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Louis Guilloux

Extraits

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Critique littéraire

Louis Guilloux : devenir romancier

Louis Guilloux, écrivain important du XXe siècle, est encore peu connu et peu étudié. Ici, est montré comment ce fils de cordonnier provincial, pauvre et sans diplôme, devient l'auteur du Sang noir, oeuvre reconnue comme exceptionnelle dès sa publication en 1935. La recherche s'appuie notamment sur les documents inédits du fonds d'archives de l'écrivain, récemment ouvert à la consultation. Cette documentation très riche permet d'analyser les difficultés du métier d'écrivain : exigences éditoriales, participation indispensable à des réseaux d'amis, apprentissage progressif des techniques d'écriture, nécessité de s'exprimer dans les débats du moment, danger d'être enfermé dans une image de romancier du peuple. Louis Guilloux explore des voies de création originales et propose une réflexion toujours stimulante sur la psychologie humaine, les rapports de l'individu et de la société, la culture. La lecture de ses oeuvres gagne à être éclairée par la connaissance croisée des contraintes du métier et des enjeux littéraires et idéologiques de l'entre-deux-guerres.

06/2010

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Critique littéraire

Louis Guilloux. Un écrivain dans la presse

Louis Guilloux (1899-1980) n'est pas seulement l'écrivain de Sang noir, du Jeu de patience ou de Coco perdu. Il a été aussi journaliste, en particulier à L'Intransigeant (au début des années vingt) et à Ce soir (à la fin des années trente). Echotier, critique de cinéma, critique littéraire, traducteur, il a touché à tous les genres, mais n'a guère fréquenté le reportage. Il a aussi offert contes, nouvelles ou enquêtes à des revues ou journaux divers (Vendredi, Le Populaire, Excelsior, Floréal, Le Petit Journal, Paris-soir, L'œuvre, Preuves). La presse est aussi un matériau pour son oeuvre : il s'inspire d'articles de journaux, et construit des personnages de journalistes. La presse est un monde essentiel pour la compréhension de cet écrivain. Ce monde, où il paraît mal à l'aise, structure son existence quotidienne ; il disait être un grand lecteur de journaux. Il y a projeté un destin, fait ses gammes, vécu des frustrations, laissant un corpus significatif.

03/2014

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Critique littéraire

Louis Guilloux dans les médias. Les réceptions de l'oeuvre

Louis Guilloux (1899-1980) dispose de marqueurs médiatiques très tôt avec La Maison du peuple (1927) et Le Sang noir (1935). Ils lui offrent des ressources (il est identifiable et dispose d'une place dans l'espace littéraire). Ils le lestent aussi d'un poids (la figure de l'écrivain-du peuple). A chaque fois, les médias semblent "réqresser" vers les oeuvres les plus connues pour confirmer la définition de la situation antérieure, soit un Guilloux écrivain révolté et anti-bourgeois. Analyser les réceptions médiatiques d'un écrivain, c'est aussi mieux voir les transactions à l'oeuvre. Guilloux compose, accepte, masque. Il évite aussi de parler de ce dont il ne souhaite pas parler, comme son voyage en URSS en 1936. Guilloux tente encore dans les médias de lutter contre sa peur de trahir ses origines autant que de dissimuler sa grande difficulté à se penser comme un théoricien de la (de sa) littérature. En observant au fil des contributions les réceptions de l'oeuvre de Louis Guilloux se dessinent en arrière-plan la vie des périodiques autant que le travail de la critique littéraire tout au long du XXe siècle.

11/2019

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Critique littéraire

Cahiers Louis Guilloux N° 4 : Edmond Lambert, l'esprit des grèves. Un maître dans l'ombre de Louis Guilloux, Jean Grenier et Henri Petit

Une Biographie d'Edmond Lambert dont Guilloux disait : "J'ai eu deux maîtres, Palante et Lambert". Le lecteur du Sang noir et des Iles se contente souvent des quelques lignes qui résument le personnage : né à Châlons-sur-Marne, contrôleur des Contributions directes, a brûlé ses carnets avant sa mort, décès en 1940. Lambert n'a pour lui aucun visage. Lambert n'a toutefois jamais fait l'objet d'une étude d'ensemble. Principalement basé sur une analyse de sa correspondance - les seuls écrits qui nous soient parvenus, conservés dans les fonds Louis Guilloux, Jean Grenier et Henri Petit - cet essai cherche à dessiner un portrait, certainementfragmentaire, d'un homme qui marqua considérablement ses amis, et qui fascine encore, trois quarts de siècle après sa disparition

