaie ici de la définir, dépasse de loin les limites de la littérature, ce sont les écrivains qui permettent le mieux de le saisir au vif. Pour ne citer que les principaux : Théophile Gautier, Baudelaire, Rimbaud, Jarry, Cocteau, Joë Bousquet, Walter Benjamin, Artaud, Jünger, sans oublier Thomas De Quincey et Henri Michaux, par lesquels s'ouvre et se clôt cette étude. Celle-ci fait aussi sa place à de savoureux " romans de mœurs ", qui permettent de préciser l'image du drogué ou de la " morphinée " dans les milieux les plus divers. Elle se termine par une réflexion sur l'usage de la drogue aujourd'hui : " prothèse " suppléant au vide de l'existence plus qu'ouverture sur l'inconnu. Il semble bien que la drogue, banalisée et médicalisée, ne soit plus propre à engendrer des poètes, des créateurs.

02/2000

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Poésie

Approche de la parole suivi de Apprentissage. Frontispice par Henri Michaux

Lorand Gaspar est un poète fasciné par les déserts. Il est aussi chirurgien, chaque jour confronté à la souffrance, à la détresse. Dans ce livre, il souligne ce qu'il y a de commun entre l'apparition de la vie et celle d'un texte. Il éclaire la création poétique par la chimie et la biologie ; il demande à la poésie d'éclairer notre savoir, notre ignorance, d'être attentive à la parole qui sans cesse les déborde et se meut librement entre connu et inconnu. Il guette dans l'écriture le reflet des origines du monde. Et sa réflexion devient peu à peu poème. Mots et images, idées de mots et d'images, se composent, s'articulent, se dénouent, molécules vivantes de la vie réseau mobile de cris, de lueurs, de nœuds d'énergie d'un flux continu que ne peuvent figurer les images que ne peut imaginer le cerveau ni même la vitesse des rayons croisés de milliards de neurones ou les lavis de vols d'hirondelles pourtant, quelque part c'est la même chose -

03/2004

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Critique

Sous le signe de la colère. Henri Michaux et Louis-Ferdinand Céline

Passion outrée et volontiers opposée au logos, la colère dévoile en réalité nombre de ses qualités lorsqu'on la saisit en tant que processus de signification passionnelle. Les styles de colère de Céline et Michaux, aussi ostentatoires qu'antinomiques, en constituent de puissantes manifestations.

03/2022

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Critique littéraire

Henri Michaux. Plis et cris du lyrisme, actes du colloque de Besançon, novembre 1995

Les plis et déplis de l'écriture d'Henri Michaux fascinent et désarçonnent les lecteurs que nous sommes. Le polymorphisme du sujet, de son discours, fragmenté et provocant, celui du texte bâti " sans plan et sans ciment ", l'extension tentaculaire, quasi monstrueuse, de l'œuvre dérangent et interpellent tout à la fois. Ils autorisent en contrepartie des lectures à leur tour vagabondes et élargissantes, sans cesse déplacées par rapport au discours critiques traditionnel, jamais véritablement transgressives tant l'auteur qu'elles étudient reste le maître en la matière.. . C'est là l'exercice auquel se livre avec bonheur une vingtaine de chercheurs, inconditionnels passionnés de ce " barbare en poésie " que fut Michaux : ils tentent de mettre au jour les plongées exploratrices de cette œuvre, tant au niveau de l'écriture et de l'esthétique que de la mise en cause de soi et du monde qu'elle opère.

