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Critique littéraire

Sacré Goncourt !

" Notre époque, dites-vous, manque de vrais auteurs. Et le Goncourt alors ? Jamais entendu parler ? Et dans la grande presse, les listes hebdomadaires des nouveaux "chefs-d'œuvre" ? Ça ne vous suffit pas ? Vous n'êtes toujours pas satisfait ? Fiez-vous à vous-même, à votre propre jugement ! Les livres sont faits pour qu'on les ouvre, qu'on les feuillette, qu'on les interroge... Ils sont patients et timides. C'est de vous qu'ils attendent d'exister. Pas de bon auteur sans un vrai et bon lecteur " P. L Pascal Lainé dénonce ici avec humour les effets pervers de la mode et du suivisme dans la création littéraire comme dans tout le milieu de la culture. Pour lui, le bavardage médiatique étouffe désormais les œuvres, ou les défigure bien plus souvent qu'il ne les éclaire. Au lecteur, donc, de recouvrer sa propre liberté, et de la rendre aux livres.

10/2000

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Encyclopédies de poche

Le prix Goncourt

Assurer à quelques romanciers la même liberté dont ils avaient eux-mêmes bénéficié, leur épargner les "besognes de fonctionnaires" ou les "basses oeuvres du journalisme", tel est le but que visaient Edmond et Jules de Goncourt par la création d'une "Société littéraire" portant leur nom. La vente de leurs collections devait assurer à chacun des dix membres une rente annuelle de 6000 francs or ; un prix de 5000 francs or était destiné au meilleur volume de prose publié dans l'année. Des perspectives attisant de nombreuses convoitises. Mais les dévaluations successives ont réduit très tôt à néant les montants des rentes et du prix. C'est désormais grâce à sa notoriété que le prix Goncourt génère des tirages très importants et assure ainsi aux lauréats la liberté que voulaient leur procurer les frères Goncourt. Un retournement spectaculaire, raconté par Robert Kopp dans ce livre qui fait défiler, à travers l'histoire de l'académie et du prix, toute la vie littéraire française de la Belle Epoque à aujourd'hui.

10/2012

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Littérature française

Naissance d'un Goncourt

" Quand j'ai vu ces deux bougies charbonner dans les ténèbres, je me suis demandé où j'arrivais ? Dans quel port inconnu j'allais devoir entrer à la voile, manoeuvrer à la voile et rien qu'à la voile, accoster en douceur ? Santander ? La Corogne ? Yeu ? Noirmoutier ? La Rochelle ? Je n'ai reconnu Belle-Isle-en-Mer qu'au dernier moment, à l'énorme silhouette oblique de la citadelle Vauban. On a déboulé vent arrière entre les deux môles à peine visibles sous la pluie rageuse, et j'ai viré de bord en catastrophe, suppliant Claudius de baisser la voile, de la tuer. J'espérais ralentir le voilier, lui briser son élan, mais il a filé sur son erre entre deux yachts au corps-mort, deux ombres gesticulantes, et c'est le quai des visiteurs qui l'a fait s'arrêter - net ! avec un méchant bruit de ferraille disloquée. Pour morfler, il avait morflé ! Des échelons brillaient comme des yeux. Je suis monté sur le quai passer une amarre à l'anneau. A quoi pouvais-je penser ? Mes mains avaient doublé de volume, le vent m'incendiait les tympans. J'étais sorti du monde civilisé où le mot Littérature a la moindre chance de vous choper au collet. Pourtant je n'avais pas la berlue, quelqu'un me tapait sur l'épaule et crevant les rafales j'entendais ces mots complètement nases, délivrés du nord, du sud, de tous mes fantasmes du moment : - Toi, chéri, tu as une gueule d'écrivain. " C'est ainsi que Yann Queffélec, 27 ans, rencontra Françoise Verny, papesse de l'édition. Un hommage tendre et drôle au chemin que parcoururent ensemble ce jeune inconnu et cette femme aux excès aussi célèbres que ses intuitions. Un hommage à l'écriture, aussi, qui sait faire sa place dans la vie des écrivains par des voies parfois inattendues.

09/2018

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Littérature française

Le prochain Goncourt. Pastiche

Dans un village de la Creuse, à Jarnages, près de la maison de Michel Houellebecq, Jean-Pierre Coffe est retrouvé mort dans une tarte à la citrouille géante. L'inspecteur Weyergland et sa coéquipière Marie Ndxwsiaye se rendent sur les lieux du crime... Pour mener à bien cette enquête construite en onze chapitres, Etienne Liebig "pille" sans vergogne les onze derniers Goncourt. Sous sa plume, Le Sermon sur la chute de Rome devient Le Sermon sur la chute des cheveux, Les Bienveillantes : Les Malvoyantes, La Carte et le Territoire : La Tarte et le Méritoire... Pour être certain d'obtenir à son tour cette récompense prestigieuse qui lui permettra de vivre à Genève et de s'acheter les chaussures Berluti dont il a toujours rêvé, Etienne Liebig, écrivain malfaisant et particulièrement immoral, reprend à son compte le travail considérable et les styles si originaux de ces maîtres de l'écriture pour les pasticher.

