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sculptures Henry de Montherlant

Extraits

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Critique littéraire

Le décor dans l'oeuvre romanesque de Henry de Montherlant

L'intérêt de la critique s'est porté principalement sur le théâtre et sur la portée philosophique de l'oeuvre de Henry de Montherlant. Cette étude envisage le motif du décor dans l'oeuvre romanesque de l'écrivain tout en tenant compte de ses autres écrits. Il en résulte une double approche ressortissant d'une part à la technique romanesque et d'autre part aux valeurs symboliques. Il s'agit ici non de juxtaposer les analyses de chaque roman sous l'angle du décor mais de dépasser ce niveau de signification interne et restreint en proposant une interprétation du décor romanesque selon les valeurs propres à l'ensemble de l'oeuvre de Montherlant. Que ce soit dans ses romans ou dans ses autres ouvrages, Montherlant exprime par des métaphores spatiales nombre de sentiments, d'états de sensibilité ou de pensée. Cette spatialisation touche également les êtres. Une telle extension révèle le caractère essentiel d'un élément habituellement jugé accessoire, en particulier chez un auteur qu'on a défini principalement comme un moraliste, un essayiste et un dramaturge.

01/1979

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Critique

Montherlant. Maintenant

Un écrivain possède-t-il sa propre philosophie ? Dans le cas de Henry de Montherlant (1895-1972), il n'y a aucun doute et l'auteur ne s'en cache pas. Ce que j'ai apporté, c'est une conduite de vie, en termes plus anciens : une sagesse. Dans ses romans, ses essais ou ses pièces de théâtre, Montherlant défend en effet des idées ou des valeurs qui forment un ensemble remarquablement réfléchi et cohérent. Eclectique et iconoclaste, cette pensée trouve en fait sa source première dans les Carnets de l'auteur. C'est précisément à l'intérieur de ces notes de toute une vie que le présent ouvrage se propose de cheminer afin de retrouver les grandeurs et les fragilités d'une philosophie méconnue. Les enfants passent une journée à construire un fort de sable, sachant que la marée du soir le détruira. Cette image m'a toujours hanté, symbole de l'action entendue comme un jeu, façon de la justifier. Montherlant, La Marée du soir.

03/2022

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Théâtre

Le théâtre de Montherlant

Montherlant ne se lasse pas de parler de ses pièces, de les interroger, de les expliquer, de les défendre contre les critiques. Cette masse étonnante de commentaires, qui déborde La Tragédie sans masque et les notes de l'édition de la Pléiade est la source la plus riche de toute étude de son théâtre. Je l'ai très largement utilisée, sans jamais perdre de vue qu'un auteur dramatique, jugeant son oeuvre, ne jouit pas du privilège de l'infaillibilité. Je ne me suis pas cru obligé d'accorder la même attention à chacune de ses pièces. Dans une note de ses carnets, il approuve vivement Tolstoï d'avoir écrit que, chez Goethe et Shakespeare, les productions du génie voisinent avec des ouvrages manqués. On trouve, de même, le meilleur et le pire chez l'auteur du Cardinal d'Espagne et de Don Juan. C'est pourquoi, après avoir retracé la ligne de sa carrière au théâtre et avant d'examiner les principes généraux de son oeuvre dramatique, je me suis arrêté plus longuement sur trois chefs-d'oeuvre : La Reine morte, Le Maître de Santiago, Port-Royal, qui, de 1942 à 1954 manifestent la maîtrise de l'écrivain et son progrès dans la voie d'une dramaturgie dépouillée.

