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Victor Segalen correspondances

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Critique littéraire

Intertextualité exotique de Victor Segalen

Le "Divers" : tel est l'emblème de la pensée de l'altérité que Victor Segalen projetait de formaliser dans un Essai sur l'exotisme qu'on a souvent détaché du reste de sa production littéraire, d'allure sinisante, composée de romans (Le Fils du Ciel, René Leys), de récits (Equipée) et de poèmes en prose (Stèles). A l'enseigne d'une "intertextualité exotique", le pari est ici de confronter cet exposé spéculatif au foisonnement des citations, citations de citations et feintises de citations que l'écrivain inscrit dans son oeuvre. Le discours sur la différence culturelle et les relations poétiques entre les textes révèlent alors la même tension fondamentale, qui fait osciller le sujet segalénien entre un idéal de discrimination stricte des identités et une acceptation sereine de la relation à l'autre.

05/2019

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Littérature française

Oeuvres complètes / Victor Segalen. Tome 1

Victor Segalen (1878-1919) est resté pendant longtemps un auteur méconnu. Mais depuis quelques années nous saluons en lui l'égal de Nerval ou de Lautréamont, eux aussi victimes d'une conspiration du silence. Né à Brest, Segalen, après des études chez les jésuites, choisit la carrière de médecin naval. Passionné de littérature, il consacre sa thèse aux névroses dans les œuvres fin de siècle (Les cliniciens ès lettres) et entre en contact avec Huysmans et Remy de Gourmont qui lui ouvre les portes du Mercure de France. Affecté à un navire mouillé en rade de Thyiti, il découvre, après Gauguin, la Polynésie et sa civilisation frappée à mort par le choc avec l'Occident. Les Immémoriaux évoque les Tahitiens d'autrefois et l'agonie de leur savoir traditionnel. De retour à Brest (1905-1909), il entre en contact avec Debussy et compose pour lui un Orphée-Roi (qui ne sera malheureusement jamais mis en musique). Mais l'Orient l'appelle à nouveau. Segalen part pour la Chine, où il fait trois longs séjours ; entre 1909 et 1918, il enseigne la médecine et accomplit d'importantes missions archéologiques. Dans Briques et Tuiles, il dit son éblouissement devant les monuments et les paysages chinois et devant la littérature, car il apprend la langue et pousse ainsi beaucoup plus loin la Connaissance de l'Est que son contemporain Paul Claudel. Ce premier volume de ses Oeuvres réunit tous ses textes, de ses débuts à son premier grand séjour en Chine. Il contient notamment deux textes publiés pour la première fois dans leur intégralité : Le Maître-du-Jour et Feuilles de route. Les Œuvres complètes en deux volumes de Victor Segalen réunissent tous les textes connus de l'auteur et les complètent par une série d'inédits. Les œuvres sont disposées dans l'ordre chronologique et regroupées par cycles thématiques. Le premier volume couvre les années de jeunesse jusqu'au premier séjour en Chine (1909-1913) et contient le cycle des apprentissages, le cycle polynésien, le cycle musical et orphique et le cycle des ailleurs. Le second est essentiellement consacré à la Chine. Cette édition a été préparée par Henry Bouillier, professeur émérite de la Sorbonne et grand spécialiste de l'oeuvre de Segalen.

10/1995

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Critique

Victor Segalen. La connaissance de l'Est

Poète, écrivain, voyageur, archéologue et médecin de marine, Victor Segalen (1878-1919) est l'un des témoins majeurs du tropisme extrême-oriental qui traverse la littérature française au début du XXe siècle. Sa poésie, ses textes romanesques, ses récits de voyage disent à quel point l'empire chinois finissant fut pour lui une source d'inspiration. Mais de quel Orient nous parle Segalen, et qu'allait-il y chercher ? Quelle est la nature profonde de cette connaissance de l'Est que, dans le sillage de Paul Claudel, il semblait si soucieux d'approfondir ? Des sinologues, des critiques, des lecteurs, tous attachés par un lien fort à l'un des aspects de son oeuvre, tentent ici de répondre à ces questions.