10/2020

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Littérature étrangère

Louise et Louis

A la naissance, le sexe biologique est la première chose qu'on voit. La première question que tout le monde pose. Il déterminera chaque choix auquel on procédera pour le bébé, avant qu'il puisse faire les siens ; lui qui, avant même son premier souffle, son premier cri, concrétise tous les rêves de ses parents. Pourtant ces rives varient, selon qu'il s'agit d'un fils ou d'une fille... Si c'est une fille ? Elle s'appelle Louise, elle est née dans le Maine en 1978. Elle a les cheveux roux et porte des lunettes. Ses meilleurs amis sont les jumeaux Allie et Benny. On espère qu'elle fera un jour un bon mariage... Et si c'est un garçon ? Il s'appelle Louis, il est né dans le Maine en 1978. Il a les cheveux roux et porte des lunettes. Ses meilleurs amis sont les jumeaux Allie et Benny. Il est l'héritier de l'usine de papier familiale... La même vie, vécue par un garçon ou par une fille, va-t-elle être vraiment identique ? Et la société n'aura-t-elle pas son mot à dire, pas toujours tendre, dès qu'il s'agira d'un genre ou de l'autre ?

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Littérature anglo-saxonne

Louise et Louis

Si c'est une fille ? Elle s'appellera Louise et naîtra dans le Maine en 1978. Elle aura les cheveux roux et portera des lunettes. Ses meilleurs amis seront les jumeaux Allie et Benny. On espèrera qu'elle fasse un jour un bon mariage... Et si c'est un garçon ? Il s'appellera Louis et naîtra dans le Maine en 1978. Il aura les cheveux roux et portera des lunettes. Ses meilleurs amis seront les jumeaux Allie et Benny. Il sera l'héritier de l'usine de papier familiale... La même vie, vécue par une fille et par un garçon. Sera-t-elle vraiment identique, dans une société qui se mêle beaucoup trop des aspirations de chacun... et de chacune ?

10/2022

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BD tout public

Louise et les loups

Que reste-t-il de Louise Brooks aujourd’hui ? Tout un chacun connaît ce visage à la beauté diabolique et inoubliable mais que sait-on de cette star du cinéma muet qui en quelques années est passée du statut d’actrice éphémère à celui d’icône ? Louise Brooks, femme des années 20, reste encore aujourd’hui l’incarnation de la beauté fatale. Un être libre, qui tenait à profiter de sa vie, au-delà d’une morale sexiste et hypocrite qui la réduisait à son simple rôle de femme. Dans la veine de Seth et D.Clowes, Marion Mousse nous livre "une biographie" sous forme de témoignages par lesquels on découvre le combat de l’actrice. Un récit fort et plein d’humour au style graphique très élégant.

11/2012

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Policiers

La confrontation

A Laval, c'est-à-dire exactement à mi-chemin entre Paris et Saint-Brieuc, les deux pôles de la vie de Guilloux, un inspecteur se livre à une étrange enquête sur un certain Gérard Ollivier. C'est un jeu de miroirs, mais de miroirs légèrement décalés, pas exactement parallèles. De l'entrée en matière modeste à la dernière page, il se produit une montée lyrique du récit.

05/1980

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Littérature française (poches)

Angélina

Au foyer d'un artisan naît Angélina, figure si vivante et si simple, et dont la solidité traversera la misère, le temps et l'histoire d'un peuple, le sien, où chaque geste est essentiel, chaque mot nécessaire, où la vie ne se pense pas, mais se gagne. C'est par elle que l'on voit vivre, avec la retenue et la délicatesse de Louis Guilloux, ce monde d'artisans qui n'en ont pas fini de ne rien dire, d'endurer, de s'effacer, d'être le jouet d'une histoire qui n'est la leur que par défaut et qu'ils affrontent avec une fierté aveuglante et cachée.