08/2013

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Biographies

Les infréquentables frères Goncourt

Edmond et Jules de Goncourt sont comme écrasés par leur nom. Si nul n'ignore le prix qu'ils ont fondé, l'oubli a frappé la vie et l'oeuvre de ces deux frères qui se sont attaqués pendant près d'un demi-siècle à tous les genres littéraires, et plus encore au genre humain. Suivre les Goncourt, c'est courtiser la princesse Mathilde, dîner avec Zola, survivre à la Commune, passer des salons des Rothschild aux soupentes sordides et recevoir toute l'avant-garde artistique dans leur Grenier de la Villa Montmorency. Pamphlétaires incisifs, romanciers fondateurs du naturalisme, dramaturges à scandale, collectionneurs impénitents, ces langues de vipère ont légué à la postérité un cadeau empoisonné : un Journal secret qui fait d'eux les meilleurs chroniqueurs du XIXe siècle. Seule la méchanceté est gratuite, aussi les deux écrivains la dépensent-ils sans compter. Chaque page laisse éclater leur détestation des femmes, des parvenus, des Juifs, des artistes et de leurs familiers. On découvre Baudelaire ouvrant sa porte pour offrir aux voisins le spectacle du génie au travail, Flaubert invitant ses amis à déguster des "cervelles de bourgeois", les demi-mondaines étalant un luxe tapageur ou Napoléon III entouré d'une cour servile qui met en bouteilles l'eau de son bain... Réactionnaires ne jurant que par la révolution en art, aristocrates se piquant de faire entrer le bas peuple dans la littérature, les Goncourt offrent un regard aiguisé sur un monde en plein bouleversement, où, de guerres en révolutions, le paysan fait place à l'ouvrier, la bougie à l'ampoule et le cheval à l'automobile.

01/2020

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Biographies

Le Paris des Goncourt

La vie parisienne des frères Goncourt. Ayant hérité de quelques rentes, Edmond et Julse de Goncout décident "de ne rien faire" et entrent en littérature par le journalisme. Dans L'Eclair et Paris, ils veulent "chaque matin éveiller Paris" avec quelques nouvelles fraîches, sur la vie des théâtres, des caf'conc, des restaurants courus par les actrices, les gens de presse, les politiques. Faire le portrait des silhouettes à la mode, de la lorette, de la partageuse, de la lionne, de la grisette. Rapporter la rumeur de la rue. Ils parcourant sans cesse les rues de ce Paris que Haussmann transforme sous leurs yeux, pour prendre des notes, et faire des portraits au vitriol de la bourgeoisie louis-philipparde, de bohême littéraire du Second Empire, du monde de hôpitaux, des prisons, des lupanars. Journalisme, histoire, roman : écritures tournées vers la vie concrète, quotidienne, à la manière des naturalistes, qu'ils précèdent. Et tout au long de leur vie tenant un Journal, qui est à la République des lettres ce que sont les Mémoires de Saint-Simon à la cour de Versailles. Une galerie de portraits sans complaisance, une dénonciation d'une rare méchanceté des intrigues et des bassesses de la ménagerie humaine, préfigurant les intrigues du Prix qu'ils ont fondé et qui porte leur nom.

11/2023

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Littérature française

Terres lorraines. Prix Goncourt 1907

Terres lorraines est un roman d'Emile Moselly publié en 1907. Il fut récompensé rétroactivement la même année par le prix Goncourt. Contexte : Terres lorraines, à l'image de l'ensemble des premières oeuvres de l'auteur, s'inscrit dans le courant régionaliste dont Emile Moselly est un représentant pour la Lorraine. Comme dans ces précédentes nouvelles, il y décrit en détail les paysages lorrains, le monde rural, la vie des humbles et des miséreux entre Metz, Nancy, Toul et Commercy. Résumé : Un pêcheur sur la Moselle, tourmenté par des désirs d'indépendance et de découvertes, abandonne sa terre natale pour s'embarquer sur un navire qui fait le trafic entre la Lorraine et la Flandre. Il y perd sa fiancée qui meurt à la suite de son départ et se voit entraîné dans une vie de nomadisme loin des paysages lorrains familiers.

11/2022

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Biographies

Journal Des Goncourt. Tome 1

Le Journal des Goncourt suscite également admiration (le "meilleur de l'oeuvre" ou, selon Robert Ricatte, "le plus beau de leur roman") et aversion (un ramassis de ragots et de malveillance, la preuve d'un échec). Il convient d'abord de s'en étonner, au lieu de l'accepter simplement comme un bien nécessaire - éphémérides et répertoire à consulter en toute occasion -, ou de l'intégrer naturellement dans l'ensemble des écrits, en tant qu'appendice, esquisse, complément ou substitut de l'oeuvre légitime, bien que l'une et l'autre démarche soient parfaitement fondées, et du reste illustrées par de multiples travaux spécialisés, dont le présent colloque s'est largement fait l'écho. Les considérant comme acquis, je souhaiterais déplacer le point de vue et proposer une approche un peu nouvelle, me semble-t-il. L'entreprise me paraît en effet offrir matière à un questionnement radical, si l'on entre un moment dans la perspective de l'organisation - ou réorganisation - du "champ littéraire" tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle, et d'une réflexion sur le statut de l'écrivain "moderne" , ou la figure emblématisée de l'homme de lettres. Un dépouillement systématique du Journal, par les moyens informatiques, permettrait seul d'établir, méthodiquement et chronologiquement, sur des bases lexicales, la nouvelle problématique de l'écrivain fin de siècle qui s'y dessine, en rupture avec les valeurs du premier romantisme (autour du "Poète"), entre artiste et intellectuel. Mais le Journal est moins une oeuvre théorique qu'une oeuvre de combat, soumise aux variables conjoncturelles et consubstantiellement engagée dans la pratique de la littérature, dont il traite. Je me contenterai ici de dégager une perspective d'étude, à travers une approche concrète des questions soulevées par ces milliers de pages, qui couvrent près d'un demi-siècle de "la vie littéraire" (je reviendrai sur ce sous-titre). Le genre et la masse invitent au feuilletage plutôt qu'à une lecture continue, pourtant indispensable si l'on veut saisir les lignes de force de ces Mémoires et en comprendre à la fois les constantes et les infléchissements - ceux d'un texte en devenir, qui exécute un programme tout en enregistrant les variations du milieu où il opère, et en s'y adaptant.

