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Littérature française (poches)

Passions et vanités

Anna de Noailles (1876-1933), née Bibesco Bassaraba de Brancovan, est issue d'une famille d'aristocrates roumains de haute culture. Dotée d'une éducation artistique raffinée, elle parle couramment l'anglais et l'allemand. Son mariage avec le comte Mathieu de Noailles, en 1897, inaugure une vie mondaine intense. Le couple reçoit chez lui régulièrement Claudel, Colette, Gide, Cocteau, Loti, ou encore Valéry et Mauriac. C'est en 1901 qu'elle publie son premier recueil de poèmes, Le Coeur innombrable, qui connaît un très grand succès. Elle fut la seule femme poète de son temps à recevoir les plus hautes distinctions (elle est la première à être distinguée commandeur de la Légion d'honneur). En 1904, avec quelques amies également femmes de lettres, elle participe à la création du prix "Vie Heureuse", qui deviendra en 1922 le prix Fémina. Passions et Vanités recueille trois chroniques écrites pour Vogue en 1926 et deux textes plus personnels datant de 1912 (L'automne en Savoie) et 1913 (Ce que j'appellerais le ciel). Féministe iconoclaste, rien ne ravit plus Anna de Noailles que les jeux de séduction gouvernant les hommes et les femmes. Ainsi peut-elle se désoler de la mode des coupes courtes oìi les femmes gagnent en liberté ce qu'elles perdent aux yeux des hommes en attrait... Si la "voix poétique" d'Anna de Noailles est désormais un peu oubliée, gageons qu'avec ces petits textes en prose à la fois nostalgiques et charmants, le lecteur reconnaîtra l'éclat littéraire incontestable de leur auteur.

02/2020

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Littérature française

L’hirondelle de la Dombes

"L'Hirondelle de la Dombes" est un roman autofiction. "(...) Voilà une histoire qui m'a beaucoup émue. J'ai d'abord aimé ce livre parce qu'il m'a fait entrer dans l'univers de la danse. Il transmet avant tout l'histoire d'une passion, celle de la danse. La force de l'auteure est d'arriver en quelques mots, par petites touches, par ses citations aussi, à évoquer en filigrane l'histoire de la danse, son aventure et ses recherches expressives, ses innovations, celles des pionniers et des maîtres, la quête du personnage d'une expressivité à l'image de sa profonde sensibilité. Mais le plus poignant reste la force expressive de ce langage du corps et des émotions ; j'ai été très attentive à la profonde sensualité qui s'en dégage, à cette façon unique et très authentique de traduire l'émotion en mouvement, à la beauté aussi, révélée par une écriture poétique qui touche par sa vérité. L'amour, la séparation, la souffrance ou la joie s'y expriment avec une force bouleversante. La volonté d'atteindre l'essentiel et cette soif d'absolu, en tout cas de vérité. Ce livre se donne à lire comme un beau parcours initiatique à la Vie, et qui la célèbre en dansant. On en garde des images fortes qui continuent de résonner en nous bien après l'avoir fermé. Les premières lignes sont déterminantes, et là, il s'est produit une étrange alchimie." Amina Chenik. Professeur de littérature. Université de Carthage.

05/2020

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Poésie

Jours. Textes 1969-2019 avec quatre lettres inédites de René Char

Le 10 novembre 1970, René Char écrit à Marwan Hoss : " Il m'est agréable de vous écrire combien vos poèmes me trouvent, me découvrent peut-être aussi à moi-même, à l'âge des sombres chagrins. " Et un mois plus tard : " Sur la ligne de l'horizon où vous m'êtes apparu, je ne vous confonds avec aucun autre. " Placée dès l'origine sous le double parrainage de Char et de Schéhadé, l'oeuvre poétique de Marwan Hoss est d'une tonalité unique : étrange et grave, ascétique et sensuelle, brûlante et raffinée. JOURS réunit l'ensemble de ses textes depuis 1969 jusqu'à aujourd'hui : 50 années d'écriture revisitées pour arriver à l'épure d'une vie. " J'étais l'enfant des premières pluies / qu'un baiser emprisonne / Ma mère avait le charme / mon père la fatigue / J'étais l'adolescent qui savait / Des pays je compris la distance / Du silence je pris la parole " Ainsi commence ce livre d'une vie, comme si dans cette vision déjà un destin était tracé. Destin énigmatique, lumineux et cruel, qui semble comme chez Nerval revêtir les d'une femme que le poète sans cesse interroge : " Où vas-tu ainsi / sans détourner ton regard / Je vais vers l'infiniment loin / – me répondit-elle avec tendresse " Sans cesse le rêve s'y mélange à la veille, la mort avec la vie. " Mes yeux étaient ouverts, mais je ne voyais rien, parfois les larmes dispersaient mon regard. " Et les poèmes, brefs, sont autant de révélations, menaçantes ou apaisées.

09/2019

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Beaux arts

Tombeau. Stéphane Thidet

Parce que les livres nous permettent de voir, de comprendre les oeuvres d'artistes contemporains, parfois difficiles à aborder ; parce qu'ils nous invitent à tisser des liens entre les époques, pour faire émerger des problématiques qui traversent les âges. La collection "TOMBEAU" veut s'inscrire durablement dans ce mouvement de rencontre entre les livres et les oeuvres d'artistes de notre temps. Un incessant aller-retour entre les textes d'hier et d'aujourd'hui (et leur extraordinaire puissance à créer des images) et les oeuvres d'artistes de notre temps (et leur capacité à créer de la pensée, des sensations). Il faut, aujourd'hui, plus que jamais, se rendre dans les bibliothèques, ouvrir les livres, en extraire des phrases, des mots, car c'est précisément dans cet écart, parfois cet anachronisme, que nous serons les plus aptes à percevoir et à saisir notre temps. Composition poétique, oeuvre instrumentale écrite à la mémoire d'un grand artiste". Trésor de la langue Française. De cette forme littéraire et musicale (tombeau d'Edgar Allan Poe par Stéphane Mallarmé ou le tombeau de Couperin par Maurice Ravel), nous repartirons pour honorer des artistes de notre temps. Mais ces livres seront, avant toutes choses, l'histoire d'une rencontre, d'une amitié. La rencontre avec des artistes, avec leurs créations, leurs oeuvres, avec des textes qui nous accompagnent et nous construisent. Les 2 premiers tomes de la collection Tombeau ont été écrits et conçus par Benoît Viguier et édités par la maison d'Edition Analogues.