06/2023

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Critique littéraire

VICTOR SEGALEN. L'origine et la distance

Sur les raisons qui le portent à écrire, l'écrivain reste muet. Non qu'il veuille taire une vérité, ou cacher un sens : la vérité, le sens de ce qui le constitue dans son état lui demeurent sans doute impénétrables. " Le secret est intime à l'œuvre, écrit Pierre Jean Jouve, car il n'y a pas une œuvre de quelque importance qui veuille livrer son fond, et expliquer son but avec son origine ". Interrogeant inlassablement le monde tel qu'il se livre à notre instinct de déchiffrement, les textes de Victor Segalen nous reconduisent sans cesse à la question de leur propre raison. Raison entendue ici à la fois comme le mobile, ou la pulsion intarissable d'une entreprise de langage, et comme le compte rationnel de ses enjeux spécifiques. L'étude de Christian Doumet traverse ainsi quelques-uns des grands motifs de l'œuvre. Chaque fois, c'est un parcours qui s'offre, non pas autour d'un centre défini, toujours absent, mais entre deux objets illustrant la tension - l'inquiétude, l'urgence, mais aussi le plaisir - de l'écriture de Segalen : altérité et exotisme, et détection, fiction et vision. Un premier chapitre - " la distance intérieure " - pose les conditions spatiales de cette dialectique. Le dernier - " l'œuvre et les signes " - en présente les perspectives séméiologiques. A un moment où le poète-voyageur commence à être reconnu comme l'un des auteurs les plus importants de la première moitié de ce siècle, Victor Segalen : l'origine et la distance se présente comme une des premières réflexions synthétiques consacrées à l'ensemble de ce massif. Chemin faisant, l'ouvrage tisse, dans le prolongement des préoccupations de Segalen, un réseau de questions qui situent l'œuvre étudiée au cœur des grandes interrogations modernes sur la littérature.

10/1993

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Biographies

Segalen

Christian Doumet, à partir de l'oeuvre et de la correspondance de Victor Segalen (1878-1919), aborde l'aventure matérielle et émotive qu'a pu vivre un Européen dans un empire déliquescent, et la splendeur, et la violence de ses paysages. Jamais écrivain n'a autant fait de sa vie un destin que Victor Segalen. Après un séjour de quelques années à Tahiti, Segalen (1878-1919) entreprend trois voyages en Chine (1909, 1914 et 1917). C'est cette Chine que nous abordons, à partir de son oeuvre et de sa correspondance ; l'aventure matérielle et émotive qu'a pu vivre un Européen dans un empire déliquescent, et la splendeur, et la violence de ses paysages. Une figure jaillit du sol et de la nuit des temps : celle de la " chimère ", lion en pierre ailé, destiné à garder l'entrée des tombeaux. Elle hantera Segalen jusqu'à ce qu'il trouve la mort, dans des conditions énigmatiques, à Huelgoat. Christian Doumet, qui a dirigé l'édition des Ouvres de Segalen dans la Bibliothèque de la Pléiade, compose là un tombeau de toute beauté en hommage au mystère Segalen.

10/2022

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Littérature française (poches)

L'un vers l'autre. En voyage avec Victor Segalen

Toute sa vie, François Cheng a été habité par l'errance orientale de Victor Segalen (1878-1919), symétrique de son propre exil occidental. C'est même le cycle chinois de l'oeuvre de Segalen - tout comme lui poète, romancier et critique d'art - qui lui a d'abord permis de revisiter de façon imaginaire une Chine trop tôt quittée, et que Segalen, lui, avait été un des premiers à connaître dans toute sa profondeur et sa diversité. En trois textes et un poème, augmentés dans cette édition de poche d'un texte écrit pour le centenaire de la mort de Segalen, François Cheng exprime l'intime proximité qui le lie à ce frère spirituel. L'un comme l'autre n'ont que faire du tourisme culturel, la surface ne les intéresse pas : ils sont allés voir "ailleurs" pour mieux voir au-dedans - non pour se fuir mais pour se chercher. Les deux poètes "exotes", selon l'expression de Victor Segalen, nous invitent ainsi à une démarche d'élévation où chaque culture épouse l'autre dans sa meilleure part.

