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Guinzburg

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Histoire de la philosophie

Ginzburg et les croyances

L'oeuvre de Carlo Ginzburg, des Batailles nocturnes jusqu'au Sabbat des sorcières, sans négliger Le fromage et les vers ou plus récemment Le fil et les traces, est celle d'un historien dont les objets, la démarche, la méthode, interrogent avec acuité les frontières entre les disciplines - historique, anthropologique et philosophique - et suscitent des questions épistémologiques majeures qui sont au coeur de ce numéro. Qu'il s'agisse d'envisager une " épistémologie de l'invention conceptuelle ", de proposer une " épistémologie du commun " articulée à un " existentialisme de la connaissance ", de consolider et préciser une " épistémologie de la croyance " ou de poser les jalons d'une " épistémologie de l'aveu ", c'est toujours la relation entre une pensée singulière et la connaissance générale, entre les savoirs et les croyances populaires ou subalternes et ceux qui sont dominants, qui font l'objet de l'élaboration philosophique ici déployée.

11/2022

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Policiers

Envoie-moi au ciel, Scotty

"Je m'appelle Ed et je suis un sale crétin alcoolique et drogué". Cette phrase, qui ouvre le roman, revient comme un leitmotiv, d'une brutalité sans appel. Après avoir été quitté par sa femme et ses enfants, Ed tente de décrocher du crack et de l'alcool qui l'ont amené à la plus extrême déchéance. Il rejoint les rangs de "Drogues Dures Anonymes", une association semblable à un échantillonnage grotesque, pitoyable, terrifiant, de ce que New York peut compter de gens en perdition. Le programme de sevrage de l'association comporte douze étapes, mais Ed est pressé : aux grands maux, les grands remèdes, et le moyen qu'il a trouvé pour ne pas retomber dans les bras de "Scotty" (le crack, dans l'argot des drogués américains) le fait plonger dans une autre dépendance aussi sanglante que cocasse...

06/2019

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Policiers

L'irremplaçable expérience de l'explosion de la tête

Cashampton by the Sea, où Jackson Pollock est mort, est une station balnéaire où se retrouvent les plus grosses fortunes du monde entier. Chargé par un éditeur japonais d'enquêter sur les activités picturales et sexuelles de Pollock pendant la dernière année de sa vie, Roger Lymon, critique d'art à la mode des années 80 - c'est-à-dire largement ignorant et carrément stupide -, s'y installe. Dans le même temps, les riches succombent à un virus sexuellement transmissible qui leur fait éclater la tête. Le racisme, les camps nazis, l'arrogance de la fortune, la débauche, le cynisme, la bêtise, la cupidité, la bonne conscience, tout y est, même l'amour et l'amitié. Mais le plus important peut-être est l'interrogation sur l'art. Pollock, mort pauvre en 1956, était-il le dernier artiste digne de ce nom ?

05/1997

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Histoire des mentalités

Le sabbat des sorcières

Du XIVe au XVIIe siècle, dans toute l'Europe, des femmes et des hommes accusés de sorcellerie ont raconté s'être rendus au sabbat : là, de nuit, en présence du diable, on se livrait à des festins, à des orgies, à l'anthropophagie, à la profanation des rites chrétiens. D'où vient le sabbat ? Les accusés se sont-ils laissé extorquer, souvent sous la torture, le récit que leurs juges attendaient d'eux ? Selon Carlo Ginzburg, pas toujours. Dans quelques cas, l'écart entre les questions des juges et les réponses des accusés laisse affleurer des éléments liés à une couche plus profonde. Partant de ces anomalies, appuyé sur un immense matériel documentaire, il a entrepris de retrouver et de recomposer les pièces dispersées de cette histoire nocturne. L'enquête conjugue plusieurs approches auxquelles correspondent autant d'hypothèses : une approche historique qui, des lépreux aux juifs, aux hérétiques et aux sorciers, dessine à la fin du Moyen Age la place du complot ourdi en son sein par les ennemis de la chrétienté ; une approche morphologique, qui rassemble les éléments disjoints d'une très ancienne culture à fond chamanique, largement attestée dans le monde eurasiatique ; une dernière hypothèse, plus ambitieuse encore, lie l'identification de formes générales de l'expérience essentielle de la mort et de l'au-delà et les structures élémentaires du récit. Un programme immense, mais aussi une rigoureuse leçon de méthode qui veut, à chaque moment, rappeler les exigences, les limites et les possibilités du métier d'historien.

