Recherche

sallenave

Extraits

ActuaLitté

Critique

Discours de réception à l'Académie française Et réponse de Danièle Sallenave

Ce volume reprend le discours de réception à l'Académie française de Daniel Rondeau, prononcé le 4 novembre 2021, suivi de la réponse de Madame Danièle Sallenave. Comme le veut la tradition, ces deux textes sont suivis du discours de remise de l'épée, prononcé par Marc Lambron et des interventions lors de la cérémonie de remise de l'épée.

10/2022

ActuaLitté

Actualité et médias

Parole en haut silence en bas

"Jamais je n'ai eu autant besoin de connaître l'opinion de mes concitoyennes et concitoyens. Jamais je n'ai eu autant besoin de partager avec eux mes interrogations. Sur les attentats, leurs causes, leurs motivations. Sur les caricatures de Mahomet, aussi, disons-le franchement". L'Innombrable, c'est celui qui ne profite pas de la fameuse liberté d'expression devenue la valeur majeure de la République. C'est celui à qui elle ne s'applique pas. Qui porte un invisible bâillon. Un des noms de ce bâillon est : légitimité. C'est très compliqué, cette question de l'accès à la parole, orale, écrite. De se sentir légitime, ou interdit. Qui la donne, la légitimité ? Et comment vit-on l'illégitimité ? La vraie inégalité est là. Entre ceux qui ont un accès à la parole et ceux qui ne l'ont pas.

01/2021

ActuaLitté

Philosophie

La parole impropre

Qu'est-ce qui est approprié et inapproprié d'exprimer ? Que racontent les clichés, les proverbes, les sentences ? Le moins disant serait-il le plus significatif ? L'art de parler serait-il d'abord un art d'écouter ? Une méditation fondamentale sur le langage. Notre manière de parler des choses est une part intime de l'expérience que nous en avons. C'est un fait cependant qu'elle se heurte aux obstacles d'une expression en apparence inauthentique. Clichés, lieux communs, proverbes, sentences et tournures toutes faites semblent relever d'une parole impropre, marquée par une dépossession du langage, une aliénation de la subjectivité et une incompréhension du monde. Mais qu'entend-on véritablement dans cette parole ? Peut-être, dans les multiples figures qu'elle peut revêtir, un fond d'usages, de formules, d'arts de dire, dont il convient de mesurer l'expressivité paradoxale au delà des préjugés qui nous incitent à nous en défier. Dans la réversibilité du propre et de l'impropre qui les caractérise, le présent ouvrage se propose de décrire les conditions de leur adéquation possible, et parfois inattendue, à l'expérience. C'est ainsi que peut se révéler leur vérité singulière, qu'il nous faut réapprendre à écouter. Entre littérature et philosophie : un ouvrage qui renverse toutes les fake news.

04/2019

ActuaLitté

Littérature française

Les trois minutes du diable

On dit que chaque jour, pendant trois minutes (les "trois minutes du diable"), le cours du monde est suspendu. Par cette brèche passent la folie, la ruse, la guerre, mais aussi la liberté, le rêve, l'audace, le plaisir. Ainsi, dans la nuit du 18 au 19 août 1991, tandis que les chars des putschistes pénètrent dans Moscou, des événements mystérieux se produisent. Dans un village français, un enfant mort réapparaît. A Turin, Monseigneur fait un cauchemar : on a volé le Saint Suaire ! Et trois misérables sont réveillés sur la place Rouge par la trompette du Jugement dernier. De Moscou à Paris, en passant par Varsovie et Berlin, une immense dérive gagne notre continent désaccordé. La guerre approche, des truands en tout genre trafiquent au long des routes. Dans leur croisade pour la reconquête du monde occidental, catholiques et orthodoxes rivalisent d'invention. Monseigneur peut dormir tranquille.

