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JM Coetzee

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Critique Roman

Raconter le care ? A propos de "L'homme ralenti" de John M. Coetzee

Le roman L'homme ralenti de John M. Coetzee dépeint une relation de care entre Paul Rayment, accidenté et handicapé, et son aide à domicile Marijana. Transformé en terrain d'enquête, ce roman permet alors d'étudier le lien entre care et littérature. Il met également en scène les travailleuses domestiques (nounous, aides-soignantes, aides à domicile), révolutionnant l'ordre symbolique et renversant leur condition d'invisibilité. S'appuyant sur la critique littéraire féministe, et à partir du personnage de la travailleuse de care, l'auteure envisage la déconstruction de la notion d'héroïsme, proposant celle d'"héroïnisme". Cette étude vise à convaincre lectrices et lecteurs de l'importance d'intégrer les problématiques contemporaines du care dans les études littéraires et de l'utilité de remettre en cause, de façon critique, la distinction souvent faite entre "fiction" et "réalité".

02/2022

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Littérature étrangère

Trois histoires

Une maison en Espagne (2000) : un écrivain quinquagénaire, qui vient d'acheter une maison dans un village espagnol médite sur les rapports profonds qui le rattachent à elle et se raccroche à une certaine idée du bonheur. La ferme (2002) : après leur passage dans une ferme à l'authenticité factice, le narrateur sensibilise des amis américains aux changements survenus dans le Karoo, la région où il a passé son enfance. Amer, il compare à un déclin la transition d'une société de cultivateurs zélés et ingénieux vers une société orientée vers le tourisme et la consommation, peuplée de gens sans liens avec les lieux. Une aire de battage du blé dans le veld, devenue inutile à la suite des grandes sécheresses, est évoquée comme le "cercle magique" de son enfance, symbole du paradis perdu. Lui et son homme (2003) : à l'origine discours de réception du Prix Nobel de littérature, ce texte d'une construction originale fait écho aux préoccupations de Coetzee sur l'approche de la fiction et sur le brouillage des frontières littéraires - en particulier celle qui sépare l'auteur de ses personnages. A Bristol Robinson Crusoé, vieux, veuf et solitaire imagine une étrange relation épistolaire avec un homme qui lui envoie de Londres des chroniques sur les ravages de la peste.

11/2016

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Littérature étrangère

En attendant les barbares

Une oasis dans le désert, aux confins de l'Empire. Sur une cité paisible veille un homme juste et bon, le Magistrat. Seule marque de l'écoulement du temps : le cycle des saisons. Au-delà des frontières, une terra incognita parcourue par des nomades chasseurs. Pour la ville, une vague menace. Afin de prévenir les incursions des barbares, le pouvoir central organise des expéditions punitives. Les soldats rentrent avec leurs prisonniers qui sont ensuite affreusement torturés. Le Magistrat s'éprend d'une jeune prisonnière aux chevilles brisées. Il lui fait partager son lit, puis décide de la raccompagner chez les siens à la tête d'une expédition qui sera soumise à tous les périls : climat, espace qui se dérobe sans cesse, incompréhension des nomades. Convaincu d'intelligence avec l'ennemi, il devient lui aussi victime des tortionnaires, cependant que s'est déclenchée l'escalade des représailles. Les hostilités ont peu à peu vidé la ville de ses forces vives. Pillée par les soldats, désertée par sa garnison, elle attend, terrorisée, l'assaut définitif des barbares. Avec cette parabole sur le pouvoir et la liberté qui s'incarne dans des scènes d'une intensité cauchemardesque, J. M. Coetzee nous plonge dans un climat " de bruit et de fureur " qui n'est pas sans rappeler celui de son pays, l'Afrique du Sud.