02/2022

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Histoire internationale

Une grande famille russe : les Gunzburg. Paris/Saint-Pétersbourg XIXe-XXe siècle

La dynastie russe des barons de Gunzburg a tenu une place considérable dans l'Europe du xixe et de la première moitié du xxe siècle tant par ses entreprises économiques que ses activités philanthropiques, son mécénat et ses engagements politiques. En mêlant approche intime et grande histoire, Lorraine de Meaux fait surgir de l'oubli l'une après l'autre les figures emblématiques de cette famille qui joua un rôle de chef de file au sein de la communauté juive de Russie : le rabbin et le banquier, le propriétaire de mines d'or et le chasseur émérite, le savant orientaliste et l'aventurier, le peintre et l'impresario des Ballets russes, le comédien à Hollywood et le résistant de premier plan... Dès le Second Empire, les Gunzburg s'installent dans un fastueux hôtel particulier de la place de l'Etoile et choisissent la France pour seconde patrie. Chacune à sa manière, les générations successives viennent enrichir cette saga entre Russie et France. Et si la fortune leur sourit souvent, elles n'échappent pas à la tragédie, subissant faillite, pogroms et antisémitisme. Des somptueux palais de Saint-Pétersbourg à la Seconde Guerre mondiale, de la révolution de 1917 à la Shoah, succès et épreuves ressuscitent un monde disparu, où se croisent grands-ducs et talmudistes du shtetl, peintres et hommes politiques, écrivains et artistes... Ce livre rend ainsi pour la première fois aux Gunzburg la dimension qui leur revient aux côtés des grandes familles juives telles que les Ephrussi, les Camondo, les Warburg ou les Rothschild. Agrégée et docteur en histoire, Lorraine de Meaux est spécialiste de la Russie. Elle a notamment publié La Russie et la tentation de l'Orient, Saint-Pétersbourg. Histoire, promenades, anthologie et dictionnaire et, en 2017, avec Patrice Gueniffey, Les Couples illustres de l'histoire de France.

03/2018

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Poches Littérature internation

Les mots de la tribu

Natalia Ginzburg raconte son enfance et son adolescence : un père fantasque et une mère plaintive, des amis promis à la gloire ; Turin, l'antifascisme, les arrestations, la guerre, la déportation, l'assassinat d'un mari aimé. Tandis que les parents parlent et résument le monde en quelques jugements lapidaires, les enfants découvrent la résistance de la vie qui leur oppose les énigmes meurtrissantes de l'amour, de la guerre, de la mort. Le comique des mots contraste avec le tragique des événements. On n'avait jamais raconté avec autant de finesse et de malice le malentendu qui sépare les générations. On n'avait jamais peint avec autant d'humour et de tendresse la difficulté des rapports humains.

11/2008

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Littérature étrangère

Au pays qui te ressemble

Une documentariste italienne qui vit à Paris tombe amoureuse de Ramos, un danseur et chorégraphe brésilien au talent éclatant. Si tout les sépare, la géographie, la culture, la personnalité, ce qui les sépare les attire et ils se marient. Mais comment s'aimer au loin ? Chacun voudrait que l'autre "songe à la douceur d'aller là-bas vivre ensemble". Pour la narratrice, le Brésil de Ramos, ce "pays qui lui ressemble", est âpre et merveilleux, rude et généreux, aussi inquiétant que fascinant. Des forces l'habitent, inspirées par les esprits du candomblé. Elles bouleversent les êtres, placent les passions sous un ciel lourd de présages. La puissance vitale de Ramos, son charisme, cachent des secrets et, plus encore qu'un caractère, révèlent un destin.

02/2019

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Poches Littérature internation

Tous nos hiers

Ippolito tapait à la machine les mémoires que leur père dictait en se réjouissant du bon tour qu'il jouait au roi, à Mussolini et aux " crapules " fascistes. Concettina ne cessait de changer de fiancé, et Giustino disait à Anna qu'elle était trop laide pour pouvoir songer à se marier. Tous les quatre épiaient leurs jeunes voisins de derrière la haie. Ils recevaient de grandes boîtes de chocolats d'un ami de leur père, Cenzo Rena. Et madame Maria évoquait les splendeurs du passé. Mais tout ça c'était avant. Avant d'être engloutis par les deuils, les vilénies du fascisme et le vacarme de la guerre. Avant que ces années-là ne deviennent "tous leurs hiers ".

03/2019

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Sciences historiques

Le fromage et les vers. L'univers d'un meunier du XVIe siècle

L'univers est gouverné par une loi générale de la putréfaction. Dieu, les anges et toutes les créatures naissent du chaos, comme les vers apparaissent à la surface du fromage. Nous sommes des dieux, et tout est Dieu : le ciel, la terre, l'air, la mer, les abîmes et l'enfer... Tel est le credo qu'un certain Menocchio, meunier du Frioul dans l'Italie du XVIe siècle, eut à défendre devant le Saint-Office avant de périr sur le bûcher. Lecteur infatigable, exégète à ses heures, hérétique malgré lui, il s'était constitué une bibliothèque au hasard des rencontres, hors de toute discipline culturelle, prélevant librement dans les textes, élaborant sa propre vision du monde. Avec cette étude magistrale, devenue un classique de l'historiographie, Carlo Ginzburg inventait la micro-histoire et renouvelait la connaissance d'un monde resté longtemps mystérieux, celui de la culture populaire.