01/2023

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Biographies

Journal Des Goncourt. Tome 2

Le Journal des Goncourt suscite également admiration (le "meilleur de l'oeuvre" ou, selon Robert Ricatte, "le plus beau de leur roman") et aversion (un ramassis de ragots et de malveillance, la preuve d'un échec). Il convient d'abord de s'en étonner, au lieu de l'accepter simplement comme un bien nécessaire - éphémérides et répertoire à consulter en toute occasion -, ou de l'intégrer naturellement dans l'ensemble des écrits, en tant qu'appendice, esquisse, complément ou substitut de l'oeuvre légitime, bien que l'une et l'autre démarche soient parfaitement fondées, et du reste illustrées par de multiples travaux spécialisés, dont le présent colloque s'est largement fait l'écho. Les considérant comme acquis, je souhaiterais déplacer le point de vue et proposer une approche un peu nouvelle, me semble-t-il. L'entreprise me paraît en effet offrir matière à un questionnement radical, si l'on entre un moment dans la perspective de l'organisation - ou réorganisation - du "champ littéraire" tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle, et d'une réflexion sur le statut de l'écrivain "moderne" , ou la figure emblématisée de l'homme de lettres. Un dépouillement systématique du Journal, par les moyens informatiques, permettrait seul d'établir, méthodiquement et chronologiquement, sur des bases lexicales, la nouvelle problématique de l'écrivain fin de siècle qui s'y dessine, en rupture avec les valeurs du premier romantisme (autour du "Poète"), entre artiste et intellectuel. Mais le Journal est moins une oeuvre théorique qu'une oeuvre de combat, soumise aux variables conjoncturelles et consubstantiellement engagée dans la pratique de la littérature, dont il traite. Je me contenterai ici de dégager une perspective d'étude, à travers une approche concrète des questions soulevées par ces milliers de pages, qui couvrent près d'un demi-siècle de "la vie littéraire" (je reviendrai sur ce sous-titre). Le genre et la masse invitent au feuilletage plutôt qu'à une lecture continue, pourtant indispensable si l'on veut saisir les lignes de force de ces Mémoires et en comprendre à la fois les constantes et les infléchissements - ceux d'un texte en devenir, qui exécute un programme tout en enregistrant les variations du milieu où il opère, et en s'y adaptant.

01/2023

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Littérature française

Le Chèvrefeuille. Prix Goncourt 1924

Prix Goncourt en 1924, est un roman de Thierry Sandre paru en 1924 et fait partie d'une trilogie avec Le Purgatoire et Le Chapitre treize d'Athénée. C'est l'histoire de Maurice, poilu de la guerre de 14-18 qui laisse ses pièces d'identité sur le corps d(un soldat tombé au combat à côté de lui. Il passe donc pour mort et laisse une jeune veuve, inconsolable. Dans la deuxième partie du roman nous assistons à la réapparition de Maurice, des années après la fin de la guerre. Mais Marthe s'est envolée avec un nouveau mari...

11/2022

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Histoire naturelle

Jean-jacques audubon. biographie. Biographie

Nantais d'origine, Jean-Jacques Audubon (1785-1851) fut le pionnier américain par excellence. Célèbre pour son ouvrage illustré Les Oiseaux d'Amérique, il se donna pour projet d'identifier, de décrire et de peindre tous les oiseaux du continent nord-américain. Son originalité ? Tous les volatiles sont représentés non pas isolés sur la page, mais dans leur environnement, ou plutôt leur écosystème. Henri Gourdin est parti sur les traces d'Audubon et nous donne de sa vie et de son oeuvre un double éclairage : le peintre des oiseaux est un représentant à la fois d'un certain romantisme d'inspiration français et du sentiment écologiste en train de naître. Est-ce si étonnant quand on sait, comme le résumait Jean d'Ormesson, que " le romantisme, c'est l'introduction de la météorologie dans la littérature " ? Dans cette narrative non fiction rédigée dans un style enlevé, fourmillant d'anecdotes et d'analyses percutantes, précieuses pour repenser notre rapport au vivant, le héros de la National Audubon Society apparaît dans toute sa vérité et sa complexité : artiste et scientifique, peintre et écrivain, chasseur et amoureux de la nature...

