mercerie

La température n'est pas encore bien élevée, et il est toujours plus agréable encore de rester bien au chaud, dans ses pénates. Et pourquoi ne pas en profiter, plutôt que d'ouvrir un livre, pour se plonger dans quelques notes de... tricotage. Après la petite bibliothèque pour les nuls, voici donc venir la petite mercerie pour les frileux.

Il était nu. Ou presque. Moi aussi, remarquez. Enfin, presque, aussi. Et seuls. En tout cas, seuls autour de cette petite table basse. Pour l'interviewer, changé en groupie, ce fut comme une apparition, aurait raillé Flaubert. Surtout que lui sortait d'une rencontre avec la divine Diane Kruger. Qui prenait la place de qui, en cet instant ? D'ailleurs « elle va bien, merci ». Y'avait assurément pas de Poirier dans cet établissement hors de prix, au pied de la Maison de la Radio. Mais un Frédéric Pommier, c'est certain. Et en verve. Il paraît que pour séduire, l'humour c'est important. Alors, je me lance :  « M. Pommier, à force d'épingler les gimmicks et les tics de langue, de fil en aiguille, vous finirez en mercerie ? »

Tolkien n’appréciait pas, pour compagnons littéraires, que la seule présence des Orcs, des Hobbits, des Elfes ou des magiciens fous. Il appréciait beaucoup le calme et la tranquillité qu’offre M. Bliss. Ce personnage au chapeau immense — pas comme celui de Gandalf — est une création unique, pour les enfants de l’auteur, quand ils étaient tout petits. Et une édition pour tous a vu le jour…

AVANT-PARUTION – De sa voix singulière où s’entremêlent souffle romanesque et poésie, Annabelle Combes nous offre dans son deuxième ouvrage, La Calanque de l’Aviateur, à paraître le 22 août prochain aux Éditions Héloïse d’Ormesson, une ode puissante aux mots qui vous marquent et vous bouleversent. 

Les anciens ministres de François Hollande n’en finissent plus de se reconvertir – partout et n’importe quoi, sauf de la politique. Cela dit, la gauche française moribonde n’incite pas vraiment à squatter Solferino. Nouvelle sortante : Cécile Duflot, qui avait fait un séjour dans l’équipe de Jean-Marc-Ayrault.

Chaque année en septembre, le collectif Mange, Lille !, présidé par la journaliste culinaire Marie-Laure Fréchet, organise son prix littéraire. Il récompense un ouvrage qui met en valeur l’alimentation issue de pratiques respectueuses de la nature, de la vie et de la biodiversité. Il incite aussi à mieux manger dans une dimension quotidienne, gastronomique, nutritionnelle ou patrimoniale. Les huit ouvrages présélectionnés ont été révélés.

Ce livre raconte la vie de Salme Sinikka Malmikunnas. Mais il n'a pas été écrit par elle !

Ceux auxquels il faut penser d'abord, les seuls, ce sont les employés de Virgin, mal payés, précaires, travaillant dans des conditions difficiles, peut-être demain sur le carreau. Si on cherche des responsables à ce qui arrive, alors oui, Amazon en fait partie. Mais de loin, par raccroc, comme un sniper qui tirerait sur un cadavre. 

Peu après les délibérations des membres de l'Académie Goncourt, comme le veut la tradition, les jurés du Prix Renaudot ont rendu leur verdict : Amélie Nothomb obtient le Prix dans la catégorie Romans, tandis qu'Anthony Palou remporte la récompense dans le domaine des essais, avec Dans ma rue y avait trois boutiques (Presses de la Cité).

Le 17 avril 2024, les éditions Albin Michel publient La liste 2 mes envies, le dernier roman de Grégoire Delacourt et le premier dans la maison de Francis Esmenard. Cette publication survient dix ans après le triomphe public de La liste de mes envies, qui a connu un succès retentissant avec plus de 1,5 million d'exemplaires vendus, des traductions dans 35 pays, y compris l'Angleterre et les États-Unis, et des adaptations au théâtre et au cinéma. 

Né en 1962 à Hambourg, Andréas Becker, après des études de phi- losophie et d’histoire, vit en Alle- magne jusqu’en 1990. En 1991, il se rend à Lyon où il découvre, émerveillé, la langue française. Il décide de rester en France, gagne sa vie comme professeur d’alle- mand puis comme traducteur de romans de gare avant de s’enga- ger dans une carrière commer- ciale. Malgré sa réussite dans ce domaine, il décide d’y renoncer pour s’immerger tout entier dans son travail d’écrivain. 

Proust, Gide, Montherlant, Giraudoux, Céline, Giono, Malraux, Aragon et tutti quanti : l’histoire du roman de l’entre-deux-guerres a ses canons. Ajoutons une rare touche féminine avec Colette. Pour cette poignée de noms célèbres, combien d’oubliés ? Infiniment. Beaucoup d’ensablés, mais aussi beaucoup d’ensablées, dont certaines renaissent ici et là au gré de nouvelles éditions, comme Renée Dunan (Éditions le Cercle) ou Maria Borrély (Éditions Parole). Parmi le lot, en voici une jamais rééditée, Marcelle Auclair. 

ROMAN ETRANGER - Avec cet ouvrage, on entre dans une superbe découverte éditoriale dont l'originalité m'a séduit : deux romans tête-bêche, rassemblés dans un seul livre et imprimés l'un à partir de la première de couverture et l'autre à partir de la quatrième, comme pour lancer deux flèches dans une même direction vers une sorte de point focal : les éléments marquants de la société italienne.

Les fidèles de notre rubrique se rappelleront que nous avons déjà chroniqué deux romans de cet auteur prolixe (Edgar, L’homme qui s’est retrouvé) mort en 1937, juste avant la guerre ; ce qui lui fut peut-être fatal, car, en 1945, on était passé à un autre monde, pas forcément meilleur. À côté de Camus, Sartre, et tant d’autres, Duvernois ne faisait plus très sérieux, d’autant que l’homme, dans sa vie comme dans ses écrits, avait toujours imité la légèreté. Je dis « imité » à dessein, car l’œuvre de Duvernois, sous des apparences d’ironie et de comique, dissimule une profonde mélancolie, une réflexion désabusée sur l’homme. Par Hervé Bel.

Ces derniers jours, j’ai relu Zola, oui, comme on réécoute Mozart ou Duke Ellington. Le plaisir de lire, c’est la relecture, de même que le plaisir de la musique vient des morceaux qu’on aime réentendre. Le plaisir vient des retrouvailles, familiarité et répétition. Ce qui est courant en musique l’est moins en littérature : écouter Bach et Ravel, ça vous pose mais relire Racine et Gide, c’est passer pour ringard, être cuistre ou chercher le paradoxe. Je relis beaucoup pour mon plaisir. Parmi mes classiques, il y a Zola.