05/2019

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Littérature française

Victor Hugo intime : mémoires, correspondances, documents inédits

Art de l'épinglier, par M. de Réaumur, avec des additions de M. Duhamel Du Monceau, et des remarques extraites des Mémoires de M. Perronet,...Date de l'édition originale : 1761Collection : Descriptions des arts et métiers, faites ou approuvées par MM. de l'Académie royale des sciencesLe présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces œuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces œuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site hachettebnf.fr

04/2017

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Littérature française (poches)

Lettres d'une vie

Médecin de marine, voyageur, archéologue, sinologue, critique d'art, éditeur, romancier et poète, Victor Segalen fut aussi un grand épistolier : sur les 500 lettres conservées, 200 ont été sélectionnées qui jalonnent les principales étapes d'une vie courte et exceptionnelle, vécue à un rythme effréné. De la Bretagne à la Polynésie sur les traces de Gauguin, puis en Chine, parcourue au cours de plusieurs expéditions archéologiques, il écrit presque quotidiennement à ses parents, sa femme, ses maîtres, ses amis. Miroir à multiples facettes de sa personnalité, ces lettres, où sont évoquées les figures tutélaires (de Rimbaud à Huysmans, Debussy et Claudel), les amitiés, les amours, sont également un témoignage de son regard sur les vingt premières années du XXe siècle et surtout de la naissance et de l'écriture de chacune de ses oeuvres dont trois seulement furent publiées de son vivant. Alors que ses forces physiques le trahissent, il écrit Thibet, un "poème lyrique d'escalade et d'effort" long et dépouillé, dont les séquences sont à l'image de ce pays qu'il ne parviendra jamais à atteindre. Il meurt en 1919. Sa mort reste entourée de mystère et a prêté à bien des interprétations : accident ou suicide ? Il avait 41 ans.

11/2019

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Poésie

Stèles

"Lorsqu'en 1909 Victor Segalen a l'idée de Stèles, il "cherche délibérément en Chine non pas des idées, non pas des sujets, mais des formes qui sont peu connues, variées et hautaines". Il va ainsi se servir de ce qu'il trouve pour traduire ce qu'il sent, et ce qu'il trouve, c'est la forme de la Stèle. Forme : dans tous les sens du mot, la masse dressée et ce qu'elle porte. Un rectangle allongé qui s'élève dans la campagne, dans un temple, à l'entrée d'une ville, sur le bord d'un chemin -, et un dict lapidaire, une épigraphe tracée au burin dans la pierre, qui vante les victoires d'un général ou la beauté d'une favorite. Ce sont ces deux définitions de la forme de la stèle que Segalen utilisera. Elles sont à lui : elles sont en Chine, au milieu du monde. [...] Voilà pourquoi la Chine n'est finalement ici qu'un alibi, qu'un prête-nom : l'exil le plus total, donc, qui se puisse concevoir. Et les Stèles elles-mêmes... A son ami Henry Manceron, Segalen écrit précisément : "Un pas de plus et la 'Stèle' se dépouillerait entièrement pour moi de son origine chinoise pour représenter strictement : un genre littéraire nouveau, - comme le roman, jadis, issu ou non d'une certaine Princesse de Clèves, ou de plus haut, en est venu à Salammbô, puis à tout, puis à rien du tout. Il est possible que plus tard, dans très longtemps, je donne un nouveau recueil de 'stèles' et qu'elles n'aient de la Chine même pas le papier". Et les Stèles elles-mêmes sont la forme rigoureuse que s'est taillée Segalen dans son habit de Chine, simplement pour dire. L'habit de Chine demeure, coloré, apparent, mais ce qui compte en filigrane du poème et ce qui nous occupe ici, c'est moins l'habit que le "patron". Et le "patron", la découpe, c'est la langue même de Segalen, neuve s'il en est. " Pierre-Jean Remy.

12/2015

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Pléiades

Oeuvres. Coffret en 2 volumes : Tomes 1 et 2

Coffret de deux volumes vendus ensemble

11/2020

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Littérature française (poches)

Équipée. Voyage au pays du réel

Equipée est le journal de route " au pays du réel ", sans doute élaboré, mais dont la publication est posthume. Dans tous les chapitres de l'aventure, aux visages variés, s'affrontent ce réel et cet imaginaire qui ne peuvent s'entendre - et (note Segalen) " gardent leurs positions imprenables, restent différents ". La langue du voyageur est du moins ce qui les réunit en force et en beauté. Plein de substance dramatique et chaude (parfois un peu folle). de terre et d'énigme chinoises, le livre montre que l'imaginaire, préalable à l'aventure, est aussi ce qui lui survit - l'imaginaire. la Poésie.

