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alain fleischer

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Beaux arts

Alain Fleischer

Alain Fleischer est l'auteur d'une oeuvre abondante et multiforme de photographe, plasticien, cinéaste et écrivain. Couvrant plusieurs décennies et abordant des sujets aussi nombreux que diversifiés - le réel et son envers, le temps et le mouvement, l'amour et l'érotisme, l'utopie... -, les entretiens réunis dans ce volume soulignent combien Alain Fleischer est un artiste du projet : chez lui, les idées prédominent et trouvent à s'exprimer dans des techniques et des formes adaptées, qu'il s'agisse d'un film, d'une installation ou d'un livre. Ils montrent aussi, comme en témoigne Le Fresnoy, école d'art conçue et dirigée par l'artiste, que son oeuvre de créateur est inséparable de celle d'un passeur.

10/2020

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Critique littéraire

Le genre humain N° 54 : Alain Fleischer, écrivain

Lorsque qu’en compagnie de Jean-Pierre Vernant, Jacques Le Goff, François Jacob et d’autres, Maurice Olender crée en 1981 la revue "Le Genre Humain", il précise d’emblée que, si dans cette série de volumes collectifs on pourra lire des textes de scientifiques (historiens, sociologues, ou biologistes, démographes et statisticiens), on y découvrira aussi des écrivains et des poètes. C’est ainsi que Georges Perec publiait dans la revue Le Genre humain son célèbre texte "Penser/classer" (dernier texte publié de son vivant, en février 1982). M. Olender avertit ses lecteurs dans l’ouverture du volume (n°1) intitulé La Science face au racisme : "C’est entre science et société que l’on pourra découvrir régulièrement un texte d’écrivain, de poète, qui explorera les arcanes de la langue, grande révélatrice des représentations sociales et laboratoire des catégories de la pensée". Ainsi, peut-on lire dans les volumes du Genre humain des pages inédites de Paul Celan, Yves Bonnefoy, Nancy Huston et tant d’autres. Après avoir consacré un numéro à Jean Pierre Vernant, ce nouveau volume porte sur un homme dont l’oeuvre protéiforme surprend quelquefois la critique tant sa richesse est inhabituelle dans le paysage international aujourd’hui : en effet, Alain Fleischer est un cinéaste (plus de 300 films avec des rétrospectives programmées sur les cinq continents), photographe (innombrables expositions) et plasticien qui a répondu aux commandes de l’architecte Jean Nouvel avec qui il travaille régulièrement. Le présent volume est consacré à Alain Fleischer écrivain, où la mémoire, l’oubli et les "angles morts" de la Shoah sont omniprésents. Découvert comme écrivain par Denis Roche, Alain Fleischer a publié une cinquantaine de livres dont une douzaine de titres importants au Seuil, notamment dans la collection « Fiction & Cie » : La Femme qui avait deux bouches (1999) ; Les Angles morts (2003), La Hache et le Violon (2004), L’Amant en culottes courtes (2006).

08/2013

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Critique littéraire

Alain

« Beaucoup connaissent Robbe-Grillet mais qui connaît Alain ? Il ne s'agit pas ici de livrer une biographie d'A.R.-G. Ni de revenir sur les sujets abordés par lui dans ses Romanesques, ailleurs, et par moi dans Jeune Mariée (Nouveau Roman, combats littéraires ou politiques, cinéma, etc.). Mon projet est plus limité : mettre en lumière certaines facettes de notre vie de couple, mettre l'accent sur quelques aspects de sa personnalité saisis à travers nos objets intimes ou quotidiens et, par touches successives, compléter de son versant conjugal son image publique. Sans plus. » Catherine Robbe-Grillet

10/2012

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Cinéastes, réalisateurs

Richard Fleischer, une oeuvre. 2e édition

Cinéaste culte, Richard Fleischer est l'auteur de près de cinquante films (Les Vikings, 20 000 Lieues sous les mers, Soleil vert...) dont nombre de classiques. Il a longtemps souffert de la réputation de yes man, soit un réalisateur prêt à accepter tous les projets. S'il est vrai qu'il a dirigé quelques commandes, sa filmographie compte quantités de chefs-d'oeuvre, adulés par des cinéastes de premier plan. Dans cet essai, richement illustré, Nicolas Tellop retrace sa carrière cinématographique, démontre la cohérence de son oeuvre et révèle, enfin, la force de ce véritable artiste.