07/1994

ActuaLitté

Actualité et médias

Jojo, le Gilet jaune

Au miroir du mouvement des Gilets jaunes, l'élite politique, intellectuelle, culturelle a laissé voir son vrai visage. Début janvier 2019, le président promet d'éviter ces " petites phrases " qui risquent d'être mal interprétées, mais il rechute aussitôt. Les médias ne devraient pas, dit-il, donner sur leurs antennes " autant de place à Jojo le Gilet jaune qu'à un ministre " . Ainsi se révèlent l'étendue et la profondeur de la fracture qui sépare les " élites " des " gens d'en bas " . Fracture géographique, économique, politique et sociale. Et surtout fracture culturelle, entre les habitants des grandes villes, et tous les autres. La violence et les embardées de langage de quelques-uns ont jeté le discrédit sur les Gilets jaunes. Il ne faudrait pas qu'une élite, assurée de sa légitimité, en tire argument pour occulter la force d'un mouvement qui a fait entendre une exigence de justice et d'égalité, parfois confuse, mais toujours profondément démocratique. Retrouvant ainsi l'inspiration des grands sursauts populaires qui ont marqué notre histoire.

04/2019

ActuaLitté

Littérature française

Conversations conjugales

Ce couple n'est pas, en apparence, de ceux qui n'ont plus rien à se dire. Entre l'homme et la femme, la parole circule, vive, jamais plus animée que lorsqu'elle touche à des futilités : la qualité du beurre et d'une soirée, la manière d'accommoder les oeufs. Menée sur un rythme vif, plus agressive souvent que tendre, la conversation aborde parfois des zones plus dangereuses : le mariage, la nature de leur union, l'amour, le désir. Mais un sûr instinct les pousse, l'un et l'autre, à s'en détourner rapidement. C'est elle qui veut parler ; c'est elle qui pique l'autre et relance l'échange. Une inquiétude visiblement la mène. Mais dans l'usage qu'elle fait de la parole, il semble que quelque chose cherche non à se montrer, mais à se cacher ; non à se dire, mais à se taire. Seul le bruit des mots parvient à masquer ce qui, dans le silence, risquerait de se faire entendre : la vérité insupportable qu'entre eux l'amour a peut-être disparu.

04/1987

ActuaLitté

Littérature française

La vie fantôme

Comment vivre ? Connaître de vrais accomplissements, être libre, et heureux ? Et si l'on n'y parvient pas, qui en est responsable ? Le travail, la famille, la province avec ses lenteurs, sa régularité et cette façon d'être comme loin de tout ? Pris dans les contrats et les contraintes d'une vie familiale réglée, Pierre croit avoir trouvé en Laure la figure d'un amour idéal propre à résoudre toutes ses insatisfactions. Et Laure, dans son extrême jeunesse, répond avec élan à la passion de Pierre : ils connaissent ensemble des après-midi secrètes, des moments charnels très forts et les joies équivoques de la clandestinité. Ont-ils, enfin, rencontré la "vraie vie" ? Ou sont-ils condamnés à ne connaître toujours, en fin de compte, qu'un simulacre de vie, une vie fantôme ?

09/1986

ActuaLitté

Littérature française

L'églantine et le muguet

"Ce livre est un récit de voyage. Le voyage que j'ai fait dans ma région natale, l'Ouest conservateur et clérical de l'Anjou, pour retrouver ce qui caractérisait l'éducation républicaine que j'y ai reçue, de parents instituteurs, au milieu du siècle dernier. C'est une certaine idée de la république, forgée au XIXe siècle dans la retombée des révolutions, la contre-offensive catholique et les débuts de l'expansion coloniale. En revisitant les lieux familiers à mon enfance, en explorant leur histoire, j'ai vu renaître les personnages et les grands moments de cette république guerrière. Ses symboles, son école dressée contre le pouvoir de l'Eglise et des châteaux. Ses idéaux de justice, d'émancipation. Son combat pour le progrès. Mais aussi ses limites, et ses aveuglements. Le lourd passé de la guerre de Vendée. La contradiction entre les principes républicains et la réalité coloniale. Son universalisme abstrait. Sa défiance continuée envers "la sociale". Aujourd'hui, une frange très combative de néo-conservateurs a choisi de réveiller ces traits négatifs dans une surenchère de laïcité et de nationalisme identitaire. Faisons plutôt le pari généreux d'une république postcoloniale, consciente de ses fautes passées, ouverte aux différences. Une république sociale, placée sous le signe de l'églantine rouge, autrefois fleur du 1er mai ouvrier, chassée sous Vichy par le muguet, fleur de la Vierge Marie". Danièle Sallenave.

