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Philosophie

JACQUES DERRIDA. Rhétorique et philosophie

Ce qui en prinicpe pourrait paraître une façon marginale de discuter l'œuvre d'un philosophe, comme si le " style en philosophie " n'était qu'une façon parmi d'autres d'approcher un texte, se révèle tout à coup appartenir à sa plus intime et irréductible nécessité. Contrariant la compréhension habituelle de la rhétorique comme sens dérivé et onrnemental, la figure joue un rôle décisif dans les affaires de la pensée, souvent en rapport avec des stratégies politiques. Directement impliquée dans les débats autour de la " déconstruction ", l'écriture de Jacques Derrida réélabore les rapports entre littérature et philosophie en mettant l'accent sur les tensions qui ouvrent et qui scandalent les échanges entre style et pensée, raison et passion, écriture et politique. A l'écoute de leur accord ou de leur désaccord, le texte dramatise l'événement du " ton ". Au-delà même de l'agencement des troupes, mais dans sa plus grande proximité, le ton s'articule chez Derrida autrement que par un travail d'adéquation du mot ou concept. Une autre manière de poser le problème de la présentation totale du discours par lui-même serait ainsi engagée. La difficulté est, aujourd'hui, effectivement, dans la " manière " de dire ce changement de ton avec le langage et avec les institutions dans lesquels nous nous entretenons.

09/1998

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Philosophie

Derrida

Ecrire la vie de Jacques Derrida (1930-2004), c'est raconter l'histoire d'un petit Juif d'Alger, exclu de l'école à douze ans, qui devint le philosophe français le plus traduit dans le monde, l'histoire d'un homme fragile et tourmenté qui, jusqu'au bout, continua de se percevoir comme un " mal aimé " de l'université française, c'est faire revivre des mondes aussi différents que l'Algérie d'avant l'Indépendance, le microcosme de l'Ecole normale supérieure, la nébuleuse structuraliste, les turbulences de l'après-68, c'est évoquer une exceptionnelle série d'amitiés avec des écrivains et philosophes de premier plan, de Louis Althusser à Maurice Blanchot, de Jean Genet à Hélène Cixous, en passant par Emmanuel Levinas et Jean-Luc Nancy. ('est reconstituer une non moins longue série de polémiques, riches en enjeux mais souvent brutales, avec des penseurs comme Claude Lévi-Strauss, Michel Foucault, Jacques Lacan, John R. Searle ou Jürgen Habermas, ainsi que plusieurs affaires qui débordèrent largement les cercles académiques, dont les plus fameuses concernèrent Heidegger et Paul de Man. ('est retracer une série d'engagements politiques courageux, en faveur de Nelson Mandela, des sans-papiers ou du mariage gay. C'est relater la fortune d'un concept - la déconstruction - et son extraordinaire influence, bien au-delà du monde philosophique, sur les études littéraires, l'architecture, le droit, la théologie, le féminisme, les queer ou les postcolonial studies. Pour écrire cette biographie passionnante et riche en surprises, Benoît Peeters a interrogé plus d'une centaine de témoins. Il est aussi le premier à avoir pris connaissance de l'immense archive personnelle accumulée par Jacques Derrida tout au long de sa vie ainsi que de nombreuses correspondances. Son livre renouvelle en profondeur notre vision de celui qui restera sans doute comme le philosophe majeur de la seconde moitié du XXe siècle.

10/2010

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Philosophie

D'un ton guerrier en philosophie. Habermas, Derrida & Co

Autrefois, Kant s'était étonné dans un opuscule " d'un ton grand seigneur adopté naguère en philosophie ". En 1983. Jacques Derrida s'en était inspiré pour publier D'un ton apocalyptique adopté naguère en philosophie. Nous étions alors à l'aube d'une guerre de quinze ans qui déchira l'Europe philosophique à la fin du siècle dernier. Il était question, à travers le brutal conflit qui opposait Jurgen Habermas et Jacques Derrida, de déconstruction et de reconstruction de la raison, de l'héritage de l'Aufklarung et même du destin de la philosophie, sur une ligne de front dessinée entre l'époque de Hegel et celle de Nietzsche. puis légèrement retouchée à celle de Husserl, Heidegger et Adorno. Cela se passait entre Francfort et Paris, mais Derrida avait déjà été engagé dans d'autres guerres dessinant une géographie plus complexe. A Paris même, où Michel Foucault et Pierre Bourdieu l'avaient accusé d'être trop conventionnel et pas assez politique, ce qui remet sérieusement en cause la représentation d'une French theory censée être née au Quartier latin vers 1968 avant de s'exporter comme pensée tout uniment " post-moderne ". Entre Paris et la Californie, où John R Searle l'avait attaqué pour mécompréhension de la révolution dans la théorie du langage née à Oxford sous les auspices de John Austin, ce qui éclaire différemment les relations entre philosophies dites " analytique " et " continentale ". En Amérique enfin, entre divers départements de philosophie et de littérature, ce qui permet de découvrir, grâce à des médiateurs comme Richard Norte. une réception de son oeuvre plus contrastée qu'il n'y paraît. Les belligérants se sont cependant réconciliés au point de devenir amis, en sorte que l'on peut méditer ces deux propos : " Philosopher c'est aussi douter du sens de la philosophie " (Habermas) ; " Un philosophe est toujours quelqu'un pour qui la philosophie n'est pas donnée " (Derrida). A l'aune de telles convictions convergentes. il était peut-être inutile de faire un drame d'un désaccord. Mais c'est ainsi : une affaire exemplaire de guerre et de paix en philosophie offre une occasion de revenir sur son histoire, ses territoires et les manières de la pratiquer.

