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Jakub Zulczyk

Jakub Zulczyk est un privilégié : Rivages lui offre dans ses plus belles couvertures. De quoi attraper le regard. Les sujets du polonais attirent aussi (moi en tout cas) : après les nuits de Varsovie d’Éblouis par la nuit, l’alcoolique Marcin de Feedback.

Ce dernier, musicien, a connu un certain succès avec son groupe, notamment grâce à un titre phare, Je t’aime comme la Russie… Avant de sombrer complètement dans les addictions : « Je m’appelle Marcin Kania, et je suis – sans doute – un assassin. » Un matin, le visage tuméfié, il se rend à son groupe de discussion tourné vers la sortie de la dépendance. Il n’avait pas bu depuis quasi deux ans.

Que s’est il passé hier soir ? Le coup de l’amnésie, et la sensation que ce fut grave. Il a la tête retournée. Son fils a disparu… Le roman de Jakub Zulczyk vaut pour ses personnages interlopes,  cette grisaille du pays de Gombrowicz, et sa figure principale, sorte d’hédoniste victime de ses excès, et bientôt de la criminalité post-communiste.

De ses années fastes, il a tout de même tiré 7 appartements, de quoi attirer les convoitises… L’alcoolisme est raconté par quelqu’un qui le connaît bien : « La vodka, c’est une belle corde de musique argentée qui traverse toute la réalité, l’étire, la remet droit, qui fait que tout tient la route, c’est une incantation qui marche à tous les coups. Dingue que des gens aient inventé un truc pareil. »

C’est rythmé et construit comme une série. Netflix l’a vu après l’avoir lu, et en proposera une adaptation. On aurait préféré HBO, qui s’était emparé de son précédent roman, Éblouis par la nuit.

 

Une michronique de
Hocine Bouhadjera

Publiée le
26/06/2023 à 18:09

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Jakub Zulczyk trad. Kamil Barbarski, Erik Veaux

Paru le 24/05/2023

544 pages

Rivages

25,50 €