04/2022

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Critique littéraire

Francis de Miomandre, un Goncourt oublié

Francis de Miomandre (1880-1959), sixième lauréat du prix Goncourt, auteur d'une oeuvre curieuse et abondante, premier traducteur de grands textes de la littérature hispanique (Asturias, Unamuno, Cervantès...) est aujourd'hui complètement oublié. Ce dandy, ami fidèle de Gide, Suarès, Larbaud, Breton, Supervielle, Desnos, Milosz, Soupault, Claudel et de beaucoup d'autres, fut le témoin des aventures littéraires du XXe siècle, toujours présent, fêté, jusqu'aux dures années d'après-guerre, à Paris, où on commença à le mettre à l'écart parce qu'il incarnait trop le vieux siècle précieux. Il a fallu la passion d'un jeune homme curieux, Remi Rousselot, pour chercher dans les archives déposées dans la salle Cervantès de la Bibliothèque nationale d'Espagne, et suivre le fil de cette vie à travers la Première Guerre mondiale, les années folles à Paris et sur la côte basque, les salons littéraires, la guerre d'Espagne et enfin la Deuxième Guerre et le retour à Paris. Parallèlement, paraît, dans la collection Minos, Ecrit sur de l'eau, le roman qui obtint le prix Goncourt en 1908.

09/2013

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Beaux arts

Les frères Goncourt collectionneurs de dessins

L'Art du XVIIIe siècle (1875), des Goncourt, est un ouvrage de référence sur la réhabilitation de la peinture du règne de Louis XV au XIXe siècle. Jules et Edmond, hommes de lettres, écrivains, romanciers, fondateurs de l'académie et du prix Goncourt, ont collectionné avec ferveur les dessins français de cette époque. De Watteau à Boucher, de La Tour à Fragonard, ces feuilles sont aujourd'hui conservées dans les plus grands musées. L'auteur fait revivre la "manie" des deux frères et analyse chaque oeuvre de leur étonnate collection.

07/1991

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Critique littéraire

Les frères Goncourt. Hommes de lettres

Le nom de Goncourt connaît la célébrité grâce au plus fameux des prix littéraires, mais il mérite aussi de survivre car il fut porté par deux frères, hommes de lettres novateurs, irremplaçables témoins de leur temps. Leur double biographie ressuscite un demi-siècle de vie littéraire et artistique, où l'on croise Gautier et Flaubert, où l'on côtoie Renan, Taine, Berthelot, Daudet, Zola. Collectionneurs impénitents, esthètes dolents et élitistes, Jules et Edmond de Goncourt ont transformé leur vie et celle de leurs proches en pages d'écriture. Leur Journal, leurs romans, qui ont initié le naturalisme et la littérature fin de siècle, la création de l'académie des Goncourt, tout témoigne de leur aspiration à la survie littéraire. Leurs engagements avant-gardistes s'associent paradoxalement à un conservatisme politique qui n'exclut ni la misogynie ni l'antisémitisme. Fondée sur des archives familiales, sur des correspondances largement inédites et sur le dépouillement de la presse de la seconde moitié du XIXe siècle, cette biographie magistrale s'attache à l'oeuvre littéraire et historique aujourd'hui méconnue, elle renoue les fils d'une intense vie à deux, en pénétrant dans l'intimité affective d'une gémellité fusionnelle.

03/2020

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Littérature française

Proust, prix Goncourt. Une émeute littéraire

10 décembre 1919 : le prix Goncourt est attribué à Marcel Proust pour A l'ombre des jeunes filles en fleurs. Aussitôt éclate un tonnerre de protestations : anciens combattants, pacifistes, réactionnaires, révolutionnaires, chacun se sent insulté par un livre qui, ressuscitant le temps perdu, semble dédaigner le temps présent. Pendant des semaines, Proust est vilipendé dans la presse, brocardé, injurié, menacé. Son tort ? Ne plus être jeune, être riche, ne pas avoir fait la guerre, ne pas raconter la vie dans les tranchées. Retraçant l'histoire du prix et les manoeuvres en vue de son attribution à Proust, s'appuyant sur des documents inédits, dont il dévoile nombre d'extraits savoureux, Thierry Laget fait le récit d'un événement inouï - cette partie de chamboule-tout qui a déplacé le pôle magnétique de la littérature - et de l'émeute dont il a donné le signal.

04/2019

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Littérature française

La Femme au XVIIIe siècle

Passionnés par le XVIIIe siècle, les frères Goncourt ont consacré une grande partie de leur vie à enquêter sur les moeurs d'alors. De la mode à la politique, en passant par les couvents et les salons, ils célèbrent dans cet essai la toute-puissance de la femme à l'époque des Lumières, et en particulier l'aristocrate parisienne, qui se distingue par son élégance, son intelligence et sa liberté affective et sexuelle. Décriés et négligés en leur temps, les frères Goncourt figurent parmi les précurseurs de la Nouvelle Histoire. C'est dans cette perspective qu'Elisabeth Badinter nous invite à redécouvrir cet essai méconnu dans sa lumineuse préface : " A la différence de l'histoire politique traditionnelle qui a toujours ignoré la femme, l'histoire des moeurs et des mentalités peut seule la faire apparaître comme sujet de l'histoire. "