01/2011

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Philosophie

Derrida, suppléments

Il ne s'agit pas d'ajouter quelque chose à Derrida. Pas non plus de suppléer à des manques chez lui. Rien du double sens de ce mot — supplément — dont il a fait une de ses signatures conceptuelles. De manière générale, on ne complète ni on ne remplace jamais rien dans l'oeuvre d'un auteur : elle vaut telle qu'elle existe. Je pense plutôt à un troisième sens du mot, à ce sens littéraire ou journalistique selon lequel on joint une publication à une autre pour offrir un autre registre ou un autre aspect (un supplément illustré, sonore, ou bien encore le Supplément au voyage de Bougainville...). Ces textes écrits au gré des circonstances — colloques, ouvrages collectifs — et au fil de vingt-cinq années ne sont ni des études, ni des commentaires, ni des interprétations de la pensée de Derrida. Ce sont, pour le dire ainsi, des réponses à sa présence — telle qu'elle est venue et qu'à nouveau elle nous vient, supplément d'elle-même.

10/2019

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Que-sais-je ?

Jacques Derrida

L'oeuvre de Jacques Derrida (1930-2004) ne laisse indemne ni son lecteur, ni ses détracteurs, ni son auteur lui-même, qui a été le premier à réfléchir à sa propre production conceptuelle. C'est d'ailleurs cette réflexion qui l'a poussé à forger de nombreuses notions - trace, différance, archi-écriture, logocentrisme, phallogocentrisme... -, comme autant de jalons dans sa théorisation de la " déconstruction ". Son projet philosophique ? Une longue et exigeante explication de l'histoire de la philosophie et de ses institutions, explication ayant souvent conduit à un questionnement politique. C'est avec cette démarche qu'il a notamment analysé l'écriture et la parole, la métaphysique de la présence, l'animal ou encore la différence sexuelle. A la veille des vingt ans de la mort de Jacques Derrida, Olivier Assouly nous donne des clés pour comprendre la démarche philosophique novatrice et interroger l'héritage du penseur de la déconstruction, concept ô combien discuté dans le débat public d'aujourd'hui.

09/2023

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Derrida

Jacques Derrida

Ecrire la vie de Jacques Derrida (1930-2004), c'est raconter l'histoire d'un petit Juif d'Alger, exclu de l'école à douze ans, qui devint le philosophe français le plus traduit dans le monde, l'histoire d'un homme fragile et tourmenté qui, jusqu'au bout, continua de se percevoir comme un "mal aimé" de l'université française. C'est faire revivre des mondes aussi différents que l'Algérie d'avant l'Indépendance, le microcosme de l'Ecole normale supérieure, la nébuleuse structuraliste, les turbulences de l'après-68. C'est évoquer une exceptionnelle série d'amitiés avec des écrivains et philosophes de premier plan, de Louis Althusser à Maurice Blanchot, de Jean Genet à Hélène Cixous, en passant par Emmanuel Levinas et Jean-Luc Nancy. C'est retracer une série d'engagements politiques courageux, en faveur de Nelson Mandela, des sans-papiers ou du mariage gay. C'est relater la fortune d'un concept - la déconstruction - et son extraordinaire influence, bien au-delà du monde philosophique, sur les études littéraires, l'architecture, le droit, la théologie, le féminisme, les queerou les postcolonial studies. Pour écrire cette biographie passionnante et riche en surprises, Benoît Peeters a interrogé plus d'une centaine de témoins. Il est aussi le premier à avoir pris connaissance de l'immense archive personnelle accumulée par Jacques Derrida tout au long de sa vie ainsi que de nombreuses correspondances. Son livre renouvelle en profondeur notre vision de celui qui restera sans doute comme le philosophe majeur de la seconde moitié du XX ? siècle.

10/2022

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Derrida

Ecrits pour Derrida

Vingt ans ou presque après sa disparition, l'héritage intellectuel de Derrida reste objet de controverse. N'a-t-il pas introduit dans diverses problématiques philosophiques des complications inutiles ? Sa "déconstruction" ne s'est-elle pas muée en phénomène de société, pour ne faire qu'ajouter au désarroi contemporain ? On propose ici les éléments d'une apologie sans dévotion. Rendre hommage à une saisissante puissance de pensée et d'écriture, en détailler quelques exemples, n'est pas renoncer à affronter des questions difficiles touchant la définition de la "déconstruction" , son exacte portée, ou la manière dont ses enseignements prennent place dans le moment critique que nous traversons.