07/2021

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Autres philosophes

Alain Badiou par Alain Badiou

Né d'une rencontre avec une classe de lycéens belges, ce livre incarne l'accomplissement d'un défi : celui qui consiste, pour un philosophe célèbre pour l'ambition et la richesse de son travail, à en proposer une introduction qui n'en perde pourtant jamais la pointe. C'est ce défi qu'a relevé Alain Badiou dans ce petit livre, mêlant entretiens et textes inédits, qui parcourt avec autant d'allégresse que de pédagogie plus de soixante années de publications, et traverse la totalité des domaines dans lesquels sa pensée s'est illustrée : ontologie fondamentale, mathématiques, politique, poésie ou amour – non sans multiplier les digressions en direction des grandes figures de l'histoire de la philosophie. A l'heure où l'oeuvre d'Alain Badiou est enseignée et commentée dans les universités et les grandes écoles du monde entier, il était temps qu'on dispose d'une boussole fiable afin de s'orienter dans son fantastique foisonnement. On la tient entre les mains.

02/2021

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Littérature française

La femme qui avait deux bouches. Et autres récits

Le monde que j'ai fait mien, dont je me sens à la fois l'héritier et le dépensier, et qui doit beaucoup à l'Europe centrale, centre excentrique, cœur " oublié " de notre siècle (pensons au Golem, à Kafka, à Freud, à Stroheim, à Schiele, à Bartok) est évoqué ici par une constellation de formes brèves et variées - récits, nouvelles, fragments autobiographiques - indépendantes dans leur régime, gravitant librement autour d'un astre législateur éteint, celui du baroque, et abandonnées en somme à la nuit. La plupart de ces récits critiquent l'état des choses et la marche du monde réel, quitte à côtoyer des états critiques de la raison : des machines nous soupèsent et nous jugent, des vampires et des ogres donnent des interviews, des spectres se font servir des restes dans une auberge, des hommes parlent en sifflant, un autre en riant, une cantatrice se divise ou se multiplie dans la double voix, la double parole, que lui offrent ses deux bouches, etc. D'autres de ces récits disent les métamorphoses dune conscience douce et douloureuse, toujours prête à me quitter et toujours de retour. Pour que chacun de ces écrits soit le reflet d'un monde, il fallait, bien sûr, que chacun de ces mondes soit une écriture. Tout en y travaillant, je me répétais à moi-même, en guise de légende, leur possible sous-titre commun : Histoires de goût, façons de parler. Et toujours il s'agissait d'abus : abus de nourriture et de boisson, et abus de langage, abus de tout ce qui entre et sort du corps par la bouche, jusqu'au dernier souffle. Ivresse des mets, ivresses des mots. Mais qu'on se rassure : l'abus de la littérature n'est pas dangereux. C'est la modération qui est mortelle. Alain Fleischer

08/1999

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Littérature française

Le récidiviste

Si le criminel récidiviste est la figure dramatique, dans le registre du pire, de l'individu qui recommence, tout être humain ne souhaite-t-il pas revivre ce qui lui a procuré de l'émotion, du plaisir, du bonheur ? Que la première expérience de l'amour ne soit pas la dernière, dans un mouvement naturel de l'éternel retour. A partir d'un troublant phénomène de persistance d'un épisode passé - celui d'un premier amour remontant à la période communiste -, dans la ville de Brno en Moravie, ce roman est la double histoire, en miroir, d'un criminel récidiviste qui garde le secret de ses actes et du romancier venu le trouver pour s'inspirer de son destin : ce dernier découvre alors qu'il est lui-même, sans être vraiment coupable ni tout à fait innocent, un homme qui recommence.