03/2015

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Critique littéraire

Montherlant aujourd'hui

Recru de souffrance physique et désespéré par la marche du siècle, Henry de Montherlant, le 21 septembre 1972, se tirait une balle dans la bouche après avoir absorbé - précaution supplémentaire - une ampoule de cyanure. Libre de toute éternité, le stoïcien romain venait de choisir la " sortie raisonnable ". Le courage et la dignité de cette fin - qui n'allait pas sans similitude avec le " seppuku " du Japonais Mishima - furent unanimement salués. Pourtant, l'oeuvre immense de l'écrivain allait connaître une désaffection grandissante. Moins le purgatoire inévitable qui suit la disparition d'un géant des lettres que la défiance de nouveaux publics plus portés à la suspicion qu'à admettre les libertés et l'authenticité d'une vie. Il est vrai que Montherlant, de son vivant, ne se priva guère de cultiver l'équivoque et la provocation. Rappelons-nous ces formules frappées comme des médailles : " Je vous reproche de ne pas respirer à la hauteur où je respire ", dit le vieux roi Ferrante à son fils, dans La Reine morte. Formules peu solubles, on en conviendra, dans le cocktail de compassionnel et de pensée unique qui caractérise notre époque. Au point de faire oublier - syncrétisme et alternance - chez ce pessimiste altier, son " extase de la vie ", sa proximité si délicate des humbles, sa solidarité maintes fois exprimée avec les peuples humiliés. Le visionnaire du Treizième César était-il coupable d'avoir annoncé la venue de temps infâmes et l'ère du Veau d'Or ?

05/2012

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Littérature française

Les olympiques

Montherlant, au retour du front, s'adonne aux sports, notamment au football et à la course à pied (il court le cent mètres en 11 secondes 4/5). Les émotions que lui ont procurées les jeux du stade, associées aux réminiscences antiques, lui inspirent des poèmes, des nouvelles, des essais qui composent les deux volumes des Olympiques (publiés d'abord séparément) : Le Paradis à l'ombre des épées et Les Onze devant la Porte dorée. De tous ses livres, c'est celui que Montherlant préfère. Il y chante avec un bonheur constant d'inspiration, une grande fraîcheur de ton, les sentiments les plus purs qui soient au coeur de l'homme : la joie de l'effort physique, la camaraderie, le sens de l'équipe.

06/1954

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Théâtre

La Reine morte

C'est pendant la guerre, avec la création de La Reine morte, que Montherlant, célèbre depuis une vingtaine d'années déjà pour ses romans et ses essais, se fait connaître sur la scène française. Persuadé que la tragédie est l'une des clefs pour déchiffrer l'énigme des agissements humains et des rapports entre les êtres, Montherlant ressuscite avec La Reine morte la grande tragédie, mêlant conflits politiques et affrontements familiaux, dressant pour l'éternité dans une lutte à mort le fils contre le père. On connaît l'argument : un roi, très malade, fait tuer la femme, Dona Inès, que son fils Don Pedro a épousée secrètement. Il meurt devant le cadavre de " la reine morte ".

05/2006

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Littérature française

TOUS FEUX ETEINTS (CARNETS 1965,1966,1967)

N'a-t-on pas tout dit sur un écrivain qui occupe depuis plus d'un demi-siècle l'avant-scène de la littérature contemporaine ? Cependant la parution des Carnets 1965, 1966, 1967, Carnets sans dates, Carnets 1972 qui précédèrent de peu son suicide, apporte sur l'homme et le moraliste un éclairage plus intime, plus féroce et plus absolu. En notant ses réflexions à propos de son travail et de ses rencontres, il se parle et nous parle à travers son orgueil et sa volonté de solitude. Lorsque je mourrai, écrit-il déjà en 1965, on trouvera encore des raisons pour montrer que je ne suis pas mort comme il fallait. L'obsession de la mort et le besoin de maintenir une distance entre les autres et lui-même sont comme le tracé secret, émouvant, d'une pensée parallèle à son oeuvre de créateur.