11/2021

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Littérature française

La biographie

Harry et Zadel souhaitent la meilleure destinée pour leur enfant à venir, un fils, à n’en pas douter. Comme nombre de concitoyens, ils font appel à un biographe pour consigner dans un ouvrage de belle facture la vie de leur progéniture. Mais leurs moyens sont modestes et ils ne peuvent s’offrir que les services d’un biographe de piètre qualité, sorte d’écrivaillon contrarié. La biographie de Simon en sera bâclée. Et inachevée. Au sortir du pensionnat et de quatre années d’études, le jeune Simon s’ouvre à la vie. Sa ville d’origine est en pleine effervescence. Une atmosphère de liesse accompagne une fin de règne, celle du mémorialiste qui veille à l’ordre moral et régit les existences individuelles. Le monde dans lequel vit Simon est régi par les mots : comme si ce qui n’est pas écrit n’existe pas. Et vice versa. Voilà qui est commode pour récrire l’histoire. Depuis longtemps Simon a le sentiment que son avenir est tracé. Qu’il a peu de prise sur sa réalité. Eternel bon élève même lorsqu’il se comporte comme un cancre : il le vit comme une malédiction. Or, soudain, la page blanche le gifle avec violence. Simon découvre un exemplaire de sa biographie inachevée. Il lui revient soudain d’inventer la suite. D’imaginer. Libre, il est libre de vivre selon son bon vouloir. La révélation est vertigineuse et le champ des possibles infini. Autour de lui virevolte Irène, sulfureuse voisine qui tente de faire corriger sa biographie à elle, car on l’a affligée d’une nymphomanie embarrassante. L’imprimeur Grivel fait fortune sur le dos des autres. Et au fond d’un cloître humide, dans une chapelle abandonnée, Ferdinand, autodidacte, est un affranchi en somme. Avec la douce Sarah, ils se sont libérés du joug des existences prédéterminées. Peut-être pourront-ils aider Simon à écrire la suite de son histoire ? Dans un roman célinien foisonnant et bariolé, Didier Desbrugères se prend au jeu et va au bout du fantasme de la liberté, remuant jusqu’aux pires tréfonds de la nature humaine.

01/2013

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Littérature étrangère

Hölderlin. Biographie

Fascination exercée par Hölderlin qui ne se dément point jusqu'à nos jours. Moins connu, moins lu que Goethe et Schiller, il reste, pour ses confrères de la postérité, le Poète, celui en qui s'incarne l'énigme de la création poétique. Peter Härtling possède parfaitement tous les éléments de la biographie : documents, correspondance, sans parler des oeuvres. Les dates, les lieux, les constellations sentimentales et idéologiques sont en place. Pourtant il vise plus loin qu'une simple biographie : revivre, de l'intérieur, l'itinéraire du poète. Ainsi le romancier dépasse l'historien, car il parvient, avec une intuition d'une étonnante sûreté, à faire évoluer, parler, méditer Hölderlin à partir d'une situation donnée par les documents. La destinée d'un poète est ici vécue par un autre poète capable de s'identifier à son objet. Peter Härtling, né à Chemnitz en 1933, a passé son enfance en Tchécoslovaquie. Il débute dans le journalisme, dut coéditeur de la revue Der Monat, puis directeur littéraire d'une maison d'édition. A partir de 1974, il se consacre exclusivement à ses activités d'écrivain. D'abord poète et essayiste, c'est par son roman, Niembsch ou l'immobilité (Prix du meilleur livre étranger 1966), que Peter Härtling s'est fait connaître du public français. Il est mort le 10 juillet 2017. Traduit de l'allemand par Philippe Jaccottet.

11/1980

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Philosophie

Schelling. Biographie

Malgré le nombre et la valeur des traductions, et malgré maintes études parues au cours des dernières années, le nom de Schelling est encore largement inconnu en France, et sa philosophie méconnue. Or, il s'agit d'un génie philosophique de premier ordre. Xavier Tilliette a entrepris de raconter une vie qui éclaire singulièrement une œuvre " en devenir ", épousant toujours le mouvement de l'existence. Schelling, éternel commençant, s'il n'a pu achever son grand projet des Ages du monde, a parcouru dans leur diversité les âges de la vie, " de la belle aube au triste soir ", traversant la Révolution, l'Empire, le romantisme, la Restauration et 1848, pour finir dans un oubli relatif et dans l'isolement.

04/1999

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Philosophie

Hegel. Biographie

Voici un Hegel nouveau, qui ne ressemble guère aux images familières, trop tôt coulées dans le bronze. Des documents inconnus, d'autres méconnus, une meilleure connaissance de l'entourage du philosophe et de l'histoire de son temps, permettent de tracer de l'auteur de La Phénoménologie de l'esprit un portrait singulièrement enrichi. Car Hegel a systématiquement dissimulé, plus ou moins efficacement, plusieurs aspects de son existence, de son activité et de sa pensée intime. Et cela en divers domaines : familial, religieux, politique, philosophique... Disciples et adversaires ont ensuite rivalisé de mauvaise foi pour alourdir encore ses silences. Le temps est venu de redécouvrir Hegel et de lui restituer son véritable visage, à la fois inquiétant et séduisant, vivant. Il s'agit là de la première biographie de Hegel en langue française.