01/2019

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Cinéma

Retour au noir. Le cinéma et la Shoah : quand ça tourne autour

Les images - films et photographies - prises à la libération des camps d'extermination nazis, ont bouleversé notre relation à l'image en général. Elles ont constitué les preuves de ce à quoi il eût été impossible de croire sans elles. Dans Nuit et Brouillard, Alain Resnais en fait un usage exemplaire. Plus problématique est l'évocation de la Shoah dans les films de fiction inévitablement marqués par une mise en scène artistique de l'horreur, laquelle a toujours suscité de sévères critiques. C'est pourquoi l'accueil unanimement enthousiaste du film de Laszlo Nemes, Le Fils de Saul, qui s'expose aux mêmes reproches que La Liste de Schindler ou La vie est belle peut être interprété comme un symptôme. Un verrouillage théorique a été imposé au public, ralliant des personnalités concernées par le sujet, habituellement en désaccord. Si Le Fils de Saul est considéré comme le chef-d'oeuvre sur Auschwitz, faut-il comprendre qu'il est temps de s'intéresser à d'autres sujets et que la Shoah est enfin passée de l'Histoire à l'histoire de l'art ?

11/2016

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Littérature française

Moi, Sàndor F.

" Un être peut-il en répéter un autre, ou le continuer, le prolonger, d'une génération à la suivante ? " En faisant sien, le temps d'un roman, le prénom hongrois qu'il aurait dû porter, Alain Fleischer reconnaît en lui la personnalité de son oncle Sàndor, mort à l'âge de 27 ans dans un train roulant vers Auschwitz, alors qu'il était lui-même né trois mois plus tôt. Les quelques souvenirs de l'existence de son oncle lui deviennent propres à mesure qu'il les imagine et restitue l'agonie de son alter ego comme si c'était la sienne. Si personnels lui soient-ils, ses goûts et ses talents, son inclination dès l'enfance pour les jeunes filles comme sa précoce passion pour la photographie et le cinéma, semblent lui venir de cette vie antérieure, dont il se souvient en l'inventant. Grâce à un procédé narratif original, parvenant à confondre les deux Sàndor en un seul, Alain Fleischer nous offre là un des romans les plus troublants jamais écrits sur le double mystère de l'identité et de la transmission. Moi, Sàndor F. devrait aussi rester comme un maître livre de cette littérature d'après les camps, que Jean Cayrol voulait " lazaréenne " ou de résurrection. Jean-Luc Moreau. " Se projeter sous une forme autobiographique dans un autre personnage qui, tout en étant ainsi investi par une personnalité étrangère, conserve les vêtements de sa propre identité, telle est la proposition faite aux auteurs de cette collection. A mon sens, il s'agit moins de s'identifier à la vie d'un autre que d'identifier en soi une autre vie possible. En disant les choses autrement, il s'agit moins de s'imaginer être un autre, que d'imaginer un autre être soi. J'ai accepté cette proposition singulière parce que mon oncle Sàndor F. a pu - façon de parler - attendre ma naissance pour être assassiné par les nazis, et me passer une sorte de relais. Ceux qui l'ont connu ont pu me trouver, avec lui, quelques traits de ressemblance, et je tente donc, en respectant le peu que j'ai appris sur lui, de le prolonger jusqu'à moi, en empruntant à celui que je suis, et à la vie qui a été la mienne, ce qui me permet de compléter l'histoire de sa brève et tragique existence. " A.F.

03/2009

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Critique littéraire

L'Accent. Une langue fantôme

Deux syllabes suffisent - même une - et la prononciation d'un seul mot pour révéler, derrière la langue parlée, la présence d'une autre langue. Cela s'appelle un accent. Depuis mes premiers souvenirs de la voix de mon père s'exprimant en français dans le cercle familial -plus précisément encore lorsqu'il s'adressait à moi -, et jusqu'à ses dernières paroles, j'ai entendu dans chaque syllabe qu'il prononçait la mémoire, l'empreinte, le fantôme, non seulement d'une autre langue que le français, mais aussi d'un autre monde et d'un autre temps. Si j'ai commencé ce livre en écrivant que deux syllabes suffisent, c'est en pensant à la façon dont mon père, répondant au téléphone en français, prononçait le simple mot " Allô ".A. F.