10/2023

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Ouvrages généraux

La Philosophie éternelle. Philosophia Perennis

La Philosophie éternelle date de 1945, treize ans après le Meilleur des Mondes. Au désespoir, Huxley n'oppose pas seulement l'érudition et l'humour ; ce grand voyageur, qui fit le tour du monde en sceptique et expérimenta les drogues en documentaliste, s'est défendu du pessimisme par ces deux formes de l'intelligence à l'affût d'elle-même que sont l'ironie et le savoir. "La matière de la Philosophia Perennis, c'est la nature de la réalité éternelle, spirituelle (...). Dans l'étude de la Philosophia Perennis, on peut commencer soit par le bas, par la pratique et la morale ; soit par le haut, par la considération des vérités métaphysiques ; soit enfin par le milieu, au point focal où l'esprit et la matière, l'action et la pensée, ont leur lieu de rencontre dans la psychologie humaine". Aldous Huxley

09/2023

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Derrida

Derrida et son jeu

Tout comme Sigmund Freud, avec qui il plaisantait beaucoup, Jacques Derrida était doté d'un grand sens de l'humour et il avait un réel penchant pour les mots d'esprit. D'où la question de ce livre : et si les blagues de Derrida étaient non seulement ludiques mais aussi lourdes de conséquences ? Et si elles révélaient quelque chose de plus fondamental concernant le travail de la déconstruction, à commencer par le concept même de "jeu" ? Ce petit essai traite du caractère spirituel de Derrida, de ses boutades, et s'intéresse au jeu des jeux d'esprit de Derrida en accordant une attention toute particulière à ses "histoires juives", c'est-à-dire aux histoires qui font ressortir le jeu oedipien du Père-de-la-Déconstruction avec le Père-de- la-Psychanalyse. Qu'est-ce que cela voudrait dire pour ces deux personnages, ces origines respectives (déconstruction et psychanalyse), de jouer à l'origine ? Qu'est-ce que le jeu ? Et qu'a-t-il à voir avec le caractère de Derrida, ses histoires juives et les virtualités singulières de son écriture ? En soulevant de telles questions, ce livre cherche à montrer que la déstabilisation de l'origine - qu'elle soit philosophique, biblique ou familiale (juive) - n'est pas seulement une affaire conceptuelle sérieuse. C'est aussi un événement particulièrement drôle et digne d'analyse.

06/2023

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Psychologie, psychanalyse

Lacan avec Derrida. Analyse désistentielle

Lacan, Derrida : l'un contre l'autre, l'un avec l'autre. Deux noms propres et de nombreux textes qui transforment notre espace de pensée et qui ne cessent de multiplier entre eux les explications. Au-delà de toute frontière de la psychanalyse, de la philosophie ou de la littérature ; au-delà de tout conformisme académique ou médiatique. Par exemple (pour commencer) : comment se conduit donc une analyse ? Pour Lacan, le psychanalyste dirige la cure comme Dupin, dans le conte de Poe, paraît mener l'enquête sur la lettre dérobée à la Reine par le Ministre. Mais qu'est-ce qui amène Dupin à occuper cette place ? Pourquoi les personnages ont-ils tous leur double, y compris le narrateur et le lecteur-interprète ? Cette parabole de la lettre voile et dévoile une autre scène - historique - qui ressortit au même modèle. Une scène d'héritage.

04/2001

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BD tout public

Philosophia. Une histoire de la philosophie en BD

Philosophia, c'est une histoire de la philosophie en bande dessinée. Des premiers philosophes grecs jusqu'à ceux d'aujourd'hui, ce roman graphique de la pensée se veut une introduction ludique et esthétique aux grandes idées qui ont rendu célèbres des auteurs aussi incontournables que Platon, Descartes, Kant et bien d'autres…

10/2018

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Philosophie

Derrida pour les temps à venir

Cet ouvrage devait être remis à Jacques Derrida pour son soixante-quinzième anniversaire. Arraché à la vie un an plus tôt, il ne l'aura pas connu. Les auteurs, de renommée internationale, qui apportent ici le témoignage de la fécondité de la pensée de Derrida dans leur champ de travail respectif, ont tous fréquenté à la fois l'homme et l'œuvre. Derrida aura signifié pour eux une ligne de vie qui les tient à l'écart des dogmatismes et leur ouvre un avenir pour la pensée, l'écriture, la vie. Loin d'être négative, comme on feint souvent de le croire, la pratique de la déconstruction, à laquelle s'attache le nom de Derrida, choisit, contrairement à toute pensée qui veut arraisonner la folie, de courir le risque et la chance d'affoler la raison : pour voir se dessiner un autre horizon de la justice, du don, de la démocratie, et une révolution dans la pensée même de la révolution. Deux textes inédits de Jacques Derrida sont venus trouver ici leur place après coup. Ils incitent, avec une inflexible rigueur, à penser ce qui vient devant nous.