10/1998

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Philosophie

Descartes. Biographie

Entre autres privilèges, Descartes eut celui de susciter de son vivant passions et légendes. Aussi les biographes s'attachèrent-ils très tôt à retracer la vie de ce philosophe qui déclarait lui-même : " Je m'avance masqué. " Mais plus de trois siècles ont passé depuis le dernier d'entre eux, Adrien Baillet, qui publia en 1961 une vie de M. Descartes sur laquelle on a continué de faire fond jusqu'à aujourd'hui. Professeur honoraire à la Sorbonne, Geneviève Rodis-Lewis, à qui ses travaux sur Descartes ont valu le Grand prix de l'Académie, pouvait seule défaire, reprendre et refaire Baillet. Sa connaissance exhaustive des textes et des sources lui a permis non seulement d'intégrer à leur place les documents récemment découverts, mais aussi d'en produire d'inédits. C'est un éclairage entièrement renouvelé qui est projeté sur l'auteur du Discours de la méthode, les circonstances de sa naissance et sa formation au collège de La Flèche, les fameux "songes " de 1619 et la période de crise féconde dont ils sont le centre, l'amitié avec Mersenne, la " Querelle de l'athéisme " et la " métaphysique de 1629 ", les polémiques avec les théologiens calvinistes de Hollande, sa rencontre avec la princesse Elisabeth de Bohême et avec la reine Christine de Suède, sa mort à Stokholm, enfin. Toutes informations et précisions qui modifient sensiblement notre connaissance de l'architecture complexe du Discours et des méditations métaphysiques.

01/1995

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Critique littéraire

Pasolini, biographie

Nico Naldini, cousin germain de Pier Paolo Pasolini, est de quelques années son cadet. Témoin exceptionnel, qui a vécu dans l'intimité du poète, de son enfance à son assassinat, il était mieux désigné que tout autre pour écrire sa biographie. Mais, refusant toute subjectivité, il a préféré rassembler avec rigueur les documents les plus importants, lettres, entretiens, articles, poèmes, plutôt que d'intervenir en son nom propre et de juger un homme. Tous les aspects de cette vie fulgurante sont ici abordés : la jeunesse dans le Frioul, les premières émotions poétiques, la tragédie de la mort de son frère, l'initiation à la vie littéraire, les amours passionnées pour des adolescents et la complicité amicale avec des jeunes femmes, l'exclusion dramatique du parti communiste, la découverte de Rome et, enfin, l'explosion de la création cinématographique et littéraire. D'innombrables inédits, dont la quasi totalité des "Cahiers rouges" , journaux intimes que Pasolini tint à la fin des années quarante, font de cette biographie une référence absolue. Par ailleurs, de passionnants témoignages de ses amis les plus proches, poètes, romanciers, acteurs, peintres, cinéastes, critiques, éclairent de façons multiples un génie qui aura dominé l'Italie de 1950 à 1975 et dont le nom seul est désormais synonyme de révolte.

10/1991

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Littérature française

La biographie

" Ma mère - Romy. Dos à dos, tendues dans le même effort pour surmonter le passé. Rien ne justifie ce rapprochement, tout le légitime. A la question que Romy Schneider s'est posée toute sa vie : " Comment peut-on être allemande ? " répond l'écho : " Comment peut-on être juive allemande ? " Et si chacune d'elles possédait un fragment de la vérité de l'autre ? Elles sont les deux faces d'une même mémoire, la mienne, celle de la biographe que je suis. E. B.-D. Au-delà de la figure intime et rayonnante de Romy Schneider, Evelyne Bloch-Dano évoque le destin de deux femmes dans l'après-guerre, en quête d'identité entre la France et l'Allemagne. Ce " livre des mères ", qui explore aussi le lien entre la biographe et son sujet, est à ce jour le plus personnel de l'auteur.

01/2007

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Critique littéraire

Moriendo. Biographie

"Je n'ai jamais admis l'opposition classique, fort ancienne pourtant puisqu'on la trouve chez Héraclite, entre dire et faire : je voudrais bien au contraire faire en disant, que mon dire soit un faire." Là gît la raison de la présence du mot "biographie" en couverture. "Moriendo", "en mourant", dit l'épreuve, scandée par le mot poursuivre, de l'écriture. Après Fugue 3, Suite, Roger Laporte poursuit son lent et profond travail d'écriture, d'écrire l'écriture, ce qui ne consiste pas à la "réfléchir" tout simplement, mais à l'inventer, en faire l'expérience nue et primitive, s'essayer à l'approcher sans relâche alors que, parfois, elle se dérobe.