08/2005

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Littérature française

Quatre voyageurs

Nous sommes quatre voyageurs en mission scientifique sur la côte ouest du Nouveau Monde : un Français, un Portugais, un Irlandais et un Hongrois. Un voyage entre hommes, mais où les femmes, par bonheur, ont fait irruption... Des rencontres avec les quatre hôtes qui nous ont accueillis - le créateur d'une Rita Hayworth virtuelle, un astrophysicien dans sa nébuleuse, un biologiste entre nostalgie et science-fiction, un gorille philosophe, nous rapportons le sentiment que le monde humain est mis en doute par ses doubles. Mais à l'heure où j'écris ces lignes, et à la veille de notre retour dans l'Ancien Monde, une peur cruelle nous étreint : aurons-nous retrouvé, demain, après tous ces transferts d'identité qui se sont superposés au voyage, le corps qui était le nôtre au moment du départ, le seul bagage qu'un voyageur ne peut perdre ou échanger sans un risque fatal ?

08/2000

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Littérature française

La vie extraordinaire de mon auto

Comme certains romans d'humeur libertine, ne s'interdisant ni l'érotisme, ni les fantaisies de de l'imagination, ni l'humour, celui-ci prend parfois des allures spéculatives. Dans cette vie extraordinaire d'une auto, conte philosophique et de science-fiction, c'est surtout de l'humain qu'il s'agit, face à certaines interrogations de notre époque.

01/2021

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Littérature française

Du même auteur

"Cinq ou six mille titres de livres sont accumulés dans cet ouvrage. Un titre est déjà de la littérature, il est déjà le livre tout entier, résumé ou programmé. Un ensemble de titres finit par constituer un roman, un méta-roman, roman des romans. Trouver un titre est une opération littéraire essentiel. A la fois difficile et décisive. Elle engage, elle détermine l'écriture du livre tout entier. Mes romans, mes nouvelles, mes poèmes, mes essais, mes mémoires, mes journaux de voyage, mes pièces de théâtre, mes biographies et mes autobiographies réunis à ce jour sont tous là. Il ne me reste plus qu'à les écrire c'est-à-dire à les dicter. D'ailleurs certains ont déjà été publiés et il peut alors m'arriver de les relire dans l'un ou l'autre cas, il ne s'agit pas d'un d'une simple formalité. On peut considérer que ce sont donc mes oeuvres littéraires complètes à ce jour".

06/2023

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Littérature française

La femme qui avait deux bouches

Il y a un quart de siècle, quelques lecteurs médusés découvraient le nom d'Alain Fleischer jusqu'alors connu comme cinéaste et photographe. En un seul livre qui semblait condenser des décennies d'invention, l'auteur déployait un ton, un rythme et un univers où le baroque se mariait à l'humour et l'invention à la folie, projet démesuré qui faisait se rencontrer l'imaginaire d'un Kafka, les partitions d'un Bartók et les couleurs d'un Schiele, réinventant sous nos yeux une Europe centrale mythique et ses fantômes. Enchâssant de courts romans et des fables ponctués de fragments autobiographiques, actionnant des miroirs où se réfractent les multiples identités de personnages confrontés à leur dualité, se libérant de l'esprit de sérieux sans renoncer à la profondeur de ses drames infimes, Alain Fleischer imprimait ainsi une marque et un style qui allaient faire de lui un écrivain unique dans la littérature française contemporaine. C'est cette oeuvre vertigineuse, "intempestive, rare et précieuse" , bouleversante par son ambition, que nous proposons dans sa version définitive, avec l'espoir d'en élargir le cercle d'inconditionnels.