05/1991

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Littérature française (poches)

Le Sang noir

Une petite ville de province, alors que la Grande Guerre tourne à l'hécatombe et que les mutineries grondent. Loin du front règnent la sottise et la bassesse humaines. Un professeur, Cripure, personnage pathétique sous des dehors burlesques, en sera la victime. On lui prend tout, même son honneur, et il ne lui reste plus qu'à se réfugier dans la mort. Le Sang noir, qui apporte au roman une dimension peu fréquente dans la littérature française, est une des grandes œuvres des années trente. " Ce qui me plaît dans Le Sang noir, c'est qu'il offre de quoi perdre pied. " (André Gide). " Ce livre tendu et déchirant, qui mêle à des fantoches misérables des créatures d'exil et de défaite, se situe au-delà du désespoir et de l'espoir. " (Albert Camus)

06/2007

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Littérature française

Souvenir sur Georges Palante

"Il a joué un tel rôle dans ma vie, sa rencontre a été pour moi un événement si considérable, et j'ai si longtemps porté sa marque, que je ne puis, quand je me reporte à ces années où nous étions liés, imaginer ma personnalité distincte de la sienne. Ces souvenirs prennent donc un caractère intime. Ils sont, en même temps que mes souvenirs sur Georges Palante, mes souvenirs sur moi-même, sur le jeune homme que j'étais dans les années 17-22".

04/2014

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Littérature française

L'indésirable

1917 : la guerre s'éternise dans la boue des tranchées. Belzec, une ville de l'arrière, se distingue par son camp de concentration, où sont parqués les indésirables venus de toute l'Europe. M. Lanzer, respectable professeur d'allemand, y occupe le poste d'interprète et s'attire la sympathie des prisonniers. Lanzer et sa famille viennent au secours d'une Alsacienne âgée et malade, échouée par hasard dans le camp et qui, par reconnaissance, leur lègue le peu qu'elle possédait. Une rumeur, orchestrée par l'un des collègues de Lanzer, accuse à tort le professeur d'avoir profité des largesses de la "boche" . Quand le fils du principal, revenu blessé du front, découvre la mise au ban de ses amis, il prend leur parti et devient le nouvel indésirable... Ecrit en 1923 et resté inédit à ce jour, ce roman de jeunesse de Louis Guilloux brosse le tableau saisissant d'une humanité en guerre perpétuelle.

02/2019

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Poches Littérature internation

Salido. suivi de O.K., Joe !

"Pour une journée qui s'annonçait vide, elle commençait de bien bonne heure...". Durant cette journée du 11 septembre 1939, sur une passerelle de la gare de Saint-Brieuc, le narrateur, comme s'il attendait quelque train toujours retardé, se rappelle une rencontre : Salido, combattant antifranquiste, qu'il a connu du temps où il était chargé d'accueillir des réfugiés de la guerre d'Espagne. Ainsi ses souvenirs vont-ils s'organiser autour de Salido, ce rebelle, animé de l'esprit de révolte qui hante aussi le narrateur. Le récit conjugue présent et souvenir, destin et retour sur soi, comme le suggère l'image de cette passerelle au-dessus des rails. O.K., Joe !, issu d'un travail au ciseau et à la colle s'apparentant au montage cinématographique, nous propose une suite de scènes : viols, meurtres, procès, ayant pour cadre la Bretagne de 1944, tout récemment libérée. Louis Guilloux était alors interprète auprès des tribunaux militaires de l'armée américaine. En "gros plan", toujours, des vies dont il se fait le chroniqueur discret, le témoin : "Ask the witness...".

11/1992

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Littérature française

Deux Lettres à Emilienne Kerhoas

Lettres.

05/2020

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Littérature française (poches)

Labyrinthe

" Les hommes ne sont pas toujours aussi mauvais... et ceux-là mêmes qui par délassement sont capables de saouler un chien peuvent aussi finir par vous donner la paire de bons souliers dont vous aviez si grand besoin ! " dit le narrateur en déchaussant le juge pendu qui, cinq ans plus tôt, l'a injustement condamné à la prison dont il vient de s'évader cette nuit de Noël. Marchant sous la neige, la première voix qu'il entendra hors de sa prison, quand il vient de reconquérir sa liberté, sera celle d'une jeune femme contant Le Petit Poucet... Les pièges de la justice, la méprise, le souvenir d'une intrigue amoureuse reliée au passé " par un mince filet de fumée ", et qui se dénouera peut-être, qu'importe, la question essentielle posée par ce récit alerte semble bien être celle que nous nous poserions tous si nous savions formuler notre peur : de quoi sommes-nous coupables ?

