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Ossip Mandelstam

Extraits

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Poésie

Les poésies d'amour. Edition bilingue français-russe

Si la poésie amoureuse, comme le relevait Nadejda Mandelstam, tient une place quantitativement modeste dans l'héritage du poète, on ne saurait la qualifier de "périphérique" pour autant que ces quelques poèmes marquent des jalons essentiels de son parcours. Préparant, lors de son exil à Voronej, une émission radio sur la jeunesse de Goethe, Ossip Mandelstam notait que les femmes aimées avaient été pour le poète allemand "les passerelles solides par lesquelles il passait d'une période à une autre". Sans doute parlait-il également pour lui-même tant il est frappant que chacune des phases de son oeuvre est encadrée, introduite et close par les quelques poésies que lui inspirèrent les différentes "muses"…

11/2016

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes : Oeuvres poétiques ; Oeuvres en prose

Ce coffret réunit en deux volumes les oeuvres complètes d'Ossip Mandelstam traduites du russe par Jean-Claude Schneider. I. Oeuvres poétiques, en édition bilingue, texte russe en bas de page. La Pierre (1913/1915/1923), Tristia (1922), Le Livre de 1928, Poèmes non rassemblés en recueil ou non publiés (1908-1934), Cahier de Voronej (1935-1937), Poèmes non inclus dans les Cahiers (1935-1937) et, en appendice : Poèmes de jeunesse (1909-1911) et poèmes pour enfants (1925-1926). II. Oeuvres en proses. Le Bruit du temps (1925), Féodossia (1925), Proses éparses, esquisses (1922-1927), Essais, articles (1913-1932), De la poésie (1928), Le Timbre égyptien (1928), La Quatrième Prose (1929-1930), Le Voyage en Arménie (1933), Entretien sur Dante (1933) et, en appendice : écrits de commande ou alimentaires.

03/2018

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Littérature étrangère

Le Bruit du temps

" Je n'ai pas envie de parler de moi, mais d'épier les pas du siècle, le bruit et la germination du temps... " Même s'il s'en défend, avec Le Bruit du temps, publié en 1925 et rédigé en Crimée dès 1923, Mandelstam signe son livre le plus autobiogaphique et donc la meilleure introduction qui soit à son oeuvre. Il y évoque le Pétersbourg d'avant la révolution et sa formation de poète : de la bibliothèque (russe et juive) de son enfance à l'étonnant professeur de lettres, V. V. Gippius, qui lui a enseigné et transmis la " rage littéraire ". Mais le livre est aussi une éblouissante prose de poète, qui annonce Le Timbre égyptien. Une prose où le monde sonore du temps (concerts publics, mais aussi intonations d'acteurs, chuintements de la langue russe) constitue la base du récit, une prose qui jaillit d'un regard à travers lequel le monde semble vu pour la première fois, avec une étonnante intensité. Mandelstam compose ainsi une suite de tableaux d'une exposition sur la préhistoire de la révolution. Le livre s'achève au présent sous une chape d'hiver et de nuit (" le terrible édifice de l'Etat est comme un poële d'où s'exhale de la glace "), face à quoi la littérature apparaît " parée d'un je ne sais quoi de seigneurial " dont Mandelstam affirme crânement, à contre-courant, qu'il n'y a aucune raison d'avoir honte ni de se sentir coupable. Pourquoi traduire une nouvelle fois Le Bruit du temps alors qu'il existe déjà deux traductions en français, l'une, médiocre, dans une anthologie de proses de Mandelstam intitulée La Rage littéraire chez Gallimard, jamais rééditée ; l'autre, extrêmement précise, par Edith Scherer, à L'Age d'homme, reprise dans la collection " Titres " chez Christian Bourgois ? Sans doute parce qu'il fallait faire appel à un poète pour donner à entendre dans une langue d'une grande richesse, la musique et l'éclat si particuliers de cette prose. Nous avons commandé cette traduction nouvelle à Jean-Claude Schneider, admiré de poètes allemands comme Hölderlin, Trakl, Bobrowski, qui avait déjà traduit de Mandelstam, à La Dogana, des poèmes de Simple promesse et surtout le magnifique Entretien sur Dante, précédé de La Pelisse.