07/1998

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Littérature française

Henri ou Henry. Le roman de mon père

"Je lui aurais obéi. Je lui ai toujours obéi. Même le soir où on l'a retrouvé allongé sur le tapis chinois de son bureau, le cœur presque arrêté. Le médecin était là avant moi, il m'a chuchoté d'aller lui dire adieu parce qu'il n'arriverait pas vivant à la clinique, il allait mourir dans l'ambulance. Quand je me suis accroupi pour l'embrasser, papa m'a dit de lui servir un whisky sec, bien tassé. Ne fais pas ça, m'a dit maman, tu vas tuer ton père. Je l'ai fait quand même, toujours obéir à papa, j'ai soulevé sa tête pour qu'il soit bien à l'aise pour boire son whisky, qu'il en profite à fond, je n'avais pas lésiné sur la dose, j'ai senti les boucles de sa nuque ma caresser la paume, ça faisait comme un chat un peu lourd et qui semblait avoir froid, je lui ai demandé de ne pas mourir, pas comme ça, pas couché sur le tapis, alors il m'a dit laisse-moi finir ce putain de whisky et tu m'aideras à me relever, ne le bougez surtout pas a dit l'ambulancier, c'est mon père, j'ai dit, j'ai aidé papa à se redresser, à se mettre debout, il ne tenait pas très bien sur ses jambes mais il n'est pas tombé, il s'est appuyé sur moi pour marcher jusqu'à la porte palière où l'attendait la civière pour l'enfourner dans l'ambulance où il devait mourir, et il n'est pas mort, ni dans l'ambulance ni à la clinique, il n'est pas mort ce soir-là, le scotch y fut peut-être pour quelque chose, c'est la preuve en tout cas qu'une fois de plus j'avais bien fait d'obéir à mon père. Et ce livre est tout le contraire, une désobéissance. " Des années et des années après Abraham de Brooklyn et John l'Enfer, Didier Decoin raconte enfin la vie du plus beau de ses héros, Henri Decoin, son père.

05/2006

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Poésie

Poteaux d'angle

S'est-il jamais senti de ce monde ? A-t-il jamais perçu une appartenance, une parenté, une filiation ? Henri Michaux semble être né par mégarde et l'existence lui fut souvent à charge. Entre lui et les choses, entre lui et les êtres : un abîme. Un abîme qui déborde d'un bric-à-brac de peurs, de sursauts, de cris, de hantises, de rires cruels, de scalps, d'insomnies. Henri Michaux est singulier parce qu'il est radicalement seul, abandonné, retranché, exclu. Abandonné volontaire, retranché volontaire, exclu volontaire. S'il ne fuit pas systématiquement les autres, s'il se trouve des compagnies, il a en lui ce surcroît de lucidité ou d'alarme qui maintient la distance, ce tranchant de l'intelligence qui coupe jusqu'à l'air du temps. Aussi, quand il aborde un genre littéraire a priori peu fait pour lui, celui très noble des "Pensées", il s'emploie à le détourner, le dévoyer, le mettre en péril et en perdition. Les Poteaux d'angle d'Henri Michaux apparaissent comme les plus égarants et les plus réjouissants poteaux indicateurs jamais offerts au balisage de la raison, de la conscience et de nos comportements grégaires. Ce sont des aphorismes pour vivre à l'écart, des préceptes pour ne pas se laisser faire, des réflexions à contre-norme, des conseils qui n'ont pas de conseils à vous donner.

02/2004

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Littérature française

Un barbare en Asie

"Quand je vis l'Inde, et quand je vis la Chine, pour la première fois, des peuples, sur cette terre, me parurent mériter d'être réels. Joyeux, je fonçais dans ce réel, persuadé que j'en rapportais beaucoup. Y croyais-je complètement ? Voyage réel entre deux imaginaires. Peut-être au fond de moi les observais-je comme des voyages imaginaires qui se seraient réalisés sans moi, oeuvre d' "autres". Pays qu'un autre aurait inventés. J'en avais la surprise, l'émotion, l'agacement. C'est qu'il manque beaucoup à ce voyage pour être réel. Je le sus plus tard. Faisais-je exprès de laisser de côté ce qui précisément allait faire en plusieurs de ces pays de la réalité nouvelle : la politique ? [...] Ce livre qui ne me convient plus, qui me gêne et me heurte, me fait honte, ne me permet de corriger que des bagatelles le plus souvent. Il a sa résistance. Comme s'il était un personnage. Il a un ton. A cause de ce ton, tout ce que je voudrais en contrepoids y introduire de plus grave, de plus réfléchi, de plus approfondi, de plus expérimenté, de plus instruit, me revient, m'est renvoyé... Comme ne lui convenant pas. Ici, barbare on fut, barbare on doit rester."Henri Michaux.