09/2019

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Photographie

Les libertés intérieures. Photographie est-allemande, 1980-1989

Alors en pleine déliquescence économique, en proie à la perte d'adhésion idéologique de la part de ses citoyens, la RDA vit ses dernières années. L'ennui et le désir d'ailleurs, l'impatience - tantôt mélancolique, tantôt rageuse - engendrée par la répression, l'uniformisation et la pénurie caractérisent la jeunesse de cette époque. Les stratégies existentielles et artistiques sont aussi diverses que les créateurs qui ont traversé cette période : confrontation des tabous sociaux, repli intérieur et introspection, fuite dans le rêve, réinvention de soi par le travestissement et la mise en scène... Sans désavouer la tradition humaniste longtemps dominante en Allemagne de l'Est, certains photographes renouvellent le genre en délaissant l'empathie poétique de leurs prédécesseurs pour une approche plus mélancolique, voire désabusée, ou au contraire en documentant les marginaux, les rebelles, les punks. D'autres mettent le corps au centre de leurs expérimentations, puisant dans l'hybridation et l'art performatif pour traduire leur soif de subversion et de vitesse, ou observant leurs visages et leurs corps comme pour conjurer leur délitement. D'autres encore chroniquent leur vie quotidienne et leur cercle de proches, réunis dans le quartier de Prenzlauer Berg, encore jonché des ruines de la guerre. Par l'expression tenace et inventive de leur individualité et de leur subjectivité, ces photographes ont constitué une forme de résistance artistique et fait trembler le Mur. Dans cet ouvrage, les femmes occupent une place conséquente qui reflète la spécificité de leur statut social en Allemagne de l'Est. Leurs puissantes expressions contribuent au caractère exceptionnel de ce chapitre essentiel de la photographie.

06/2019

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Critique littéraire

Discours polémiques et aspects de l'incisif dans les littératures africaines

De l'expression "chanson polémique", on déduit le caractère rythmé des échanges énonciatifs qui suggère le leurre de l'osmose, l'idée d'antagonisme et la métamorphose psychologique constante des personnages. Les discours polémiques dans les littératures africaines sont de ce fait une représentation du contexte/problème idéologique et identitaire du quotidien africain. Ils décrivent, disent des mentalités et servent à indexer les attitudes qui accompagnent ou non le vivre-ensemble, l'intégration des peuples et les exigences de progrès. Ce type de discours questionne aussi les permanences humaines et leurs interactions à travers les sphères politique, culturelle, économique, sociale... Ils se meuvent au sein des topiques (unités en intrication dynamique) considérés comme des lieux communs en tenant compte de la nature et des catégories de personnes qui s'y trouvent ainsi que des liens et intérêts qu'ils partagent ou qui les opposent. Etudier l'énonciation polémique ne se limite donc pas à son acception purement linguistique et poétique. Après réflexions variées des contributeurs de cet ouvrage, on s'aperçoit que non seulement le discours est une action latente de l'écriture, mais il est surtout fonction (conative, adversative et conjonctive) et instigateur des fluctuations de l'Homme dans son biotope. Cette double face qu'il possède devient une contrainte pour l'écrivain, puisqu'il est appelé à exprimer la caricature fugace et neutre des mots de la discorde, du point de vue stylistique, et à s'ouvrir davantage sur des philippiques modulatrices de certains idéaux, du point de vue didactique, en suggérant un modèle existentiel répondant aux besoins urgents des sociétés.

06/2019

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Poésie

Ce qui n'a pas de nom

Après le triptyque de La Représentation des corps et du ciel – Le grand silence (2011), Le temps ouvre les yeux (2013) et Présent absolu (2014) –, après Ce que dit le Centaure mettant en scène le Temps, le Songe et le Chant, c'est une méditation plus vaste encore qui est ici proposée au lecteur. D'emblée le propos, philosophique autant que poétique, en est posé par l'épigraphe de Lucrèce : " Tu parais, et les vents, les nuages du ciel / à ta venue s'enfuient, sous tes pas la terre / brode de tendres fleurs, le miroir de la mer sourit, / et le ciel apaisé brille d'une lumière immense. " De quelle apparition s'agit-il ? Celle qui se révèle à nous dans la vie de chaque instant, dans le mouvement des formes, des couleurs, des significations. De tout cela que voyons-nous, que comprenons-nous ? " Tout est tellement incompréhensible ", écrivait Etty Hillesum devant le lupin violet éclos dans le camp de Westerborck. " Le poème, indique une courte préface, serait cette parole plus fluide que l'eau, plus rayonnante que la lumière, qui saurait de toutes choses ne faire sentir que l'apparition, le chatoiement, ce qui toujours semble ici et qui n'a pas de nom. " Comment atteindre à cette parole pour qu'aphorisme et lyrisme, pensée et musique ne fassent plus qu'un : à travers 1000 poèmes de 4 vers, indépendants et résonnant ensemble. 4000 vers, ouverts à la nature, à l'art de Titien, Monet, Bill Viola ou Lee Chang-Dong . Et l'intense lumière de Venise.