02/2012

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Littérature russe

Le sceau égyptien

En ouvrant le Sceau égyptien, on a l’impression de franchir un seuil, pour entrer dans un monde différent, dans une réalité seconde surimpressionnée. [...] Où s’arrête le réel, où commence l’état second ? La frontière oscille. La beauté du langage attire et berce, mais en même temps, les questions fusent. C’est avant tout une œuvre révolutionnaire. D’abord parce qu’elle traite d’une période révolutionnaire : l’été 1917 - l’été Kérenski , comme dit Mandelstam, Le Sceau égyptien donne un re?et inhabituel et déconcertant de cette période cruciale de l’histoire russe Révolutionnaire - des éléments se succèdent apparemment sans liaison, pour se dissoudre en une image ?nement burinée d’un monde en gestation. Comme souvent dans la littérature russe, Pétersbourg prend une dimension cruellement humaine. La ville est avant tout un personnage qui conditionne l’action et les réactions des hommes. Elle vit sa propre existence, en apparence indifférente à l’agitation qui l’habite, mais elle y participe. Mandelstam réussit à rendre ce sentiment fait à la fois de possession et d’insécurité ; dominatrice. (Claude B. Levenson, Le Monde, 1969).

10/2023

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Poches Littérature internation

Lettres

Le présent volume regroupe deux cent quarante-sept lettres écrites ou dictées par Ossip Mandelstam, de la première, adressée à ses parents en 1903, à la dernière, rédigée du Goulag en 1938, un mois et demi avant sa mort. Elles ne constituent qu'une partie de sa correspondance, mais c'est un vrai miracle qu'elles aient été conservées : d'ordinaire, sous l'ère stalinienne, on détruisait instantanément toute trace de lien avec un ami ou un parent soudain compromettant, devenu en une nuit un de ces disparus dont on ne savait s'ils étaient détenus ou déjà fusillés. Enjouées ou poignantes, tragiques ou implacables, ces lettres, qui sont souvent de magnifiques déclarations d'amour adressées à Nadejda Mandelstam, renouvellent la connaissance de l'oeuvre et du destin d'un des plus grands poètes russes.

11/2018

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Poésie

Tristia

O Mandelstam a trente ans lorsque paraît, à Berlin en 1922, son deuxième livre : Tristia. Tristia, langue de l'exil dans la tradition ovidienne, dialogue avec Alexandre Pouchkine, autre exilé, langue d'un lyrisme qui s'en défend. Cette nouvelle traduction du plus beau livre d'Ossip Mandelstam est l'aboutissement, pour Christian Mouze, de longues années de travail. Travaillée par la lecture de la poésie russe, la langue de Christian Mouze a fini par se confondre avec elle ; et ses traductions, claires et légères, n'ont pas leur égal pour rendre en français ce lyrisme qui se débat contre un drame froid, cette trivialité secouée de lyrisme.

09/2013

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Critique littéraire

De la poésie

Ossip Mandelstam est né en 1891 à Varsovie. Dès son adolescence, il voyage beaucoup et séjourne en particulier à Paris et à Heidelberg. Rentré en Russie, il publie son premier volume de poésie en 1913 et connaît un succès immédiat. Son second volume de poèmes paraît en 1923 et, en 1928, un recueil de ses textes sur la poésie. En 1934, il est arrêté, et c'est seulement grâce aux interventions de Boukharine et de Pasternak qu'il n'est pas déporté. Exilé à Voronej, il y vit dans le dénuement. La peine d'exil est terminée en 1937, mais il lui reste interdit de s'installer à Moscou. Le 1er mai 1937, Mandelstam est arrêté et déporté. La dernière lettre adressée à son frère date d'octobre 1938, et c'est probablement vers la fin de cette année qu'il meurt en Sibérie.