02/1983

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Ethnologie

Essai sur l'exotisme. et Textes sur Gauguin et l'Océanie. Une esthétique du divers

A sa mort, en 1919, l'énigmatique Victor Segalen n'avait publié que trois ouvrages - Les Immémoriaux, Stèles et Peintures -, lesquels annonçaient déjà la puissance d'une œuvre qui, paradoxalement, restait à venir. Car Segalen avait beaucoup écrit pendant sa brève existence de quarante années et cet Essai sur l'exotisme fait partie d'un ensemble posthume désormais accessible. Très tôt, en effet, Segalen avait formé le projet de réévaluer la notion d'exotisme. De lui redonner une authenticité, une plénitude, qui lui avaient été confisquées par la mode littéraire issue de Bernardin de Saint-Pierre. Pour lui, l'exotisme, c'est d'abord une catégorie de la sensibilité qui permet de "percevoir le divers". Et l'exotisme, c'est l'art, subtil, d'accéder à l'autre. Or, au début de ce siècle, à l'heure de l'universalisme colonial, rien n'est moins "politiquement correct" que de tels propos. Aujourd'hui, ce texte a conservé toute sa force et son audace. Servi par une prose incroyablement fraîche, il reste, comme le souhaitait son auteur, un irremplaçable "bréviaire de la différence" qui vaut plus, et mieux, que bien des traités d'ethnologie.

01/1999

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Littérature française (poches)

A Dreuz an Arvor. Suivi de Dans un monde sonore

An Dreuz an Arvor est non seulement le premier texte connu de Victor Segalen, mais il est également l'un des rares qu'il ait consacré à sa Bretagne natale. Récit d'un périple en bicyclette entrepris à l'été 1899 dans le Finistère, on sent percer toutes les thématiques qui habiteront son oeuvre : la recherche d'un passé enfoui, légendaire, païen, dans lequel il a voulu trouver une forme de vérité qui n'ait pas été gâtée par le catholicisme. Dans un monde sonore se présente comme une version moderne du mythe d'Orphée. L'ami auquel le narrateur rend visite vit dans un univers exclusivement sonore, grâce à une pièce aménagée spécialement avec des appareils sophistiqués. Malgré le bonheur suprême qu'il y trouve, il lui faudra redescendre dans les Enfers du monde d'ici-bas, où l'oblige à retourner sa femme, nouvelle Eurydice qui ne l'entend pas de cette oreille...

11/2014

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 2, Cycle chinois, Cycle archéologique et sinologique

En 1912, Victor Segalen (1878-1919) publie Stèles, son chef d'oeuvre poétique, luxueusement imprimé à Pékin, orné d'épigraphes en calligraphie archaïque ou classique. Il s'agit, avec Alcools, paru l'année suivante, de l'un des recueils majeurs de la poésie du XXe siècle. Il ouvre le cycle chinois des oeuvres de Segalen, qui fait suite au cycle polynésien (Les Immemoriaux, Gauguin), au cycle musical et orphique (Entretien avec Debussy, Orphée-Roi) et au cycle des ailleurs (Imaginaires, Briques et Tuiles). Segalen est de tous les auteurs européens celui qui a le plus profondément pénétré la culture chinoise. Il ne se contente pas d'admirer les paysages et les monuments; il parle la langue, est capable de déchiffrer textes et inscriptions. Certaines de ses oeuvres sont publiées ici pour la première fois intégralement, ainsi Sites et Annales secrètes d'après Maurice Roy. Segalen ne sacrifie pas à l'exotisme mis à la mode par les écrivains fin de siècle comme Loti. Il est pénétré de l'imaginaire chinois. Equipée, "voyage au pays du réel", est une odyssée superposant souvenirs et désirs, pour mieux atteindre une immatérielle réalité. René Leys se présente comme les confidences d'un français sinisé qui se prétend l'amant de l'Impératrice. Les textes de Segalen sont autant d'initiations pour atteindre la "cité violette interdite". Pour lui, l'imaginaire est le prolongement, le parachèvement du réel. C'est par l'imaginaire que nous accédons à la connaissance du monde. ROBERT KOPP.