03/2018

ActuaLitté

Récits de voyage

Sibir. Moscou-Vladivostok, mai-juin 2010

Sibérie en russe c’est « Sibir », du nom d’un petit royaume mongol défait par les Russes après la victoire d’Ivan le Terrible en 1552 sur les Tatares de Kazan. Symbole et départ d’une conquête et d’une colonisation de la Sibérie qui durera des siècles. Située en Asie par la géographie, la Sibérie appartient à l'Europe par l'histoire et par la civilisation. L'Europe ne s'arrête pas à l'Oural. Comment cela s'est imposé à moi, je le raconte jour après jour, tandis que sous mes yeux s’étire un paysage de forêts, de campagnes désertées, de grands fleuves, de villes géantes, de gares monumentales. Le printemps explose sur la trace enfouie des anciens goulags. Et le Transsibérien pousse l'Europe devant lui à travers dix mille kms et onze fuseaux horaires. « Sibir ! sibir ! » chuchotent les roues.

01/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

LE DON DES MORTS. Sur la littérature

Depuis des siècles les livres sont le legs des générations disparues - le don que nous font les morts pour nous aider à vivre. Dans notre culture, vivre sans les livres est donc une privation, un tourment qu'on ne peut comparer à rien. Sans les livres, toute vie est une vie ordinaire. Ne pas avoir l'expérience de la littérature n'empêche ni de connaître ni de savoir, ni même d'être " cultivé " : il manque seulement à la vie vécue d'être une vie examinée. Car les Lettres, c'est notre langage métamorphosé ; ce sont nos mots : et voici que, dans le colloque singulier du livre et de son lecteur, s'ouvrent l'expérience élargie, et la pensée, et le rêve, et la possibilité d'être soi-même, véritablement, dans la communauté partagée. La pratique des livres n'est donc pas, dans notre vie, la part du rêve, un luxe gratuit, un loisir supérieur ou une marque de distinction. Et les intellectuels se trompent gravement lorsqu'ils s'emploient à en dénoncer l'élitisme au lieu de faire que s'ouvre au plus grand nombre le règne émancipateur de la pensée dans les livres. D.S.

03/1991

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Un printemps froid

Les personnages des onze récits d'Un printemps froid sont saisis à un moment de leur vie où ils prennent conscience - parfois nous prenons conscience pour eux - de devoir affronter quelque chose qui leur donne le vertige : continuer de vivre ne peut aller sans un renoncement à l'espoir et à la promesse. Les plus lucides parviendront à en dominer l'amertume ; les autres s'enfonceront dans le renoncement, sans jamais rien attendre d'exceptionnel. Autour d'eux, leur donnant l'apaisement, le monde avec ses larges fleuves qui roulent leurs eaux lentes, des reflets qui bougent entre les saules, des villes au printemps, des ciels bas sous la neige.

09/2006

ActuaLitté

Sociologie

"Nous, on n'aime pas lire"

Je me suis rendue à plusieurs reprises en 2008 dans un collège "ambition réussite", puis voir comment je pourrais aider les professeurs à donner aux élèves le goût des livres et de la lecture. Je ne sais pas ce que je leur aurai apporté. Mais en regardant travailler deux classes de troisième, j'ai constaté que l'école reste un havre de paix au sein de la vie difficile des villes et des banlieues. Malgré sa décadence, son essoufflement, parfois même son effondrement. Le niveau y baisse plutôt qu'il ne monte, mais elle résiste tant bien que mal. Elle demeure un barrage contre les modèles destructeurs qu'imposent le marché du divertissement, le règne de l'argent et la frénésie de consommer. Ce barrage a un nom : les livres. A l'école, au moins, il y a encore des livres. L'école ne peut pas tout ? Assurément non. Mais si elle cède, alors tout est perdu. DS