02/1990

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Poésie

Nouveaux poèmes. 1930-1934, Edition revue et corrigée

C'est sur le plateau d'Arménie qu'Ossip Mandelstam commence à rédiger ces Nouveaux poèmes, qui recouvrent la période vagabonde du poète. L'exil lui redonne courage dans les mots, dont il manie avec dextérité le chant. Ce recueil exprime au mieux son désir d'une langue universelle : le russe est relié sous sa plume à une atmosphère hellénistique mais aussi aux poètes persans qu'il lit en traduction française, aux auteurs allemands et à Dante. D'une grande spontanéité, ces poèmes allient le pouvoir du mot, considéré comme une forme autonome, et sa capacité, marié à d'autres, à égrener des images fortes et lumineuses. Outre des allusions éparses à la vie quotidienne, ils fourmillent de sous-entendus politiques et religieux. Ils sont des miroirs à visage double.

05/2018

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Poésie

Pierre. Edition bilingue français-russe

Sont réunis dans ce volume : - Pierre en version complète - bilingue - de la première édition (1913), - Pierre du matin (préface d'Odile des Fontenelles), - Le Matin de l'Acméisme - Traduction inédite de Christian Mouze, - 20 linogravures originales de Zaven Paré.

04/2023

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Récits de voyage

Voyage en Arménie

Mandelstam qui avait été dans le Caucase au début des années 20, a rêvé de l'Arménie pendant des années avant de pouvoir enfin s'y rendre, grâce à l'appui de son ami Boukharine, en 1930. Les quelques mois de ce séjour (de mars à octobre) seront pour lui comme "une dernière journée de sursis" (Ralph Dutli) dans son existence de proscrit. Le journal de ce voyage, qui sera sa dernière oeuvre publiée de son vivant, survient, dans son oeuvre, comme une bouffée de l'air des hautes terres et des premiers temps de l'histoire humaine ("J'ai eu la chance d'assister au culte que les nuages rendent à l'Ararat") emplissant les poumons du poète. Loin de l'oppression soviétique évoquée à la toute fin du volume avec l'hisoire du tsar arménien Archak qu'a emprisonné par l'Assyrien Shâpur, qui le prive "de son ouïe, de son goût et de son odorat" . Or ce sont précisément les notations sensorielles, la finesse de la perception, qui font le prix de ces pages où le narrateur-voyageur ne cesse de nous faire partager son émerveillement, tout en soulignant l'unité du monde où se lit partout la grande écriture chiffrée des signes. Paradoxalement cette unité est saisie de manière discontinue, par une succession d'éclats. Ces ruptures donnent à ce petit livre toute sa fraîcheur et sa fantaisie, qui sont ceux de la vie-même dont son oeil s'empare "avec une rage de grand seigneur" . Lui-même le souligne dans une réponse à ses détracteurs : "Mon petit livre explique que le regard est l'instrument de la pensée, que la lumière est une force et l'ornement une réflexion. Il y est question d'amitié, de science, de passion intellectuelle et non de "choses"". Et, dans son livre : "les dents de la vue s'effritent et se brisent, lorsqu'on regarde pour la première fois les églises d'Arménie".

04/2021

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Critique littéraire

Mandelstam : jouer-combattre

1er janvier 1917. Saint-Pétersbourg, devant une salle bondé, Mandelstam donne lecture de ses poèmes. " Sa façon de réciter, dit une amie, était plus que rythmée. Il ne scandait pas, il chantait comme un sorcier possédé par une vision. " Dehors, le monde se convulse : révolution de 1905, effondrement de l'Ancien Régime, boucheries de la Première Guerre mondiale, révolutions de 1917... Comment le poème résiste-t-elle à ces bouleversements ? En compressant dans la langue russe un monde européen dilaté vers ses sources : de Rome à la Grèce romaine, puis à une Europe gréco-romaine réunie autour de l'Arménie et des plaines de Voronej là où Dante, Goethe, Eschyle, Tiouttchev, Derjavine et Christian von Kleist rencontrent Villon, Ovide, Homère, Bach, Beethoven, Lermontov et Pouchkine. Mandelstam célèbre, avec un sourire de distance, ce monde qui se meurt puis se reconstruit sous ses yeux. Le monde est glorifié tel qu'il est, parce que " il est " signifie pour le poète " il doit devenir ". De cette poétique, Mandelstam fait une éthique : en pleine période de purges, au moment où le poète alterne malaises et syncopes, sa parole invoque la sérénité : " Tu n'es pas mort encore, tu n'es pas seul encore Tant qu'avec ton amie mendiante Tu peux goûter la majesté des plaines Et le vent neigeux qui tournoie. Dans ta pauvre splendeur, ta puissante misère, Vis calmement, rasséréné. "