01/1999

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Littérature française (poches)

Dossier confidentiel

Pendant la guerre de 1914, dans une petite ville de l'arrière qu'agitent les mouvements sociaux et que traversent des convois de permissionnaires, trois adolescents partagés entre le désespoir et la révolte cherchent un moyen d'échapper à ce monde qui s'abîme sous leurs yeux. Pour Laurent, le lycéen, ce sera la mort au front, volontairement provoquée. Pour Lucie, son amie, l'engagement dans la lutte politique. Mais celui dont l'acte insensé illustre le plus parfaitement tout le tragique et toute la vanité d'une telle tentative, c'est Raymond, le narrateur, dont le destin préfigure déjà celui de MEURSAULT ? L'Etranger de Camus. Dans un style dépouillé et précis, Louis Guilloux excelle à décrire le désarroi d'une jeunesse prisonnière d'une société dont elle refuse de se faire complice.

08/1987

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Littérature française (poches)

Le Pain des rêves

Juste avant 1914, dans une petite ville bretonne, près de la cathédrale, vit l'infâme rue du Tonneau, avec ses taudis, ses maisons de prostitution, ses cafés douteux. Une écurie sert de logis aux Nédelec, la mère, les deux enfants et le grand-père, tailleur qui fait vivre tout le monde et travaille jusqu'à ce que mort s'ensuive. Puis arrive la cousine Zabella, personnage haut en couleur. La poésie, l'amour, la noblesse du cœur illumine ce récit, le plus beau peut-être qu'aient jamais inspiré l'enfance et la misère. " Je doute qu'aucun amour vaille celui des pauvres ", écrit Louis Guilloux dans Le Pain des rêves.

01/1977

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Littérature française

D'une guerre l'autre. Romans, récits

"Lucien parcourait la place [... ] fasciné par tous ces jeunes gens qu'il regardait comme s'il eût cherché parmi eux tous quelqu'un de connu. C'était, pour la plupart, de petits paysans venus le matin à pied par la route, en bandes, conduits par un violoneux. [... ] Ils étaient dans les cafés, ou déjà rentrés chez eux porter à leurs parents la nouvelle : bons service armé ou ajournés. [... ] Des petits malingres portaient à leur chapeau le signe de la mort prochaine.
Comme ils avaient l'air peu guerriers, cependant, peu faits pour la mort. Comme ils paraissaient peu se douter de la mort ! " Louis Guilloux, Le Sang noir. "... Avec Le Sang noir, tout bascule. Le jeu de patience se renverse en un jeu de massacre. C'est toujours la même ville, Saint-Brieuc. C'est peu ou prou la même époque : 1917. Ce sont les êtres de chair et de sang que Guilloux a côtoyés et connus [...
]. Mais changés en bêtes comme par le méchant magicien des contes, métamorphosés, méconnaissables. Les rues blêmes de "Cloportgorod" grouillent désormais de monstres engendrés par une nouvelle poétique qu'on pourrait appeler une poétique du pire". Philippe Roger, "Les secrets de Louis Guilloux".

09/2009

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Littérature française

Vingt ans ma belle âge

Ces nouvelles et ces contes de Louis Guilloux ont paru, entre 1921 et 1950, dans des revues et des journaux. On dirait des eaux-fortes, ciselées par l'auteur de Sang noir pour nous rappeler combien la vie pouvait être dure, dans la première moitié du siècle, et surtout au lendemain de la Première Guerre mondiale. Quelle dérision dans le titre, Vingt ans ma belle âge ! C'est celui de la première nouvelle. Elle peint, avec un terrible accent de révolte, la misère d'un jeune homme, à Paris, dans les années vingt. C'est un texte désespéré et féroce, un chef-d'œuvre. Au moment où l'on parle beaucoup des mutins de 1917, une autre nouvelle, Douze balles montées en breloque, retrouve son actualité : elle raconte les sentiments d'une mère et d'une fille dont le mari et père, un soldat breton illettré, a été fusillé par erreur. Mais on sait que la vie n'est pas toujours aussi tragique. La petite paysanne ambitieuse fera fortune parce que, chez Maxim's, en toute ignorance, elle gifle un roi. Humain, chaleureux, révolté, gai quand même, c'est Guilloux tout entier que l'on est heureux de retrouver dans ce recueil, publié pour la première fois en volume.