10/1983

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Cinéma

Hawks. Biographie

Peu de cinéastes ont été aussi acclamés qu'Howard Hawks. On a célébré sur tous les tons ses westerns fabuleux (Rio Bravo, La Rivière Rouge), ce chef-d'œuvre du film de gangsters qu'est Scarface, ses deux films noirs mythiques (Le Grand Sommeil, Le Port de l'angoisse) et ses comédies étourdissantes comme L'Impossible Monsieur Bébé. Grâce à lui, Lauren Bacall et Rita Hayworth sont devenues des stars. Son œuvre a inspiré les cinéastes du monde entier, de Jean-Luc Godard à Bernardo Bertolucci, de Martin Scorsese à Brian De Palma. Lorsqu'on lui demande comment il passera les quinze dernières minutes de sa vie, Quentin Tarantino déclare que ce sera en regardant Rio Bravo, ajoutant : " Quand je deviens sérieux avec une fille, je lui montre Rio Bravo et, elle a intérêt a l'aimer ! " Parce que Hawks fût l'un des cinéastes les plus interviewés et qu'il a longuement commenté ses films, on croyait tout connaître de lui. Erreur. Cette biographie prodigieusement documentée montre que cette œuvre et cette vie recelaient bien des secrets. Le regard admiratif, chaleureux mais lucide de Todd McCarthy détruit de nombreuses légendes, rétablit une vérité souvent malmenée. On découvre dans ce livre qui fera date que les récits de Hawks - dans lesquels il était au centre de tout, voyait toujours juste, donnait de judicieux conseils à Humphrey Bogart, John Wayne et Josef von Sternberg, remettait à leur place Jack Warner, Harry Cohn et Darryl Zanuck - n'étaient que le fantasmatique et extravagant reflet de l'imagination qui nourrissait ses films. La réalité se révèle autrement complexe : Hawks est le genre d'homme pour qui le mot énigme semble avoir été inventé. Ainsi, le livre fourmille de révélations sur le mystère de la double version de La Rivière Rouge ou sur l'acharnement des censeurs contre Scarface. On apprend de manière irréfutable qui écrivit et tourna vraiment La Chose d'un autre monde. On découvre enfin quelle part prit William Faulkner dans l'élaboration des scénarios qu'il écrivit pour Hawks. Howard Hawks fut le premier à produire ses propres films et à marquer vigoureusement son indépendance face aux studios. Associé d'Howard Hughes et ami d'Ernest Hemingway, il fut aussi le cofondateur du "gang des motards hollywoodiens", un joueur invétéré poursuivi par les bookmakers, un gentleman, un séducteur... et un fieffé, menteur ! Robert Capa disait à son sujet : "Il y a deux sortes de mythomanes : ceux qui le sont parce qu'ils n'ont jamais rien fait de leur vie et ceux qui en ont tellement fait qu'ils restent perpétuellement insatisfaits. Lui est le prototype de la seconde catégorie. "Mais quand, vers la fin, Hawks déclara : J'ai eu une vie formidable", pour une fois, il n'exagérait pas.

11/1999

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Littérature française

Journal des Goncourt Tome 4 : 1865-1868

Dans les années 1865-1868, les Goncourt, publient deux romans (Germinie Lacerteux, 1865 ; Manette Salomon, 1867), achèvent la réaction d'un troisième (Madame Gervaisais), font représenter au Théâtre-Français Henriette Maréchal (1865), trouvent l'énergie d'écrire un autre drame, Blanche de La Rochedragon (1868), s'avèrent moralistes et esthètes dans Idées et sensations (1866), complètent L'Art du XVIIIe siècle de monographies nouvelles. Le morcellement de l'écriture diaristique réfracte ainsi, dans ses éclats, une existence qui semble elle-même se composer de morceaux successifs au gré des contraintes engendrées par la rédaction des oeuvres, par la participation à des rites sociaux ou mondains et, dès 1867, par une maladie qui les incite à déménager, à cause d'une hantise du bruit, dans la célèbre maison d'Auteuil. Le Journal des Goncourt, qui fait alterner maximes de moralistes, portraits caricaturaux, anecdotes souriantes, paysages en prose, jugements esthétiques, propos rapportés, est le précipité des tensions entre l'ordre du Monde, dont les deux frères ne récusent pas les vanités, et une religion de l'Art qui tient lieu de transcendance et de compensation.

11/2019

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Biographies

Journal Des Goncourt. Troisième Série, Tome 2

Le Journal des Goncourt suscite également admiration (le "meilleur de l'oeuvre" ou, selon Robert Ricatte, "le plus beau de leur roman") et aversion (un ramassis de ragots et de malveillance, la preuve d'un échec). Il convient d'abord de s'en étonner, au lieu de l'accepter simplement comme un bien nécessaire - éphémérides et répertoire à consulter en toute occasion -, ou de l'intégrer naturellement dans l'ensemble des écrits, en tant qu'appendice, esquisse, complément ou substitut de l'oeuvre légitime, bien que l'une et l'autre démarche soient parfaitement fondées, et du reste illustrées par de multiples travaux spécialisés, dont le présent colloque s'est largement fait l'écho. Les considérant comme acquis, je souhaiterais déplacer le point de vue et proposer une approche un peu nouvelle, me semble-t-il. L'entreprise me paraît en effet offrir matière à un questionnement radical, si l'on entre un moment dans la perspective de l'organisation - ou réorganisation - du "champ littéraire" tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle, et d'une réflexion sur le statut de l'écrivain "moderne" , ou la figure emblématisée de l'homme de lettres. Un dépouillement systématique du Journal, par les moyens informatiques, permettrait seul d'établir, méthodiquement et chronologiquement, sur des bases lexicales, la nouvelle problématique de l'écrivain fin de siècle qui s'y dessine, en rupture avec les valeurs du premier romantisme (autour du "Poète"), entre artiste et intellectuel. Mais le Journal est moins une oeuvre théorique qu'une oeuvre de combat, soumise aux variables conjoncturelles et consubstantiellement engagée dans la pratique de la littérature, dont il traite. Je me contenterai ici de dégager une perspective d'étude, à travers une approche concrète des questions soulevées par ces milliers de pages, qui couvrent près d'un demi-siècle de "la vie littéraire" (je reviendrai sur ce sous-titre). Le genre et la masse invitent au feuilletage plutôt qu'à une lecture continue, pourtant indispensable si l'on veut saisir les lignes de force de ces Mémoires et en comprendre à la fois les constantes et les infléchissements - ceux d'un texte en devenir, qui exécute un programme tout en enregistrant les variations du milieu où il opère, et en s'y adaptant.