01/2009

ActuaLitté

Littérature française

Le principe de ruine

"Dans Calcutta surpeuplée, dans la cité que les pauvres assiègent et occupent, le rêve de fonder des cités pour établir le nom d'homme dans son humanité et son universalité se renverse en règne de l'inhumanité universelle, et l'idée moderne de progrès se voit remplacée par celle de cycle, où domine le principe de ruine. La ruine, ici, est un principe et non un résultat ; une action, non un état. L'homme démesurément pauvre, l'homme qui est au-delà de la misère, l'homme qui a faim et qui ne mange rien, l'homme miné, celui-là ne vit pas en cité : il s'agglutine en masse et fait bloc de son corps avec les autres corps ; il s'enfonce dans des niches sans air, sous des couvertures puantes ; il dort partout, au soleil comme à l'ombre, entre les autos, entre vos jambes, dans la poussière grasse et l'huile de voiture et dans la fumée des échappements ; il fait des feux sur le trottoir et gratte pour les manger les immondices qu'il dispute aux chiens, aux corbeaux, aux chevreaux, aux vaches. Ici ce n'est pas la raison qui triomphe, ni non plus la déraison, mais la régression vers le besoin nu, absolument insatisfait. La ville est redevenue une nature". Danièle Sallenave.

01/1994

ActuaLitté

Littérature française

Adieu

La vie des grands hommes appelle le témoignage, excite la mémoire, attise la piété - mais celle des hommes ordinaires ? Elle ne laisse pas de traces : obscure, anonyme, semblable à des milliers d'autres, à peine s'est-elle éteinte qu'elle est effacée, et nul n'en réveillera le souvenir. Par le hasard d'un congé forcé, un homme jeune rend pendant un mois visite à son grand-oncle. Tout les sépare, mais la parenté a tissé entre eux des liens diffus. Le vieil homme parle ; le jeune homme le photographie, le regarde et, le questionnant, s'étonne. Qu'a donc fait de sa vie ce vieil homme muré dans la sphère étroite d'une existence dont rien n'est venu l'arracher, qui n'a connu ni les livres ni les voyages et qui à l'extrême bord de sa vie, ne semble éprouver ni inquiétude ni regrets, mais seulement un muet assentiment au grand ordre des choses ? Il n'est rien, ni personne, et il le sait. Mais il est là, pour quelque temps encore. Il se tient très droit dans son fauteuil, il fixe sur l'objectif son oeil rond et malicieux.

01/1988

ActuaLitté

Critique littéraire

La vie éclaircie. Réponses à Madeleine Gobeil

"Madeleine Gobeil m'a proposé il y a quelques années de réaliser avec elle une interview par courriel. J'ai longuement développé mes réponses et ce livre en est sorti. L'enfance, la formation, les livres, le théâtre, les amitiés, les amours, les voyages, la politique... Progressivement, une définition se dégage : écrire, c'est essayer d'ouvrir des brèches, des trouées, pour mieux voir, mieux comprendre, mieux sentir. C'est une manière de vivre. D'unifier, d'éclaircir la vie." Danièle Sallenave.

10/2010

ActuaLitté

Documentaires jeunesse

Pourquoi on écrit des romans...

Une romancière dialogue avec deux enfants et leur grand frère. Une conversation familière où se dévoilent les coulisses et les enjeux de la fiction. Qu'est-ce qui se joue de l'invention et de la mémoire dans l'écriture, dans la vie propre des personnages ? En quoi consiste le travail de l'écrivain ? Que garde-t-il en lui de l'enfance... ? Pourquoi écrit-on des romans ? Pour mieux comprendre ce qui se passe dans la vie. Les histoires inventées aident à y voir plus clair dans les histoires vraies. Pourquoi lit-on des romans ? Quelle est cette puissance qui donne au lecteur la liberté absolue de transformer les mots en images et en sentiments ? N'est-ce pas ce qui permet, en fin de compte, de résister à tout ce qui nous rend moins humains... ?