10/2023

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Littérature française

L'amant en culottes courtes

Si ce livre peut être considéré comme un roman, c'est dans la mesure où toute initiation, toute expérience formatrice, entre en dialogue avec l'imagination dès le moment vécu, puis dans le souvenir et tout au long de l'existence. Dans ce récit strictement autobiographique, tout l'effort consiste à retrouver et à restituer avec leurs composantes contradictoires les circonstances, l'état d'esprit, les états de corps, les sentiments, les sensations, les pulsions, d'une aventure amoureuse et sexuelle qui est celle de la première fois. Cela se passe à Londres en juillet 1957, alors que l'auteur, âgé de treize ans, séjourne dans une famille pour apprendre la langue anglaise. Pendant quelques jours, cohabitent violemment dans le même être le désir érotique pour une jeune fille de sept ans son aînée, et la volonté farouche de rester un petit garçon en culottes courtes, attaché à son univers d'enfance. Alain Fleischer interroge le mystère d'une relation et d'événements dont la force a déposé une empreinte d'une précision insoupçonnée, que seule l'écriture, dans sa fonction archéologique, permet de faire émerger des sables de la mémoire.

09/2006

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Littérature française

Imitation

Anton, jeune universitaire d'Europe centrale, entreprend une recherche sur le phénomène de l'imitation dans nos sociétés contemporaines, sous la direction d'un vieux professeur à la retraite, Josef Kalman, dont les idées et les interrogations sont parfois déconcertantes ou dérangeantes, comme par exemple celle-ci : le bonheur, aujourd'hui, n'est-il qu'une imitation du bonheur ? Il est entendu, entre le vieux professeur et son élève, que le travail pourra prendre une forme romanesque, éventuellement fantasque, extravagante ou même délirante : ce sera l'histoire de Mimmo, dont Anton nous livre les épisodes au fur et à mesure qu'il les invente, inspiré par une réalité que la fable va bientôt rejoindre. Mais c'est dans sa vie privée, et notamment à travers les relations érotiques, qu'Anton entretient avec sa jeune maîtresse Lucia, doublée - ou dédoublée - par sa soeur jumelle Nell - dont il consigne les événements dans un carnet de notes -, que se joue le roman de l'imitation, imitation d'un roman. Sous ses airs de conte ludique, intranquille et inquiétant, Imitation débusque, en revisitant les cauchemars du passé européen et les bégaiements du présent, les clés d'une époque contemporaine ivre de ses propres contrefaçons.

08/2010

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Littérature française

Sous la dictée des choses

Dans cette constellation de fictions qui pourraient appartenir à un même roman, tous les personnages sont soumis à une loi commune. Placés sous la dictée des choses – celles de l’amour, du sexe et de la mort : objets, oeuvres d’art, situations, circonstances… –, les hommes y sont les jouets de leurs jouets. Prolongeant ses aventures baroques, aux issues imprévisibles, déroutantes, Alain Fleischer nous entraîne dans le monde bien réel mais paradoxal des collectionneurs qui sont sous l’emprise de ce qu’ils possèdent ou de ce par quoi ils sont possédés.

09/2011

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Littérature française

Le Carnet d'adresses

En feuilletant un vieux carnet d'adresses, l'auteur s'efforce de dire à peu près tout ce que lui évoquent les noms de personnes dans quelques-unes de ses pages: inconnus oubliés, disparus, célébrités à peine rencontrées, partenaires d'un moment, amis de toujours. De cet inventaire, qui passe du mode intime, en quelque sorte autobiographique, à l'histoire inventée, naît une fiction: glissement de la mémoire à l'imagination, des personnes aux personnages. Au lieu d'enregistrer, d'aligner froidement des êtres les uns au-dessous des autres, Le Carnet d'adresses les désigne les uns aux autres, les lançant à la recherche d'une relation entre eux qu'ils ignorent encore. Répertoire onirique, cette enquête finit par cerner un personnage singulier, le propriétaire du carnet d'adresses, qui en est le grand absent.

