Guy de Maupassant, Jean Glorieux, Valérie Lagier

Les préfaces sont des textes particuliers. A la frontière de la littérature, elles permettent aux auteurs de s’exprimer plus librement sur leurs écrits et leurs idées. C’est pourquoi, ces textes tiennent une place à part entière de nos jours dans les pages de la littérature dite « classique ».

Je vous propose l’intégralité de la Préface de Pierre et Jean de Guy de Maupassant (1850-1893). Ce texte est presque plus célèbre que le roman lui-même car il permet de mieux cerner le point de vue de l’auteur sur le genre romanesque.

Cette préface s’érige en manifeste, ouvrant une réflexion profonde sur le rôle du romancier et sur la place du roman an sein de la littérature. Entre réalisme et naturalisme, Maupassant s’explique sur ses choix esthétiques.

Au cœur de l'histoire littéraire de l'imaginaire, des figures emblématiques se détachent : Mary Shelley, Ursula K. Le Guin, Joanna Russ, Margaret Atwood, Octavia E. Butler, la non-binaire Rivers Solomon... Au XVIIe siècle, donc bien avant, Margaret Cavendish, pionnière dans le domaine de la science-fiction. Son texte, The Blazing World (Le Monde Glorieux), est considéré comme le premier roman du genre écrit par une femme. Elle est aussi une des premières femmes à publier ouvertement sous son nom.

Un texte publié en France par les éditions José Corti en 1999, qui rééditent l'ouvrage avec une postface inédite de la savante Frédérique Aït-Touati.

Line Cottegnies, traductrice du texte, a découvert le texte à l'occasion de sa thèse en Angleterre. L'autrice est un cas fascinant de femme sans éducation à la hauteur de ses co-religionnaire masculin, qui malgré tout casse le carreau de la vieille science occidentale : astronomie, mathématiques, politique, s'appuyant finalement sur sa perspective pour proposer une oeuvre d'une singularité peu commune.

Celle qui fut perçue comme une figure excentrique et presque folle à son époque, a travaillé méticuleusement à assurer sa postérité en envoyant ses œuvres aux institutions académiques majeures, comme Oxford, Cambridge ou Leiden. Pas si zinzin... Malgré tout, sa tenue et son apparence, souvent non conventionnelles, la distinguaient, mélange d'éléments masculins et féminins. Une curiosité publique. Ses écrits ont été accueillis avec scepticisme par ses contemporains masculins.

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Dans Le Monde Glorieux, une femme est transportée au pôle Nord où elle découvre un royaume extraordinaire, scintillant de pierres précieuses, et où elle est couronnée impératrice. Elle engage des débats philosophiques avec les résidents de ce monde, qui incluent des êtres humains, mais aussi des animaux et des insectes dotés de parole. Dans la seconde partie du roman, l'autrice elle-même, sous les traits de la duchesse de Newcastle, intervient dans le récit pour devenir la narratrice et confidente de son personnage principal.

Dans ce texte entre « proto-science fiction » et philosophie - certains diront que science fiction sans philosophie n'est que ruine de la DeLorean -, elle combine des éléments de science-fiction et de philosophie, explorant des thèmes tels que la nature animée et la critique de la guerre, en utilisant l'imaginaire pour contester les structures de pouvoir traditionnelles et promouvoir la paix. Celle qui fut traumatisée par les horreurs de la guerre civile, a envisagé une forme d'autocratie, à découvrir en se procurant l'ouvrage, comme seul moyen d'instaurer la paix.

Elle s'emploie à créer divers mondes selon les théories de penseurs renommés : Thalès, Pythagore, Platon, Épicure... Mais rencontre des difficultés à chaque tentative. Elle joue avec les idées pour illustrer leur relative applicabilité et finalement les rejeter en faveur de son propre monde imaginé. On l'a comprendra aisément.

À l’occasion du , organisé dans le cadre de la FIAC, une lecture de Jean-Luc Parant aura lieu jeudi 18 octobre prochain, à 19h30, à la galerie Lara Vincy.

Les œuvres de l’auteur de Dix Chants pour tourner en rond font en effet l’objet d’une exposition, intitulée « Mots et merveilles », à la galerie Lara Vincy jusqu’au 29 octobre prochain. Les « merveilles » et autres « curiosités » collectionnées par Jean-Luc Parant tout au long de sa vie sont données à voir, dans ce cabinet de curiosités, qui explore les possibilités poétiques et inattendues de ces objets amassés au fil du temps.

Galerie Lara Vincy

47 rue de Seine - 75006 Paris
01 43 26 72 51

« Ainsi de ces herbiers anciens enluminés de dessins de petites boules à l’encre de Chine, de ces algues séchées ravivées par les dessins en arabesques qui les accompagnent, de ces assemblages d’ailes de papillons patiemment copiés et transcrits en dessins fantastiques, de ces mots décomposés en petites boules couvertes des lettres de l’alphabet mélangées à l’intérieur d’une tête transparente, de ces « éclatés » d’insectes camouflés de mots, de ces coquillages habités d’éboulements miniatures, de ces mues de cigales transfigurées, de ces morceaux de dentelles augmentés de signes cabalistiques, de ces enveloppes usagées mais rajeunies par le travail ciselé du stylo à leur surface…

Accumulations capricieuses et désordres du goût forment cette “chambre des merveilles” que Jean-Luc Parant tend de hasards et de discernements mêlés, manifestant par là-même, dans une sorte de conversion vers les origines du musée et de l’art, une œuvre étoilée qui nous enchante ; ses rêveries et son propre monde intérieurs en petit. »

Pour en savoir plus sur les livres de Jean-Luc Parant publiés à la Différence, rendez-vous sur le site des éditions.