11/2007

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Philosophie

Leçons sur Derrida. Déconstruire la finitude

Derrida est un philosophe exemplaire du XXe siècle. Il connaît remarquablement tout ce qui s'est écrit en philosophie depuis Platon. Il partage avec Descartes le geste de rompre, de déconstruire, de déterminer de nouvelles références pour s'orienter, aujourd'hui, après le siècle des Grandes Guerres, des grandes crises, siècle en lequel l'homme se voit capable de tout détruire, de porter l'évolution vers sa propre fin. L'idée de finitude veut dire non seulement la limite de notre pouvoir de connaître mais encore celle des illusions de la modernité. Pour la première fois sans doute, au nom de la grandeur de l'humanité, de sa puissance, de sa morale et des progrès dont l'homme s'est voulu le maître, un monde est menacé de finir. Mais Derrida n'en reste pas à un constat de fin des temps. Sa déconstruction de la tradition se fixe pour but de délivrer un autre sens que celui de la raison si autoritaire et autocratique. Un sens qui ouvre des perspectives du côté de l'art, de la technique, des folies littéraires autant que de la vie animale dont le regard touche un réel très différent. L'univers des signes n'est pas le propre de l'homme et se trouve tracé déjà par des choses qui ne dépendent pas de nous, de notre interprétation, des ressources de notre domination intellectuelle. C'est cette approche des signes libérés de l'autorité de la conscience que ce livre veut reprendre avec Derrida pour reconduire à un réel autrement sensible. Réalité qui ne se laissera plus absorber par la finitude, par les fins de l'homme qui avaient bouché l'horizon en enfermant toute vie dans les ressources du "moi" le plus haïssable.

06/2015

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Derrida

Penser la "pervertibilité". Avec Jacques Derrida

Peut-on seulement penser une éthique de la perversion ? Tout est problématique dans cette question, à commencer par le mot "perversion" lui-même qui ouvre, dès lors qu'on l'évoque, un espace sémantique trouble aux frontières incertaines. L'idée de "pervertibilité", relancée ici dans le sillage du philosophe Jacques Derrida, pourrait bien déjouer ces équivoques. Au confluent de la littérature, de la philosophie et de la psychanalyse, cet ouvrage s'attache à montrer l'importance de cette notion chez Jacques Derrida et à retracer les moments qui en constituent une sorte d'impensé. A cette fin, l'auteur entreprend une enquête au plus près des textes et de la pensée du philosophe, soutenue par une approche pluridisciplinaire qui permet d'en cerner l'évolution dans la seconde moitié du XXe siècle, tout en respectant l'exigence de complexité et d'inventivité de ce qu'on appelle "déconstruction". En mettant de l'avant une conception renouvelée du texte littéraire, ce livre ne cherche pas à faire l'apologie de propriétés prétendument subversives de la littérature, mais il contribue à ce que soient mieux compris des dispositifs "pervers" de la pensée philosophique et des gestes concrets d'écriture.

06/2023

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Derrida

Droit et normativité chez Jacques Derrida

Ce livre est une exploration de la pensée de Jacques Derrida en suivant un fil conducteur : la thèse de "l’archi-droit". Selon cette thèse, Derrida laisse entrevoir que le domaine pratique est régi par des effets d’écriture. Tout se passe comme si, avant la constitution d’une éthique ou d’une morale, et avant les concepts de "bien" et de "mal", de "bon" et de "mauvais", de "correct" et d’"incorrect", de "raisonnable" et d’"irraisonnable", la sphère de l’agir se structurait comme un système juridique. Elle dépendrait ainsi de tout ce que la tradition métaphysique classait comme secondaire dans le champ normatif, à savoir la prescription, la sanction, la contrainte, la procédure, le tiers, le jugement, l’autorité, les droits subjectifs. En multipliant les zones de friction entre les textes de Derrida et les problèmes classiques de la philosophie du droit, Rezende nous montre non seulement que les questions normatives ont toujours contaminé la déconstruction, mais aussi que la normativité n’est possible qu’à partir d’une certaine déconstruction.

06/2023

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Philosophie

Derrida, un démantelement de l'Occident

La déconstruction est le concept qui a rendu mondialement célèbre Derrida. Mais personne encore n'a exploré suffisamment cette stratégie de déconstruction, fragmentaire plus que monumentale. Pour la première fois, Jean Clet Martin en offre une lecture intégrale. Il suit le cheminement de Derrida, tendu vers le lointain, l'ailleurs, pratiquant une véritable expérience de la "différence". S'y affirme une autre vision de l'homme, de ta femme, de la sexualité, de l'ami, de l'animal... L'Occident n'a jamais su penser l'Autre, refusant de concevoir la différence à laquelle notre économie impose l'identité d'une pensée unique. Mais penser vraiment, c'est entrer dans une confrontation, dans une différence radicale au risque de se perdre. Penser avec justice nous entraîne sur une limite qui n'est pas celle de l'homme blanc, majoritaire, lui qui consomme tous les vivants et détruit ce qui apparaît comme étranger. D'où le besoin urgent de créer des mots nouveaux, d'aller voir ce qui circule dans la marge, hors de l'Occident mais encore dans les folies de l'art si souvent incomprises. La déconstruction apparaît alors en un dépaysement qui fait de Derrida comme un Peau Rouge ou un marrane solitaire...