08/2008

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Littérature française

Les angles morts

Pour célébrer le trentième anniversaire de leur baccalauréat - promotion de 1943 -, des Hongrois, depuis lors dispersés à travers le monde, se retrouvent à Budapest. En dépit du temps passé, de la séparation et des calamités de l'Histoire, les affinités électives jouent à nouveau. Un quatuor d'anciens amis se reconstitue, auquel manque pourtant l'un des frères jumeaux Wildenstein, que représente sa fille, la jeune Gabriela, amenée là par l'autre frère, son oncle. Les quatre personnages - trois hommes mûrs, dont le narrateur Mor Steinberg, et la jeune fille - prolongent la fête des retrouvailles par un voyage dans la puszta hongroise, sous la conduite de celui d'entre eux qui est resté au pays : Jakub. La ferme perdue, où ils vont passer quelques jours et quelques nuits au cœur de l'été, est comme une porte qui s'ouvre sur la continuité des steppes, jusqu'à des espaces qui contiennent certains replis du temps. Peut-être est-ce là que, chaque jour, la jeune Gabriela disparaît pour ne réapparaître qu'à la nuit, et entraîner le narrateur, qui fut l'amoureux malchanceux de sa mère, dans une initiation réclamée à l'homme mûr, à qui elle offre ainsi cette revanche du destin. Mais la grande plaine de l'Europe centrale est aussi le lieu d'autres phénomènes, où nos voyageurs sont les témoins d'une résistance de l'ancien monde à sa propre disparition. Ce roman, qui se joue des époques, projette sur les lieux du désastre des ombres où ce qui fut détruit trouve une étrange lumière pour réapparaître.

08/2003

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Littérature française

Les trapézistes et le rat

Un jeune couple de Hongrois, Peter et Marta, fête ses noces dans une auberge de Transylvanie tenue par des artistes de cirque à la retraite, dans les derniers soubresauts de l'existence et du désir (on appelle rat, chez les trapézistes, ce moment d'hésitation fatale qui provoque leur chute), en compagnie des animaux survivants des numéros anciens. Noces magnifiques où la passion s'exalte, où le sexe ne connaît ni limite ni rémission. Moments vécus comme dans une anamorphose du temps à venir, de l'amour qu'il faudra toujours déployer jusqu'aux confins de l'être et de l'extase. Vers la déchéance, l'extinction, la mort et la nuit. A la fin de ce songe d'une nuit d'été, à leur retour à Budapest, Sandor, le frère jumeau de Marta et l'ami d'enfance de Peter, va les aider à survivre, sur un mode radical et cruel et jusque dans les abîmes de l'absurde, à ce qu'ils ont vécu si intensément et comme en trop. Dès lors, trois destins se construisent, se déroulant dans le temps ordinaire, et dans cet espace géographique traversé par le Danube, qui pousse irrésistiblement ses personnages vers l'ouest : vers Vienne, Paris, l'Amérique... Ce grand roman d'amour si tragiquement lyrique, au flot ample parsemé de sombres remous, traverse ces paysages où l'exaspération des sentiments, l'obstination farouche des caractères et l'humour désespéré donnent à l'Europe centrale un flamboiement crépusculaire particulier.

08/2001

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Littérature française

Descentes dans les villes

Je m'interroge sur le genre auquel ces trois textes pourraient appartenir : nouvelles, récits, souvenirs ? Rien ne leur va. Ou alors, tout leur va : mais au sens de "tout cela ensemble". Me faut-il inventer, pour les identifier et les classer, parmi mon propre désordre, où d'autres pourraient surgir, leur ressemblant, un genre qui serait la descente ? Descente dans les mots depuis quelque hauteur où se tiendrait l'image, ou bien, à l'inverse, descente des mots, flottant en nuées confuses, jusqu'à une surface d'images ? On dit descendre en ville, mais monter à la capitale : histoires de mots, pour une géographie de l'imaginaire. A. F.