05/1987

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Littérature étrangère

Vers l'âge d'homme

Le jeune garçon est devenu jeune homme. John a échappé à sa famille étriquée et à l'amour étouffant de sa mère. Tout en achevant ses études de mathématiques, il dévore la littérature mondiale et caresse son grand projet : quitter l'Afrique du Sud au bord de la révolution et se consacrer à l'art et à l'amour qui fera crépiter la flamme de la création. Mais Londres, c'est sa saison en enfer. Dans la ville cruelle où il reste un étranger, un colonial indésirable, il fait l'amer constat que le malheur est son élément : manque d'aplomb, d'ardeur, d'élan, manque de cœur. Echec et mat et fin de partie beckettienne. Cet autoportrait de l'artiste comme jeune homme, crispé et méfiant, éclaire la genèse de l'œuvre de J-M Coetzee par l'évocation de ses vastes lectures, de ses découvertes en musique et en peinture contemporaines. Célèbre pour sa réticence à se livrer, l'auteur confesse ici avec une impitoyable lucidité ses rêves d'amour fou, ses solutions farfelues aux crises d'un monde en proie à l'apartheid, à la Guerre froide ou au conflit du Vietnam. Analysant les souffrances du jeune Coetzee, il a le cran de nous laisser sourire, et même rire, de ses interrogations et de ses mécomptes. Mais au-delà de l'échec du poète féru de Pound, d'Eliot, de Neruda et de Brodsky, se profile le romancier qui écrira Terres de crépuscule et Disgrâce : l'Afrique du Sud, blessure qui n'en finit pas de faire mal.

05/2003

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Littérature étrangère

L'homme ralenti

Vol plané au ralenti après le choc initial et retombée brutale sur le bitume d'un carrefour d'Adélaïde : mis à bas de son vélo par un jeune chauffard puis amputé d'une jambe, le sexagénaire Paul Rayment reprend connaissance d'un moi diminué sur son lit d'hôpital. Il refuse l'équilibre factice d'une prothèse, s'empêtre dans ses béquilles. Il lui faut désormais une auxiliaire de vie pour veiller au ménage et soigner le moignon. Marijana Jokic, l'immigrée croate, s'acquitte au mieux de sa tâche, mais ranime, à son corps défendant, le coeur en souffrance de Paul Rayment. Il va jusqu'à offrir de prendre tous les Jokic sous son aile. A la réalité inerte d'un membre artificiel, Paul substitue la chimère d'une famille fantôme qui prolongerait son monde rétréci. C'est alors qu'Elizabeth Costello frappe à sa porte. Prompt à le rappeler à l'ordre, ce double féminin bavard, intempestif et omniprésent s'acharne sans relâche à élaborer une fiction d'un homme amoindri et indûment épris qui aborde la vieillesse. La vie passée du jeune garçon transplanté d'Europe en Australie et le progrès difficile vers l'âge d'homme, entre deux langues et deux cultures, font place, dans la dignité précairement conservée et avec un humour résigné, à un questionnement sur le crépuscule qui nous attend.

03/2006

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Littérature étrangère

Une enfance de Jésus

Le jeune David et Simon, son protecteur, sont arrivés – on ne sait d’où – par bateau au camp de Belstar, où ils ont été reconditionnés afin de s’intégrer dans leur nouveau pays : nouveaux noms, nouvelles dates de naissance (âge de 5 ans attribué à David, 45 à Simon), mémoire lavée de tous souvenirs, apprentissage rapide de l’espagnol, langue du pays. Puis ils ont traversé le désert et ont atterri au Centre d’accueil de Novilla, où les services publics leur allouent un logement – sans loyer – ainsi que maints services gratuits, et l’aident à trouver un emploi de docker. David ayant perdu en mer la lettre qui expliquait sa filiation, Simon se fait le serment de lui trouver une mère que son intuition seule désignera. Inés, une trentenaire, est l’élue. Elle accapare l’enfant, dont elle fait sa chose et le soustrait au système éducatif, par la fuite vers encore une autre vie. Coetzee s’intéresse-t-il au traitement utopique des réfugiés dans un système bureaucratique efficace et une société purgée de passion ? Aux rapports pédagogiques et tendres entre le gardien Simon et sa charge, David, enfant précoce, parfois cabochard ? Aux effets de l’ignorance dans laquelle se trouve un enfant qui ne connaît pas ses parents biologiques ? Autant de questions qui restent sans réponse, qui en amènent de nouvelles comme dans un cycle éternel.