01/1999

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XXe siècle

O.K., Joe !

En août 1944, la Bretagne vient d'être libérée, Guilloux est enrôlé par l'armée américaine en qualité d'interprète. Il participe aux enquêtes puis aux jugements de G. I. , accusés le plus souvent d'avoir violé des paysannes. Guilloux nous raconte cette troublante expérience d'auxiliaire de la justice militaire. Car si les procédures semblent formellement observées, si le droit est respecté, peu à peu, un doute, une inquiétude s'installe : on ne juge et on ne condamne que des Noirs.

10/2022

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Littérature française

L'herbe d'oubli

"Faire ses comptes, se mettre en règle, chercher à savoir qui on est, et ce que l'on pense, trouver son ordre et s'y maintenir, combien de fois au cours de ma vie ne me suis-je pas dit qu'il ne pouvait s'agir d'autre chose, que tant que cette entreprise n'aurait pas été menée à bonne fin, il n'y aurait rien de fait ni rien qui vaille, que je ne ferais que persévérer dans la confusion et vivre dans la suite de moi-même, c'est-à-dire en acceptant tout ce que je refuse. Combien de fois n'ai-je pas pensé que j'allais me mettre en route, mais sans aller jamais bien loin, repris dans les pièges de la facilité, d'une certaine paresse peut-être, soumis, toujours hanté par le soupçon que rien n'est jamais comme on croit, que tous les problèmes ne sont pas faits pour chacun et qu'il ne faut pas se laisser tenter au-dessus de ses forces. Faire ses comptes c'est aussi chercher à revoir comme à travers un kaléidoscope, s'efforcer de remettre en ordre les pages d'un livre disloqué tout en sachant qu'il en manquera beaucoup, se demander sur ce qui s'est passé à telle ou telle période : comment était-ce ? Qu'est-ce que cela voulait dire ? Pourquoi ? Comment ai-je agi à ce moment-là ? Envers moi-même, envers les autres ? Se peut-il que l'on s'habitue à soi-même ? Que jusque dans la vieillesse on vive avec ses erreurs et ses remords comme avec ses maladies, qu'on finisse par se passer bien des choses ? Oui, mais on sait. Pour ce qui a compté il n'y a pas de prescription. " Louis Guilloux.

10/1984

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Littérature française

Le jeu de patience. Tome 2

"Au citoyen matelot radio-télégraphiste Blaise Nédelec, à bord de la canonnière Batailleuse. Marine. Bizerte. Mois d'août 1916, an 6629 de la période Julienne, 5916 de la création du monde d'après la Genèse, 5976 de l'ère des Juifs et 4260 depuis le déluge biblique (attends, mon cher, laisse-moi un peu souffler, je crains d'ailleurs de me tromper dans mes calculs. Là, reprenons : ) An... Bon, je me suis trompé en effet. Non : je croyais. Ca va. Donc : an 2794 depuis la fondation de Carthage et 2869 depuis celle de Rome, selon Varron, 1916 du calendrier Julien, 1883 de la mort de Jésus-Christ, 1846 de la destruction de Jérusalem et 1334 de l'Hégire... 820 de la première Croisade, etc... 484 de la mort de Jeanne d'Arc, 424 de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. 339 de la réforme de Luther, 386 de la Confession d'Augsbourg et 140 de l'Indépendance des Etats-Unis, 124 de la première Révolution française, 39 de la découverte du téléphone, 20 de celle de la radiographie, 18 de celle de la T. S. F. , 2 de la déclaration dé guerre par l'Allemagne, etc... , etc... Mais quant au jour même où nous sommes, je ne puis t'en dire la date, car je l'ignore. Tout ce que je sais, c'est que nous sommes en été. et qu'il fait un soleil radieux. Mais trêve de plaisanteries d'almanach. Car c'est dans un almanach que j'ai tout recopié, vieux frère. Tu t'en doutais ! Oui, trêve de plaisanteries. . ".

