Oubliez-moi

Feng Xu

Cette semaine, j’ai lu Oubliez-moi de Xu Feng aux éditions M.E.O (traduit du chinois par Kevin Henry)

« Son tempérament, l’essence même de son caractère, avait toujours été de voir le verre à moitié plein et de savoir repartir d’une page blanche, comme une pièce de soie lisse. En fait, elle devait savoir depuis longtemps qu’aller au bout du monde était sa destinée. » (p. 110)

L’écrivain Xu Feng, auteur d’une vingtaine de romans et de biographies, s’est intéressé pendant un quinzaine d’années à restituer la vie de Qian Xiuling, la « Schindler sino-belge ». « Une femme qui a toujours affirmé n’avoir accompli aucun acte extraordinaire, et qui a toujours demandé qu’on veuille bien l’oublier. »

Né en 1912, Qian Xiuling quitte la Chine à l’âge de 17 ans pour étudier. Elle obtient un double doctorat en physique et chimie à l’Université de Louvain (Belgique) et rompt dans la foulée avec le fiancé qui lui a été affecté à sa naissance pour épouser un médecin d’origine gréco-russe.

Malgré son envie de vivre en Chine, elle ne le put en raison de l’invasion japonaise. Elle et son mari s’installèrent donc tous les deux à Herbeumont, mais malgré tout, la guerre les surprend… Qian Xiuling risque alors plusieurs fois sa vie pour sauver des résistants du village en allant plaider leur cause auprès du général von Falkenhausen, gouverneur militaire de la Belgique.

Décorée à la libération, elle quitte son emploi d’assistante à l’université de Louvain et sa réputation pour défendre von Falkenhausen devant le Conseil de Guerre, lui évitant ainsi la condamnation à mort.

 

Une michronique de
Julie Mahé

Publiée le
07/08/2023 à 10:07

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Oubliez-moi

Feng Xu trad. Kevin Henry

Paru le 08/06/2023

332 pages

Editions Mode Est-Ouest (MEO)

24,00 €