05/2019

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Littérature étrangère

Anne d'Avonlea

Avec Anne d'Avonlea, Lucy Maud Montgomery continue de déployer sous nos yeux ébahis l'univers enchanteur qu'elle a créé autour d'Anne Shirley, l'orpheline aux cheveux de feu adoptée par erreur. Entre les amis de toujours et les nouveaux venus, les idées saugrenues et le bon sens qui pointe son nez, Anne nous entraîne dans les aléas de la vie douce et enchanteresse d'un village hors du temps. Avec ses yeux gris qui brillent comme les étoiles du soir et ses cheveux roux toujours aussi mordants que son tempérament, Anne, désormais âgée de seize ans, a su gagner l'affection des habitants d'Avonlea. Alors qu'elle prend ses fonctions d'institutrice, son caractère se dévoile tout en nuances et envolées idéalistes. Elle fera de nouvelles rencontres, comme Monsieur Harrison, leur voisin à Green Gables, ou Mademoiselle Lewis, qui vit dans le Pavillon aux échos. Il y a également Paul, un élève fascinant et, à n'en pas douter, une future âme soeur, ou les jumeaux Dora et Davy qui débarquent à Green Gables histoire d'épicer le quotidien enfin paisible de Marilla. Alors qu'Anne devient une jeune femme, les péripéties de son existence nous enchantent toujours autant qu'elles nous touchent. A travers les joies et les peines qui font la trame du quotidien, le style si frais et poétique de Lucy Maud Montgomery porte la voix d'Anne dans les aventures, les rêveries et les moments de tendresse. Après Green Gables, quel plaisir de retrouver Avonlea !

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Littérature étrangère

Absinthe & cocaïne

"Regardez ce tas brillant de cristaux ! Ils sont chlorhydrate de Cocaine. Le géologue pensera au mica ; pour moi, l'alpiniste, ils ressemblent à ces flocons de neige luisants et plumeux, fleurissant surtout là où les rochers jaillissent des glaciers crevassés, que le vent et le soleil ont embrassés jusqu'au fantôme. Pour ceux qui ignorent les montagnes, ils peuvent suggérer la neige qui paillette des arbres aux fleurs scintillantes. Le royaume de la féerie a de tels bijoux. Pour celui qui les goûte dans ses narines -à leur acolyte et esclave - ils doivent ressembler à la rosée du souffle d'un grand démon de l'Immensité, gelée sur sa barbe par le froid de l'espace." C'est une véritable ode poétique nourrie par le feu de l'expérience que le mage Alesteir Crowley dresse à la poudre stupéfiante dans ce texte écrit en 1917. LAbsinthe - La déesse verte et l'Opium - Notre dame des ténèbres sont les autres entités que l'écrivain, poète et occultiste anglais de légende, chante ici en termes lyriques et parfois énigmatiques. Ces textes inédits en français furent publiés dans des revues américaines (Vanity Fair notamment) à l'entour de 1915, et ils concernent, outre l'éloge des paradis artificiels, la bonne méthode pour réaliser des haïkus, une défense piquante des blondes ou une attaque contre les mauvais films de l'époque. On découvrira ici, au-delà de l'image sulfureuse du sataniste, le style singulier d'un esprit dont la modernité ne se dément pas.

09/2018

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Récits de voyage

Odessa Transfer. Chroniques de la mer Noire

Douze écrivains et un photographe de grand talent nous livrent leur regard singulier, oblique, poétique, l’écho de leur propre expérience, sur la région de la mer Noire. Ovide et Pouchkine furent exilés sur son rivage. Ses vagues ont porté le navire des Argonautes. Connue par la Grecs anciens comme l’Inamicale, elle est peu à peu devenue l’Hospitalière. La mer Noire. Sur ses rives, entre les ruines de civilisations disparues et les vestiges de la mégalomanie soviétique, renaît aujourd’hui une vie nouvelle. Ici, l’Est rencontre l’Ouest, l’Asie rencontre l’Europe. Secouée par les conflits, bénie par de multiples promesses de bonheur, la région de la mer Noire est un paysage de l’avenir européen : marqué par l’inquiétude, le renouveau et le désir de liberté. Que se passe-t-il ici, entre Constanza et Odessa,Yalta et Sotchi, Batoumi et Istanbul, sur les ruines de l’histoire la plus ancienne et la plus récente ? Un voyage aux frontières d’empires disparus, dans des lieux d’exil et de refuge. « Nous avons demandé à des écrivains originaires des Etats qui jouxtent la mer Noire et à des auteurs qui se sont promenés sur ses côtes ou ont rêvé de s’y rendre de nous parler de villes et d’horizons qui laissent transparaître un peu de l’avenir. Des régions surgissent, auxquelles s’accrochent des rêves, des souvenirs, des nostalgies, des paysages qui suscitent l’enchantement ou l’effarement ». Katharina Raabe, extrait de la préface.

10/2011

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Poésie

De l'érotisme. Considéré dans ses manifestations écrites et du point de vue de l'esprit moderne. Précédé de Voici venir l'amour du fin fond des ténèbres par Annie Le Brun

Dans ce court texte écrit en 1923 pour le collectionneur Jacques Doucet, Robert Desnos fait un état des lieux de la littérature érotique, ou plus particulièrement de la place de l'érotisme et de sa perception dans les écrits depuis l'Antiquité. Il va à l'encontre des conventions et propose une interprétation qui revient sur les légendes et autres préconçus, une interprétation " moderne " qui bouscule les conventions, comme le souligne le titre complet De l'érotisme, considéré dans ses manifestations écrites, et du point de vue de l'esprit moderne. Tout d'abord il propose une définition de l'érotisme avant d'aborder son apparition dans les écrits de façon chronologique en dégageant des époques et des courants différents. Il s'appuie sur le postulat qu'il y a un avant et un après Sade, et structure son texte en fonction de cet axe central. Ainsi, il aborde des oeuvres (Baffo, Crébillon, Choderlos, Apollinaire, etc.) et fait des recoupements parfois inattendus. Desnos dessine un panorama duquel il dégage une philosophie de l'érotisme et montre une expression poétique de l'amour. Précédant De l'érotisme, le texte de présentation d'Annie Le Brun, Voici venir l'amour du fond des ténèbres, paru pour la première fois dans les Cahier Robert Desnos et dans lequel elle analyse le texte de Desnos, le commente, et va plus loin que Desnos lui-même. Elle poursuit l'entreprise en y inscrivant les œuvres de ce dernier, ainsi que le cheminement qui a conduit le poète à écrire ce manifeste.