06/1981

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Poches Littérature internation

Coco perdu. Essai de voix

Il ne sait pas encore, ce vieil homme qui soliloque dans les rues d'une ville de province, ce «retraité» dont toute la vie, sans doute, s'est passée à battre en retraite, le plus dignement possible - il ne sait pas encore, ce Coco perdu, qu'il se parle à lui-même parce qu'il n'a déjà plus d'interlocuteur. Il vient d'accompagner sa femme au train de Paris. Brève absence ? Court voyage ? Rien de tout cela... Après deux jours d'angoisse inavouée, le narrateur s'aperçoit que Fafa s'en est allée pour toujours. La détresse de Coco, le courage quotidien, l'humour et le désespoir, tout cela est comme tapi sous des paroles qui se donnent l'illusion d'être paroles en l'air.

04/1990

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Littérature française

Parpagnacco ou La conjuration

A vrai dire le capitaine Erik Eriksen et Patrick, son second, auraient mieux fait de se méfier. Mais quoi ? Pour un capitaine au long cours danois comme pour un second irlandais, un peu de la brume natale qu'ils transportent avec eux cache toujours la vérité des choses. Vraiment, ils n'auraient pas dû chercher à tout comprendre : pourquoi la jeune Morosina était un jour apparue à bord du Motherland pour leur demander s'ils n'avaient pas une île ; pourquoi Parpagnacco, le chat de M. Gino Montini, l'antiquaire, inspirait à cette jeune fille une haine si vive et au capitaine Eriksen une telle inquiétude... Mais, surtout, lorsqu'il revint dans la Ville Incomparable, le capitaine aurait dû se contenter de boire, d'écouter le vol des pigeons à l'heure de midi et, le soir venu, il aurait mieux fait de rejoindre le vieux Motherland à son mouillage de la Marittima. Or, sous prétexte de chercher une boutique où l'on vend des "burattini" (poupées figurant les personnages de la Commedia), le capitaine ne retournait-il pas chaque jour chez M. Gino Montini, cet inquiétant et courtois antiquaire ? Et pourquoi le capitaine n'a-t-il pas prévenu Patrick, si léger et si triste, qu'il avait tort de chercher à retrouver Morosina ? Pauvre Patrick ! la veille de sa mort, sachant que le trésor resterait introuvable, voici qu'il avait découvert le principal : que le courage ne suffit pas... Sur le Motherland, qui vogue vers les mers du Sud, le capitaine Erik Eriksen évoque ainsi les silhouettes légères de ces personnages dont les entrechats ont mis en scène la mort de son meilleur ami, lui-même si léger, si dansant, avec son manteau flottant sur ses épaules, et les vieilles romances irlandaises qu'il chantait en pensant à celle qu'il aimait le plus au monde...

06/1954

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Théâtre

Cripure. Pièce en trois parties

Cripure, de son vrai nom Merlin, est professeur de philosophie dans un lycée de province. Quelques-uns de ses élèves admirent son enseignement et ses ouvrages. Mais il est tourné en dérision par ses collègues et par ses concitoyens qui se moquent de sa grosse tête, de ses membres démesurés, de ses costumes disparates et défraîchis, de son air ahuri. On le méprise également parce qu'il vit avec une grosse servante d'auberge, Maïa, parce qu' il boit trop chez lui et au café. Le drame se situe pendant la guerre de 1917 ; des régiments russe ramenés du front sont cantonnés dans la ville. Le bourdonnement de leurs chants forme avec une multitude d'autres bruits, sirènes, siIflets, etc. une sorte de symphonie accompagnant l'action. En une succession de tableaux on voit Cripure chez lui, au café, à une fête donnée pour décorer une patriote locale, à la gare où un convoi de troupe est en partance. Cripure est amené à frapper l'affreux Nabucet, son voisin d'en face qui a appris à son perroquet à crier de toutes ses forces "Cripure croupit" ou bien "Cripure est f'tu". Il va y avoir un duel. Au cours d'une sorte de veillée d'armes Cripure médite sur la mort, sur le duel, surprend l'émotion sincère de Maïa, renonce à s'enfuir et retrouve sa propre estime. Mais des amis bien intentionnés ont "tout arrangé", et d'accord avec l'offensé il signe une formule de regret. Resté seul, il comprend qu'on vient de lui voler sa dignité retrouvée et il se tue. Cette pièce, adaptée du roman Le Sang noir, en a gardé le sobre réalisme et l'atmosphère générale a quelque chose de mystérieux et de fatal.