01/2011

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Humour

Gossip Ladies

Deux vieilles copines chipies de 70 ans luttent ensemble jusqu'à la mort (qui approche) contre les préjugés sur l'âge, à coups de complicité amicale, de cocktails et d'insultes. Kiki, la grande gueule qui fait sursauter les jeunes filles en les traitant de petites putes, et Sosso, la grande élégante à la vie sexuelle débordante se connaissent depuis toujours. L'esprit rock and roll et le verbe haut politiquement incorrect, ces deux Gossip Ladies aiment la franchise et la fidélité, balancent du lourd au sujet des hommes, parlent de sexe sans complexe et profitent de la vie.

09/2021

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Yaoi/homosexualité masculine

Sakura Gossip

"Tu es trop naïf, Iijima. Je suis surpris que tu sois à ce point sans défense". Iijima profite au maximum des repas gratuits des fêtes de clubs depuis son entrée à l'université au printemps. Il y rencontre d'ailleurs Osada avec qui il devient ami. "Boire autant en connaissant les rumeurs sur le club... Impossible de ne pas penser que tu es venu exprès pour ça, non ? " Ivre, Iijima se réveille alors qu'Osada est sur lui en train de le déshabiller et de le toucher... ? ! L'histoire d'un président de club rusé ne faisant pas le poids face à sa proie naïve et vulnérable !

04/2024

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Critique littéraire

Poètes-musiciens. Cendrars, Mandelstam, Pasternak

Ce livre est né d'une intuition et d'une question. L'intuition : il est des textes de poètes qui ne révèlent leur cohérence et leur sens que si on les écoute comme des morceaux de musique. La question : l'écriture poétique peut-elle réellement porter en elle des traces d'écriture musicale, pareil phénomène se prête-t-il à l'analyse ? En s'arrêtant sur certains passages de l'œuvre de trois poètes ayant eux-mêmes pratiqué la musique et la connaissant " de l'intérieur " - Blaise Cendrars, Ossip Mandelstam, Boris Pasternak -, le livre d'Anne Faivre Dupaigre montre comment une certaine méthode de lecture peut placer le lecteur en un " point d'écoute intermédiaire " où le texte apparaît à la fois dans sa texture littéraire et sa texture musicale. Alors se laissent percevoir des phénomènes d'écriture dont l'analyse musicologique peut rendre compte. Chapitre après chapitre se dessinent ainsi les contours d'un certain type de poète, le " poète-musicien ", à propos duquel l'auteur invite à une plongée dans les méandres de la création poétique jusqu'en ces contrées mystérieuses où l'œuvre, s'incarnant en mots plutôt qu'en notes, n'en garde pas moins la trace de la musique qu'elle aurait pu devenir. Offrant un certain nombre de traductions et de commentaires inédits, le livre renouvelle l'approche de trois des plus grands poètes européens du XXe siècle.