08/2013

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Littérature étrangère

Elizabeth Costello. Huit leçons

A travers une ingénieuse succession de huit discours officiels, la vie d'Elizabeth Costello, romancière australienne vieillissante, nous est peu à peu révélée. Nous la suivons au gré de ses déplacements, d'une remise de prix en Pennsylvanie à une intervention sur les droits des animaux dans le Massachusetts, d'une conférence sur un bateau de croisière à une visite à sa sueur missionnaire en Afrique du Sud, d'un colloque sur le mal à Amsterdam jusqu'à l'ultime tentative pour franchir la porte vers un au-delà incertain. La célébrité et l'adulation qui lui valent ces invitations à s'exprimer devant un auditoire reposent sur un roman publié voici trente ans dans lequel elle arrachait la femme de Bloom aux limites qui lui étaient imposées dans l'Ulysse de Joyce. Avec la distance ironique qu'on lui connaît, J. M. Coetzee, une fois de plus, est un autre. Il ignore le clivage entre homme et femme pour faire le portrait douloureux de l'artiste en vieille dame déboussolée, rongée par le doute et l'interrogation sur le pouvoir de l'écriture littéraire face au mal et à la mort.

05/2004

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Poches Littérature internation

L'éducation de Jésus

David a bientôt sept ans : il doit aller à L'école, malgré son refus des leçons classiques. Pour fuir L'école publique, Simon et Inès s'installent à Estrella, où ils l'inscrivent à l'Académie de danse. Ici, David obtient enfin Les réponses à ses éternelles questions. Chaussons dorés au pied, il apprend à danser les nombres. Mais très vite, il découvre aussi la cruauté et La lâcheté des adultes.

10/2018

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Littérature étrangère

L'abattoir de verre

Une femme, écrivain, au soir de sa vie. Chaque jour qui passe la rapproche de l'ombre, et elle constate, avec calme et lucidité, la déliquescence de ses facultés mentales. Autour d'elle se pressent ses enfants, qui s'inquiètent pour elle, l'admonestent de quitter l'Australie pour les rejoindre. Elle s'y refuse pourtant, préférant faire face à l'inéluctable dans la liberté et l'indépendance de la solitude, s'interrogeant jusqu'au bout, sans relâche, sur le sens de sa propre existence et sur la nature profonde de notre humanité. En sept tableaux romanesques, J M Coetzee nous offre un somptueux portrait de femme (une certaine Elizabeth Costello, déjà croisée au fil de son oeuvre) et une leçon de littérature, aussi dense que brève. Dans une langue d'une épure admirable, il touche au coeur de nos interrogations les plus complexes et universelles (que restera-t-il de nous lorsque nous serons partis ? que transmet-on à ceux qui restent ?) et les affronte sans jamais se départir de sa suprême élégance, de sa dignité et de son humilité.

08/2018

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Littérature étrangère

Une vie de province. Scènes de la vie d'un jeune garçon, vers l'âge d'homme, l'été de la vie

Il aura fallu attendre 1999 pour que J. M. Coetzee, aussi réputé pour ses romans que pour sa réticence à parler de lui, sorte de l'ombre et décide dans un premier récit autobiographique, Scènes de la vie d'un jeune garçon, de nous restituer la fraîcheur, la spontanéité de son enfance sud-africaine, entre deux langues et plusieurs cultures. Dans le deuxième volet, Vers l'âge d'homme, le futur auteur de Disgrâce poursuit sa quête identitaire, s'exilant à Londres pour échapper au carcan familial, fuir les tensions de son pays déchiré par l'apartheid, consacrer enfin sa vie à l'art. Malgré la frustration et la solitude, c'est le temps des révélations-celle, notamment, de Samuel Beckett, modèle ultime de l'oeuvre à venir. Troisième saison : dans L'Eté de la vie un universitaire anglais entreprend d'écrire la biographie posthume de "Citizen Coetzee" (supposé mort en Australie en 2003, l'année de son prix Nobel !) en interrogeant ceux qui l'ont connu dans les années soixante-dix.

10/2017

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Littérature étrangère

L'âge de fer

En 1986, au Cap, Elizabeth Curren se meurt d'un cancer. Si depuis toujours elle s'est opposée par conviction à l'apartheid, elle a su se préserver des atrocités perpétrées en son nom. A présent, elle est brutalement confrontée à l'explosion de rage que le système a engendrée. Dans une longue lettre adressée à sa fille qui, exilée en Amérique, ne devra la lire qu'après la mort de sa mère, Elizabeth relate les étranges péripéties qui jalonnent ses derniers jours. Témoin de l'émeute et de la répression dans un township voisin, elle découvre le corps criblé de balles du fils de sa domestique noire. Un autre adolescent qui trouve refuge dans sa propre maison est exécuté sous ses yeux par la police. Parvenue ainsi au terme de sa vie, avec pour Ange de la Mort, pour seul compagnon auquel elle puisse confier sa colère et son désespoir un clochard venu échouer devant sa porte, Elizabeth tentera de faire sa paix avec le monde. Avec ces quelques jours dans la vie d'une vieille dame qui prend conscience des revendications inévitables de la jeunesse noire, J. M. Coetzee nous offre à sa manière grave, lancinante, un chef-d'oeuvre. L'oeuvre de J. M. Coetzee a été récompensée par le prix Nobel de littérature en 2003.