12/1985

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Littérature française

Ailleurs

"L'auteur a vécu très souvent ailleurs : deux ans en Garabagne, à peu près autant au pays de la Magie, un peu moins à Poddema. Ou beaucoup plus. Les dates précises manquent. Ces pays ne lui ont pas toujours plu excessivement. Par endroits, il a failli s'y apprivoiser. Pas vraiment. Les pays, on se saurait assez s'en méfier. Il est revenu chez lui après chaque voyage. Il n'a pas une résistance indéfinie. Certains lecteurs ont trouvé ces pays un peu étranges. Cela ne durera pas. Cette impression passe déjà. Il traduit aussi le Monde, celui qui voulait s'en échapper. Qui pourrait échapper ? Le vase est clos. Ces pays, on le constatera, sont en somme parfaitement naturels. On les retrouvera partout bientôt... Naturels comme les plantes, les insectes, naturels comme la faim, l'habitude, l'âge, l'usage, les usages, la présence de l'inconnu tout près du connu. Derrière ce qui est, ce qui a failli être, ce qui tendait à être, menaçait d'être, et qui entre des millions de "possibles" commençait à être, mais n'a pu parfaire son installation. . ". Henri Michaux.

07/1993

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Poésie

Le jardin exalté

"Rythme sourd, fort, mais également intérieur, tel le martèlement d'un coeur, qui aurait été musical, un coeur venu aux arbres, qu'ils nous avaient caché, issu d'un grand coeur végétal, retrouvé, en ? n perçu, audible aux possédés de l'émotion souveraine... "

01/1983

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Poésie

Choix de poèmes

CONTRE ! Je vous construirai une ville avec des loques, moi ! Je vous construirai sans plan et sans ciment. Un édifice que vous ne détruirez pas, Et qu'une espèce d'évidence écumante. Soutiendra et gonflera, qui viendra vous braire au nez, Et au nez gelé de tous vos Parthénons, vos arts arabes, et de vos Mings. Avec de la fumée, avec de la dilution de brouillard. Et du son de peau de tambour, Je vous assoirai des forteresses écrasantes et superbes, Des forteresses faites exclusivement de remous et de secousses, Contre lesquelles votre ordre multimillénaire et votre géométrie. Tomberont en fadaises et galimatias et poussière de sable sans raison. [...] Henri Michaux.

09/1976

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Poésie

Misérable miracle. La mescaline

Misérable miracle est le premier livre consacré par Henri Michaux à ses expériences sur les hallucinogènes. C'est surtout la relation du premier choc de la mescaline, la notation brute de sa première agression, subie comme un viol. Il y a là non pas description, mais communication au sens le plus direct, le plus physique du mot. Car en plus des états exceptionnels qu'il nous révèle et des informations qu'il nous apporte, Misérable miracle fait apparaître chez Michaux, et plus généralement dans la littérature contemporaine, un nouveau langage. Ce livre est ce qu'on pourrait appeler le "reportage" exemplaire d'une expérience psychophysiologique.

10/2009

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Poésie

Face aux verrous

«Qui, ayant suivi mes signes sera induit par mon exemple, à en faire lui-même selon son être et ses besoins, ira, ou je me trompe fort, à une fête, à un débrayage non encore connu, à une désincrustation, à une vie nouvelle ouverte, à une écriture inespérée, soulageante, où il pourra enfin s'exprimer loin des mots, des mots, des mots des autres». Henri Michaux.

03/1992

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Poésie

Épreuves, exorcismes. 1940-1944

"Il serait bien extraordinaire que des milliers d'événements qui surviennent chaque année résultât une harmonie parfaite. Il y en a toujours qui ne passent pas, et qu'on garde en soi, blessants. Une des choses à faire : l'exorcisme. Toute situation est dépendance et centaines de dépendances. Il serait inouï qu'il en résultât une satisfaction sans ombre ou qu'un homme pût, si actif fût-il, les combattre toutes efficacement, dans la réalité. Une des choses à faire : l'exorcisme. L'exorcisme, réaction en force, en attaque de bélier, est le véritable poème du prisonnier. Dans le lieu même de la souffrance et de l'idée fixe, on introduit une exaltation telle, une si magnifique violence, unies au martèlement des mots, que le mal progressivement dissous est remplacé par une boule aérienne et démoniaque - état merveilleux ! [... ]Pour qui l'a compris, les poèmes du début de ce livre ne sont point précisément faits en haine de ceci, ou de cela, mais pour se délivrer d'emprises. La plupart des textes qui suivent sont en quelque sorte des exorcismes par ruse. Leur raison d'être : tenir en échec les puissances environnantes du monde hostile". Henri Michaux.

01/1989

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Littérature française

Bras cassé

L'individu a au moins deux manières très distinctes de vivre son corps : à ces deux modes de vie s'accordent les noms de droit et de gauche. Dans le corps droit est perçue la représentation sociale, déterminante du corps visible, a contrario, le corps gauche est une manière intérieure, porté par les sensations et l'imagination. Un bras cassé, le droit, provoque une rupture dans la perception du corps, point de départ de ce texte, voyage intérieur, côté gauche.