01/2019

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Poches Littérature internation

C'est ainsi que cela s'est passé

Portrait d'une femme banale devenue héroïne tragique. Un matin gris à Turin dans les années cinquante. Une femme en imperméable marche sans but dans la ville. Elle vient de tirer une balle entre les deux yeux de son mari. Un geste sec et efficace accompli sans aucune préméditation. Perdue au milieu des avenues muettes et hivernales, elle se souvient : la rencontre et l'espoir, l'attente et l'incertitude, puis la vie à deux jusqu'à cette matinée fatale. Observatrice impitoyable des sentiments, l'Italienne Natalia Ginzburg dresse le portrait d'une femme usée par un mariage sans amour, par la désillusion et le chagrin, qui trouve le salut dans un acte dramatique et fatal.

11/2017

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Poches Littérature internation

Les voix du soir

Dans un bourg proche de Turin, durant les années 1940, celles de la guerre et de l'après-guerre, quelques familles de la bourgeoisie piémontaise se croisent dans une paisible cohabitation. Leur petite communauté assigne à chacun un rôle déterminé et des aspirations convenues. L'occupation favorite des uns et des autres consiste à "enterrer ses pensées" pour laisser place à d'insignifiants commentaires sur un quotidien étriqué et répétitif. Un environnement étouffant pour les plus jeunes parmi lesquels se trouve l'invisible narratrice de ce récit distancié, Elsa. Etrangement absente de ces histoires familiales, elle sort soudain de l'ombre, révélant un visage jusque-là inconnu de tous, comme du lecteur.

10/2019

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Sciences historiques

Rapports de force. Histoire, rhétorique, preuve

Le débat sur les méthodes de l'histoire déborde aujourd'hui le cercle des spécialistes. La réduction de l'historiographie à une rhétorique (ce que l'on a appelé aux États-Unis un linguistic turn), nourrie par le scepticisme post-moderne, a rencontré les positions politiques des mouvements fondés sur l'identité d'une ethnie ou d'un genre. Ceux qui ont revendiqué la partialité de la connaissance historique l'ont parfois fait en se réclamant des thèses de Foucault sur les logiques de pouvoir à l'œuvre dans les savoirs, ou en soumettant la valeur de la connaissance du passé à son efficacité. Après A distance et à partir de la critique d'un fragment de Nietzsche sur les rapports de la rhétorique et de la vérité, Carlo Ginzburg poursuit dans cette nouvelle série d'études la recherche des fondements d'un savoir historique construit sur la discussion de ses preuves. Selon sa propre méthode, il n'interroge pas seulement le discours de l'histoire, mais aussi celui de la littérature ou de la peinture, non parce que l'histoire ne serait qu'un art, mais parce que l'art est, comme l'histoire, puissance de vérité.

01/2003

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Sciences historiques

A distance. Neuf essais sur le point de vue en histoire

Le lecteur familier de Carlo Ginzburg retrouvera dans ces neuf essais ses thèmes de prédilection : le rapport entre morphologie et histoire, le statut du témoignage et de la preuve, les relations, toujours reformulées, du mot et de l'image. Il y retrouvera ses héros culturels : Warburg et Gombrich, Bloch, Auerbach et Spitzer, mais aussi Tolstoï et Proust. Mais comme l'auteur a l'art de varier ses effets, ses cadrages, ses échelles, ses formats, le dépaysement l'emporte sur le sentiment de familiarité, d'autant que ce sont précisément les procédés de l'" estrangement " qui font l'objet du premier essai et les implications cognitives de l'éloignement qui courent à travers tous les autres, consacrés à la notion de mythe, à celle de représentation, à l'attitude à l'égard des images et à la distinction entre les images et les idoles, à la notion de style, aux métaphores de la distance et de la perspective. Le dernier essai, qui porte sur une équivoque d'un discours du pape actuel, peut paraître étranger à cet ensemble. Mettant en cause, de proche en proche, les rapports des chrétiens et des juifs avec, en arrière-plan, les effets meurtriers d'un excessif éloignement et d'une tout aussi excessive proximité, il suggère la clé de ces réflexions ou, pour mieux dire, de ces variations sur la distance.