02/2009

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Littérature française

Les ambitions désavouées

Comment vivre ambitieusement le désaveu que la société vous manifeste, alors que vous refusez avec tant d'obstination les apparences de la réussite qu'elle aurait tant voulu vous imposer ? C'est ce paradoxe qui va pousser le jeune Léo Tigerman, promis à une brillante carrière, à n'accepter qu'un obscur poste d'attaché culturel au Pérou. Il y rencontrera un écrivain d'origine hongroise, réputé mort depuis dix ans, Deszö Krauss, qui vit sous un faux nom et qui tient un hôtel louche, le Transylvania, au cœur de l'Amazonie, en amont d'Iquitos. Avec Krauss, Léo aura, en pleine jungle, trois conversations décisives : sur la mort et le pourrissement, sur la toute-puissance de la nature contre la vanité des entreprises humaines, sur l'amour ou le commerce des femmes, et l'usage qu'on doit en faire. Ce sont désormais le reniement des ambitions sociales et le goût pour la déchéance qui vont gouverner sa vie. En effet, Miss Fawcett, la petite Indienne Aya, Marika - son seul amour de jeunesse, qu'il contraindra, pour la dégoûter de lui, à de sinistres débauches -, puis, de retour à Paris, Isa, la jeune prostituée, ne seront que les facettes intempestives du grand jeu qui se dessine : la quête inassouvie du roman des origines, qui liera à nouveau Léo à sa sœur Mina, pour le pire, disons... Dans ce roman d'apprentissage à la profusion baroque, qui prend les grandes espérances à contresens, la fascination du naufrage implique l'existence d'un îlot salvateur : mais Léo saura-t-il à temps y prendre pied ?

01/2003

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Littérature française

La Hache et le Violon

Vers 1933, dans une petite ville d'Europe centrale, un professeur de piano assiste de sa fenêtre aux premiers événements de ce qui pourrait bien être la fin du monde : à l'issue d'un concert, un fléau meurtrier et invisible, qui entretient un rapport de forces mystérieux avec la musique, foudroie plusieurs victimes en pleine rue. La résistance de la population est d'abord conduite par les autorités et prend successivement des formes contradictoires. Arrive le moment où l'organisation secrète d'un vieil érudit, Chamansky, ancien ingénieur en optique devenu luthier, pourrait parvenir à imposer la musique comme arme suprême pour vaincre l'ennemi. Mais on voit aussi se dessiner l'absurdité d'une prise du pouvoir politique par les musiciens. La situation de crise et de drame collectif révèle au narrateur certaines aberrations dans l'ordre apparemment réglé de sa vie privée, que hante une jeune femme prénommée Esther, présence à la fois obsédante et insaisissable. Toujours vu de sa fenêtre, le début de la fin se répète sous les yeux du même narrateur à d'autres époques (en 1944 puis dans les premières années du XXIe siècle), et dans d'autres lieux, alors que la fiction est rattrapée par l'Histoire avant de prendre à nouveau les devants, en direction de l'utopie, lorsque le pire n'a d'autre issue que dans le rire.

09/2004

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Littérature française

Quelques obscurcissements

Londres, juillet 1957 : dans la famille où il apprenait l'anglais, le jeune Alain, treize ans, était devenu un amant en culottes courtes. Londres, janvier 1964 : chez sa tante et son oncle, Alain fête ses vingt ans. Dans l'hiver et le fog va se jouer la fin d'un été ancien.

08/2007

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Littérature française

Prolongations

La vieille Europe a-t-elle fait son temps, comme on dit ? Et dans son match nul contre elle-même, joue-t-elle les prolongations ? Le narrateur, un jeune interprète franco-hongrois, vient prendre son poste dans un grand congrès européen qui s'éternise dans le dérisoire et le grotesque à Kaliningrad, une enclave russe sur la Baltique. Dans cette ville qui fut, sous le nom de Königsberg, la patrie d'Emmanuel Kant et la capitale de la Prusse orientale, il découvre une société trouble, livrée aux intrigues, aux trafics en tout genre, à la prostitution généralisée, dominée par des pouvoirs occultes et des mafias, avec de nouveaux Russes prêts à tout vendre, des Allemands de toujours prêts à tout acheter, et des filles prêtes à tout. Revenu de ses illusions, le narrateur ne peut se raccrocher qu'à des figures pourtant insaisissables : un très vieux Juif à la tête d'un cercle de survivants, spectres de l'Ancien Monde, un expert-comptable de Hambourg, chauffeur de taxi à ses heures - chacun complotant pour recommencer ou réécrire l'Histoire à sa façon -, et trois jeunes femmes qui incarnent trois perceptions du présent. Piégé dans une partie qui se joue dans un espace hors la loi, le jeune homme expérimente à ses dépens l'existence d'un temps réglementaire. Pour lui, quel refuge, quel espoir dans les prolongations ?