10/1995

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Beaux arts

LES ORIGINES DE LA STATUAIRE DE CHINE

Après sa deuxième expédition en Chine, Segalen entreprend une Histoire passionnée de la sculpture dans la Chine Antique. Et comme on n'avait retrouvé aucune statue antérieure aux Han, il les imagine : "A défaut de vestiges de pierre ou de palais souterrains, l'air est ici très ancien et tout plein de fantômes à qui sait en sentir les battements" .

01/1987

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Littérature française (poches)

René Leys

René Leys vous donne le ton exact de certains Moments chinois, qui durèrent parfois des mois entiers ; ces journées qui s'ouvraient dans le lever de la paupière de l'aube... de bons chevaux attendant dans la cour où crevaient tous les matins les fleurs de Lotus de la grande vasque... Retour vers dix heures, après la conquête toujours nouvelle de la plaine impériale. Puis l'après-midi studieuse sur les caractères et les textes ; le crépuscule sur la Muraille qui possède la ville. Je me souviens d'un Certain Ciel qui entra tout entier dans mon cœur. Et l'arrière-soir, une partie de la nuit, se passait bien véridiquement à Ts'ien-men-waï, dans le tohu-bohu des couleurs de lumière, le turbulent mystérieux des cours compliqués, des théâtres de la scène et de ce qui se passe derrière toute la scène du monde... Le lendemain était pur, renouvelé ; un goût de jour neuf dans la bouche.

03/2000

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Littérature française (poches)

Les immémoriaux

Un monde se meurt. Immémoriaux, les Tahitiens ont trahi leurs dieux et leurs coutumes. Le drame se joue au moment de l'arrivée des Européens sur les rives enchantées de la Polynésie, à la fin du XVIIIe siècle. Il prend ici figure d'allégorie : en vain, Paofaï, le dernier païen, partira à la recherche d'une écriture capable de sauvegarder les "mots qui ne doivent pas mourir" et moins de vingt ans suffiront aux Occidentaux pour anéantir une culture restée jusque-là intacte. Dans ce premier livre, une active nostalgie mène Victor Segalen, non à déplorer, mais à recréer la belle "société antique et forte", ses fêtes, son culte du jouir, son alliance heureuse avec la nature. Quant à la langue sacrée des Maori, il la réinvente par une prose sans exemple, qui en devient le simulacre. Le livre, publié en 1907 sous un pseudonyme, acquiert tout son sens aujourd'hui où nous en mesurons le caractère prémonitoire.

04/2001

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Poésie

Odes suivies de Thibet

"Ce sont des chants. Non point affichés sur des pierres ; - et la peinture même est trop lourde pour les illustrer. Ce sont des élans temporaires et périssables. Des gonflements impétueux qui d'abord, suffisant, ne s'expriment point. Le cour est ému et bat. La parole n'ose interrompre... et soudain, les mots d'eux-mêmes surgissent. C'est la Poésie. Un esprit juste s'y tient parfois, honorant le rythme sans excès. - Mais, que le vertige gagne, que l'ivresse s'aggrave, que la palpitation étouffe les pudeurs, - et, ni battements, ni tablatures, ni mètres officiels, ne contiennent l'indicible qui exige alors d'être dit : l'Ode naît. Mais, à peine. Elle est disparue, laissant un vide, une chute, une dérobée ; laissant dessous elle le cinglement d'un coup, - ce sillage épuisant. Il y a eu la montée et l'éclat, - le Mot. - Et puis soudain le silence, la torpeur, la nuit sans nouvel espoir, sans sommeil. Rien ne retient et ne fixe. Rien d'un accomplissement. L'Ode, qui fut ; s'est enfuie ; n'est plus. Son retour : il ne faut pas le susciter trop vite... [...]"

04/2006

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Critique littéraire

Coffret 3 volumes Correspondance : Tome 1, 1893-1912 ; Tome 2, 1912-1919 ; Repères

Ce coffret contient deux volumes de la correspondance de Victor Segalen soit plus de 1500 lettres - dont 1300 sont inédites - 184 illustrations hors-texte, et un troisième volume qui regroupe des cartes, quelques lettres annexes et un appareil critique (notices descriptives des lettres, bibliographie, index).