08/2010

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Changements d'adresse. Une philosophie du déménagement

Changer d'adresse, ce n'est pas seulement substituer un chez-soi à un autre. Car nous habitons en réalité deux espaces à la fois : celui que nous occupons, situé mais imparfait, et celui que nous imaginons comme plus intimement nôtre. Parce que leur coïncidence matérielle est impossible, notre domicile est un compromis passé entre eux, que chaque déménagement oblige à recommencer, renégocier ou reconstruire. Dans l'intervalle, il nous oblige à vivre un entre-deux de l'ici et de l'ailleurs, du passé et de l'avenir, dans l'attente d'une vie nouvelle qui ne pourra sortir entièrement de nos cartons. Dans cette mise en suspens du chez-soi, notre existence rencontre parfois le risque d'une dépossession, mais aussi les ressources d'une réinvention plus profonde...

06/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Castor de guerre

" Castor de guerre " : ces mots que Simone de Beauvoir écrit en 1939 au dos d'une photographie dessinent le programme d'une vie aussi exigeante dans les choix publics que dans les choix privés. Les affrontements politiques de l'après-guerre la poussent à une radicalité qui offre peu de place au compromis. La réussite éclatante de son oeuvre et notamment l'écho immense du Deuxième Sexe suscitent une image d'elle qu'accentueront encore ses Mémoires. Construite, contrôlée, masquant les contradictions d'une femme passionnée, prise entre l'ardeur de vivre et l'horreur du néant. Ce portrait d'une femme engagée offre aux générations nouvelles une occasion saisissante de méditer l'héritage controversé de cet " âge des extrêmes " que fut le XXe siècle.

06/2009

ActuaLitté

Tourisme France

Dictionnaire amoureux de la Loire

Mille kilomètres de parcours et deux mille ans d'histoire : la Loire est plus qu'un fleuve, c'est une civilisation. Charles d'Orléans, Du Bellay, Balzac, Maurice Genevoix, Julien Gracq et tant d'autres ont dit la douceur de son climat, ses étendues de sables blonds et la violence de ses crues. De la conquête romaine à l'occupation allemande en passant par la guerre de Vendée, la Loire a tout connu, tout surmonté. Sa grande époque est la Renaissance, où le Val de Loire prend cette figure splendide que l'Unesco a classée en 2000 dans son patrimoine mondial. Des montagnes de l'Ardèche aux schistes de Bretagne, dans l'alliance unique d'un paysage, d'une architecture et d'un art de vivre épicurien hérité de Rabelais, c'est le creuset de notre langue et notre histoire. La Loire est une passion française, une composante majeure de notre identité.

03/2014

ActuaLitté

Littérature française

La Fraga

Venise, 1893. Le passé glorieux de la ville est derrière elle, mais sa beauté dégradée demeure saisissante ainsi que la vie intense des quartiers populaires. Il ya là de quoi changer un destin, faire basculer une vie. Fille d'un pasteur de Nouvelle-Angleterre, Mary Gordon est venue à Venise avec la jeune fille dont elle est la gouvernante. Au moment de quitter la ville, ses couleurs, ses odeurs, la façade ruinée de ses palais, son histoire partout présente, elle a une révélation : elle ne repartira pas. Retrouver la Nouvelle-Angleterre ? Epouser un pasteur ? Tel est son destin de jeune femme douée, cultivée, mais pauvre ; elle dit non. Dire non est beaucoup. Après elle pourra dire oui. A la sensualité, à la vie, à l'amour... A la souffrance. A l'art. Elle partira suivre à Vienne l'aventure de l'Art nouveau ; reviendra à Venise, élèvera seule son fils. Se formant, mûrissant à travers les épreuves, finissant par devenir enfin ce qu'elle est : une femme libre, et un grand peintre. "La Fraga" est son mot d'ordre secret - interrogations fiévreuses, ruptures apparentes et farouche détermination.