02/2013

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Religion jeunesse

Raconte-moi la bible. Avec 2 CD audio

Une nouvelle Bible pour les 4-8 ans ; Le livre Raconte-moi la Bible est une lecture novatrice et particulièrement forte du texte biblique. Voici pourquoi : SENS DU TEXTE¿ Ce livre montre que la Bible raconte avant tout l'histoire d'un peuple qui, de génération en génération, fait la découverte de Dieu. On comprend par exemple comment les personnages sont liés les uns aux autres : Adam, Caïn et Abel, Noé, Abraham, Moïse et bien d'autres... jusqu'à Jésus. STYLE DU TEXTE¿ Le texte s'inspire de la tradition de l'oralité, chuchotant à l'oreille de l'enfant ce récit merveilleux qu'est la Bible, comme la litanie d'un grand-père lors d'une veillée au coin du feu. C'est pour souligner ce lien de bouche à oreille qu'ont été conçus les deux CD présentant l'intégralité des vingt-deux épisodes. Ils permettent aux lecteurs encore non autonomes d'écouter ce récit merveilleusement raconté par Jacques Gamblin. ¿ Le style poétique et spirituel du texte invite à ressentir notre lien à Dieu, invitant ainsi les jeunes enfants sur le chemin de la foi. ARCHITECTURE DU LIVRE¿ Le livre est composé de vingt-deux épisodes, racontant chacun l'un des passages les plus célèbres de la Bible (Ancien Testament et Nouveau Testament). ¿ Chacun est introduit et conclu par un court texte articulant les chapitres entre eux. La taille de ces épisodes permet de faire de chacun une lecture du soir, en famille ou tout seul.

07/2010

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Critique littéraire

Le conte et la nouvelle

Apparue en Toscane au milieu du XIVe siècle, la nouvelle est intimement liée à l'évolution de la littérature narrative en Occident. Contrairement aux autres pays où elle jouit d'un statut de premier plan, on a trop tendance à la considérer en France comme le parent pauvre du roman. Elle en a pourtant souvent défriché les pistes, contribué à réformer les modalités et les thèmes. Mais elle assume aussi, dès sa naissance officielle avec le Décaméron de Boccace, l'héritage ancestral du conte, et en premier lieu la situation de communication qui met face à face un conteur et son public. À partir du moment où s'impose la littérature écrite, le genre du conte et celui de la nouvelle se conjuguent donc jusqu'à se confondre bien souvent. C'est pourquoi, au-delà d'une distinction parfois artificielle entre conte et nouvelle, cet ouvrage veut proposer une étude à la fois historique et poétique du récit bref, pour en cerner les évolutions, les techniques et les ressources. N'entendant toutefois pas ignorer la permanence d'une dualité dont témoigne le vocabulaire, il suggère aussi quelques critères qui permettent d'en rendre compte. Nourrie de plus d'une centaine de références et d'analyses, qui empruntent aussi bien aux littératures d'expression anglaise, allemande, italienne, espagnole qu'au patrimoine français, cette étude se veut réflexion sur un genre, mais aussi invitation à relire un type de récit que notre enseignement de la littérature a trop longtemps négligé, voire à redécouvrir certaines oeuvres victimes d'un oubli injustifié.

06/1997

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Littérature française (poches)

Basketville. Tu peux toujours courir

Basketville, c’est la ville où on circule à pieds parce que les voitures reposent sur des parpaings : périmètre périurbain où tout est périssable, sinon périmé. Tu peux toujours courir, parce que les objets artificiels du désir seront toujours là-bas, plus loin, et que la main qui tient la carotte ne te laissera jamais l’attraper.

À Basketville, les baskets sont artefacts de séduction ou monnaies d’échange, de manière générale elles servent à poursuivre les rêves mis à disposition ou en compétition par l’ordre consumériste. Un moyen pour la périphérie de rejoindre le centre ? Probablement pas, car finalement c’est le centre, dans la personne d’un reporter dépêché sur place, qui vient ramener des témoignages exotiques de cette périphérie qui fait rêver et trembler. Difficile de figer dans une définition ce texte qui sollicite, dans une langue rythmée et terriblement expressive, tous les outils de l’auteur et tous les sens du lecteur.

Fiction, document, poésie et chanson sont des éléments d’un tout qui n’est pas réductible à la somme de ses parties mais qui se caractérise par un sens aigu du verbe et de l’image, la création d’une zone poétique quelque part entre la littérature sociale, le hip hop et les journaux télévisés. Texte troublant et envoûtant, Basketville est remarquable par son économie, son efficacité et sa puissance d’évocation. Une langue mutante, gravée dans le béton, qui envahit le monde comme les villes gagnent sur la campagne et l’homme sur la nature.

03/2009

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Littérature étrangère

Les femmes sont des guitares (dont on ne devrait pas jouer)

La Villa Koselbruch est une résidence médicalisée qui accueille des personnes souffrant de handicaps physiques et mentaux. Natalie, la nouvelle auxiliaire et l'héroïne attachante de ce roman, est chargée de s'occuper d'Alexander Dorm, un homme en fauteuil roulant. Imprévisible et irascible, Dorm reçoit la visite régulière de Christopher Hollberg, dont il est amoureux jusqu'à l'obsession, mais dont il a pourtant détruit la vie quelques années plus tôt. Toute la clinique chante la magnanimité de Hollberg, mais très vite, Natalie sent que derrière le sourire du visiteur se cache quelque chose de plus inquiétant. Poussée par la curiosité et afin de protéger Dorm, elle va se lancer dans une véritable enquête pour ressusciter un passé aussi trouble qu'intrigant et tenter de percer à jour les motivations secrètes de Hollberg. A travers la sensibilité de Natalie, ses peurs, son équilibre mental vacillant et son imagination dévorante, le monde se charge d'une brillante aura poétique et se peuple de personnages lunaires : un oracle narcoleptique aux paupières ouvertes ; un prostitué en blouson de cuir, fragile et envoûtant ; un dessinateur borderline aux oeuvres éphémères ; des animaux étranges visibles ou invisibles... Autant de totems et de guides qui aident la jeune femme à affronter la difficulté qu'est le simple fait d'exister quand on pense être hors champ. Tous les personnages de cette oeuvre foisonnante, qu'on les nomme fous, excentriques ou "extra-ordinaires", sont autant d'inventions créatives pour donner à voir ce que serait le monde si l'on inclinait un peu la tête.