10/2013

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Philosophie

Des Confessions. Jacques Derrida-Saint Augustin

L'université de Villanova (centre mondialement réputé des études augustiniennes, mais aussi l'une des têtes de pont du postmodernisme et de la déconstruction aux Etats-Unis) invita Jacques Derrida, quelques jours après les événements du 11 septembre 2001, à débattre autour de l'un de ses livres les plus troublants : " Circonfessions " ; texte essentiel où l'expérience de sa mère mourante amène le philosophe à se replonger dans les Confessions de saint Augustin, au point d'y découvrir l'un des fils conducteurs de sa vie. Dans cet ouvrage, la voix unique de Derrida est constamment présente. On l'entend dialoguer in situ avec les plus grands spécialistes de la patristique mais aussi avec des philosophes contemporains, dont certains étaient ses amis les plus proches. Le dialogue est d'autant plus fécond que s'y ajoute un autre grand " augustinien " du postmodernisme français : Jean-François Lyotard. Ce livre montre comment la pensée de la confession de Derrida est propre à renouveler en profondeur l'histoire même de la tradition chrétienne et nous interpeller sur les questions d'actualité les plus brûlantes.

01/2007

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Philosophie

L'entretien N° 3 : Jacques Derrida

Parmi les trois livraisons annuelles de L'Entretien, l'une est monographique. Un interlocuteur (ou une interlocutrice) est au centre et nous publions les entretiens qu'il (ou elle) nous a donnés, complétés par des documents et des inédits. Les "marges" sont occupées par ceux (et celles) qu'il a choisis pour éclairer sa démarche, affirmer une proximité ou, simplement, un lien d'amitié. L'air du temps, largement résumé par le titre d'un essai récent de Guillaume Le Blanc et Fabienne Brugère, La Fin de l'hospitalité, l'étranger cessant d'être un hôte pour devenir un ennemi, "un barbare qu'il faut éloigner, repousser, ne plus voir", nous a semblé appeler une relecture urgente de Jacques Derrida, qui n'a cessé de s'interroger, au fil de quelque quatre-vingts livres, sur l'hospitalité et, plus généralement, sur la définition de l'autre. La première monographie de L'Entretien lui est donc consacrée. On trouvera dans les pages qui suivent un choix d'entretiens radiophoniques ou télévisuels qu'il nous a accordés à l'occasion de ses publications, malgré, il faut le rappeler, ses réserves à l'égard d'un genre qui conduit à "improviser" là où il faudrait se donner le temps de la réflexion. Il lui arrivait, d'ailleurs, d'exprimer ses réticences avant de se laisser finalement prendre au jeu que nous lui proposions. Il nous offrait ainsi la chance exceptionnelle d'entrer dans le vif d'une pensée en cours de recherche et, si l'on peut dire, de construction. Circonstance, pour nous, aggravante, nous publions ici des retranscriptions que Jacques Derrida n'a pas pu relire, alors qu'il s'était fait une règle de toujours revoir ses propos tenus oralement quand ils devaient prendre une forme écrite. Nous remercions Marguerite Derrida de nous avoir autorisé cette transgression. C'est vers la pensée de Derrida que se tournent celles et ceux qui complètent notre sommaire : des amis, écrivains et philosophes, tels Jean-Luc Nancy, Philippe Lacoue-Labarthe, Hélène Cixous, Elisabeth de Fontenay, Elisabeth Roudinesco, des lecteurs, anciens étudiants, comme Marc Goldschmit, Joseph Cohen et Raphael Zagury-Orly. D'un témoignage à l'autre se confirme la place essentielle dévolue à l'amitié. Peut-être confère-t-elle à l'oeuvre son mouvement premier et faut-il y voir la clef, chez Jacques Derrida, du désir de transmission. Amitié au sens philosophique et politique sans doute, mais également à l'origine d'un attachement personnel, à l'exemple de la relation nouée de longue date avec le peintre Valerio Adami, dont les dessins accompagnent ce numéro.

05/2017

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Ouvrages généraux

Le bestiaire philosophique de jacques derrida

"L'animal ? L'autre" , est le premier questionnement et le fil rouge de ce livre sur la passion des animaux selon Jacques Derrida. L'auteure lit l'oeuvre du philosophe de la déconstruction, qui reconnaît l'altérité et la différence de l'animalautre comme une expérience inaugurale, s'inscrivant dans le face à face avec un "animal" singulier, et qui s'appuie sur la dénonciation de la lacune abyssale implicite dans le terme générique "animal" , qui a engendré tant d'équivoques dans la réflexion philosophique sur les animaux. Ce bestiaire repose sur l'ambition d'entamer un discours philosophique à propos de l'animalautre, en utilisant des mots et des concepts, mais aussi en le nourrissant de la vie réelle ou métaphorique des animaux, qui par leur présence silencieuse raisonnent autrement et donnent une vie et un mouvement nouveau à la réflexion conceptuelle.