09/2001

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Sciences historiques

Les batailles nocturnes. Sorcellerie et rituels agraires aux XVIe et XVIIe siècles

Dans les campagnes du Frioul, entre le XVIe et le XVIIe siècle, d'étranges récits attirent l'attention des autorités religieuses. Les membres d'une mystérieuse confrérie, nommés benandanti, racontent se battre à coups de branches de fenouil contre de méchants sorciers armés de tiges de sorgho. L'issue de ces combats, qui se déroulent en rêve, est déterminante pour les récoltes : selon que les uns ou les autres l'emportent, l'année qui vient sera prospère ou frappée par la famine. L'Eglise est prise de court face à ces phénomènes : elle ne comprend pas ces pratiques à demi païennes. Les inquisiteurs tentent de faire avouer aux benandanti que ces "batailles nocturnes" sont une réédition du classique sabbat... En examinant, à la lumière des archives de l'Inquisition, le décalage entre les propos des juges et ceux des accusés, Carlo Ginzburg ouvrait la voie à un renouveau de l'historiographie - à la fois par ses hypothèses inédites sur les origines de la sorcellerie et par son choix de faire entendre les voix, longtemps ignorées, des persécutés.

01/2019

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Littérature Italienne

Les petites vertus

Ces 11 textes entre autobiographie et essai nous font (re)découvrir l'une des écritures les plus fortes du XXe siècle italien. Qu'il s'agisse du souvenir du confinement dans un petit village du Sud ou du portrait de Cesare Pavese, d'une réflexion sur la valeur de l'argent et surtout d'une bicyclette pour un enfant, ou de son métier d'écrivain, Natalia Ginzburg écrit des "histoires" qu'elle pulse dans la mémoire toujours explosive de ce siècle retentissant. Son expérience, qu'elle partage comme un devoir et une nécessité, est exemplaire et bouleversante. Sa voix et son regard sont d'une innocence privée de toute naïveté, d'une intelligence dérangeante car différente quand elle est aux prises avec le plus commun. Dans ces pages (écrites entre 1943 et 1962), nous sommes confrontés à une époque aussi lointaine qu'enfouie en nous qui resurgit simplement grâce à l'air frais et suranné du "lexique familier" de Natalia Ginzburg.

03/2021

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Littérature Italienne

Valentino. Suivi d'Au Sagittaire

Mais ma colère contre lui ne dure pas longtemps : il est la seule chose qui subsiste dans ma vie, de même que je suis la seule à subsister dans la sienne. La plume aiguisée, l'oeil impitoyable et non sans coeur, Natalia Ginzburg observe la petite musique quotidienne de nos failles et faiblesses. D'abord celles de Valentino, un jeune homme aux cheveux bouclés qui aime se sourire dans le miroir et fumer en peignoir. Sa famille, pétrie d'un espoir naïf, lui rêve un avenir brillant. A l'exception de sa soeur, dont le regard acide et tendre pourtant brosse le portrait d'un jeune homme inconséquent. Dans Au Sagittaire, ce sont les tourments d'une femme qui occupent le devant de la scène. Ceux d'un être que la lumière attire inlassablement et dont l'ambition entrave jusqu'à l'avenir de ses propres enfants. Ainsi, la fille raconte sa mère, une femme insatisfaite et zélée qui s'épuise dans des rêves de grandeur. "L'heure de lire Natalia Ginzburg est venue", écrit avec passion la romancière Geneviève Brisac. Plus qu'une préface, un plaidoyer en faveur de l'une des plus grandes romancières du XX ? siècle : un esprit, une oeuvre à (re)connaître.

10/2021

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Littérature Italienne

Ne me demande jamais

La solitude de l'enfance et l'étonnement de la vieillesse, les livres lus et les films vus, le métier d'écrivain ("écrire était pour lui comme habiter la Terre"), la musique d'opéra (le titre est un vers du Lohengrin de Wagner), la famille, la société, la politique, le fait de croire ou ne pas croire en Dieu : les courts récits recueillis ici ressemblent aux pages de ce journal que l'autrice déclarait n'avoir jamais su tenir. Ils sont proches, en termes d'affinités thématiques et de finesse narrative, de ses chefs-d'oeuvre Les mots de la tribu et Les petites vertus qui, comme tous les livres de Natalia Ginzburg, tiennent à sa vocation de raconter des histoires vraies à partir de la sienne. Dans leur désinvolture, dans leur placide désordre quotidien ou leur inquiétante étrangeté, ces brefs essais-chroniques abordent des questions qui appartiennent à chacun d'entre nous. Autoportrait singulier d'une femme qui dans la vie a choisi d'écrire, Ne me demande jamais devient ainsi une expérience familière, un objet destiné à nous accompagner jour après jour.