05/2005

ActuaLitté

Littérature française (poches)

D'amour

Ce roman réunit, dans la nostalgie de l'amour que l'auteur leur portait, deux êtres dont la vie fut brisée Odette, la vieille dame digne qui s'est jetée sous un train, et Pierre, l'amant de jadis qui s'est laissé mourir. Le temps est venu de se libérer des ombres, de se réconcilier avec soi-même et le monde. Retrouver l'épaisseur de la vie, pouvoir dire avec lucidité : " Va, ne te retourne pas, tu ne risques rien que tu n'aies déjà perdu. Va, ne crains rien. "

04/2005

ActuaLitté

Religion

Dieu.com

Quelque horreur que puissent inspirer les attentats commis par des islamistes fanatiques, il serait extrêmement dangereux de faire de l'Islam, comme autrefois du communisme, le miroir où toutes nos difformités s'effacent. Ne renouvelons pas l'erreur de nous forger un ennemi pour éviter de nous interroger sur nous-mêmes. Quel modèle proposons-nous ? La pornographie funèbre d'un monde dominé par l'argent et le sexe. Des sociétés dépolitisées, sans défense contre la montée des communautarismes. Des sociétés délaïcisées, où sévit l'alliance explosive de la religion et de la technoscience : " dieu.com ". Foyer de tous les obscurantismes. Il nous faut retrouver une parole libre. Désigner haut et fort la menace que font peser les communautés, les identités collectives, les religions sur la paix civile, l'avenir de nos sociétés et la liberté individuelle. Rappeler haut et fort qu'aucune religion n'est à l'abri d'un retour vers le fanatisme. Refuser le scandale d'une existence rivée à ses origines, d'une pensée asservie à des dogmes. Osons être en toutes choses des athées résolus, méthodiques et gais.

02/2004

ActuaLitté

Théâtre

Quand même

Jouer du théâtre, écrire du théâtre, publier du théâtre : quand même. C'était la devise de Sarah Bernhardt, reprise par une comédienne dans une des pièces de ce recueil ; jamais elle n'a été plus justifiée. Jamais en effet le théâtre n'a été plus nécessaire, jamais il n'a paru plus menacé. Nécessaire, pour quoi ? Pour qui ? Pour tous. Nécessaire non pas seulement pour s'évader, se réjouir, se distraire, occuper ses loisirs. Nécessaire, pour comprendre le monde, le penser, le mettre à distance dans une confrontation publique et cependant singulière, secrète. Nécessaire, si on veut s'arracher un moment à l'affairement quotidien, si on ne veut pas être entièrement livré à la marchandise et au divertissement marchandisé. Nécessaire, pour survivre. " Les portes du paradis sont verrouillées, écrit Kleist, essayons de faire le tour pour voir s'il n'est pas resté quelque petite ouverture derrière. " Le théâtre est cette ouverture. Pour chacun de nous, dans ce qu'il a de plus intime et qu'il partage publiquement avec d'autres. Voilà pourquoi il faut que vive le théâtre - quand même.

04/2006

ActuaLitté

Littérature française

Viol. Six entretiens, quelques lettres et une conversation finale

Mado habite à Saint-Colmer (Nord), dans une cité qu'on a construite en 1960 sur l'emplacement d'anciens jardins ouvriers. Une femme lui rend visite, la questionne, dialogue avec elle, recueille ses réponses, l'assiste. Mado parle ; elle raconte sa famille, sa fatigue, l'alcool, la vie sans horizons, son désarroi devant la solitude, mais surtout son amour pour Lucien, qui purge en ce moment une peine de dix ans de prison pour viol. Au fur et à mesure de leurs rencontres, on voit se fissurer le fragile barrage de vérités contradictoires que Mado, avec un acharnement farouche, tente de dresser contre ce mot unique et terrible : "viol" . Petit à petit, elle s'achemine vers une insoutenable vérité. Le sujet véritable de ce livre est là : une femme parle, avec son langage à elle, restitué dans ses défenses, ses locutions, ses tournures. A travers cette parole sans intermédiaires, un monde se découvre, le monde des gens qu'on dit ordinaires, souvent trahi par la prétendue objectivité des témoignages bruts. Ici, c'est paradoxalement le détour d'une fiction qui vient lui donner tout son poids de vérité.