10/2022

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Ouvrages généraux

Hospitalité et substitution. Derrida, Levinas, Massignon

Dans son séminaire "Hostilité/hospitalité" donné en 1995-1996 et en 1996-1997, Jacques Derrida a multiplié les analyses de ce concept énigmatique. Se déplaçant de l'hospitalité universelle promue par Kant et les Lumières à l'Antiquité grecque, il s'est ensuite penché sur l'hospitalité abrahamique. Son analyse de la Genèse l'a conduit à relire la pensée de Levinas, pour proposer ensuite un nouveau déplacement : allant à la rencontre de l'hospitalité islamique, il engage un dialogue avec la pensée de Louis Massignon, qu'il relit à travers celle de Levinas. C'est au coeur de cette rencontre que Derrida associe, de manière essentielle, l'hospitalité et la substitution, dont Massignon avait fait le coeur de son approche de "l'hospitalité sacrée". L'héritage abrahamique de l'islam se trouve ainsi rapproché de la tradition Juive et chrétienne. Ce n'est pas le moindre mérite de cet important séminaire que de rappeler la haute figure de Massignon et de restituer pour le présent un idéal d'hospitalité inconditionnelle que Derrida n'a Jamais cessé de promouvoir.

03/2021

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Montaigne

"Je ne suis pas philosophe". Montaigne et la philosophie

" Je ne suis pas philosophe ", écrit Montaigne dans les Essais. Le présent texte vise à montrer qu'il l'est pourtant, et d'autant plus peut-être qu'il y prétend moins. Montaigne lit les philosophes, les confronte les uns aux autres, et à soi : qu'est-ce autre que philosopher ? Il est vrai pourtant qu'il n'est dupe ni de leurs systèmes ni de leurs prétendues démonstrations. Mais pourquoi faudrait-il, pour être philosphe, s'illusionner sur la philosophie ? Tant pis pour les cuistres ou leurs disciples ! Montaigne aime la philosophie vivante, enjouée, folâtre, dit-il. C'est un philosophe qui ne croit pas à la philosophie, ou qui ne cesse de s'en déprendre : un philosophe lucide et libre, et qui n'en philosophe que mieux. " La philosophie est celle qui nous instruit à vivre ", écrit-il : c'est en quoi il est philosophe, et nous apprend à philosopher.

01/1993

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Autres

François Châtelet, un philosophe au présent

Philosophe hors du commun, François Châtelet (1925-1985) a profondément marqué le paysage intellectuel français du XXe siècle. Cofondateur, avec Michel Foucault et Gilles Deleuze, du département de philosophie du Centre universitaire expérimental de Vincennes, aujourd'hui Université Paris VIII, il a dirigé ce département jusqu'à sa mort. Les textes réunis ici se composent de quatre articles de François Châtelet devenus introuvables et une série de textes de philosophes qui mettent en valeur, tant ses talents d'historien de la philosophie, de pédagogue que de philosophe engagé. C'est tout un ensemble de souvenirs d'un philosophe médiatique qui est donné à lire, luttant par l'histoire des concepts contre l'orthodoxie marxiste. François Châtelet fut le cofondateur avec Jacques Derrida, Jean-Pierre Faye et Dominique Lecourt du Collège international de philosophie. Il militait pour la pratique d'une philosophie ouverte et populaire et n'a eu de cesse de décloisonner la philosophie et de l'ouvrir pour la mettre en commun.

02/2022

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Philosophie

LA PROFESSION DE FOI DU PHILOSOPHE : CONFESSIO PHILOSOPHI

Rédigée à Paris en 1673, éditée pour la première fois en 1915, la Confessio philosophi présente la première formulation de ce qui deviendra un thème majeur, l'un des plus mal compris aussi par les critiques, de l'œuvre de maturité. Dans sa Théodicée, Leibniz en rappellera lui-même le sujet central : " Un Dialogue latin de ma façon, où je mettais déjà en fait que Dieu ayant choisi le plus parfait de tous les mondes possibles, avait été porté par sa sagesse à permettre le mal qui y était annexé, mais qui n'empêchait pas que tout compté et rabattu ce monde ne fût le meilleur qui pût être choisi ". " L'optimisme " leibnizien s'exprime ici au plus près de sa source religieuse ; la justification de la réalité reconnaît l'ombre comme la contre-partie inéluctable de toute illumination.