08/2017

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Littérature française (poches)

Histoire

Un homme, le narrateur, qu'on suppose au tournant de la cinquantaine, se retrouve dans la maison de famille où il a passé son enfance. Il y est revenu seul, en proie à des embarras d'argent qui le forcent à vendre quelque meuble et à hypothéquer quelque terre. C'est l'emploi d'une de ses journées, que seules privilégient ces opérations financières, qui va nous être conté. Trame banale s'il en fut, puisqu'on saisit le héros d'abord dans le demi-sommeil plein de pensées et de rêves qui précède son lever, et qu'on le suit au fil des douze chapitres. Les douze heures de la vie d'un homme sans qu'aucun événement particulièrement romanesque, voire poétique, les marque. Le romanesque, la poésie, sont ailleurs, dans le crâne du narrateur, qui observe, contemple, se souvient, imagine, et qui, par la seule activité de son esprit, parvient à donner épaisseur, intérêt et sens à l'extrême banalité des instants vécus. Car cet homme a un passé, peut-être lourd, qui surgit sans cesse en sa conscience et dont la reconstitution double ou plutôt multiplie le récit linéaire de sa journée. Mais on n'a rien dit du livre, de sa beauté, de sa force, de son originalité, en le ramenant à ce squelette d'histoire. C'est la manière dont tout est vu et dit qui soulève comme un ferment cette pâte presque ordinaire et qui la magnifie. Un "livre total", d'une exceptionnelle unité car tout s'y harmonise : le projet, la vision, la phrase.

02/2013

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Littérature française

L'Enfant Coquelicot

Quand on a six ou sept ans, comme Lola, partie sur la grand-route " voir le monde ", Nicolas en quête d'un aïeul protecteur, ou Rachel, l'enfant juive pourchassée par la guerre, le Monde vous paraît immense, plein de mystères, de séductions et de dangers. Mais on ouvre grands ses yeux, on n'a pas encore oublié le langage des bêtes - l'âge de raison attendra -, on bavarde avec le ruisseau, la nature entière vous accueille et vous fait signe : le soleil rit avec vous ; le nuage noir est comme l'ombre de la peine qui glace le cœur ; l'arbre vous serre dans ses bras... Tout est vivant, jusqu'à la petite pierre douce et usée venue du fond des âges, tout bruit de voix qui expliquent, rassurent, encouragent. Car il est difficile de grandir et on a peur, parfois, de se risquer hors du nid. Mais " dans la vie, vient un jour où il faut savoir ". A six ou sept ans, on est fragile mais on va droit son chemin. Claude Vincent est si proche des petits, que le " je " au bout de sa plume se mêle sans heurt à la ronde des prénoms. Sa vérité est la leur, non pas logique mais poétique. Ces trois récits, clairs, tendres et graves, nous rendent " le pays d'enfance ", " vert paradis " trop tôt perdu, où l'on sait se donner la main, écouter battre les cœurs, bercer les chagrins et partager l'espoir. Le point de vue de l'Editeur

07/2006

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Littérature étrangère

Je t'ai vu pleurer

Le récit d'Immanuel Mifsud se présente comme l'adresse d'un fils au père mort. Le narrateur évoque un homme dur et malmené par l'existence, qu'il aura pourtant vu pleurer deux fois dans sa vie. Cet homme - le père donc - vient d'un milieu populaire très pauvre, si pauvre qu'il parcourait souvent les rues de La Vallette avec une seule chaussure aux pieds alors qu'il était enfant. Il parvient toutefois à se faire enrôler dans l'armée britannique pendant la Seconde Guerre mondiale grâce à sa bonne maîtrise de l'anglais. Il est grièvement blessé pendant les bombardements de Malte par les troupes allemandes et italiennes, mais il revient de la guerre en héros et c'est dans cette obsession de la virilité qu'il règne alors sur sa famille, en imposant une discipline de fer à ses enfants. Le narrateur est ainsi renvoyé à sa faiblesse, en permanence, car il a tendance à pleurer facilement... Ce portrait d'un père marqué par la guerre au point de ne pas trouver sa place dans l'intimité de sa famille et dans la vie ordinaire est d'une grande justesse. Au fil des pages d'un récit résolument non-linéaire, le texte fait une large place à l'histoire de Malte, dans une tonalité toujours très poétique. Tout en nous donnant un texte fortement empreint des particularités du patrimoine et de la culture maltaises, Mifsud parvient à émouvoir le lecteur par une vision très belle et universelle de la relation père-fils.

05/2016

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Littérature française

Un monde mouvant et sans limites. Tableau de l'amour macabre, premiers poèmes et autres écrits

Le nom de Maurice Heine (1884-1940) est indéfectiblement lié à celui du marquis de Sade dont il fut le premier éditeur scientifique. Proche ami de Breton, Bataille, Klossowski, Gilbert Lely ou encore Henri Pastoureau, il est également un poète, un érudit et un révolutionnaire. Son oeuvre aussi fascinante que méconnue révèle ici, par elle-même comme par la riche présentation qu'en donne Georges-Henri Morin, sa crépusculaire intensité, de ses premiers poèmes édités avant 1920 jusqu'à l'inédit Tableau de l'amour macabre - une étude autour du sergent Bertrand, nécrophile ayant défrayé la chronique en 1849 - en passant par quelques-uns des articles qu'il donna à la revue Minotaure dans les années 1930. De ceux-ci nous avons retenu diverses études sur la représentation des prodiges de l'Apocalypse, des divinités tibétaines, des saints martyrs, une "Note " sur les paresthésies sexuelles ainsi qu'une curieuse pièce amphithéâtrale réunissant les ombres du Divin Marquis, de Jack l'Eventreur et du professeur Brouardel, spécialiste de médecine légale. Cet ensemble témoigne des recherches constantes de leur auteur sur ce qui lie la sexualité et la mort, notamment dans les pratiques perverses de certains vivants, lesquelles lui livrent accès au "monde mouvant et sans limites" qu'est l'être humain et dont Sade lui avait désigné les chemins. Au-delà de leur aspect documenté et scientifique, c'est à une expérience poétique et esthétique que nous convient ces textes, dont la saisissante iconographie, choisie par Heine lui-même pour accompagner ses articles, donne la mesure.