01/1992

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Littérature anglo-saxonne

La mort de Jésus

A dix ans, David est l'idole des enfants du quartier qui forment l'équipe de football. Quand le directeur de l'orphelinat local le repère, il le persuade d'intégrer son établissement et sa propre équipe au prétexte qu'il est, techniquement, orphelin. Au désespoir de Simón et d'Inés, ses parents adoptifs. Mais dès qu'un mal mystérieux l'empêche de briller la balle au pied, le garçon est renvoyé chez lui. Les médecins de l'hôpital se déclarent impuissants et l'état de David s'aggrave. Ses camarades, tels des disciples, se pressent autour de son lit pour l'écouter raconter des épisodes du Don Quichotte. Très affaibli, il meurt, laissant Simón et Inés dévastés. Tous rendent hommage à cet enfant perçu comme exceptionnel tandis qu'une légende se forge et qu'un culte ambigu s'instaure. Dans cet ultime volet de la trilogie de Jésus, la prose épurée et tranchante de J. M. Coetzee accompagne le lecteur dans un récit ensorcelant et hypnotique. D'une liberté, d'une finesse et d'une exigence remarquables, ce roman poignant pousse le lecteur dans ses retranchements intellectuels et moraux, tout en exigeant qu'il tolère l'insolite et le mystère. Traduit de l'anglais par Georges Lory

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Littérature anglo-saxonne

Michael K, sa vie, son temps

"Il se voyait sous l'aspect d'un termite se frayant un chemin à travers un rocher. Il semblait n'y avoir rien d'autre à faire que de vivre. Assis, il bougeait si peu qu'il n'aurait pas été surpris de voir des oiseaux venir se percher sur ses épaules". Dans une Afrique du Sud en guerre civile, Michael K décide de fuir la ville dévastée pour ramener sa mère sur les lieux d'une enfance heureuse. Mais elle ne survit pas au voyage. Après avoir dispersé ses cendres, cet homme fruste commence à cultiver un petit carré de terre, à partir de quelques graines trouvées par hasard. Mais toujours, la guerre le poursuit ; arrêté, emprisonné, il regagnera toujours son champ, son petit coin de paradis. L'histoire d'un homme solitaire qui refuse de se plier aux lois des hommes et surmonte l'oppression pour vivre sa vie comme il l'entend. Une superbe parabole, à la fois sombre et éblouissante, sur la dignité humaine. Né en 1940, J. M. Coetzee enseigne la littérature. Son oeuvre, empreinte des années d'apartheid, est saluée dans le monde entier et traduite dans plus de vingt-cinq langues. Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2003. Ses romans sont disponibles chez Points. Traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Sophie Mayoux Préface inédite de Caryl Férey

04/2023

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Littérature étrangère

L'été de la vie

Après Scènes de la vie d'un jeune garçon et Vers l'âge d'homme, voici le troisième volet de l'entreprise autobiographique de Coetzee : il a atteint la trentaine et, de retour au pays natal, partage avec son père vieillissant une maison délabrée dans la banlieue du Cap. Autobiographie fictive puisque l'auteur confie la tâche d'un portrait posthume à un jeune universitaire anglais qui recueille les témoignages de quatre femmes et d'un collègue qui auraient compté pour l'écrivain en gestation dans les années 1970. Ce quintette de voix laisse entrevoir un homme maladroit, mal à l'aise, brebis galeuse de la famille afrikaner qui peine à ouvrir son coeur. La femme adultère, la danseuse brésilienne, la cousine chérie, l'universitaire et la maîtresse française s'accordent à faire de lui un amant sans chaleur, un amoureux indésirable, un enseignant sans charisme. Ces entretiens sont encadrés de notes et fragments extraits de carnets où l'écrivain s'interroge et se cherche. Dans ce récit où se mêlent le comique et le ridicule, la mélancolie et le désespoir, Coetzee se livre avec prudence et dévoile peu à peu un coeur en souffrance sous la cuirasse. Il invite une nouvelle fois le lecteur à une superbe méditation sur la condition humaine.