05/2006

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Littérature française

De personne je ne fus le contemporain

"L'un et l'autre rappelaient aux oublieux ce que le XXe siècle avait de fascinant et de monstrueux. Aller à leur rencontre c'est découvrir les deux visages de l'entre-deux-guerres, qui vit l'avènement des dictatures de tous bords. Le premier, Hô Chi Minh, avait un parcours qui épousait un siècle de guerres. Il avait été l'homme de Dien Bien Phu, le résistant contre l'armée française, puis contre les GI. Le second, Ossip Mandelstam, assassiné par les sbires de Staline, fut un martyr des purges qui virent la mort de millions de Russes. Qui se souvient de Dien Bien Phu comme de la Colline des anges ? De la présence française comme de l'occupation américaine ? Mandelstam reste un des plus grands poètes du XXe siècle. Hô Chi Minh s'est essayé à la poésie, ses vers décrivent la réalité d'un prisonnier anticolonialiste, ils montrent un homme de culture, plein d'appétence livresque. La voix de Hô Chi Minh est un ordre renvoyé par mille porte-voix, celle de Mandelstam un cri répété par mille sentinelles". Ecrivaine de l'intime, Linda Lê restitue une histoire oubliée : celle de deux géants du 20e siècle qui se sont rencontrés en 1923 à Moscou. L'un est le poète Ossip Mandelstam, l'autre deviendra l'inventeur d'une révolution, défenseur de l'anticolonialisme, Hô Chi Minh. Ils ont toute leur existence "écouté le bruit du temps" , comme l'écrit Ossip Mandelstam qui observe le "tact inné" de Hô Chi Minh. Leurs destins ont été bien différents, mais ils ont été des résistants, incompris, persécutés, broyés par la fureur de ce siècle politique. Linda Lê dit les rêves d'un monde meilleur, le fracas de la désillusion face à l'émergence du totalitarisme, dans un récit littéraire qui éclaire notre présent. De personne je ne fus le contemporain nous ouvre les yeux sur ces deux destins, singuliers et universels, et nous saisit par son écriture.

02/2022

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Littérature française

Manne. Aux Mandelstams, aux Mandelas

Mandelstam, Mandela, deux noms que l'auteure noue par leurs syllabes communes, deux hommes, "deux amandes dans la poitrine du monde" , le poète russe et l'homme d'action : un mort, un vivant, deux survivants. "Ils ne se connaissent pas, mais la même douleur les connaît". Les relevant, les ramenant au jour, deux femmes, Nadejda Mandelstam, Winnie-Zami Mandela. Deux dates, 1er mai 1938, ultime bannissement dans un exil de glace d'Ossip Mandelstam, 12 juin 1964, condamnation de Nelson Mandela, à la privation de vie. Un quart de siècle sépare et cependant ne sépare pas ces destins, qui, pour nous être contemporains, nous restent si difficilement imaginables, si étrangers. Deux tragédies à la fois individuelles et historiques, deux noirs poèmes : "les yeux qui voient cela sont veufs de toute l'humanité" . De quelle manne peut-on pourvoir ces habitants de l'autre monde, de la terre sans terre, du pays derrière les murailles ? Comment est-il possible pour l'un de survivre à l'Arrestation de vie ? Pour l'autre d'être posthume à toute Poésie ?

05/1988

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Critique littéraire

Mandelstam, mon temps, mon fauve. Une biographie

Paru en allemand en 2003, ce livre n'est pas l'oeuvre d'un érudit, mais d'un véritable écrivain, au style concis, alerte, souvent humoristique. C'est peu de dire qu'on ne s'ennuie pas un instant : on est captivé, fasciné, emporté, ému par le récit de cette existence errante et de plus en plus persécutée, ponctuée de très beaux portraits des femmes qui ont compté pour Mandelstam. Et, dans le même temps, le lecteur a le sentiment d'accéder peu à peu et presque sans effort à une oeuvre réputée difficile, qui se révèle, à travers les nombreuses citations qui ponctuent le récit, dans toute sa richesse. Les 23 chapitres de ce récit linéaire empruntent tous leurs titres (comme l'ouvrage entier : "Mon temps, mon fauve") à l'oeuvre du poète. Chaque chapitre commence, en en-tête, par un résumé précis de son contenu, comme dans les romans des époques classiques. Cela va donc de l'enfance et des origines familiales jusqu'à la fin lamentable au goulag, en passant par une multitude d'étapes et de séjours à Petrograd, à Moscou, à Kiev, en Crimée, toujours dans la pauvreté, souvent dans la misère et la famine, puis la maladie. Factions politiques, cénacles littéraires (symbolistes, futuristes, akméistes, etc.), personnages grands et moins grands de cette comédie humaine en forme de tragédie - russe et internationale - entrent en scène, ressortent, réapparaissent sans que jamais ce ballet un peu vertigineux ne devienne confus ni lassant. La vie de Mandelstam, de cet homme opiniâtrement amoureux de la vie qu'il n'a cessé de célébrer jusqu'à son dernier souffle, est un hymne à la dignité fragile de l'homme dans une époque menaçante, et à la liberté.