05/1975

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Théâtre

La guerre civile. Pièce en trois actes

La Guerre civile fut conçue en 1957. Le protagoniste en est Pompée, héros dans la ligne de plusieurs autres héros de Montherlant : complexe, inconsistant, fort en apparence, faible en réalité, triomphateur de trois continents, et sujet à de fatales "dépressions nerveuses", dont une entraînera sa fin. En seconde ligne est Caton qui, combattant et mourant pour une cause à laquelle il ne croit qu'à demi, et pour un chef auquel il ne croit pas, est lui aussi dans une ligne familière à Henry de Montherlant, celle du "combat sans la foi". Auprès d'eux, Brutus, la planche pourrie ; Acilius, le "pur", de gauche ; Domitius, l'inconditionnel douloureux ; Laetorius, le joyeux génial ; Fannius, le faisan accompli. Et la guerre civile, qui dit ce que doit dire la guerre civile. Et, à l'écart, le Chour, qui est la Raison suprême, qui juge, et à l'occasion ricane.

01/1994

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Littérature française (poches)

La Ville dont le prince est un enfant. Pièce en 3 actes, texte de 1967 [Paris, Théâtre Michel, 8 décembre 1967

Cette " ville ", c'est le collège religieux que Montherlant chantait dans sa première œuvre, La Relève du matin, et qui lui inspira encore, en 1969, Les Garçons. C'est en ce lieu que se situe le drame de deux enfants et d'un prêtre attirés les uns vers les autres par des sentiments puissants où il entre de l'amitié, de la tendresse, de la charité, du désir. Drame tout intérieur, d'une admirable sobriété, que domine la figure inquiétante de l'abbé de Pradts, prêtre incroyant que sa passion des êtres égare jusqu'à le conduire au seuil de la révolte. " C'est une des plus belles pièces de la littérature mondiale moderne " (Harold Hobson, The Sunday Times). " C'est la pièce la plus importante de notre théâtre depuis le début du siècle " (Jean Meyer, France-Soir).

04/1973

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Littérature française (poches)

Les Jeunes filles Tome 2 : Pitié pour les femmes

"Quand Mlle Dandillot venait, le soir, avenue Henri-Martin, son premier geste était d'éteindre l'électricité. Et il s'était fait une sorte de rite. Il la déshabillait peu à peu tandis qu'elle restait debout et petite devant lui, dans sa pose familière, le front un peu baissé, le regardant sans la moindre fausse honte, avec ses yeux bleu sombre, plus grands et plus sombres - presque noirs - dans l'obscurité de la pièce, comme s'ils avaient bu en partie les ténèbres de la nuit (c'était pour cela que cette nuit était si claire au-dessus du monde)".

07/1972

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Littérature française (poches)

Les célibataires

" M. de Coëtquidan descendit l'étage, et pénétra dans la cuisine. Dans le sucrier, il prit trois sucres, dans un compotier, trois noix ; le tout fut empoché. Un litre de vin rouge était entamé ; il en mit le goulot à sa bouche, en but la valeur d'un verre, s'essuyant la bouche avec le revers de son veston. Il trempa dans la confiture une cuiller, et s'en fit du bien. Il était en train de laver la cuiller - tout cela dans le plus grand silence - quand, derrière la porte, une voix trémulante cria : - Qui est là ? " Les Célibataires ont valu à leur auteur le Grand Prix de Littérature de l'Académie française. Œuvres de Montherlant, dans la même collection : Les jeunes filles, Pitié pour les femmes, Le démon du bien, Les lépreuses, La reine morte, Le maître de Santiago, La mort qui fait le trottoir (Don Juan).