01/2021

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Ethnologie

Okoubaka. Nouvelles d'un monde

Dans leur vol erratique, j'accompagnais les grues auxquelles les désordres de la guerre avaient fait perdre leurs repères. Je ne sais si elles ont enfin retrouvé leur voie, mais, avec elles, le moment d'un rêve, il me semble continuer à vagabonder, glanant ici et là quelque souvenir pouvant donner un sens à l'aventure où je m'étais engagé. Okoubaka, l'arbre mangeur de forêts, aurait-il jeté un sort aux planteurs de cacayoers qui l'ont privé de son milieu de vie ? Kliu, le tigre, a-t-il survécu au chasseur dont il s'était fait un ami ? S'il reste, à l'écart des grandes routes maritimes, des îles au passé préservé, ne tarderont-elles pas à être dépouillées de leurs secrets par des aventuriers inconscients ? Dans une langue poétique, fleurie, au style très original, l'auteur nous livre un bouquet de nouvelles quasi fantastiques dont l'humour corrosif tempéré de tendresse rappelle irrésistiblement certaines histoires de Jack London, dont le récit de sa croisière sur le Snark, aux îles Salomon, ainsi que le chef-d'oeuvre de Victor Segalen consacré à la Polynésie, Les Immémoriaux. En effet, si chacun des récits présentés ici relève bien de la fiction littéraire, tous leurs ingrédients et contextes sont authentiques, puisés à la source de l'expérience de l'auteur, en France durant la guerre et, surtout, lors de ses séjours ethnographiques et botaniques au coeur des ultimes univers forestiers demeurés libres, en Afrique, à Madagascar, à Vanuatu, en Nouvelle-Calédonie, à Sumatra, et sur les hauts plateaux du Vietnam.

04/2012

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Critique littéraire

CHATEAUBRIAND ET " L'HOMME AUX SONGES ". L'intiation à la poésie dans les Mémoires d'Outre-Tombe

L'homme des Mémoires a deux vies. Dans la première, il est " l'homme des faits ", personnage positif et public ; dans la seconde, " l'homme aux songes ". Les Mémoires d'Outre-Tombe retracent aussi le récit de cette seconde existence, soit de l'initiation de leur héros aux mystérieuses chimères de la faculté poétique. Cette voie des mystères se compose d'un cycle de trois initiations successives que le mémorialiste configure respectivement sur la geste de trois personnages mythologiques. Au bord de l'étang de Combourg, le jeune François-René renouvelle les infortunes d'Hermaphrodite en se fondant à un fantôme de femme dont l'incorporation dérange à jamais sa nature. Ce sont l'épisode de la Sylphide et l'inoculation de la poésie. Des casernes de Cambrai aux salons littéraires de Paris, le jeune chevalier de Combourg renouvelle l'aventure d'Achille travesti parmi les filles de Lycomède. Ce sont le bivium de son existence et le choix de la poésie. Dans les déserts américains, enfin, le jeune voyageur égaré renouvelle les vicissitudes d'Attis, connaît la folie dans l'antre des nymphes et se mutile afin d'achever son initiation aux arcanes de l'enfantement. Ce sont sa mort au monde viril et sa renaissance mystique à la vie Ce livre retrace le cycle de ces trois initiations, afin de déchiffrer le mythe de cette faculté des songes qui doue l'homme des Mémoires de caractères féminins et dont la " maladie sacrée " enveloppe le double mystère de sa dégénérescence et de sa régénération.

12/1999

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Critique littéraire

Lire Du côté de chez Swann

Nouvelle présentation Le 14 novembre 1913 paraît Du côté de chez Swann de Marcel Proust, le premier tome d'A la recherche du temps perdu qui concourt à fonder l'esthétique du XXesiècle. La création de l'univers de Swann invite Proust à transfigurer et à approfondir les grandes questions de sa vie. Comment l'adulte revit-il son "roman familial" ? La maladie est-elle nécessaire à la création ? Comment déguiser et universaliser son expérience amoureuse ? Mais à travers ces questions l'écrivain révolutionne l'art du roman. Le narrateur, qui pourtant dit : je, n'est pas l'auteur. Livré aux interprétations multiples, le roman s'enrichit de son système même. L'histoire d'une vocation d'écrivain ou la recherche du temps perdu, quel sujet l'emporte en fin de compte ? Quel rôle joue exactement Swann par rapport au narrateur ? Les réponses sont à chercher dans les symboles et la construction d'une oeuvre conçue comme une cathédrale. Luc Fraisse, professeur en classes préparatoires littéraires, est un spécialiste de l'oeuvre de Marcel Proust, à laquelle il a consacré sa thèse de doctorat ainsi que de nombreuses publications. Un livre évènement. Marcel Proust déconcerté. Les premiers lecteurs. Naissance d'un art poétique. L'oeuvre et l'auteur. L'écho lointain d'une vie. Le roman dans l'oeuvre. La recherche et la gloire. Les grands moments. "Combray". "Un amour de Swann". "Nom de pays : Le Nom". Proust juge son oeuvre. Enjeux et échos. L'histoire d'une vocation. Les enjeux de l'intrigue. La technique du roman.