12/1989

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Littérature française (poches)

La maison du peuple suivi de Compagnons

Un peu avant la guerre de 14, à Saint-Brieuc, un cordonnier essaie de créer dans la ville une section socialiste, puis entreprend de construire de ses mains une " maison du peuple ", et son fils - encore un enfant - assiste à ses efforts désespérés pour donner un espoir au peuple. L'art de Guilloux, pudique et tendre, est déjà tout entier dans ce premier roman qui annonce une des œuvres majeures de son temps.

05/2004

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Littérature française (poches)

Hyménée

Deux jeunes gens, Maurice et Berthe, font l'amour dans un jardin public à la sortie d'un bal. Ce plaisir volé va les chasser de l'enfance, les précipiter du rêve au cauchemar. Berthe tombe enceinte. Le mariage qui devait sanctifier leur passion devient un moyen d'éviter le scandale. Après l'avoir épousée, Maurice s'éloigne assez lâchement de Berthe. Pour le retenir, Berthe s'enferre par faiblesse dans d'accablants mensonges. Dans ce roman noir conjugal hurlent tous les démons du couple, la jalousie, la peur, l'hypocrisie. finiront-ils par réveiller l'ange de la confiance ?

04/1998

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Littérature française

Carnets (1921-1944)

Louis Guilloux, pendant plus d'un demi-siècle, est resté à l'écoute des grands orages de l'histoire et de la voix de ceux qui, invisibles et modestes, font et subissent cette histoire. Il n'a pas tenu un "Journal" , avec ce que cela implique souvent de complaisance narcissique, ou de curiosité pour les minuscules commérages sur les "grands de la terre" ou les petits potins des grandes époques. Il a tenu le livre de bord d'une traversée des hommes. De la guerre de 14 à la Seconde Guerre mondiale, de la révolution d'Octobre à la Guerre d'Espagne, de la "Maison du Peuple" de sa jeunesse aux immeubles du petit peuple de Paris ou de Saint-Brieuc, de son voyage en U. R. S. S. à l'Occupation, de ses amis glorieux, Gide, Malraux ou Aragon, aux voisins du quartier et aux passants de la rue, Louis Guilloux garde l'oreille au guet, le coeur en éveil et l'esprit en alerte. Jour après jour, pendant cinquante-cinq ans, la trame de ces Carnets tisse une tapisserie d'une extrême richesse. Une époque s'y reflète, des milliers de voix y parlent ou chuchotent. Et dans le filigrane de ce beau livre attentif, modeste et généreux, préférant toujours écouter autrui plutôt que parler de lui, Louis Guilloux cependant est là, comme un hôte si discret qu'on ne sent sa présence que par la lumière d'un regard qui éclaire les autres et révèle une époque.

10/1978

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Romans de terroir

Douze balles montées en breloque. Edition bilingue français-breton

Un appelé breton pendant la première guerre mondiale est fusillé, sa hiérarchie ayant estimé qu'il s'était auto-mutilé afin d'éviter d'aller au front. Or c'est sa méconnaissance du français qui l'a empêché de simplement se défendre et expliquer l'origine de la blessure. Après la guerre sa femme et sa fille hésitent sur la manière de le réhabiliter. L'une voulant que son nom soit inscrit sur le monument aux morts, l'autre se révoltant contre ces notables et cette hiérarchie qui ont sacrifié son père.

11/2018

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Poésie

A mes parents. Germaine-Louise et Louis-Joseph

Se défier des fourbes et des harpies destructeurs de bons moments. Ils sont à la recherche des raisons de votre bonheur, car celui-ci, -joint au peu de ce que vous possédez correspond tout juste à ce qui manque au leur ! Au-delà de toutes ces indélicatesses et autres recherches du malheur des autres, à titre personnel je cherche au plus profond de mon esprit les qualités d'une vision idyllique de la vie, aussi courte soit elle. Remarquer une démarche féminine légère comme la soie glissant sur du velours, sous une brise de printemps. L'envie du bonheur de la vie.

08/2020