09/2004

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Pléiades

Oeuvres. Tome 2 : Equipées ; Peintures ; René Leys ; Essai sur soi-même ; Dossier "Imaginaires" ; Le Fils du Ciel ; Essai sur l'exotisme ; Thibet ; Hommage à Gauguin

Segalen, médecin de la Marine, ausculte le monde comme un grand corps. Faire de ce monde une part de soi, tel est pour lui l'enjeu de la littérature. Plus que d'autres, il a le don de percevoir la multiplicité du visible, l'instabilité des choses, la variété du sensible. L'exotisme est son affaire, mais pour en aborder les thèmes il a soin, précaution rare en son temps, de se débarrasser du poncif "palmier - chameau - casque colonial". Son appétence pour le divers n'est pas d'ordre ethnographique. Ce qu'il vise, c'est "une Esthétique du Divers". A sa mort à quarante et un ans, en 1919, trois livres seulement avaient paru : Les Immémoriaux, Stèles et Peintures. Des milliers de feuillets manuscrits attendent éditeurs et lecteurs. Les efforts d'Annie Joly-Segalen font peu à peu sortir de l'ombre cet édifice virtuel, "poésie encore ignorée et au sein de laquelle vit un mystère" (Pierre Jean Jouve, 1955). C'est sans doute cette lente maturation qui a fait de l'oeuvre de Segalen notre contemporaine inattendue. La nature des manuscrits, lieu d'un dialogue de l'auteur avec soi-même, interroge la notion même d'oeuvre et rend illusoire toute idée d'exhaustivité. Les genres, fiction, poésie, journal, essai, sont soit combinés, comme dans Le Fils du Ciel, projet d'art total, soit déjoués : "J'étouffe dans le Roman ! "En respectant comme jamais la présentation des documents autographes (images comprises), la présente édition ne renouvelle pas seulement la lecture du Fils du Ciel ou de l'Essai sur l'exotisme ; elle rend aux textes leur mouvement propre, celui d'une marche vers l'idée grandiose, et chimérique, que l'auteur se faisait de l'oeuvre à laquelle il les destinait.

11/2020

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Pléiades

Oeuvres. Tome 1 : Journal des îles ; Gauguin dans son dernier décor ; Le double Rimbaud ; Les immémoriaux ; Sur une forme nouvelle du roman ou un nouveau contenu de l'essai ; Briques et Tuiles ; Stèles ; Un grand fleuve ; Odes

Segalen, médecin de la Marine, ausculte le monde comme un grand corps. Faire de ce monde une part de soi, tel est pour lui l'enjeu de la littérature. Plus que d'autres, il a le don de percevoir la multiplicité du visible, l'instabilité des choses, la variété du sensible. L'exotisme est son affaire, mais pour en aborder les thèmes il a soin, précaution rare en son temps, de se débarrasser du poncif "palmier - chameau - casque colonial". Son appétence pour le divers n'est pas d'ordre ethnographique. Ce qu'il vise, c'est "une Esthétique du Divers". A sa mort à quarante et un ans, en 1919, trois livres seulement avaient paru : Les Immémoriaux, Stèles et Peintures. Des milliers de feuillets manuscrits attendent éditeurs et lecteurs. Les efforts d'Annie Joly-Segalen font peu à peu sortir de l'ombre cet édifice virtuel, "poésie encore ignorée et au sein de laquelle vit un mystère" (Pierre Jean Jouve, 1955). C'est sans doute cette lente maturation qui a fait de l'oeuvre de Segalen notre contemporaine inattendue. La nature des manuscrits, lieu d'un dialogue de l'auteur avec soi-même, interroge la notion même d'oeuvre et rend illusoire toute idée d'exhaustivité. Les genres, fiction, poésie, journal, essai, sont soit combinés, comme dans Le Fils du Ciel, projet d'art total, soit déjoués : "J'étouffe dans le Roman ! "En respectant comme jamais la présentation des documents autographes (images comprises), la présente édition ne renouvelle pas seulement la lecture du Fils du Ciel ou de l'Essai sur l'exotisme ; elle rend aux textes leur mouvement propre, celui d'une marche vers l'idée grandiose, et chimérique, que l'auteur se faisait de l'oeuvre à laquelle il les destinait.