01/2021

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Littérature française

Face à ce qui se dérobe

Ce volume contient Bras cassé, Relations avec les apparitions, Dans l'eau changeante des résonances, Survenue de la contemplation, Arrivée à Alicante et Moriturus.

01/1976

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Poésie

Plume. (précédé de) Lointain intérieur

C'est peut-être le recueil où apparaît avec le plus d'ampleur le thème essentiel de l'oeuvre d'Henri Michaux : le refus de la réalité quotidienne - "sa défaite : le quotidien" - et la revendication d'"autre chose". Cet autre chose souvent proposé, on le sait, sous la forme de situations imaginaires qui témoignent chez le poète du constant besoin d'inventer. Tantôt avec les couleurs apparemment légères de l'humour, tantôt avec celles d'une angoisse existentielle que l'humour ne parvient plus à cacher. Toujours, il est vrai, d'un "lointain intérieur", c'est-à-dire de ces confins du subconscient que Michaux ne se lasse pas d'explorer. A une autre distance, dirait-on, et sous une forme plus familière qui nous montre que ce poète peut être un merveilleux conteur, son imagination a projeté un personnage, "Plume". A travers les aventures à la fois plaisantes et amères dont il est le héros, Plume est bien ce que les Histoires de la littérature appellent un "type" : un homme dans l'embarras, singulièrement, toujours malmené et mal reçu, parce qu'inadapté aux exigences sociales. C'est le "coupable-né", celui qui, en toutes circonstances, "n'a pas suivi l'affaire" et se refuse à la suivre. Mythe très représentatif d'une époque où le social est particulièrement contraignant - ce qui lui donne sa dimension.

03/2007

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Littérature française

Affrontements

Ce recueil rassemble pour la première fois des textes qui ont été publiés par diverses revues, ou qui avaient paru séparément aux Editions Fata Morgana. Un poème, Sa voix, est inédit. En rêvant à partir de peintures énigmatiques est une rêverie à partir de tableaux de Magritte. Idéogrammes en Chine est une escale dans l'écriture et la calligraphie chinoises. Affrontements réunit des dialogues que Michaux ne considère pas comme du théâtre ("Prière aux comédiens de s'abstenir"), mais comme des moments de confrontation intérieure. Une voix pour l'insubordination est écrit dans l'esprit de Connaissance par les gouffres. Comme un ensablement... est l'analyse des sensations de l'écrivain qui, à la suite d'un accident, a le pied dans le plâtre. Le problème de l'herbier arrive à rendre inquiétant un de ces innocents albums de plantes séchées. Après est le compte rendu d'une crise organique, texte mystérieux et bouleversant, comme une annonciation de la mort. Sa voix, En Occident le jardin d'une femme indienne et Fille de la montagne sont trois poèmes inspirés.

12/1986

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Poésie

La Vie dans les plis

La séance de sac. Je crache sur ma vie. Je m'en désolidarise. Qui ne fait mieux que sa vie ? Cela commença quand j'étais enfant. Il y avait un grand adulte encombrant. Comment me venger de lui ? Je le mis dans un sac. Là je pouvais le battre à mon aise. Il criait, mais je ne l'écoutais pas. Il n'était pas intéressant. Cette habitude de mon enfance, je l'ai sagement gardée. Les possibilités d'intervention qu'on acquiert en devenant adulte, outre qu'elles ne vont pas loin, je m'en méfiais. À qui est au lit, on n'offre pas une chaise. Cette habitude, dis-je, je l'ai justement gardée, et jusqu'aujourd'hui gardée secrète. C'était plus sûr. Son inconvénient - car il y en a un - c'est que grâce à elle, je supporte trop facilement des gens impossibles. Je sais que je les attends au sac. Voilà qui donne une merveilleuse patience.[...]