09/1972

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Littérature française

Le cardinal d'Espagne

Dès 1927, Montherlant écrit dans Aux Fontaines du Désir : "Le monde n'ayant aucun sens, il est parfait qu'on lui donne tantôt l'un et tantôt l'autre. C'est bien ainsi qu'il faut le traiter". Cette conception, Montherlant l'a retrouvée chez la reine Jeanne de Castille, surnommée de son temps et depuis lors "Jeanne la folle" , surnom qu'il juge qu'on ne saurait lui donner sans le commenter par la parole qu'il fait dire à un de ses personnages du Cardinal d'Espagne : "Elle voit l'évidence, et c'est pourquoi elle est folle". Le cardinal d'Espagne superpose trois actions : l'action dissolvante (selon le point de vue temporel) de la reine Jeanne sur le cardinal Ximenez de Cisneros, régent de Castille, homme aussi épris du pouvoir temporel que de la contemplation mystique, l'action du roi Charles (le futur Charles-Quint) sur Cisneros, qui est un "dur" , et cependant meurt de douleur, d'une douleur qui lui est infligée par le roi, l'action et la réaction mutuelles du cardinal et de son neveu Cardona, lequel aime et respecte Cisneros, et cependant, poussé par le sentiment d'infériorité et la jalousie qu'il éprouve à son égard, contribue à sa mort.

03/1960

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Littérature française

Le chaos et la nuit

Celestino Marcilla, Madrilène de famille bourgeoise, a milité à gauche pendant les années qui précédèrent la guerre civile, puis combattu avec une bravoure remarquée dans les milices, puis s'est réfugié en France au moment de la défaite de 1939. Alors une fille son unique enfant lui est née, Pascualita, et sa femme est morte. Celestino a emmené sa fille avec lui à Paris, qu'il n'a pas quitté depuis. En 1959, elle a vingt ans, et il en a soixante-sept. Celestino, à Paris, vit de ses rentes, qui lui donnent une certaine aisance. Il ne fait rien, que penser ou rêver politique, passant ses journées à lire et à annoter des journaux et des livres, à écrire des articles de politique ou de sociologie qui sont refusés partout, et un ouvrage qui n'avance pas au côté de Pascualita, qui n'a qu'indifférence et dédain pour les préoccupations ou plutôt l'obsession de son père. Quelle sont au juste les idées de Celestino ? Elles sont confuses, et un de ses amis ne craint pas de le traiter de "retardé idéologique", voire de "faux homme de gauche". Individualiste intraitable, en Espagne, et même pendant la guerre civile, il n'a été inscrit à aucune formation. Il est plutôt anarchiste, très nettement et uniquement destructif, toujours plus ou moins en marge du parti pour lequel il s'est battu pendant trente et un mois. Comment cet homme passionné, violent, autrefois combattant intrépide, aujourd'hui encore tendu et abrupt dans ses relations orageuses avec ses amis et avec sa fille, mais que la défaite, l'exil, l'âge et peut-être quoi encore ont recroquevillé et rendu pusillanime lorsqu'il s'agit de sa sécurité, comment cet homme en arrive-t-il à retourner volontairement en Espagne, sans obligation de la faire, et ce qui lui arrive en Espagne, c'est le sujet - du moins le sujet principal, car il y en a nombre d'autres du Chaos et la Nuit.

03/1963

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Littérature française

Coups de soleil

Montherlant avait préparé lui-même ce recueil qui groupe des textes de jeunesse et des oeuvres de maturité. Leur unité n'est pas seulement géographique : Midi, Afrique, Espagne. Tous sont frappés par une sorte de "coup de soleil" . Il y a dans presque tous une pointe de plaisanterie, d' "andalousade" . Et aussi une méditation : "Le bon sang demande l'héroïsme. L'intelligence demande la sagesse qui est de ne pas croire. On sera héros en feignant de croire, sans croire. Pour satisfaire à la fois au sang et à l'esprit. J'appelle cela l'éventail de fer".

04/1976

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Littérature française

L'infini est du côté des Malates

"Malatesta cherche très consciemment à mettre l'infini de son côté" , dit Montherlant. Son héros n'a pas seulement vécu son présent. Il s'est préoccupé sans cesse de sa gloire : il l'a bâtie de ses exploits, de sa politique, de son amour pour Isotta, des monuments qu'il a laissés. On ne trouvera pas seulement dans ce livre des réflexions de Montherlant sur sa pièce Malatesta, mais aussi et surtout des considérations sur le vrai Malatesta, sur Sigismond Pandolphe, que l'Eglise accusa d'assassinats, de viol de cadavre, de torture et d'inceste, et qui fut une des figures les plus passionnantes de la Renaissance italienne. Homme excessif, vivant avec démesure, sentant avec violence, sujet à des crises de larmes et à des résolutions de fer, Malatesta offre le plus admirable exemple d'Italien qu'on puisse trouver. Stendhal se plaint en vingt endroits que les Français sont incapables de comprendre ces caractères-là, qui brûlent la vie à toute vitesse et - consciemment ou non - ne se préoccupent que de l'Infini, - c'est aussi l'avis de Montherlant.