03/2024

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Littérature étrangère

Conseils à un écrivain. Suivie de Vie de Anton Tchekhov de Natalia Ginzburg

Ce livre regroupe quelques conseils d'Anton Tchekhov, extraits de sa correspondance, à l'intention de ceux qui écrivent. Il s'agit de minutieuses indications que le grand auteur russe avait tirées de sa propre expérience de lecteur et d'écrivain. "Une mauvaise critique vaut mieux que rien... ne crois-tu pas ?" écrivait-il à son frère aîné, Alexandre. Il pensait ainsi l'aider, en atténuant la solitude qui accompagne l'écriture. Dans une de ses lettres à Gorki, Tchekhov observa un jour : "On écrit parce qu'on se casse le nez et qu'il n'y a rien d'autre à faire." Dans le calepin où il notait ses pensées, Tchekhov ironisait sur le rôle d'une certaine critique : "L'opinion d'un professeur : ce qui compte, ce n'est pas Shakespeare, c'est le commentaire sur Shakespeare." C'est pourquoi le petit livre que voici propose les conseils de Tchekhov sans commentaire, mais en invitant le lecteur à les prendre au sérieux. Au départ, ils ont été relevés à des fins personnelles, mais les suggestions d'un grand auteur peuvent être utiles à tout un chacun. Ecrivez sur divers sujets, drôles ou larmoyants, bons ou mauvais. Donnez des récits, des petits riens, des anecdotes, des traits d'esprit, des calembours, etc., etc. Je n'ai pas encore de conception du monde politique, religieuse ou philosophique arrêtée. J'en change tous les mois. Aussi dois-je me borner à décrire la façon dont mes héros aiment, se marient, ont des enfants et s'expriment. On ne doit jamais mentir. L'art a ceci de particulièrement grand qu'il ne tolère pas le mensonge. On peut mentir en amour, en politique, en médecine. On peut tromper les gens, voire Dieu, mais dans l'art, on ne peut mentir.

04/2004

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Littérature étrangère

L'armée d'un seul homme

Mayer Guinzburg, fils d'immigrés juifs de Russie, surnommé «Capitaine Birobidjan» par les habitants de Bom Fim, (quartier juif de Porto Alegre) est un idéaliste farfelu : il crée une «nouvelle société» dont il est l'unique membre aux côtés d'une poule, d'un cochon et d'une chèvre. Face à l'échec de cette tentative historique, Mayer Guinzburg devient un riche entrepreneur immobilier. Mais il n'a jamais renoncé à réussir «l'édification d'une nouvelle société.» Insolite, drôle et sarcastique, Moacyr Scliar tisse, une fois encore, un univers onirique, carnavalesque, drôle et tragique.

03/2015

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Sociologie

Incidence 16. Nos mots et les leurs : autour d'un texte de Carlo Ginzburg

Le numéro 16 de la revue Incidence est organisé autour d'un essai de Carlo Ginzburg qui touche au coeur ignoré de la plus brûlante actualité, dans le monde globalisé qui est le nôtre, celle qui voit se déchaîner des conflits entre les cultures, les genres, les religions... : "Nos mots et les leurs. Une réflexion sur le métier d'historien, aujourd'hui" . Que peut apporter la réflexion d'un historien sur la démarche qui permettrait de tenter de comprendre l'autre, celui qui est en face ? Carlo Ginzburg, à partir de son métier, préconise une attitude critique et détachée qui exige de prendre en compte deux niveaux, non seulement celui de la parole de ceux qui se font entendre à travers les traces laissées par l'Histoire, mais aussi celui de l'observateur lui-même impliqué dans sa recherche avec ses propres mots, et les façons de penser qu'il partage avec ses contemporains. L'historien part donc de ses propres questions, inévitablement anachroniques, pour chercher des réponses, mais ces réponses modifient elles-mêmes les questions, de sorte que, dans un jeu dynamique d'allers et retours, s'affine peu à peu la possibilité de parvenir à l'interprétation des sources en reconstruisant les modes de pensée des individus et des sociétés des époques analysées, si différentes des nôtres. Mais il précise bien que cela reste une interprétation, c'est à dire que même parvenu à restituer les réponses apportées par les documents, il doit garder à l'esprit qu'il y a toujours un travail de traduction. Il est donc important de maintenir la tension entre les questions et les réponses, nos mots et les leurs. Ce que l'historien a élaboré pour tenter de penser le passé peut servir de modèle pour aider à franchir les distances qui séparent aujourd'hui les genres, les cultures, les nations etc. au niveau mondial. Carlo Ginzburg dans le déroulement de ce fil réflexif ne cesse de rayonner vers les autres sciences humaines, s'enrichissant de cette ouverture constante aux disciplines elles aussi confrontées aux nécessités de l'enquête et de l'interprétation : la linguistique et l'anthropologie qu'il donne en exemple de cette rigueur méthodologique, mais aussi la philologie et la littérature. La revue Incidence réunit ici des chercheurs de grande compétence, de sciences humaines, et de critique littéraire, pour dialoguer avec lui à partir des problèmes auxquels ils sont confrontés dans leur propre domaine d'étude.