07/2005

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Philosophie

Daryush Ashouri. Un intellectuel hétérodoxe iranien

Daryush Ashouri fait partie des intellectuels laïques qui s'appuient sur une tradition philosophique occidentale, pour éclairer quelques aspects des problèmes de la société iranienne sans oublier l'importance de la tradition, religieuse et nationale, dans la compréhension de la situation de l'Iran. Certes, il ne tente pas de réconcilier la religion avec la modernité mais il met en valeur une approche de la tradition qui serait compatible avec une modernité, ouverte à la pluralité et à la diversité. Ce livre se propose de mettre à la disposition des lecteurs francophones la traduction de quelques-uns de ses textes représentatifs des problématiques qui ont mobilisé les milieux intellectuels en Iran durant les cinquante dernières années. Compte tenu du nombre important de ses textes et de la diversité des champs dans lesquels il les a écrits, notre choix s'est porté sur des thématiques liées aux questions de l'Occident, de la modernité, de la langue persane et d'une nouvelle lecture de la poétique d'Iran. En regardant la trajectoire intellectuelle de notre auteur, on perçoit facilement qu'il fait partie des quelques rares intellectuels iraniens qui ne se sont pas laissé influencer, contaminer et dominer par les deux orthodoxies de leur époque que sont le marxisme dans ses différentes versions et la religion musulmane, dans ses tendances majeures. En qualifiant Ashouri d'intellectuel hétérodoxe, nous avons voulu insister sur sa position critique face au marxisme, au capitalisme et à l'idéologie de modernisation autoritaire de régimes.

02/2019

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Philosophie

Conjonctions et disjonctions

"Le temps moderne, le temps linéaire, homologue des idées de progrès et d'histoire, toujours projeté vers le futur ; le temps du signe non-corps, acharné à dominer la nature et à maîtriser les instincts ; le temps de la sublimation, de l'agression et de l'automutilation : notre temps, s'achève. Je crois que nous entrons dans un autre temps, un temps qui ne laisse pas encore voir sa forme et dont nous ne pouvons rien dire, si ce n'est qu'il ne sera ni le temps linéaire ni le temps cyclique. Ni histoire, ni mythe. Le temps qui revient, s'il est vrai que nous vivons effectivement un retour des temps, une révolte générale, ne sera ni un futur ni un passé, mais un présent. Du moins est-ce là ce que, obscurément, réclament les rébellions contemporaines. L'art et la poésie non plus ne demandent rien d'autre, même si parfois les artistes et les poètes l'ignorent. Le retour du présent : le temps qui vient se définit par un maintenant et un ici. [...] Si la rébellion contemporaine (et je ne pense pas seulement à celle de la jeunesse) ne s'éparpille pas en une succession de clameurs isolées ou ne dégénère pas en systèmes autoritaires et fermés, si elle articule sa passion dans l'imagination poétique, au sens le plus libre et le plus large du mot poésie, nos yeux incrédules seront les témoins du réveil et du retour à notre monde abject de cette réalité, corporelle et spirituelle, que nous appelons présence aimée." Octavio Paz.

11/1990

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Littérature française

Soleil

Réelle, belle jeune femme, médecin, part avec son mari et son fils passer des vacances dans une île grecque magnifique et sauvage. Elle pense ainsi retrouver les premiers bonheurs de sa vie de couple usée par le travail du temps, les fatigues du quotidien. Elle souhaite aussi, avec l'aide du soleil et de la mer, échapper au choc psychologique d'un anniversaire difficile pour une femme, celui de ses quarante ans. Mais l'île, avec sa beauté intense et désertique, lui réserve des surprises. Elle se voit, pour la première fois depuis longtemps, face à elle-même, seule avec sa vie et ses compromissions. Elle se demande ce qu'elle a fait des rêves et des espoirs de ses vingt ans. Et voilà que ces vingt ans reviennent en la personne d'un jeune Grec qui porte à Réelle une attention passionnée. La jeune femme se bat contre l'irruption, dans sa vie sage et bien réglée, du désir et des risques de la passion. Mais la veille de son départ, le corps parle trop fort, et c'est entre ces deux êtres qui ne se connaissent pas, ne peuvent même pas se parler et savent qu'ils vont être séparés à jamais, une scène déchirante qui apporte à la fois la douleur et le miracle. Un roman d'une grande densité poétique et émotionnelle, une analyse très fine des secrets du corps et du coeur, par l'auteur du Bal des débutantes, de La Favorite et de Triomphe de l'amour.

02/1985

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Poésie

Les poésies d'amour

"Chaque vers est enfant de l'amour" écrivait Marina Tsvétaïéva. Mais si l'exacerbation amoureuse, l'intensité de la passion, est effectivement une des caractéristiques de son oeuvre, ce qui frappe avant tout, au-delà de la liste infinie des "muses" masculines ou féminines, c'est qu'elle n'est que très peu assimilable à la poésie amoureuse, classique ou moderne. Il s'agit non pas tant de chanter, célébrer, sanctifier l'objet de sa passion, son propre sentiment, de mettre en scène l'épiphanie de l'amour ou la souffrance de la séparation, que de fonder sa poésie, donc son être même, sur un "absolu de l'amour" antérieur au monde et qui trouve sa plus parfaite expression dans le langage fondateur. La poétique de la rupture, propre à Tsvétaïéva, déterminait elle-même dans une grande mesure son comportement amoureux. Le traducteur s'est par conséquent efforcé de restituer les articulations sémantico-prosodiques de cette "étreinte de poésie" qui, lorsqu'elle aura reflué, ne pourra déboucher que sur la mort. "Puisque j'aurai pu cesser d'écrire des poèmes, je pourrai aussi un beau jour cesser d'aimer. Alors, je mourrai. Et ce sera bien sûr un suicide, car mon désir d'amour est tout entier désir de mort", avait-elle consigné dès mars 1919 avec une précision cliniquement prémonitoire. Marina Tsvétaïéva, un des plus grands poètes russes, avait choisi l'exil en 1922 puis était rentrée en Union Soviétique dix-sept ans plus tard, avant de se pendre à une vieille poutre le dernier dimanche du mois d'août 1941.