02/1994

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Pléiades

ROMANS. Tome 1

"Montherlant (1895-1972) n'a jamais refait le même roman : tantôt barrésien, tantôt balzacien, ennemi des femmes ou ami des garçons, il coule une personnalité encombrante dans un style classique. Le théâtre donne à son talent la tension la plus grande, et rien ne lui fait peur : Port-Royal est une gageure. Le culte du moi aboutit, dans les dernières oeuvres, lorsque les plaisirs se sont enfuis, à une élégance désespérée, celle de Sénèque, Romain d'Espagne comme lui". Jean-Yves Tadié.

03/1959

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Pléiades

Romans. Tome 2, La Rose de sable

"Montherlant (1895-1972) n'a jamais refait le même roman : tantôt barrésien, tantôt balzacien, ennemi des femmes ou ami des garçons, il coule une personnalité encombrante dans un style classique. Le théâtre donne à son talent la tension la plus grande, et rien ne lui fait peur : Port-Royal est une gageure. Le culte du moi aboutit, dans les dernières oeuvres, lorsque les plaisirs se sont enfuis, à une élégance désespérée, celle de Sénèque, Romain d'Espagne comme lui". Jean-Yves Tadié.

04/2009

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Littérature française

Un Assassin est mon maître

Un assassin est mon maître n'est pas sans analogie avec Les Célibataires. Conçus dans le même moment et dans la même disposition, ce sont des livres jumeaux. Montherlant dresse dans ce roman le tableau clinique d'un homme à qui la lecture d'ouvrages de psychiatrie mal digérés a révélé son mal sans l'en guérir. Sa complaisance tantôt désintéressée, tantôt intéressée à cette pente de sa nature l'a conduit à une névrose supposée au début, très véritable ensuite. L'action se passe dans le milieu de la haute administration française en Algérie, où M. Exupère, un homme fort distingué, croit être la proie de son chef de service M. Saint-Justin.

03/1971

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Philosophie

Service inutile

" On a réuni sous ce titre des écrits qui tous disent : "Je juge que ceci est bien. Je juge que cela est mal." Tous cherchent donc à servir ; là est leur unité. Au mot service, qui exprime bien le caractère de ces textes, il était indispensable d'ajouter inutile. L'âme dit : service, et l'intelligence complète : inutile. "

08/2005

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Littérature française (poches)

Les Jeunes filles Tome 1

En se penchant un peu en arrière, il voyait, derrière le dos de Solange, la jeune femme qui était assise à côté d'elle ; adossée dans son fauteuil, elle écoutait, bouche entrouverte et les yeux clos. Elle n'était pas jolie, mais Costals la désirait : 1° parce qu'il trouvait convenable que, dans la même minute où il caressait pour la première fois une jeune personne, il en désirât une autre; 2° parce que, donnant l'apparence du sommeil, il était impossible qu'elle ne levât pas en lui la pensée d'abuser de ce sommeil; 3° parce qu'il lui semblait que, pour éprouver une telle extase d'un phénomène aussi insipide que cette musique, il fallait qu'elle fût détraquée ; or, il n'aimait que les filles saines et simples, comme Solange, c'est pourquoi cela lui était agréable d'avoir envie d'une femme détraquée.