Retrouvez toutes les informations sur cette exposition et cette lecture sur le site Internet de la galerie Lara Vincy.

Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas proposé un petit extrait de l’œuvre de Maupassant (1850-1893). Et pourtant, rien ne vaut les nouvelles pour nous procurer des instants de lecture uniques… Voici donc un passage de la nouvelle intitulée La Peur, il s’agit de la seconde partie de ce texte publié en 1882.

Le narrateur explique ici comment il a connu bien des dangers dans sa vie sans ressentir la peur, mais raconte qu’en revanche il a éprouvé « la vraie peur » qu’il appelle « une décomposition de l’âme », un soir qu’il allait chasser dans les forêts des Ardennes : l’hiver, par une nuit de tempête, il a demandé asile à un garde-forestier qu’il trouva en proie à une épouvante superstitieuse…

Une nouvelle de Guy de Maupassant (1850-1893) à relire avec plaisir aujourd’hui : Mademoiselle Fifi…Attention, si vous ne connaissez pas ce texte, le titre est légèrement ambigu….

Publiée pour la première fois dans Gil Blas le 23 mars 1882, Mademoiselle Fifi est une nouvelle dans laquelle Maupassant reprend des thèmes qui lui sont chers tels que la guerre et la prostitution. Encore un texte qui aborde les suites de la défaite française de 1870.

Retour du maître de la nouvelle sur ActuaLitté : Guy de Maupassant (1850-1893). Nous agrandissons chaque jour un peu plus notre petite bibliothèque de textes classiques. Aujourd’hui je vous propose de relire la nouvelleLa Dot.

Publié dans Gil Blas en date du 9 septembre 1884 sous la signature de Maufrigneuse, puis dans le recueil Toine, cette nouvelle nous conte l’histoire d’une jeune couple et…à vous de (re)découvrir la suite…

Commençons par un des grands maîtres de la nouvelle, Guy de Maupassant (1850-1893). Je vous propose aujourd’hui de relire une ses nouvelles les plus célèbres : Aux champs. On y retrouve notamment une belle peinture réaliste de familles provinciales pauvres

Pour fêter dignement l’arrivée de la nouvelle sur la page Ressources d’ActuaLitté, je vous en ressers une deuxième, toujours du même auteur, Guy de Maupassant (1850-1893). Après vous avoir proposé la relecture d’Aux champs, voiciLa Parure, autre nouvelle très célèbre de l’auteur.

Au sein de cette nouvelle réaliste parue pour la première fois dans Le Gaulois en 1884, Maupassant met en scène une femme peu aisée, Madame Loisel, qui emprunte à une amie très riche, Madame Forestier, une parure de diamants pour une soirée. A l’issue de cette dernière, le collier demeure introuvable…

Je vous propose aujourd’hui de redécouvrir le début de la nouvelle de Guy de Maupassant (1850-1893) intitulée La Ficelle (1884).

Cette nouvelle vient illustrer, aussi bien que Pierre et Jean, la théorie que l’auteur propose du réalisme. Le romancier ne doit pas chercher à commenter le caractère de ses personnages, mais à le suggérer par la fidèle reproduction des gestes, des paroles, du spectacle de la vie.

Au début de La Ficelle, on retrouve une description pittoresque de l’arrivée des paysans au marché de Goberville.

Continuons la semaine avec un extrait de l’œuvre de Guy de Maupassant (1850-1893). Je vous propose aujourd’hui de relire quelques pages du chapitre XIV de l’un de ses romans les plus célèbres, Une Vie (1883).

Dans ce premier roman de l’auteur, on retrouve la biographie du personnage de Jeanne Le Perthuis des Vauds. Cette jeune femme, très tôt mariée, se retrouve rapidement déçue par la brutalité de son mari. La joie se transforme vite en pleurs et sa vie ne se résume plus qu’à une suite d’échecs.

L'incipit et l'épilogue sont deux moments intéressants dans un roman. Ils nous permettent de comprendre les choix narratifs du romancier. Leur comparaison nous renseigne sur la construction du roman et sa signification. Pour commencer, je vous propose l’incipit de Guy de Maupassant (1850-1893).

Bel-Ami fut publié en1885. Le titre Bel-Ami est aussi le surnom donné au personnage Georges Duroy, sur lequel s'ouvre et s'achève le roman, c'est un surnom doux à connotation valorisante pour celui qui le porte. Ce passage va nous permettre d'apporter une réponse aux questions que se pose tout lecteur de roman. Je vous laisse le découvrir…

Terminons la semaine avec une admirable nouvelle de Guy de Maupassant (1850-1893) : La Main d’écorché. Perdu au sein d’une réalité dérangeante, le lecteur se laisse prendre au piège du fantastique dans ce texte haut en couleur.

Publiée en 1875 dans L'Almanach lorrain, cette nouvelle nous conte l’histoire d’un ami du narrateur qui vient de faire l’acquisition de la main d’un supplicié. Ce qui n’est que jeu d’humour noir au départ devient rapidement morbide et effrayant.