11/2015

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Littérature française

Entre les saints des saints

Le Roman inédit de René Philoctète expose un Port-au-Prince de l'après-dictature et de la montée au pouvoir d'Aristide : le Port-au-Prince des miséreux, des culs-de-jatte, des aveugles qui habitent sur le parvis des églises ; le Port-au-Prince de la Saline et des enfants qui s'aiment derrière les piles de fatras ; le Port-au-Prince tenu par les hommes du général et celui de l'ascension du prêtre et futur président. Si Jacques Roumain dépeint la misère de Fonds-Rouge, c'est à celle des grandes villes que s'attaque Philoctète, la misère "qui encrapule, rapetisse, abrutit". Roman téméraire qui a réussi son pari de montrer des sentiments humains admirables chez des êtres que la société n'associe pas à ce qui est beau et grand. Habile mélange de voix dans une langue poétique, ironique, grave et tendre par moments. Philoctète a su recréer avec courage et honnêteté le monde des indigents et des petits marchands. Il prend le lecteur par la main et le conduit à la rencontre de ces femmes, hommes, enfants, qui vivent et meurent dans la rue, sous les arcades, sur le parvis des églises. Images dures, poignantes et tendres, très éloignées des clichés inanimés et anonymes que nous offrent les associations ou organisations qui s'attaquent au problème des enfants des rues. Un roman palpitant de vie, bouillonnant de vies à découvrir. Une fois de plus, le poète, romancier de la grande moisson humaine, a des choses à nous dire.

06/2017

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Littérature française

Officine de la peur

Aris Sterianos entame un chemin de croix : il perd son tra­vail de journaliste, voit son monde s'écrouler et assiste à une série d'événements qui le mèneront, au fil de son enquête, au coeur d'un système où se croisent élites corrompues, nazil­lons, mafieux et gamins perdus. Tout cela sur fond d'une crise qui a tout balayé. Si la Grèce a été bien souvent sur le devant de la scène ces dernières années, ici on passe les portes du cliché. L'auteure nous guide dans une Athènes où la quête de la vérité (poli­tique ou personnelle), le courage qu'il y faut, le rôle rédemp­teur des mots côtoient l'horreur et honorent la vie. Même si elle mène si souvent à la défaite, c'est une défaite qui vaut toujours mieux que rien. Au fil des meurtres qui jalonnent sa route, l'enquête poli­cière d'Aris devient quête ontologique. Dans un style tour à tour acéré et poétique, Stavroula Scalidi pervertit avec gour­mandise et virtuosité les codes du roman policier, nous ca­chant jusqu'au bout ce que le héros sait depuis le début, pour le laisser découvrir ce qu'il ignore sur lui-même. Stavroula Scalidi est née en 1978 à Nauplie, en Grèce. Elle est à la fois journaliste et écrivain et vit à Athènes. Officine de la peur est son troisième roman (le premier, Tra­hison et abandon, a été primé par ??? ? ?? , une grande revue littéraire grecque).

12/2019

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Philosophie

Pourquoi ce poète? Le Celan des philosophes

Poète juif né en Roumanie, Paul Celan a choisi d'écrire en allemand pour porter la contradiction jusque dans la langue et remettre en question une culture qui avait été complice de l'extermination. Il a suscité un véritable engouement chez les philosophes, en Allemagne et en France, qui voyaient en lui le représentant de la grande tradition lyrique. Denis Thouard révèle à quel point est paradoxal le fait que l'inspiration philosophique légitimant l'intérêt des philosophes pour les poètes, et singulièrement pour ce poète, ait été si souvent puisée dans la pensée de Heidegger : Celan apparaît comme un auteur dont l'obscurité témoignerait de la profondeur de l'engagement poétique, le seul susceptible de résister à l'arraisonnement de la technique. En effet, l'incompatibilité historique et politique du philosophe et du poète fut en général ignorée au profit de la construction d'une synthèse poético-philosophique dont l'ambiguïté est riche d'enseignements sur ce moment de la pensée. Denis Thouard nous permet de comprendre les conditions de cet attrait, les modalités de la rencontre entre ce poète et les philosophes, de souligner les malentendus persistants et de réfléchir plus généralement à la question du rapport entre les philosophes et les poètes. Ce livre constitue un pari ambitieux : traitant d'un poète réputé difficile, il aborde son oeuvre du point de vue de la philosophie plutôt que des études littéraires. C'est donc un ouvrage de philosophe à part entière, mais centré sur le rapport entre la philosophie et son dehors.

09/2016

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Littérature étrangère

La mémoire de l'arbre

Joan et Caterina quittent le petit village catalan de Vilaverd pour s'installer chez la famille de leur fille, à Barcelone. Où Jan, dix ans, pressent que l'arrivée de ses grands-parents en pleine période scolaire n'augure rien de bon. C'est désormais son grand-père, horloger de métier, qui va le chercher à la sortie de l'école, accompagné du sacro-saint goûter. Chaque après-midi, sur le chemin du retour, ils partagent des moments de complicité, évoquant les arbres sur leur passage. Le quotidien paisible et bien réglé du petit garçon est toutefois vite perturbé : des silences sans réponse s'installent et, sur le chemin de l'école, le grand-père insiste désormais pour mémoriser le nom des rues, jusqu'à ce qu'une après-midi, il oublie le goûter. C'est alors qu'il se confie à l'enfant : il perdra d'abord la mémoire, et puis c'en sera fini de lui. Tandis que la maladie gagne du terrain, Jan, sa mère et sa grand-mère font preuve, de façon touchante, de ruses et d'astuces pour protéger le grand-père de lui-même et lui rendre le sourire. Avec une écriture simple, à hauteur d'enfant, mais d'une perspicacité augmentant au fil des pages, Tina Vallès offre un récit tendre et poétique. Tout en abordant la question centrale de la transmission par la mémoire, l'auteure interroge avec subtilité les liens de solidarité qui peuvent unir une famille, ainsi que leur résistance face aux aléas de la vie.

02/2019