09/2005

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Littérature française (poches)

Les Jeunes filles Tome 3 : Le démon du bien

"- L'amour est gâché non seulement par le mariage, mais par la seule possibilité du mariage. Le spectre du mariage, agitant ses chaînes - les chaînes du mariage, il va sans dire ! - empoisonne tout amour avec une jeune fille. A l'instant où je me dis que je pourrais... non, je ne veux même pas prononcer ces mots... mon amour pour vous s'affaiblit, comme sous l'effet maléfique d'un charme. Si je chasse cette idée funeste, aussitôt il se redresse et pète le feu".

09/1972

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Pléiades

Essais

Derrière une oeuvre, il y a un homme. On aime se le figurer surtout lorsque cette oeuvre détient des éléments de grandeur. Dans tout ce livre d'Essais, Montherlant parle en son nom. On y voit quelle est son expérience ou son idée du bien, de l'action, du devoir, de la volonté, de l'honneur, du bonheur ; et aussi comment il a réussi à poursuivre cet accomplissement personnel en faisant entrer tout - même ce qui nous dépossède le plus : passion, société, luttes politiques, guerres - dans la création littéraire qui seule lui semble majestueuse et sûre. Montherlant s'est donné pour but dans ses Essais, comme dans son oeuvre de fiction, de se comprendre, de comprendre les hommes et les choses. De La Relève du matin (1920) à Textes sous une occupation (publié en 1953) persistent les mêmes inébranlables convictions lancées sous le même sombre horizon : la guerre et la mort qui ont pris Montherlant de bonne heure. "L'union de cette ironie avec une écriture royale" , que Malraux a pu souligner chez Montherlant, fait le prodigieux observateur qui a écrit pour les archives de l'histoire au niveau des "sceptiques sans ambition" , les mémoires du demi-siècle qui vient de s'écouler.

03/2014

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Critique littéraire

Garder tout en composant tout

Les carnets présentés ici sont des carnets posthumes qui, à la différence de Tous feux éteints parus en 1975, n'ont pas été réunis par l'auteur mais par son ami et exécuteur testamentaire Jean-Claude Barat, qui les a sauvés du chaos des brouillons laissés derrière lui. En quelque sorte, des carnets en marge des carnets qui s'étendent de 1924 à 1972. Un lent et minutieux travail a d'abord permis de déchiffrer des textes souvent illisibles, gribouillés à la hâte sur toutes sortes de papiers (publicités, courrier, factures, faire-part de décès...). Leur retranscription a ensuite abouti à la découverte de deux matériaux différents. D'un côté, des notes et des pensées inédites ; de l'autre, des fragments isolés par la main de l'auteur du reste de sa production littéraire : il peut s'agir ici d'une réplique de théâtre simplement manuscrite et que rien ne signale en tant que telle ; là d'une phrase qui, séparée de son contexte, se transforme soudain en aphorisme cinglant ou en adage définitif, ou encore de passages soigneusement prélevés au cœur de ses essais mais réécrits, comme " re-formatés " afin de venir s'intégrer à la formule des carnets. Bref, une somme d'éléments aussi épars que variés, provenant de tous les horizons de son œuvre. Pouvait-on, d'un point de vue éditorial, maintenir ensemble ces deux matériaux ? Fallait-il conserver au travers de ces multiples variantes ce qui constitue aujourd'hui l'un de ses derniers gestes d'écrivain ? C'est dans ces nouveaux carnets que, faute de réponse, s'est trouvée une justification indispensable à l'élaboration de cet ouvrage. Il s'agit d'un texte daté du 27 janvier 1954 qui s'intitule " Garder tout en composant tout " et qui est la définition du double concept qu'il a toujours revendiqué : le syncrétisme (garder tout) et l'alternance (en composant tout)...