06/1993

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Philosophie

Jacques Derrida et la loi du possible

Ces pages visent à comprendre et à présenter la pensée de Derrida comme une œuvre de pensée. La moindre connaissance de quelques écrits du philosophe permet de saisir dans cette déclaration d'intention de lecture de Derrida l'écho de l'intention même de la lecture des textes les plus disparates du panorama philosophico-littéraire que Derrida conduit avec une admirable patience. Lire une pensée comme une pensée à l'œuvre, c'est l'interroger dans son excès sur la signification de son vouloir-dire, dans son excès sur ce qu'elle affirme vouloir dire. L'écrit en tant que tel, et en particulier l'écrit philosophique, possède une dynamique propre, qui diffère de l'intention de celui qui écrit, de l'intention qui vit de l'espoir de pouvoir se présenter sans équivoque, de manière claire et compréhensible par tous et toujours. Nécessairement située dans l'espace qui sépare l'écrit de ce qui n'est pas écrit, toute tentative d'une expression nouvelle est en effet liée à la nécessité d'investir et de revêtir des formes anciennes pour présenter ce qui est inédit elle est liée (ce qui veut dire aussi qu'elle en est prisonnière) à la nécessité de l'impossible création. Comprendre une pensée comme une œuvre, c'est savoir que ce qu'il y a en elle de plus intéressant n'est pas toujours l'hypothèse dont elle part, la manière dont elle procède et les conclusions sur lesquelles elle débouche ; c'est savoir qu'à côté des thèses et des contradictions, il y a aussi des présupposés, des accents, des digressions, des suspens, des lacunes, des non-dits, des choix et des sympathies, des espoirs et des tensions. La pensée n'est à l'œuvre. que parce que, se développant dans le contexte de ses conditions de possibilité, elle travaille avec elles dans un effort patient et continu de négociation et de réflexion, que l'on pourrait précisément appeler réflexion. L'œuvre d'un penseur est sa pensée à l'œuvre et une pensée est à l'œuvre même quand elle ne peut pas dire ce qu'elle voudrait dire, quand elle dit ce qu'elle ne voudrait pas dire, quand elle essaie de dire ce qu'elle ne parvient pas à dire, quand elle redit ce qu'elle vient apparemment de dire, et enfin quand elle nomme ce qui ne peut avoir de nom.

04/1994

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Philosophie

Alain Badiou. Vivre en immortel

Alain Badiou est le dernier dinosaure d'un moment glorieux de la philosophie française. Mais à la différence de penseurs comme Deleuze ou Derrida, c'est un philosophe classique, cherchant à apporter des réponses aux questions les plus anciennes de la philosophie : qu'est-ce que l'être ? qu'est-ce que l'amour ? qu'est-ce qu'une vérité ? qu'est-ce que la philosophie ? Dans cette position classique, Badiou ne cède sur rien : ni sur la construction d'un système, ni sur l'existence de vérités, ni sur la centralité du Sujet. Autant de points insupportables au regard des philosophies contemporaines. Toutefois, bien que classique, Badiou opère aussi de nombreux déplacements conceptuels dont le plus important est que la philosophie n'est plus au coeur du processus de production des vérités. Elle n'est que leur "vieille maquerelle" : l'entremetteuse des rencontres entre les vérités. La philosophie ne peut donc exister que sous condition de quatre procédures de vérités. Le philosophe est ainsi amant, militant politique, passionné de sciences et d'art. C'est en expérimentant les vérités de ces quatre champs qu'il pourra abandonner sa petite individualité et se laisser porter par l'élan de l'universel. Toute la pensée de Badiou nous enjoint donc à cesser d'être des animaux humains pour devenir des Sujets, à ne plus survivre à l'aune de nos seuls intérêts pour vivre pleinement, c'est-à-dire vivre enfin, comme des immortels.

12/2014

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Philosophie

Chili : les silences du pardon dans l'après Pinochet

Le philosophe chilien Javier Agüero Águila a consacré ses recherches à la psychanalyse, à la philosophie française contemporaine avec une attention toute particulière à la pensée de Jacques Derrida , à la "philosophie politique" : la violence, la démocratie et les droits de l'homme, l'hospitalité, la communauté et l'extranéité, la marginalité mais encore l'héritage, la mémoire, l'oubli, le pardon, etc. C'est autour du pardon que ce livre s'organise, engageant un débat sur le processus chilien de transition et de démocratisation mis en oeuvre après la dictature militaire de Pinochet.