11/2020

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Littérature française

Dans un monde sonore

Publiée en 1907 dans le Mercure de France, cette étrange nouvelle qui joue sur les "synesthésies" chères à Segalen suscite aussitôt l'intérêt et la curiosité. Debussy écrit à Segalen : "c'est une chose très bien, dans un domaine absolument inexploré... " Elle restera pourtant en marge des livres de Segalen, qui ne la reprendra pas.

01/2010

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Beaux arts

Chine, la grande statuaire. Suivi de Les origines de la statuaire de Chine

La matière de ce livre est la pierre chinoise considérée dans ses formes statuaires ; c'est l'expression originale de la Chine dans le solide et le volumineux. Cette matière, la plus pesante, et encombrante, la plus visible, par une anomalie dont il est peu d'exemples dans l'histoire des arts, se trouve avoir été jusqu'ici la moins vue, tenir la moindre place dans les répertoires déjà copieux des arts - impondérables ou plastiques - du grand pays dont j'ai fait mon objet.

09/2010

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Littérature française (poches)

Peintures

De même que, dans Stèles, Victor Segalen décrivait des stèles imaginaires, Peintures invente des peintures chinoises, "de longues et sombres peintures soyeuses, chargées de suie et couleur du temps des premiers âges". "Laissez-vous donc surprendre par ceci qui n'est pas un livre, mais un dit, un appel, une évocation, un spectacle. Et vous conviendrez bientôt que voir, comme il en est question ici, c'est participer au geste dessinant du Peintre ; c'est se mouvoir dans l'espace dépeint ; c'est assumer chacun des actes peints. Vous voilà devenus mes comparses, mes complices. Vous pouvez tout voir, désormais. Regardez donc : je déroule la première de ces Peintures, la Première Magique".

11/1996

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Ethnologie et anthropologie

Essai sur l'exotisme. Une esthétique du divers

De 1904 à 1918, l'écrivain et voyageur Victor Segalen (1878-1919) travaille à la rédaction d'un traité systématique qu'il aurait appelé Essai sur l'Exotisme. Une Esthétique du Divers, mais qui ne sera pas publié de son vivant. Seule demeure aujourd'hui, de ce projet, une série complexe de notes prises au jour le jour, puis conservées à la Bibliothèque nationale de France : c'est sur le dossier manuscrit qu'a été établie ici, sur nouveaux frais, cette édition originale des brouillons de l'ouvrage en devenir. Loin de toute réalisation définitive, et avec sa forme actuelle qui le rapproche d'un journal de travail, ce document apparaît comme capital pour comprendre la pensée et l'oeuvre de Segalen. A l'heure où les sciences humaines et sociales interrogent l'identité et l'altérité, et où la question de la " diversité " agite les cultural studies, l'Essai sur l'Exotisme nous renseigne sur les élargissements que la notion classique d'interculturalité est susceptible de connaître. Il dessine ainsi une éthique particulière qui peut nous aider à considérer les questionnements de notre époque et à les réinscrire dans leur histoire conceptuelle.

03/2021

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Symbolisme

Essai sur le Mystérieux et autres textes

Peu d'écrivains ont su intégrer aussi bien que Victor Segalen une géographie littéraire personnelle à un "voyage au Pays du Réel", pour les traduire en un projet foisonnant et original. Né à Brest le 14 janvier 1878, destiné à une carrière de médecin dans la Marine, ce grand voyageur a nourri son imaginaire par ses séjours en Polynésie et en Chine. Les cinq textes ici recueillis, qui abordent des sujets aussi divers que le dernier décor de Gauguin ou l'atelier de l'écrivain, rendent compte d'une itinérance propice au surgissement du Mystérieux, dans le conflit entre deux mondes, "le banal et l'étonnant, le clair et l'obscur, le connu et l'inconnaissable".