11/2001

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Littérature française (poches)

La reine morte. Drame en 3 actes, texte corrigé par l'auteur avec les coupures possibles pour la représentation

L'INFANTE : Je ne suis pas encore parvenue à comprendre comment on peut aimer un homme. Ceux que j'ai approchés, je les ai vus, presque tous, grossiers, et tous, lâches. Lâcheté : c'est un mot qui m'évoque irrésistiblement les hommes. INES : N'avez-vous donc jamais aimé, Infante ? L'INFANTE : Jamais, par la grâce de Dieu. INES : Mais sans doute avez-vous été aimée ? L'INFANTE : Si un homme s'était donné le ridicule de m'aimer, j'y aurais prêté si peu d'attention que je n'en aurais nul souvenir.

01/1972

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Littérature française

Carnets(années 1930 à 1944)

OEuvre capitale pour la compréhension de Montherlant, ces Carnets qui couvrent une période de quinze années (1930-1944) comprennent des notes de toute nature et de toute longueur. Prises au jour le jour, elles abordent les sujets les plus divers, et constituent une véritable "somme" de la pensée, des sentiments, des réactions de Montherlant. Ont été supprimées des Carnets toutes les notes qui, s'y trouvant primitivement, ont passé dans des volumes déjà publiés. Le fait que les Carnets aient ainsi nourri de nombreux volumes, en particulier ceux de la série des Voyageurs traqués et les ouvrages "civiques" , montre assez leur importance. Embrassant une large période, ils ont en outre l'intérêt de faire saisir au lecteur l'évolution de Montherlant de même que ses "permanences" .

02/1957

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Littérature française

Les garçons

Dans un collège de l'enseignement libre, un élève de philo, Alban, tente une "réforme" du collège où règne l'indiscipline. Il échouera dans sa tentative, mais son renvoi - dû en partie à un excès de zèle - ouvrira les yeux du supérieur qui, par une vaste épuration, fera, lui, la réforme qui a été manquée par son élève. Et le collège deviendra un établissement exemplaire. On retrouve l'abbé de Pradts de La ville dont le prince est un enfant, prêtre impeccable, respecté de tous, et que son goût pour l'éducation et pour l'atmosphère cléricale ont mené à prendre la tonsure, bien qu'il n'ait pas la foi - ce qu'il se fait un point d'honneur de dissimuler à tous. On y retrouve aussi le supérieur de La ville, un "juste" cruellement puni pour son esprit chimérique qui l'a rendu aveugle à la réalité. On y trouve des nouveaux venus : la mère d'Alban ; Paul de Linsbourg, un ancien camarade de collège ; Mlle de Guerchange, qu'il rêve d'épouser quand la déclaration de guerre les sépare.

04/1969

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Sociologie

Montherlant et l'Antiquité

Le 21 septembre 1972, Henry de Montherlant quittait la scène de son plein gré : la "sortie raisonnable" du Portique. S'il appela ses ombres, comme il s'était promis de faire, à cet instant choisi, elles furent sans doute plus romaines que grecques : sensible, dans son jeune âge, au discours de Socrate et de Platon, l'écrivain s'était de plus en plus " romanisé" au fil des ans. Avec des nuances, il est vrai. Montherlant avait une vision nietzschéenne de la Grèce : il a renié Platon, mais il a continué d'invoquer Hésiode, Héraclite, Eschyle... Et son attirance pour Rome, héritée du Quo Vadis de son enfance, ne l'a pas empêché d'être parfois sévère avec les Romains. Cela dit, les Anciens chez lui n'étaient jamais bien loin, y compris là où on ne les attendait guère : Epictète dans Les Lépreuses, Sénèque dans Le Maître de Santiago, Tacite dans La Ville dont le prince est un enfant, et on en passe. André-Alain Morello a qualié Montherlant de "grand écrivain intempestif" . Cette version revue, corrigée, ampliée de Montherlant et l'Antiquité est un hommage sans complaisance aux mânes d'un acionado "intempestif" du monde ancien.