08/2010

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Littérature étrangère

Disgrâce

Agé de 52 ans et deux fois divorcé, David Lurie enseigne la poésie romantique et la communication à l'université du Cap. Encore jeune de corps et de cœur, ce Don juan du campus se laisse aller à un dernier élan de désir, d'amour peut-être. Mais la petite étudiante se moque bien de Wordsworth et de Byron et l'aventure tourne mal. Convaincu de harcèlement sexuel, David Lurie démissionne. Réfugié auprès de sa fille Lucy, dans une ferme isolée, il tente de retrouver un sens au seul lien qui compte encore à ses yeux. Mais les temps ont changé. La fracture sociale est arrivée jusqu'au cœur de ce pays et la violence n'épargne pas les campagnes. L'idylle pastorale tourne au cauchemar. Aussi sombre que magnifique, l'élégie cynique de J. M. Coetzee jette une lumière glacée et crépusculaire sur la nation arc-en-ciel et consigne l'avènement d'un nouvel âge de fer.

08/2001

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Littérature étrangère

Le maître de Pétersbourg

Octobre 1869. Un exilé revient à Pétersbourg. Son beau-fils Pavel vient d'y être victime d'un accident fatal : il doit reprendre les affaires du jeune mort. Le voyageur, un écrivain nommé Dostoïevski, a emprunté une fausse identité. La police le démasque et refuse de lui remettre les papiers de Pavel, mêlé aux activités d'un groupe terroriste. Dostoïevski s'installe dans la chambre de Pavel et noue une liaison érotique avec sa logeuse, une femme douce et sévère qui lui reproche son indécision. Il plonge dans un univers angoissant où les apparences sont trompeuses : Pavel s'est-il suicidé, a-t-il été tué par la police ou par ses camarades nihilistes ? Dérouté par les interrogatoires policiers, traqué par un indicateur qui pénètre dans son intimité, fasciné et écoeuré par sa rencontre avec le fanatique Netchaïev, il s'égare sur les traces de Pavel, dont l'image idéalisée vole en éclats. La Russie est malade, rongée par la pauvreté, l'autorité stupide et la violence destructrice. L'écrivain, hanté par son impuissance, ne peut qu'écrire en se nourrissant des vies blessées qui l'entourent et de ses propres échecs. Un ouvrage profond, subtil, grave, où l'on retrouve le style austère de Coetzee, mais aussi un univers intérieur trouble et émouvant, porté par des images fortes. Un récit captivant qui se lit d'une haleine.

02/1995

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Critique littéraire

Doubler le cap

Si l'on connaît l'œuvre romanesque de J. M. Coetzee, on oublie trop souvent qu'il est aussi un analyste et un essayiste des plus remarquables. Qu'il s'exprime sur la littérature classique (Tolstoï, Rousseau, Dostoïevski), contemporaine (Salman Rushdie, J. L. Borges, Naguib Mahfouz, Joseph Brodsky, Aharon Appelfeld) ou sud-africaine (Doris Lessing, Breyten Breytenbach, Nadine Gordimer), ou sur la genèse de son œuvre (ses travaux sur Beckett), Coetzee le fait chaque fois avec la même rigueur et la même élégance dans le propos. Les vingt et un essais et entretiens présentés ici offrent une sélection très large de ses interventions critiques les plus importantes et visent à donner une vue d'ensemble du savoir et du savoir-faire de l'auteur. Tous ces textes sont d'une grande intelligence, tantôt érudits, tantôt provocateurs, et révèlent l'intérêt de l'auteur pour l'histoire, la politique, les liens de la littérature avec la culture et la société. Ils se lisent avec plaisir.