05/2022

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Italie

Leone Ginzburg, un intellectuel contre le fascisme. Suivi de Entretiens avec Giovanni de Luna, Paola Agosti et Martin Rueff

Leone Ginzburg (1909-1944) fonde en 1933, avec Giulio Einaudi et Cesare Pavese, les éditions Einaudi. Il meurt de sa radicalité en 1944, assassiné par les nazis. Il a inscrit la culture comme premier front de l'antifascisme. Florence Mauro raconte sa vie tirée comme un trait droit et sans bavure, sans aucune compromission, marquée par l'exigence intellectuelle. A la fin des années 1920 à Turin s'était formé un groupe de jeunes, au lycée d'Azeglio et ensuite à l'université. Leur maître Augusto Monti disait qu'il leur enseignait Dante et la politique. Les élèves se nommaient : Leone Ginzburg, Cesare Pavese, Noberto Bobbio, Massimo Mila, Vittorio Foa, Mario Lévi. Leone Ginzburg (1909-1944) est apparu très vite comme la figure émergeante de ce groupe par son attitude morale exemplaire, tant sur le plan intellectuel que politique. En 1933 il fonde, avec Giulio Einaudi et Cesare Pavese, les éditions Einaudi : en 1937 et 1938, il y installe les grandes collections, historiques, scientifiques, et les traductions de la littérature européenne : lui-même, d'origine russe et russophone, traduit les auteurs russes ou révise des traductions (Gogol, Tolstoï, Pouchkine, Dostoïevski, Tourgueniev) tandis que Cesare Pavese traduit les textes les plus novateurs de la littérature américaine (Sinclair Lewis, Herman Melville, John Dos Passos, Gertrude Stein...). De 1941 à 1943, condamné par le régime fasciste à la relégation dans un petit village des monts des Abruzzes, il écrit sans cesse pour la " Casa " Einaudi, et exige l'excellence du travail éditorial. Dans une incessante revendication de ses positions antifascistes, Ginzburg est mort de sa radicalité en 1944, à la prison romaine de Regina Coeli, assassiné par les nazis. Avec une écriture impliquée, Florence Mauro raconte la vie de Leone Ginzburg tirée comme un trait droit et sans bavure, sans aucune compromission, marquée par l'exigence intellectuelle. Par sa lutte jamais relâchée pour la liberté d'écrire, de traduire, d'enseigner, de transmettre, il a contribué à maintenir un rempart indispensable contre la montée d'une société totalitaire. L'autrice remet en lumière son intransigeance et sa radicalité face aux événements contemporains de sa génération. Il est un modèle qui parle aujourd'hui et enseigne à ne pas manquer de vigilance. Elle transmet au lecteur d'aujourd'hui son empathie pour le personnage de Leone Ginzburg qui devient par moments héros de roman : elle l'imagine dans une quotidienneté, avec ses camarades de lycée dans les cafés de Turin, ou avec sa famille dans le confino des Abruzzes où il est exilé par le pouvoir fasciste. Elle le met en scène, se fondant sur des écrits retrouvés, des témoignages, des archives. Elle décrit ses enquêtes dans les archives à Turin et à Rome, ses déambulations sur les pas de Leone Ginzburg, ses rencontres avec des témoins ou des historiens. A travers le geste d'écriture, Leone Ginzburg inscrit la culture comme premier front de l'antifascisme. Pour lui tout acte de langage devient acte politique. Comment des articles écrits dans la célèbre revue La Cultura - reprise par la Casa Einaudi - apparaissent-ils comme les mots les plus engagés de la Résistance ? Comment la Casa Einaudi est-elle au coeur, dès sa création, d'un des enjeux essentiels de la démocratie, du renouvellement d'un patrimoine qui a fondé un pays, et de sa très nécessaire leçon de résistance à venir ? Il est à noter que l'épouse de Leone, Natalia Ginzburg, née Natalia Levi, a été une grande écrivaine. Leone et Natalia ont eu trois enfants dont Carlo Ginzburg le célèbre historien pionnier de la micro-histoire et historien de l'art.

09/2022

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Judaïsme

Des coutumes qui font vivre. Suivi du Sefer ha-Minhagim de Shimon Guenzburg (Venise, Giovanni di Gara, 1593)

Dans la société juive, les coutumes (Minhagim) jouent un rôle majeur. Elles sont le résultat d'un processus de sédimentation de rituels et de discussions rabbiniques accumulées au fil du temps. Il arrive même, selon le Talmud, que "la coutume efface la loi" dans le registre des pratiques régissant la vie de la communauté, au point de devenir la règle qui fait autorité pour l'individu et pour la collectivité. De nombreux Livres de coutumes (Sifrei ha-Minhagim) furent rédigés entre le XIVe et le XVIIe siècle à l'époque où l'imprimerie se développait en Europe. Le livre de Shimon Guenzburg, qui parut à Venise en 1593, a la particularité d'avoir été écrit en langue yiddish et témoigne de ce que fut le monde ashkénaze en cette fm du XVIe siècle. Mais quel est le rôle religieux et social du livre de coutumes ? Qui en sont les auteurs ? Que transmettent-ils de la vie des juifs en butte à la persécution et à l'exode ? Notre édition, composée d'une longue introduction sur l'histoire de cette tradition littéraire, sur cet auteur et son livre en particulier, en propose une traduction annotée qui insiste sur la dimension populaire des créations en yiddish. Elle explore, dans les moindres détails, ce que fut la vie juive des communautés ashkénazes, qui durent fuir leur pays d'origine pour trouver refuge en Italie. Tel fut le cas de Shimon Ha-Levi Guenzburg, originaire d'Allemagne, qui contribua à l'essor de l'imprimerie de livres juifs à Venise et dans sa région.