04/2022

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Littérature française

Henri ou Henry. Le roman de mon père

"Je lui aurais obéi. Je lui ai toujours obéi. Même le soir où on l'a retrouvé allongé sur le tapis chinois de son bureau, le cœur presque arrêté. Le médecin était là avant moi, il m'a chuchoté d'aller lui dire adieu parce qu'il n'arriverait pas vivant à la clinique, il allait mourir dans l'ambulance. Quand je me suis accroupi pour l'embrasser, papa m'a dit de lui servir un whisky sec, bien tassé. Ne fais pas ça, m'a dit maman, tu vas tuer ton père. Je l'ai fait quand même, toujours obéir à papa, j'ai soulevé sa tête pour qu'il soit bien à l'aise pour boire son whisky, qu'il en profite à fond, je n'avais pas lésiné sur la dose, j'ai senti les boucles de sa nuque ma caresser la paume, ça faisait comme un chat un peu lourd et qui semblait avoir froid, je lui ai demandé de ne pas mourir, pas comme ça, pas couché sur le tapis, alors il m'a dit laisse-moi finir ce putain de whisky et tu m'aideras à me relever, ne le bougez surtout pas a dit l'ambulancier, c'est mon père, j'ai dit, j'ai aidé papa à se redresser, à se mettre debout, il ne tenait pas très bien sur ses jambes mais il n'est pas tombé, il s'est appuyé sur moi pour marcher jusqu'à la porte palière où l'attendait la civière pour l'enfourner dans l'ambulance où il devait mourir, et il n'est pas mort, ni dans l'ambulance ni à la clinique, il n'est pas mort ce soir-là, le scotch y fut peut-être pour quelque chose, c'est la preuve en tout cas qu'une fois de plus j'avais bien fait d'obéir à mon père. Et ce livre est tout le contraire, une désobéissance. " Des années et des années après Abraham de Brooklyn et John l'Enfer, Didier Decoin raconte enfin la vie du plus beau de ses héros, Henri Decoin, son père.

05/2006

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Sculpture

Sculptures n 9. sculpture et architecture. sens dessus dessous

Les liens qui unissent les deux arts depuis l'Antiquité sont multiples mais respectent généralement un principe : celui de la soumission de la sculpture à l'architecture, et par voie de conséquence de l'architecte au sculpteur. Mais la sculpture n'est-elle qu'un art ancillaire ? Les rapports de force entre architectes et sculpteurs ne peuvent-ils s'inverser ? De quelle manière les sculpteurs ont-ils envisagé, investi, le domaine de l'architecture, ses théories, ses principes, son espace ? Ce numéro de la revue Sculptures présente un éclairage inédit sur les liens unissant sculpture et architecture autour des notions de limite, renversement, affranchissement, interaction entre les deux arts, du XIXe au XXIe siècle.

02/2023

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Littérature française

L'aventurier dans quelques oeuvres romanesques. d'Henry de Montherlant, d'Andre Malraux et de Pierre Mac Orlan

Cette recherche qui porte sur le personnage de l'aventurier l'aborde à la lumière des oeuvres de trois écrivains qui ont fortement marqué l'histoire littéraire du XXème siècle : Henry de Montherlant, André Malraux et Pierre Mac Orlan. Par le terme "aventurier" , nous voulons montrer qu'il est cet homme ou cette femme particulièrement animé (e) par la curiosité et le goût du risque qui le (la) poussent vers l'ailleurs à la quête du bonheur, d'un paradis perdu. Il s'agit d'un personnage qui regrette le temps passé, qui a une conception utopique d'une société idéale et magnifique, qui refuse le quotidien banal, qui veut assouvir une curiosité à la fois futile et féconde. Pour rendre effectif ce travail, nous mettons en parallèle six romans en nous s'inspirant de la méthode sémiologique du personnage de Philippe Hamon qui consiste à lire le personnage du point de vue des signes pour dégager son idéologie. Compte tenu cependant de la diversité des oeuvres soumises à notre étude, la sémiologie va s'opérer dans le champ comparatiste de Pierre Brunel et alii pour ressortir les rapports de parenté ou non entre ces textes afin de les apprécier et d'en dégager les spécificités.

04/2022