09/2008

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Photographie

Mummy, Mummies

Dans une manière chère à l'auteur - le vis-à-vis en miroir de l'essai et de la fiction, mis en perspective par le souvenir de l'expérience vécue (ici les Fragments autobiographiques 4 et 5) - la question posée est celle de la secrète connivence qui se révèle dans la langue anglaise entre la maman et la momie, désignées par le même mot: mummy. Photographie et momification ayant partie liée, quatre brefs textes s'organisent autour de neuf images des momies de Ferentillo, un village d'Ombrie où un phénomène naturel a conservé dans leur attitude au moment de la mort des corps qui furent ensevelis dans le cimetière pendant des décennies. Exhumés il y a plus d'un siècle déjà, certains sont depuis exposés dans la crypte de la chapelle et sont devenus des héros de la chronique locale. La plus obsédante de ces figures est la belle Caterina, sorte de Maternité en négatif qu'un amour impossible conduisit au trépas : " La jeune villageoise, avec l'enfant mort-né à ses côtés, est encore là, exhibée dans sa position de mise au monde où la mort la surprit, le ventre distendu, les cuisses ouvertes, le sexe gonflé et béant, le visage encore crispé par la douleur. " Un petit garçon anglais, en voyage à travers l'Italie avec sa mère, découvre là les deux visages de la mummy : celle par où on entre dans la vie et celle par où on entre dans la mort.

10/2002

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Littérature française

Immersion

A Venise, ville indéfiniment plongée dans ce que les photographes appellent un bain d'arrêt - entre révélation et fixation des images -, le narrateur, David Fischer, est à la recherche d'une histoire dont on ne sait s'il doit la retrouver ou l'inventer. Il rencontre là deux figures essentielles : celle du vieux maître à penser, l'éternel survivant (le prince juif Avigdor Sforno), et celle de la jeune maîtresse perdue, l'éternelle revenante (une nageuse praguoise en qui il voit la réincarnation d'une noyée de Buenos Aires : Stella). Le premier n'est là que pour disparaître, après avoir survécu à tout, remettant enfin son destin entre les mains de son biographe. La seconde, après être réapparue, n'est là que pour sur-vivre - vivre plus - en se dédoublant encore, pour déjouer le double, ou la doublure, que son amant voit en elle.

08/2005

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Littérature française

Là pour ça

L'indécision est non seulement le thème central de ce livre, mais aussi, et paradoxalement, ce qui le détermine: une seule et même page (la page 100), cent fois recommencée, et dont les diverses versions ne s'accumulent qu'au détriment du récit dont elles sont la malfaçon. Difficulté de l'écriture à être décisive au moment où un livre peut encore ne pas exister. Au moment du récit où l'on voit le narrateur prendre en exemple son héros sans visage, toujours appelé " le jeune garçon ", et s'interroger sur les chances qu'il a, quand on est dans sa situation, de se consacrer enfin à l'accomplissement de son projet principal. De ce projet principal, dont on ne connaît que ce qui lui fait obstacle, faut-il espérer, plus forte que le vertige de l'indécision, une fatalité devant laquelle s'incliner: être là pour ça ?

09/2003

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Philosophie

Le genre humain N° 49 : Vitesses limites

Alain Fleischer incite ici des auteurs venus d'horizons divers (philosophes, scientifiques, spécialistes de l'information, de la communication, des sciences politiques ou du cinéma) à nous livrer leurs réflexions sur la vitesse. On connaît l'importance de la vitesse dans les technologies contemporaines, par exemple via les réseaux à haut-débit et jusqu'à cette notion de temps réel, une réalité du temps qui signifie l'immédiateté, l'instantanéité, la synchronie généralisée, en dépit des distances d'une part, mais aussi des différences de nature, entre les interactants, avec pour limites, à ce partage d'un même temps, la vitesse de la lumière ou celle de l'électricité, quelle que soit la puissance de calcul. Ce temps réel dans le transfert des données trouverait son idéal dans le transport instantané des corps vivants par téléportation - un des plus vieux mythes de l'humanité traduit aujourd'hui en hypothèses techniques.

10/2010

ActuaLitté

Littérature française

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08/2015