05/2007

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Littérature étrangère

Foe

Quand Susan Barton est abandonnée sur une île au milieu de l'Atlantique, elle pénètre dans l'univers de deux hommes. L'un est un Nègre appelé Vendredi ; l'autre est Robinson Cruso. L'île est une société déjà à l'oeuvre. Ses règles sont simples et strictes : survie, travail, ordre. Cruso est le maître et Vendredi est l'esclave. Susan observe la création d'un monde stérile - architecture de terrasses pierreuses dominant des plages mornes et désolées - et attend d'être secourue. De retour à Londres avec, sur ses talons, Vendredi comme preuve de son étrange aventure, elle s'adresse à l'écrivain Daniel Foe. Mais Foe s'intéresse moins à l'histoire de lîle qu'à celle de Susan, et des lignes de combat sont tracées entre l'auteur et son sujet. Seul témoin de leur lutte, comme il le fut du mystère de l'île, Vendredi qui ne peut parler. Fable, allégorie, palimpseste littéraire, ce roman à la fois brillant et austère explore et interprète les extrêmes vers lesquels nos vies sont poussées. Mais entre ces extrêmes - verbe et silence, raison et folie, vérité et mensonge - résident ces tensions que J. M. Coetzee sait rendre si riches et si lumineuses, et qui se nomment l'art, le rêve et l'imaginaire. L'oeuvre de J. M. Coetzee a été récompensée par le prix Nobel de littérature en 2003.

12/1988

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Poches Littérature internation

Scènes de la vie d'un jeune garçon

Depuis la parution, en 1982, d'En attendant les barbares, puis de Michael K, sa vie, son temps, John Michael Coetzee a toujours montré une réticence à sortir de l'ombre. Pour la première fois, avec ce récit, le romancier revisite l'Afrique du Sud d'il y a cinquante ans, à la recherche de la fraîcheur, la spontanéité, mais aussi la fausse naïveté du garçon qu'il a été. L'évocation autobiographique plonge dans les hantises et les secrets d'un enfant - brillant et docile à l'école, despote et irascible à la maison - qui se cherche entre un père qu'il méprise et une mère dont il craint sans cesse de perdre l'amour ; entre deux cultures et deux langues dont les sons rauques et obscurs lui font pressentir un monde troublant. Une errance - dans le temps et dans l'espace -, un voyage initiatique aux multiples résonances.

01/2002

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Littérature étrangère

Au coeur de ce pays

Une ferme isolée en Afrique du Sud, au cœur du veld. Un père et sa fille y vivent loin de toute civilisation. Murée dans sa laideur et sa virginité, Magda ressent à l'égard de son père, autoritaire et morose, une haine amoureuse nourrie de rêveries et de fantasmes. Lorsque le père met dans son lit la jeune épouse d'Hendrik, le contremaître noir, Magda, en proie à une jalousie délirante, le tue sans tout à fait le vouloir et l'enterre secrètement. Elle tombe alors sous l'emprise d'Hendrik qui la viole et vient la soumettre toutes les nuits, avant de s'enfuir dans la crainte d'être accusé de meurtre. Restée seule, Magda erre dans un étrange pays entre le réel et ses hallucinations. Elle meurt, bras en croix, face au ciel, dans son jardin désertique, hérissé de pierres. Le verbe illuminé de Magda, d'une force poétique qui emporte tout sur son passage, la torpeur étouffante des jours et des nuits, la violence et la peur au centre de ce huis-clos tragique créent un climat auquel il est difficile d'échapper. C'est celui des relations de maître à esclave, des rapports entre Blancs et Noirs. Dans ce premier roman, J. M. Coetzee a su, avec une folle assurance et un œil infaillible, faire d'une histoire d'amour et de vengeance le miroir de l'expérience coloniale.

03/2006

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Littérature étrangère

Terres de crépuscule

Un spécialiste américain de la guerre psychologique transcende ses rancoeurs et ses angoisses en concevant un vaste plan macabre pour remporter la victoire pendant la phase 1973 de la guerre du ViêtNam, et en arrive à commettre un acte de violence odieux. C'est un cheminement identique qui amène un Boer à imaginer l'extermination des Noirs qu'il rencontre lors de son expédition vers le nord en 1760, après s'être vengé, dans un déferlement de violence et de meurtre, des Hottentots qui l'avaient humilié. Dans ces deux courts romans, son premier ouvrage romanesque publié en Afrique du Sud en 1974, l'auteur explore avec un détachement en apparence ironique, glacial, et déjà une étonnante maîtrise technique l'âme de deux personnages mégalomanes, à la frontière où l'on rencontre l'autre et où on l'extermine, exprimant ainsi la mort et la folie qu'on a peur de détecter en soi.