01/1997

ActuaLitté

Critique

Rue de la Justice

"Rue de la Justice" , telle fut la dernière adresse d'une de mes arrière-grands-mères, laveuse sur un bateau-lavoir dans une petite ville des bords de Loire. Née en 1863, elle avait un peu plus de vingt ans à la mort de Victor Hugo et toute sa vie conserva sur sa cheminée une gravure des obsèques nationales du poète. Symbole de la confiance des gens d'en bas en la toute jeune république, dont ils attendent justice, progrès, instruction. Revenant sur ma terre d'origine, l'Anjou, j'ai donc tenté de retracer le cadre de leur vie, d'évoquer leur difficile existence de travail, le poids de l'Eglise et des châteaux, leur foi dans le progrès scientifique et technique. Mais aussi de faire entendre, les soutenant, les accompagnant, les voix de Victor Hugo, de Louise Michel, et celles des républicains et républicaines d'une province qui l'était si peu. Avec en fond de décor, un paysage, le bocage de la "Vendée angevine" , la vallée de la Loire, la rumeur et les colères du grand fleuve. Cette confiance en la république pourrait-elle renaître aujourd'hui ? En 2018, il m'a semblé entendre chez les Gilets jaunes quelque chose des très anciennes revendications dont étaient porteurs mes ancêtres, journaliers agricoles, vignerons, artisans, tous ceux que Gracchus Babeuf nommait "les impropriétaires" . Egalité, justice, reconnaissance. Faisant retour vers ce petit peuple disparu avec ses modestes et farouches espoirs, attentive à sa leçon, émue par son courage quotidien, je me disais : ce passé-là a de l'avenir. D. S.

ActuaLitté

Critique

Rue de la Justice

"Rue de la Justice" , telle fut la dernière adresse d'une de mes arrière-grands-mères, laveuse sur un bateau-lavoir dans une petite ville des bords de Loire. Née en 1863, elle avait un peu plus de vingt ans à la mort de Victor Hugo et toute sa vie conserva sur sa cheminée une gravure des obsèques nationales du poète. Symbole de la confiance des gens d'en bas en la toute jeune république, dont ils attendent justice, progrès, instruction. Revenant sur ma terre d'origine, l'Anjou, j'ai donc tenté de retracer le cadre de leur vie, d'évoquer leur difficile existence de travail, le poids de l'Eglise et des châteaux, leur foi dans le progrès scientifique et technique. Mais aussi de faire entendre, les soutenant, les accompagnant, les voix de Victor Hugo, de Louise Michel, et celles des républicains et républicaines d'une province qui l'était si peu. Avec en fond de décor, un paysage, le bocage de la "Vendée angevine" , la vallée de la Loire, la rumeur et les colères du grand fleuve. Cette confiance en la république pourrait-elle renaître aujourd'hui ? En 2018, il m'a semblé entendre chez les Gilets jaunes quelque chose des très anciennes revendications dont étaient porteurs mes ancêtres, journaliers agricoles, vignerons, artisans, tous ceux que Gracchus Babeuf nommait "les impropriétaires" . Egalité, justice, reconnaissance. Faisant retour vers ce petit peuple disparu avec ses modestes et farouches espoirs, attentive à sa leçon, émue par son courage quotidien, je me disais : ce passé-là a de l'avenir. D. S.

03/2024

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Petit traité de la ponctualité

La ponctualité n'est pas seulement le respect des horaires. Elle est souvent crainte de ne pas être attendu, obsession de maîtriser, voire de devancer le temps. A l'ère de l'instantané, notre société se veut flexible mais elle impose d'être réactif sur les réseaux sociaux, de guetter les occasions, de marcher dix mille pas par jour... Comme si le temps était compté, comme s'il fallait le saisir avant qu'il ne soit trop tard. Et s'il y avait une autre ponctualité ? Chercher l'heure juste plutôt que l'heure exacte, ce serait enfin retrouver le temps de l'autre, des deuxièmes chances, du soi. Et répondre à ce qui vraiment nous presse d'agir : la détresse de ceux qui ont besoin de nous, l'urgence écologique, la nécessité d'espérer dans un monde que l'accélération semble avoir privé de sens.

