Malbouffe

s'est développée pour répondre à nos nouvelles habitudes de consommation liées à de nouveaux modes d'organisation et de travail. Dans les milieux professionnels citadins, le repas est souvent consommé rapidement, ne constitue plus une pause incontournable. Il se prend souvent à un coin de bureau, sur le pouce ou même en marchant à moins de se résigner au self bruyant à la cuisine insipide en compagnie de collègues pénibles (ou pas).

Souvent dans l'impossibilité de rentrer chez lui pour déjeuner, pas forcément doté d'un portefeuille fourni et individu pressé, le travailleur urbain s'est rapidement tourné vers la restauration rapide. Longtemps considérée comme un type d'alimentation grasse, hypercalorique et carencée, elle se développe depuis quelques années maintenant et principalement dans les grandes villes, différemment des fast-foods. Aujourd'hui  des enseignes variées, inspirées de l'American style, proposent des produits sains, équilibrés et gourmands, à emporter (food trucks).

Désormais on déguste son repas en mode nomade. Ainsi la street food n'est pas synonyme de malbouffe et l'auteur, adepte par ailleurs de cuisine végétale crue (raw food) propose, en 40 recettes, un éventail plutôt original de la cuisine du monde, réalisé avec des produits frais (biologiques de préférence) dont elle garantit la valeur gustative pour peu qu'on la suive à la lettre.

Si vous êtes globalement prêt à vous passer de protéines animales, intéressés pour réduire votre apport en gluten ou en lactose, friands de tofu et de légumes secs, cet ouvrage va vous séduire.

Pour les autres, il est une curiosité, une ouverture à des saveurs différentes, une invitation à découvrir des plats d'Inde, du Liban ou du Mexique, une garantie d'innovation et de subtils mélanges. Nuggets au tofu, Bo bun, hot-dogs aux saucisses végétales ou raw spaghetti, autant de plaisirs nouveaux à déguster sans inquiéter la balance, dans le respect de l'environnement, de manière éco-responsable.

 L'ouvrage propose également des desserts, des sauces variées (dips, ketchup maison, moutarde maison…), des boissons colorées à haute teneur en vitamines et des tutoriels en fin de volume pour créer ses propres boîtes et emballages écologiques et/ou recyclables.

Pour les branchés des villes. Ceux des champs continueront sans doute à préférer le repas autour de la table, à savourer le temps qui file plus doucement.

Souvenez-vous de cet article du Time qui avait bousculé les esprits nobles de notre terre de France, lorsqu'il était question de la culture française moribonde et mourant de par le monde...

Récemment une vidéo publiée sur YouTube a remis les pendules à l'heure : tout dépend encore du fuseau horaire...

Une délicieuse blondinette participe à une émission de type : en avez-vous plus dans le crâne qu'un mioche de 10 piges ? Et la question à 25.000 $ tombe : « Budapest est la capitale de quel pays européen » ? Réponse de l'intéressée : « Mais je pensais que l'Europe était un pays... » S'ensuivent des errances infinies (voir la vidéo en bas de notre actualité), puis une série de quiproquos sur les noms des pays...

Quand on lui donne la bonne réponse, Hongrie ou Hungary en anglais, à prononcer "Hung'ry", elle s'interroge sur l'existence d'un pays qui se nomme « faim ». Puis d'évoquer le pays qui s'appelle « dinde » (Turkey ou Turquie... ).

Aculture ou malculture au pays de la malbouffe...

Bref, tout cela a inquiété, agité, et suscité des réactions, notamment de la part de personnes intelligentes. Premier point à constater, si l'Europe est vue comme un pays, c'est bon pour la CE, non ? Néamoins, Susan Jacoby a tenu à étayer des éléments dans un article du NY Times. Pour comprendre, tout de même.

Pour elle, deux mouvements parallèles ont fusionné aux États-Unis, qui marquent des tournants assez vertigineux : tout d'abord, un anti-intellectualisme, soutenu par l'idée que trop apprendre peut nuire à la santé, ensuite un anti-rationnalisme, s'appuyant sur ce qu'il n'y aurait pas de fait ou de choses évidentes, juste des opinions. Pour autant, ne constatait-on pas que les auteurs français avaient leurs émules dans ce coin du monde ?