05/1987

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Littérature étrangère

Michael K, sa vie, son temps

Dans une Afrique du Sud déstabilisée par des années de guerre civile, un humble jardinier du nom de Michael K décide de fuir la ville dévastée et de ramener sa mère sur les lieux d'une enfance heureuse. Mais Anna K meurt en chemin. Et Michael s'obstine à atteindre seul son but : la ferme et les champs en friche où, après avoir dispersé les cendres d'Anna, il sème des graines de melon et de potiron. Sur la terre aride, les fruits apparaissent, s'épanouissent, ronds et chauds comme des enfants. Pourtant, où qu'il aille, la guerre le suit. Pourchassé, arrêté, emprisonné, chaque fois il s'échappe d'un monde rempli de barbelés et d'hommes en uniforme. Chaque fois il regagne son carré de potirons, son paradis. L'histoire d'un homme fruste, prêt à surmonter l'oppression, à esquiver l'autorité pour vivre sa vie comme il l'entend. L'histoire d'une lutte forcenée pour préserver ce qui s'appelle la dignité humaine. Ce livre d'une écriture à la fois austère et lumineuse nous décrit l'indescriptible : l'essence profonde de l'être, et s'inscrit tout simplement parmi les chefs-d'oeuvre d'aujourd'hui.

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Littérature étrangère

Journal d'une année noire

Un éditeur donne à J.C., écrivain australien d'origine sud-africaine, l'occasion d'exprimer ses opinions sur des sujets de son choix: musique, sport, pédophilie, servitude volontaire, Machiavel, démocratie, Guantanamo, torture, terrorisme, etc. Par alter ego interposé, J.M. Coetzee jette sur notre monde un regard intransigeant et livre une méditation crépusculaire sur la vieillesse, le déclin des forces créatrices, la mort. Ralenti par la maladie, il confie la dactylographie de ses essais à une jeune voisine philippine qui l'émoustille. Dotée d'un solide bon sens, celle-ci critique ses idées, discute les textes avec son compagnon, financier peu scrupuleux, et finit par ôter leur tranchant aux opinions arrêtées de l'auteur, inspirant à Senor C une deuxième livraison d'opinions "adoucies". Le texte se dispose sur la page comme une partition sur trois portées pour des voix tantôt en résonance, tantôt en discordance. L'amour-tendresse et la compassion s'offrent en contrepoint de la disgrâce et du désespoir tandis que J.C. s'apprivoise à la mort dans l'admiration de Bach et de Dostoïevski.

10/2008

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Littérature anglo-saxonne

La mort de Jésus

A dix ans, David est l'idole des enfants du quartier qui forment l'équipe de football. Quand le directeur de l'orphelinat local le repère, il le persuade d'intégrer son établissement et sa propre équipe au prétexte qu'il est, techniquement, orphelin. Au désespoir de Simón et d'Inés, ses parents adoptifs. Mais dès qu'un mal mystérieux l'empêche de briller la balle au pied, le garçon est renvoyé chez lui. Les médecins de l'hôpital se déclarent impuissants et l'état de David s'aggrave. Ses camarades, tels des disciples, se pressent autour de son lit pour l'écouter raconter des épisodes du Don Quichotte. Très affaibli, il meurt, laissant Simón et Inés dévastés. Tous rendent hommage à cet enfant perçu comme exceptionnel tandis qu'une légende se forge et qu'un culte ambigu s'instaure. Dans cet ultime volet de la trilogie de Jésus, la prose épurée et tranchante de J. M. Coetzee accompagne le lecteur dans un récit ensorcelant et hypnotique. D'une liberté, d'une finesse et d'une exigence remarquables, ce roman poignant pousse le lecteur dans ses retranchements intellectuels et moraux, tout en exigeant qu'il tolère l'insolite et le mystère. Traduit de l'anglais par Georges Lory

02/2024

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Littérature étrangère

Les douze portes dans la maison du sergent Gordon

Premier roman d'une rare intensité. Le portrait d'un homme, raconté par lui-même à l'envers, d'aujourd'hui alors qu'il est prisonnier dans une mine de cuivre, à sa naissance. Se passe en Afrique pendant une guerre d'indépendance. Auteur dans la lignée de J. Conrad et J.M. Coetzee, né en Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe).