01/2023

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Correspondance

Journal des Goncourt. Tome 5, 1869-1871

Les années 1869-1871 constituent un moment capital du Journal des Goncourt. Jules meurt le 20 juillet 1870. Il avait cessé d'écrire dès le 19 janvier. Edmond, devenu le seul scribe, évoque avec une précision clinique, mais aussi avec émotion, l'agonie de son frère. Dès septembre 1870, le Journal change de forme. La défaite, l'effondrement du Second Empire, la Commune transforment Edmond, qui ne cesse de parcourir Paris, en témoin privilégié de la vie quotidienne ; il la décrit sous forme de brefs instantanés qui s'élargissent parfois en tableaux parisiens. L'histoire est ainsi subjectivée en fonction d'une idéologie, d'une curiosité insatiable qui détermine parfois, au nom du reportage, une éthique de l'écriture, mais aussi d'une esthétique sensible à l'insolite inhérent aux métamorphoses suscitées par les deux sièges.

09/2021

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Critique

Station Goncourt. 120 ans de prix littéraires

Cet essai entend jeter un regard contemporain sur un phénomène de plus en plus profus et sauvage : les prix littéraires. A priori, l'idée même de ces prix offusque la raison. Elle rappelle les mauvais souvenirs normatifs de sélection à l'école ; elle établit une compétition de tous contre tous ; elle financiarise et hiérarchise ce qui devrait être la liberté criarde de créer en sautant hors du rang. Pourtant, l'invention des frères Goncourt d'un prix non-académique, décerné depuis 1903 au meilleur roman de l'année par un cénacle d'hommes de lettres, s'est non seulement pérennisée mais a servi de modèle, en France comme à l'étranger, pour de nombreuses récompenses du même type. On compte maintenant entre 2000 et 5000 prix dans notre pays, distribués par des jurys qui se révèlent de plus en plus éloignés du fait littéraire. Dans une moindre mesure la même prolifération s'observe à l'étranger. Tout au long du vingtième siècle, ces récompenses qui constituent essentiellement un mode parallèle de financement de la littérature, n'ont cessé d'être vilipendées par nombre d'écrivains et de critiques qui les ont entre autres accusées, non sans quelque motif valable, d'opacité et de corruption. Peine perdue. En 120 ans, les prix littéraires ont réussi à structurer la littérature au risque de la gadgétiser.

04/2023

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Biographies

Journal Des Goncourt. Deuxième série, Tome 2

Le Journal des Goncourt suscite également admiration (le "meilleur de l'oeuvre" ou, selon Robert Ricatte, "le plus beau de leur roman") et aversion (un ramassis de ragots et de malveillance, la preuve d'un échec). Il convient d'abord de s'en étonner, au lieu de l'accepter simplement comme un bien nécessaire - éphémérides et répertoire à consulter en toute occasion -, ou de l'intégrer naturellement dans l'ensemble des écrits, en tant qu'appendice, esquisse, complément ou substitut de l'oeuvre légitime, bien que l'une et l'autre démarche soient parfaitement fondées, et du reste illustrées par de multiples travaux spécialisés, dont le présent colloque s'est largement fait l'écho. Les considérant comme acquis, je souhaiterais déplacer le point de vue et proposer une approche un peu nouvelle, me semble-t-il. L'entreprise me paraît en effet offrir matière à un questionnement radical, si l'on entre un moment dans la perspective de l'organisation - ou réorganisation - du "champ littéraire" tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle, et d'une réflexion sur le statut de l'écrivain "moderne" , ou la figure emblématisée de l'homme de lettres. Un dépouillement systématique du Journal, par les moyens informatiques, permettrait seul d'établir, méthodiquement et chronologiquement, sur des bases lexicales, la nouvelle problématique de l'écrivain fin de siècle qui s'y dessine, en rupture avec les valeurs du premier romantisme (autour du "Poète"), entre artiste et intellectuel. Mais le Journal est moins une oeuvre théorique qu'une oeuvre de combat, soumise aux variables conjoncturelles et consubstantiellement engagée dans la pratique de la littérature, dont il traite. Je me contenterai ici de dégager une perspective d'étude, à travers une approche concrète des questions soulevées par ces milliers de pages, qui couvrent près d'un demi-siècle de "la vie littéraire" (je reviendrai sur ce sous-titre). Le genre et la masse invitent au feuilletage plutôt qu'à une lecture continue, pourtant indispensable si l'on veut saisir les lignes de force de ces Mémoires et en comprendre à la fois les constantes et les infléchissements - ceux d'un texte en devenir, qui exécute un programme tout en enregistrant les variations du milieu où il opère, et en s'y adaptant.

01/2023