Désintérêt, un constat regrettable

Ainsi, ses concitoyens pataugeraient dans une fange d'ignorance crasse, tant dans les domaines scientifiques, civiques ou culturels, mais surtout, ils considéreraient cela avec une indifférence totale. D'après un sondage mené par le National Geographic en 2006, la moitié des 18-24 ne verrait aucun intérêt à se tenir informé de ce l'actualité de leur propre pays. Alors celui d'une dinde, pensez donc...

Car l'inculture frappe : « en dépit de ce que les gens aillent de plus en plus longtemps à l'école », ils n'en retiennent pas grand-chose de plus. Un constat réalisé outre-Atlantique, mais qui surprendrait fort sous nos l’attitude... Elle pointe également le fondamentalisme religieux, qui entretient une certaine antipathie à l'égard de la science, autant qu'elle déplore la volonté de voir le créationnisme enseigné au même titre que l'évolutionnisme.

En somme, ça fait un partout, balle au centre ?

Si vous êtes convaincu que votre alimentation peut agir favorablement sur votre état de santé et votre bien-être, alors approchez cet ouvrage sans crainte et avec curiosité ; il devrait vous intéresser.

Que vous soyez adepte ou non de ce mouvement très tendance en provenance de New-York ( il suffit juste d'être un peu sensible aux ravages de la malbouffe, d'avoir conscience que nos habitudes de vie moderne, de stress au travail, notre rapport au temps, évoluent et malmènent notre organisme, et qu'il est peut être utile  de faire une pause, de prêter un peu attention à soi, en offrant justement à notre corps une autre alimentation moins riche en protéines animales et plus respectueuse de l'environnement.

Sans être forcément intégriste ni complètement radical, chacun peut, selon son rythme et ses envies, changer son alimentation, découvrir de nouvelles saveurs, de nouvelles sensations sans pour autant se mettre au régime.

Ce livre propose ainsi des expériences culinaires assez inédites et variées, plutôt simples à réaliser. Goûteuses et convaincantes pour la plupart, illustrées avec  soin, il est fort probable, une fois l'énergie retrouvée et la fatigue en sommeil, que le lecteur curieux et ouvert devienne un adepte de la Green attitude.

Pour faire simple, les recettes proposées dans l'ouvrage privilégient le végétal, excluent les protéines animales et le gluten.

Pour vous en sortir, la liste des ingrédients indispensables à posséder avant de vous lancer et ce que vous pouvez désormais bannir de vos placards (farine de blé, produits laitiers, sucre blanc…). Une foule d'astuces pour préparer vous-même des produits de base ou de substitution est présentée également (comme le fromage, le beurre), et permet ainsi de varier les plaisirs.

L'auteur inscrit également en complément des recettes, des séances de yoga faciles à mettre en œuvre (dessins de postures à l'appui) et réalise des cosmétiques bio pour des soins corporels  au naturel.

D'une organisation fonctionnelle et efficace, le livre se prend en main avec facilité et donne envie de tout essayer, vraiment. Un choix alléchant de petits déjeuners colorés et gourmands tantôt à base de céréales mélangées, tantôt à base de chia (sorte de tapioca énergétique). Ensuite les plats proposés sont classés selon les saisons. Là encore la couleur est au rendez-vous.

Cet automne, par exemple, pensez aux pommes, au chou-fleur, au navet ou au raisin, fondez pour des falafels aux patates douces, des pancakes au sarrasin, des brownies pleins d'omega-3, de protéines, de vitamine E, de potassium et de magnésium et super digestes grâce à la cannelle.

Enfin, pour finir, plus d'une vingtaine de recettes de smoothies et de jus de toutes les couleurs pour apprendre à boire les légumes crus au goût sucré plutôt que salé. De quoi se dynamiser chaque matin et  c'est peut être aussi l'occasion toute trouvée pour faire manger des légumes à vos enfants rétifs. Seules contraintes : posséder un blender et fréquenter les magasins d'alimentation biologique.