08/2015

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Littérature anglo-saxonne

Cette impitoyable secheresse

Les nouvelles qui composent ce recueil, tirées de Secret Lives, puisent principalement leurs sources dans les souvenirs d’enfance et de jeunesse de l’auteur. L’attente vitale des pluies au plus fort de la sécheresse, la lente mais sûre progression du christianisme, les conflits entre les traditions et la modernité et les humiliations charriées par la colonisation sont disséquées par Ng?g? wa Thiong’o dans une écriture somptueuse au souffle puissant, qui n’est pas sans rappeler celles de William Faulkner, Wole Soyinka ou J. M. Coetzee.

12/2022

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Droit

Environnement et peine privative de liberté ; Le droit pénal des étrangers

Thèses et mémoires - Essai d'une théorie générale des droits de la défense - L'habitude en droit pénal - La capacité pénale - Introduction à l'étude du contrat en droit pénal - La protection pénale du droit à l'image Colloques - Environnement et peine privative de liberté - Le droit pénal des étrangers Articles et conférences - Responsabilité pénale des personnes morales : un retour à plus d'orthodoxie juridique ? - Plaidoyer pour une responsabilité pénale des personnes morales en droit Ohada - Introduction au droit pénal humanitaire - Disgrâce de J.
-M. Coetzee ou la sanction - Le réagencement partiel de l'organisation juridictionnelle en Angleterre et au Pays de Galles - Libre propos sur les composantes de la responsabilité pénale

01/2013

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Actualité et médias

La nuit va bientôt tomber. Suivi de L'encre, c'est le sang

Je suis né le 14 novembre 1930 dans une école, à Arceau, sur l'île d'Oléron. J'ai vécu dans cette école jusqu'à l'âge de neuf ans. Je me demande si elle existe encore. Le dimanche, la cour nous appartenait. Ma mère a été mon institutrice. Je suis resté un an dans sa classe et ce n'est pas un bon souvenir. Elle se croyait obligée d'être plus sévère avec moi puisque j'étais son fils. Mais c'était une bonne enseignante, comme me l'ont assuré certains de ses élèves que j'ai revus depuis. Pendant près d'un an, Pierre Bergé s'est confié à Joëlle Gayot. Parce que la parole s'envole mais que les écrits restent, ils ont décidé de faire ce livre. On y voit Pierre Bergé enfant d'anarchistes, défenseur de la cause homosexuelle, mémoire d'Yves Saint Laurent, grand mécène, mélomane averti, esthète collectionneur, homme d'affaires pacifiste, viscéralement de gauche et contre tous les conformismes. Ces entretiens sont prolongés par des conversations entre Pierre Bergé et Laure Adler, qui nous font découvrir un autre visage de cet homme à part, notamment ses goûts littéraires, de Louise Labé à Julian Barnes en passant par Villon, Marot, Flaubert, Proust, Stendhal, Rimbaud, Apollinaire, Genet, Giono, Jelinek, Coetzee, Roth.

11/2019

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Littérature française

Tumaco

Colombie, années 1970 : Victor Maduel, jeune ingénieur français, est recruté par une entreprise de Tumaco, port du Pacifique situé près de la frontière équatorienne. Confronté aux contrastes d'un pays où la chaleur de l'accueil, les relations conviviales, et une étonnante diversité de cultures, côtoient la violence des inégalités, les exactions meurtrières et la corruption banalisée, il y perd ses repères. La découverte des valeurs amérindiennes et des traditions afro colombiennes, l'initiation à l'engagement social et les rencontres autour desquelles se tisseront des liens profonds, aideront Victor Maduel à donner un sens à sa vie. Cette reconstruction le conduira à questionner les choix de ses actes, la genèse des convictions et des valeurs qui les fondent, et à intégrer la fonction essentielle de la transmission. Cinquante ans plus tard, la Colombie est toujours confrontée à de brutales convulsions dont les origines sont révélées au travers de ce récit ... Ingénieur, JM Monmège se réoriente ensuite vers le secteur médicosocial. Tout au long de son parcours professionnel et dans le cadre d'investissements politiques et sociaux, il crée ou contribue activement à créer une quinzaine de structures. Retiré dans un village audois, il continue plus modestement à participer à la vie sociale locale tout en poursuivant un travail d'écriture sous des formes très variées. " Tumaco " est le premier roman qu'il souhaite publier.

08/2021

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Littérature française

Taquineries Entre Amis

Six amis. Travail, vacances, amours... Des tranches de leur vie quotidienne pimentées par les sentiments plus qu'amicaux des uns pour les autres. Une seule question : peut-on être des amis-amants ?

09/2014