03/2007

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Critique littéraire

SITOT LUS. Lettres à Franz Hellens 1922-1952

Ce livre de lettres, Sitôt lus, cet incunable exhumé, secret et intime de l'avant-garde éclaircit la genèse et la ramification de l'œuvre de Michaux, Les Rêves et la jambe. La polémique violente de l'art moderne contre Freud, une dissémination textuelle et circulaire qui se cherche en puissance, marque l'époque de l'herméneutique en philosophie et la phénoménologie dans l'art (tachisme). L'angoisse de Michaux pour la pureté de la langue française s'épuise entre un Malherbe, Port-Royal, Rivarol, Paulhan, Valéry, Ponge, à la recherche de l'objet véritable de l'Institution littéraire, l'Académie française. Les 52 lettres de cette correspondance inédite couvrent la période de 1922 à 1952. Henri Michaux (1899-1984) découvre Mélusine (1920) de Franz Hellens (1881-1972), l'auteur de Les Hors le Vent (1909). Michaux s'engage, encouragé et soutenu par Hellens, dans sa revue le Disque Vert, qui lui ouvrira les portes de la critique et d'une autorité littéraire dans les milieux parisiens. Une photographie inconnue d'Ecuador, une riche documentation et la mise en page annotée, témoignent d'une fidélité philologique aux ambiguïtés sémantiques de la main d'un auteur voilé, qui " reparaisse et réapparaisse ". L. C.

11/1999

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Littérature française

Les commencements. Dessins d'enfants ; Essais d'enfants

"Créer un poncif, c'est le génie" écrivait Baudelaire dans Fusées. C'est, semble-t-il, ce à quoi s'attache Michaux, à sa manière, dans ce texte encore une fois inclassable, publié initialement en 1983. Ce poncif en question, celui de l'enfant-artiste (enfance de l'art diront certains), obsède les artistes du vingtième siècle - on songe à Picasso - fascinés qu'ils étaient par la question de l'origine et du geste primitif. Apologie de l'enfance, de la liberté de création, de l'authenticité en art, Les commencements sont une double invitation : d'abord à un retour en arrière, en ce temps peut-être rêvé où la simplicité faisait loi. Invitation ensuite à un refus, au refus de ce que Michaux lui-même appelle "l'enrégimentement adulte" , qui amène le petit d'homme à ne plus croire au miracle, et à déserter l'Inconnu. Ce traité sur les dessins de l'âge tendre montre qu'avant toute maîtrise de la technique et du message, avant la recherche et l'effort, viennent la couleur, le trait, la forme. De leur découverte et répétition naît cette sensibilité à laquelle chacun doit rester ? dèle.

09/2023

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Récits de voyage

Ecuador. Journal de voyage, Edition revue et corrigée

J'arrivai pour la première fois dans ce pays, comme il faisait à peu près nuit déjà. Il restait deux heures à faire à cheval. Trois cavaliers allaient m'accompagner. Je m'attendais à trotter. On se mit, au contraire, à descendre dans d'invraisemblables pierres, où bientôt, dans l'ombre épaisse, j'étais comme un aveugle. Le cheval connaissait le chemin. A mesure que l'obscurité se faisait plus pleine, son pas devenait plus prudent et sensé. Je le laissais faire. Il tournait ici, puis là, puis atterrissait à un palier plus bas. Il était le plus lent, je perdais de vue les autres, même la jument blanche de Mortensen. On était obligé de m'attendre.

11/1990

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Littérature française (poches)

Façons d'endormi, façons d'éveillé

Rêves : amas de faits-divers, des petits faits-divers de la personne répétés en vrac en vitesse, faits-divers qui renvoient à d'autres faits de toute date, de faits passés où l'on trouva à redire, par quoi on fut attaqué, troublé. Rêve-réponse qui renvoie la balle. Alors pourquoi vouloir à tout prix interpréter ? Un sage arabe répond : " Un rêve non interprété ressemble à un oiseau qui plane au-dessus de la maison, sans se poser. "

03/2004

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Littérature française

Chemins cherchés, chemins perdus, transgressions

Ce recueil de textes et de poèmes d'Henri Michaux comprend huit parties. Les ravagés sont des "pages venues en considérant des peintures d'aliénés, hommes et femmes en difficulté qui ne purent surmonter l'insurmontable. Internés la plupart. Avec leur problème secret, diffus, cent fois découvert, caché pourtant, ils livrent avant tout et d'emblée leur énorme, indicible malaise". Après Coups d'arrêt et En route vers l'homme, textes en prose, on trouve une évocation de L'enfant-singe du Burundhi. La Messagère partie en avant et Quand tombent les toits sont deux textes dialogués à plusieurs personnages. Enfin viennent les poèmes de Jours de silence et de Mains élues : "Voici l'heure du messager sans chair, sans nomination qui accorde largement route coupée à ce qui gaspille le sommet sans attribut émerge Le comparable cède devant l'incomparable".

01/1982