09/2019

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Philosophie

FRANCOIS DAGOGNET MEDECIN EPISTEMOLOGUE PHILOSOPHE. Une philosophie à l'oeuvre

François Dagognet, en son œuvre foisonnante, pose un problème au bibliothécaire/bibliographe avant d'en poser un, plus grave encore, au philosophe troublé et inquiet devant cette œuvre éclatée : où le classer, dans quelle rubrique du ficher le caser, comment le cataloguer ? En philosophie, en médecine, en géographie, en droit, en histoire des sciences, en histoire de l'art, etc. ? Partout, c'est-à-dire nulle part ou autant ici qu'ailleurs, l'hybride devient insaisissable. Lui qui exalte les classements semble échapper à toute classification et s'ingénie à prendre à contre-pied les attendus, à mettre hors-jeu les conformismes : l'hérétique n'est pas toujours celui qu'on croit. Le mixte ambivalent suscite alors la question quasi policière des gardiens du temple : est-ce bien encore de la philosophie ? Le risque de cette étrangeté migratoire qui traverse les frontières disciplinaires est d'entretenir la menace d'une disqualification ; l'accusation de bricolage alimente la honte d'une traîtrise ; D'autant qu'à cet éclectisme voyageur de bohémien, sinon de nomade, s'ajoutent des attractions sulfureuses pour Lavater, Bertillon, Reich, Duchamp, César ... et une passion compromettante pour des objets curieux et des inventions farfelues. Et comme si cela ne suffisait pas, Dagognet s'ingénie à prendre des positions iconoclastes sur les cimetières, les dons d'organes, les mariages, etc. , ce qui donne à la stature du philosophe une allure d'excentrique radical dans les débats contemporains.

07/1998

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Philosophie

Sarah Kofman et Jacques Derrida. Croisements, écarts, différences

Cet ouvrage se présente sous le signe de voix croisées : celles de Sarah Kofman et de Jacques Derrida au premier chef, et celles des deux lectrices qui se sont mises à l'écoute des accents singuliers de cette amitié philosophique à partir des oeuvres respectives des deux philosophes et des lettres que Sarah Kofman a adressées à Jacques Derrida de 1968 à 1992. Cette correspondance offre un aperçu inédit de différences saisies sur le vif chez les deux philosophes, très proches et cependant dissemblables dans leur approche des textes. Ces lettres permettent aussi de comprendre ce qui importait tant à Sarah Kofman dans l'amitié que lui témoignait Jacques Derrida, à travers et au-delà des situations conflictuelles qui les opposèrent en quelques occasions. Enfin, ces lettres reconstituent le fil d'une histoire vivante de la philosophie, lieu d'intenses débats intellectuels au cours de ces décennies. En l'absence d'une biographie en français de Sarah Kofman, une note retrace, à partir de ses archives, les principales étapes d'un parcours semé d'embûches, en un émouvant portrait de la vie-oeuvre de la philosophe.

07/2018

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Critique Poésie

Derrida, le poème. De la poésie comme indéconstructible

L'oeuvre de Jacques Derrida n'aura cessé d'interroger la poésie et le poème, au travers d'une confrontation insistante à un corpus signé par certains des plus grands noms de la modernité : Mallarmé, Artaud, Ponge, Celan, Genet, pour n'en citer que quelques-uns. Le poème y est d'abord (1960-1970) saisi comme l'incarnation du rêve logocentrique d'une parole présente à elle-même, contractée et configurée dans l'unité d'un seul souffle. Déconstruit pour en reconduire l'occurrence à l'immanence générale d'une littérature faite Texte, il deviendra (avec Mallarmé notamment) l'un des instruments les plus puissants de l'opération de déconstruction. Mais le poème résiste et insiste en son lieu singulier, à partir notamment des années 1980 : à l'effort déconstructeur, il objecte décidément sa "chose" (Signéponge), l'effet vertigineux de son secret (Schibboleth), l'itération sans fin de sa redite (Feu la cendre). Ce livre se propose dès lors de montrer comment le poème apparaît, au terme de l'itinéraire derridien, comme l'un des noms de l'indéconstructible.

02/2022

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Philosophie

Le calcul des langues. Distyle

Texte énigmatique et entièrement inédit, Le Calcul des langues marque la première tentative de Jacques Derrida d'écrire un livre en deux colonnes. Annoncé comme "à paraître" sur la quatrième de couverture de l'Archéologie du frivole (1973) mais jamais publié du vivant de l'auteur, le tapuscrit de ce projet inachevé fut retrouvé chez Derrida après son décès. La publication posthume de ce texte fort original met au jour un véritable laboratoire typographique où, avant l'écriture de l'un de ses textes les plus célèbres, Glas (1974), Derrida ose couper la page en deux en vue de repenser la relation entre philosophie et écriture. Poursuivant une réflexion sur les sciences du langage au XVIIIe siècle entamée avec De la grammatologie (1967), Derrida propose ici une lecture en partie double de L'Art d'écrire de Condillac. Mais à la différence de Glas, dont les deux colonnes confrontent un philosophe (Hegel) à un auteur littéraire (Genet), Le Calcul des langues confronte Condillac à lui-même. Si la colonne de gauche propose une exégèse plutôt conventionnelle et méthodologique de L'Art d'écrire, celle de droite divague sans cesse, multipliant les digressions en direction de Freud et d'autres penseurs, à la recherche d'un plaisir de l'écriture qui échapperait à la philosophie. Lecture de Condillac en deux colonnes, donc, mais aussi en " deux styles " comme l'indique le sous-titre ("Distyle"), cet ouvrage tout à fait singulier dans le corpus derridien donne à lire l'une des plus belles expérimentations de l'écriture déconstructrice.

06/2020