03/2021

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Genres et mouvements

Histoires de chasse. Traces et traques dans la littérature du XIXe siecle

En prenant pour fil directeur le célèbre "paradigme indiciaire" de Carlo Ginzburg, les contributions réunies dans ce volume interrogent la pertinence de la métaphore cynégétique pour qualifier le travail herméneutique, et montrent la plasticité des configurations qui la mettent en jeu.

08/2021

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Judaïsme

Vie imaginée de Shimon Guenzburg. Editeur typographe du XVIe siècle, à partir de sa correspondance avec Tirzah Adelkind, jeune fille vénitienne

Le Livre de Coutumes de Shimon Guenzburg, paru à Venise en 1593 et traduit par Jean Baumgarten (Des coutumes qui font vivre, L'éclat, 2021) a révélé un personnage haut en couleur qui contribua, grâce au livre, à ce que le judaïsme survive à l'exil et aux persécutions. Qu'est-ce qui fait qu'au moment du plus grand danger des individus se consacrent à coucher sur le papier les us et les coutumes d'une communauté qui risque de disparaître ? On ne sait presque rien de ce Shimon Guenzburg, mais son action est d'importance. Comment la raconter ? L'imaginaire vient alors supplanter l'Histoire, comme "la coutume efface la Loi". Sous la forme d'une correspondance entre l'éditeur typographe et la jeune vénitienne, Tirzah Adelkind, bien curieuse de son monde et de son temps, Patricia Farazzi et Jean Baumgarten font revivre ce qu'a pu être cette amitié par les livres dans le ghetto de Venise au XVIe siècle.

03/2021

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Littérature étrangère

Inépuisables. Notes de (re)lectures

Pour Vivian Gornick, se replonger dans un livre qui fut important à un moment de sa vie, "c'est comme s'allonger sur le divan du psychanalyste". En compagnie des auteurs qui l'ont marquée (D.H. Lawrence, Elizabeth Bowen, Colette, Marguerite Duras, Natalia Ginzburg...), elle se retourne sur son enfance, sa découverte du féminisme et la révélation de sa vocation d'écrivain. Réunissant son génie de lectrice et sa capacité à se raconter, ce livre singulier, véritable making of d'une icône de la culture américaine, pétille d'intelligence et d'humour.

10/2020

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Critique littéraire

Vivre le sens. Centre Roland-Barthes

Souvenons-nous, Roland Barthes a révolutionné notre sens du sens. De la littérature aux mythes modernes, de la sémiologie au discours amoureux, de la publicité à l'intimité - une nouvelle pensée s'est mise en route, qui chemine toujours aujourd'hui par des sentiers souvent invisibles dans l'éblouissement des écrans. Ce volume en présente des moments clés : la religion et ses impacts sociaux ; l'image et ses destins physiques, psychiques, télévisuels et artistiques ; les secrets du langage et de ses sciences ; le retrait et l'expansion de la poésie. C'est la vie du sens passé, présent et à venir qui surgit et vient à notre rencontre, dans la parole et l'écriture de Carlo Ginzburg, Marie-José Mondzain, Michel Deguy, Antoine Culioli et Georges Didi-Huberman. Qui prétend que le sens, comme la finance, serait en faillite ? L'amour du sens persiste ici, au carrefour du sérieux et de la fantaisie.

11/2008

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Poésie

La lumière cachée

La lumière cachée (1983), fait partie des tout derniers recueils du poète Biagio Marin. Le 24 décembre 1985, il meurt à Grado, où il était né le 29 juin 1891. Son oeuvre, saluée en Italie par Pier Paolo Pasolini ou Eugenio Montale, puis, plus récemment en France, par Olivier Barbarant, reste peu connue, mais il n'empêche que ce poète du minuscule reste parmi les plus grands du vingtième siècle : "Ta poésie est une des plus belles, plus pures, plus passionnées de ces cinquante dernières années : tu le sais. Et tu sais que les meilleurs le savent. Alors écris, au contraire, avec ton ardeur miraculeuse. T'embrasse avec grande affection" , lui écrit Pasolini en février 1956. On peut lire en français et en édition bilingue : L'Ile (Maison de la poésie, 2001), et plus récemment, Les Litanies de la Madone et autres poèmes spirituels (Conférence, 2020) La guirlande de ma soeur (Triestiana, 2023), ou (avec Pier Paolo Pasolini) Une amitié poétique (L'éclat, 2022). Edition bilingue Traduit du graisan et présenté par Michel Valensi Préface de Natalia Ginzburg (1970)