01/2024

ActuaLitté

Actualité et médias

Le messager européen N5

Le destin des petites nations Alain Finkilekraut, Ne nous félicitons pas Peter Vodopivec, L'arrière-plan historique de «la question slovène» Valentin Hribar, Les Slovènes et l'Europe transnationale Mirko D Grmek, Victimles de la Seconde Guerre mondiale en Croatie et en Bosnie-Herzégovine Bogoljub Kotchovitch, Les effets des événements de la Seconde Guerre mondiale sur les différends entre Serbes et Croates Gérard Malkassian, Diaspora et question nationale Petr Král, Retour Le crépuscule de l'Europe sur les campus américains Danièle Sallenave, Dwems Thomas Pavel, Le rejet des classiques Judith Friedlander, Le multiculturalisme dans une université américaine. Etude de cas François Ricard, La littérature saisie par la science Danièle Sallenave, L'oeuvre, la morale et le féminin Penser la Terre : Lectures de Hans Jonas Dominique Janicaud, Le malaise autour de la Terre Jacques Taminiaux, Sur une éthique pour l'âge technologique Paul Ricour, La responsabilité et la fragilité de la vie Robert Legros, Le retour au monde de la vie Hommes dans de sombres temps : Constantin Noïca Gabriel Liiceanu, Résister grâce à la culture Alexandre Paléologue, D'un certain Constantin Noïca Béatrice Berlowitz, Vladimir Jankélévitch et l'Allemagne.

11/1991

ActuaLitté

Actualité et médias

Le messager européen N4

Alain Finkilekraut, Editorial Vaclav Belohradsky, Sur le sujet dissident La normalisation des langues Jean Molino, Remarques critiques sur la réforme de l'orthographe Hector Bianciotti, La culture et la langue Lakis Proguidis, La tentation du bas Jean Métellus, Le futur français s'écrit à Haïti Alain Finkielkraut, L'esprit du temps par lui-même La responsabilité des lettres et le monde qui vient Danièle Sallenave, A l'origine : les livres Michel Deguy, Le culturel, l'éducation, l'ouvre Andrei Plesu, Talent et sagesse Claude Roëls, L'éducation productive selon Goethe L'école, toujours l'école Joël Gaubert, Le tournant communicationnel de l'école Correspondance Catherine Clément, Le signe qui tue Czeslaw Milosz, Quatre poèmes L'interminable écriture de l'extermination Béatrice Berlowitz, Comme des moutons à l'abattoir... Alain Finkielkraut, Le combat avec l'ange Elisabeth de Fontenay, Timeo Wajda et Korczac ferentem Hommes en de sombres temps Jürgen Serke, Portrait d'Hugo Sonnenschein Petr Král, Fragment (en souvenir de Jan Skácel)

11/1990

ActuaLitté

Littérature étrangère

Hôtel d'Alsace et autres adresses

"Avec Hôtel d'Alsace et autres adresses, trois essais sur Wilde, Gide et Léautaud, Kazimierz Brandys nous offre une démonstration magistrale de ce que peut être un "portrait littéraire", lorsque sont mis à son service le style, la culture et une extrême intelligence des faits et des textes. "Portrait" est bien le mot, non de la vie seulement ou de l'oeuvre, selon la vieille distinction scolaire, mais aussi "portrait" de ce qui fait un écrivain, de ce travail énigmatique et continu par lequel la vie et l'oeuvre s'échangent. Sans doute Kazimierz Brandys ne partage-t-il nullement l'aventure privée des trois hommes. Mais son propre destin d'écrivain polonais depuis dix ans résidant à Paris, et pour qui la culture française fut une ressource, une alliée, un héritage choisi, ne pouvait que le rendre profondément sensible à ces déchirures privées, à ces contradictions publiques, à ces réconciliations dont l'oeuvre littéraire est le lieu". Danièle Sallenave.

12/1992