03/2021

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Littérature française (poches)

LE FILS DU CIEL. Chronique des jours souverains

Avec son mélange de prose sacrée et de poèmes, son style qui est celui des œuvres les plus ambitieuses, ce livre est une somme des diverses entreprises de Segalen. Magnifique exemple d'exotisme comme l'entendait le poète, il nous donne aussi une transcription taoïste du monde. Pathétique histoire d'un souverain écrasé par le glorieux passé, dévoré par sa recherche d'une identité nouvelle alors que tout lui renvoie l'image d'un être aussi éparpillé que le héros d'un film d'Orson Welles devant les mille miroirs brisés qui le cernent, traduction ambiguë d'une passion où les mots conduisent toujours à autre chose qu'eux-mêmes, suggestion allégorique enfin d'une vérité plus haute que le langage, tels sont les caractères d'une œuvre dont on ne finit jamais d'épuiser le sens ou d'énumérer les multiples interprétations.

05/1985

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Littérature française

Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice

Correspondance de Napoléon Ier. Tome 29 / publiée par ordre de l'Empereur Napoléon IIIDate de l'édition originale : 1858-1870Sujet de l'ouvrage : Napoléon Ier (empereur des Français ; 1769-1821) -- CorrespondanceNapoléon Ier (empereur des Français ; 1769-1821) -- ExilGuerre de la première coalition (1792-1797) -- Campagnes et batailles -- ItalieGuerres napoléoniennes (1800-1815) -- Campagnes et bataillesToulon (Var) -- 1793 (Siège)France -- 1798-1799 (Expédition d'Égypte)Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces œuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces œuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site hachettebnf.fr

06/2013

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Critique littéraire

Une amitie capitale. Correspondance Victor Hugo - Alexandre Dumas

Tous deux nés lorsque le siècle avait deux ans, tous deux fils de généraux, qui avaient eu leurs "berceaux troués par la mitraille", il était tout naturel que Victor Hugo et Alexandre Dumas, troquant l'épée des pères contre la plume, devinssent les maréchaux des lettres, menant les troupes romantiques à l'assaut des bastilles académiques, puis se partageant l'empire aux frontières fluctuantes : à Victor, la poésie, à Alexandre le roman, à l'un et l'autre le théâtre. Entre eux, trente ans d'amitié, presque sans nuage dont les quelque cent lettres retrouvées retracent l'histoire, histoire capitale pour la connaissance du mouvement littéraire.

01/2015

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Philosophie

Victor Cousin. Suivi de la correspondance Schelling - Cousin

Réprimé par la Restauration française pour ses idées philosophiques, emprisonné par la Prusse pour ses convictions politiques, Victor Cousin, réintégré dans sa chaire à la Sorbonne en 1828, "met le feu à la philosophie" (Bersot), avec son cours d'Introduction à la philosophie. Son ami Hegel dira : "Il m'a pris quelques poissons, mais il les a noyés dans sa sauce". En réalité, Cousin n'a puisé outre-Rhin que l'inspiration pour restaurer une philosophie française, avec un éclectisme qui donne la psychologie comme vestibule de la philosophie. Cette alliance de l'idée philosophique avec la liberté publique reçoit, sous la monarchie de Juillet, sa consécration. Victor Cousin, par l'obtention de nombreux titres prestigieux, gouverne la philosophie, assignant à l'enseignement de celle-ci la tâche de couronner les études secondaires de l'aristocratie légitime de la société libérale moderne. Victor Cousin a défendu la philosophie et l'a institutionnalisée à l'ombre de l'Etat, selon des formes qui pèsent jusqu'à aujourd'hui sur son exercice, et qui cernent ce que ce dernier conserve de gratuit au regard de la philosophie elle-même, et au fond d'illégitime. Comment "démêler" l'oeuvre de Victor Cousin et de son école, entre cette tâche "intemporelle" de défense et les formes que la philosophie reçoit de la protection que peut lui accorder l'Etat libéral ? C'est la possibilité de faire cette séparation qui sous-tendait le numéro de la revue Corpus publié en 1991, ici réédité ; une séparation importante pour le sens de ce qu'est la philosophie à l'époque des Etats-généraux de la philosophie et de la fondation du Collège international de philosophie, et dont 1'intempestivité serait, aujourd'hui, à l'occasion du 150e anniversaire de la mort de Victor Cousin à Cannes en 1867, à (ré)interroger : mort de l'enseignement philosophique ou épuisement du paradigme cousinien ?

08/2016