11/2023

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Littérature étrangère

Séfarade

Séfarade, c'est la patrie de tous les accusés, exilés, bannis, chassés de leur quotidien, de leur maison, de leur terre et qui, où qu'ils se trouvent, sont à jamais des étrangers. Séfarade, c'est la patrie de la mémoire, celle des disparus, morts ou vivants, personnages réels ou imaginaires réunis par la fraternité et la solidarité d'un écrivain. Séfarade, ce sont dix-sept chapitres racontant chacun une histoire différente, toutes traversées par des motifs, phrases, personnages qui assemblent un discours dont le thème central est la persécution. A travers la voix émouvante et forte d'Antonio Munoz Molina résonnent celles de Primo Levi, Franz Kafka et Milena Jesenska, Willi Münzenberg, Evguénia Guinzbourg, Margarete BuberNeumann, mais aussi l'attente d'une femme qui ne revit jamais son père, les nostalgies de Mateo le cordonnier, la folie amoureuse d'une nonne ou encore le souvenir d'une rescapée des geôles argentines. Autant d'êtres détruits au plus intime d'eux-mêmes par l'Histoire. Ce livre magnifique brise les limites de la fiction en même temps qu'il les transcende. Et comme toujours sous la plume de ce grand écrivain espagnol, matière humaine et matière narrative se fondent en des pages d'une beauté inouïe.

02/2003

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Critique

Ecrivains d'Italie

Dans la préface de l'ouvrage, Philippe Vilain cite Umberto Eco pour qui il existe une interaction constante entre l'auteur et le lecteur. L'écrivain est, selon lui, inventé par ses lectures et sans doute n'existe-t-il pas d'auteurs qui ne soient pas avant tout de bons lecteurs. C'est donc le sémiologue qui est à l'origine de ce recueil où des écrivains contemporains racontent quels écrivains transalpins les ont influencés dans leur démarche créative. Nous pourrons découvrir (ou redécouvrir) différents écrivains, célèbres ou plus confidentiels : l'italiano-ukrainien Giorgio Scerbanenco, maître du roman noir italien dans les années 70, la politiquement engagée Natalia Ginzburg ou Vittorio Alfieri, l'un des pionniers de l'écriture autobiographique. Nous parcourrons Naples à la recherche d'Elena Ferrante et retournerons à Turin dans le sillage du fantôme de Pavese, magnifiquement décrit par Pierre-Louis Basse ; nous écouterons Pierre Adrian évoquer Pier Paolo Pasolini, un écrivain avec lequel dialogue sa propre oeuvre. Ce sera l'occasion de vérifier comment la pensée de Pasolini demeure essentielle pour penser le monde contemporain, la culture industrialisée et mercantile. De même au sujet de Primo Levi, dont Aomar Belkaci nous livre une brillante réflexion à l'heure où les guerres et les fascismes reviennent nous hanter.

04/2023

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Histoire internationale

Histoires véridiques de l'imposteur Giorgio del Giglio, qui renia la foi chrétienne et prétendit servir Soliman le Magnifique

Sept fois capturé par des pirates barbaresques, deux fois renégat de la foi chrétienne, Giorgio del Giglio (v. 1520- v. 1579), originaire d'une petite île de Toscane, fut tour à tour soldat, ambassadeur, négociateur, espion, interprète, marchand d'esclaves, parfois esclave lui-même. Il passa plus de dix ans dans l'Empire ottoman, où il prétendit avoir accompli maintes missions pour le sultan Soliman le Magnifique, puis le duc de Florence, Côme de Médicis. Il sillonna le Proche et le Moyen-Orient, et aurait même poussé jusqu'à la Chine. Ses fabuleux récits de voyage tiennent à la fois de l'autobiographie, de l'encyclopédie, de la cartographie et de la controverse religieuse. Comme Carlo Ginzburg avait tiré du néant son meunier du XVIe siècle dans Le Fromage et les Vers, Florence Buttay a redonné vie à la figure de cet imposteur qui vendit ses services d'espion au plus offrant et rêva d'une concorde religieuse en pleine Contre-Réforme. Elle nous conte ici les tribulations d'un passeur de frontières de la Renaissance, toujours en quête d'identité entre deux rives de la Méditerranée, entre Orient et Occident, qui n'est pas sans évoquer le Léon l'Africain de Natalie Zemon Davis (Payot, 2007).

03/2018