02/2012

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Critique littéraire

Correspondance avec Alexandre Soljenitsyne et Nadejda Mandelstam

Libéré en 1951 après avoir traversé l'expérience des camps les plus durs du stalinisme (notamment les terribles gisements d'or de la Kolyma), Chalamov entreprend avec une ardeur farouche de renouer — à travers son oeuvre, mais aussi grâce à une foisonnante correspondance — les liens rompus avec la vie et la création. L'interlocuteur privilégié est d'abord Alexandre Soljenitsyne. Chalamov confronte, avec celui qui défia aux yeux du monde le système communiste, sa vision de l'internement concentrationnaire. Il rend hommage à Une journée d'Ivan Denissovitch qui vient alors de paraître, mais il n'en dispute pas moins avec son auteur de tous les détails qui font la force, la vérité du témoignage et la nouveauté d'une écriture. Jugeant cette terrible traversée comme un temps absolument funeste, il définit ce que signifie dès lors à ses yeux écrire sur les camps et fait ainsi apparaître, entre lui et le grand prophète slavophile, une fracture qui est encore aujourd'hui au coeur d'une vive polémique. Dans ses échanges avec Nadejda Mandelstam (la compagne fidèle du grand poète), Chalamov exprime son enthousiasme pour son livre Contre tout espoir, large fresque parcourant le monde artistique du XXe siècle russe. Ainsi naît une grande amitié, dont témoignent ces lettres. Quelques envois à des amis du camp viennent compléter le volume.

04/2019

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Comédie romantique et humorist

Mariage, gossip et autres contrariétés

Dans quelques mois, Jessica et Baptiste vont se marier. Afin d'informer leurs proches de l'organisation, ils créent un blog spécialement consacré à l'événement, sur lequel seuls les invités peuvent se connecter. Seulement, voilà, un ou une mystérieux(se) "MP" semble avoir accès au site et s'amuse à commenter les posts. Qui peut bien se cacher derrière ces initiales ? Pire encore, ce ou cette gossip girl 2. 0 révèle tous les petits secrets des mariés et surtout de leurs invités... Qui trompe qui, qui a fait quoi, qui ment à qui... Au secours ! Ce qui s'annonçait si réjouissant menace de finir en eau de boudin ! Révéla-tions, embrouilles, quiproquos et crises de larmes (ou de fous rires) risquent bien de tout faire capoter ! Mais après tout, mariage foireux, mariage heureux, non ?

08/2022

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XXe siècle

L'hirondelle avant l'orage ((Réédition))

Ossip Mandelstam, le grand poète, n'est pas l'artiste qu'il aurait aimé être. Avec sa femme Nadejda, ils vivent de sexe et de vodka, enfermés dans leur appartement moscovite, sale et glacial. Effrayé par les dérives du stalinisme, Mandelstam veut sauver sa belle Russie des griffes de celui qu'il nomme "le montagnard du Kremlin" . Ses poèmes moquant le dictateur vont lui coûter très cher... Robert Littell est l'auteur d'une douzaine de romans, traduits dans le monde entier, dont Ombres rouges et Le Sphinx de Sibérie. Son best-seller La Compagnie, le grand roman de la CIA est disponible en Points. "En tenant ses engagements, Robert Littell réussit son pari : raconter l'histoire d'une époque, montrer la victoire de l'art sur la dictature, mener une intrigue avec virtuosité sans jamais dérouter le lecteur". Lire Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Cécile Arnaud

06/2022

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Poésie

Russie. L'immense et l'intime

Dans ce nouveau numéro, la revue des Etats provisoires du poème visite la Russie à travers notamment plusieurs poèmes inédits d'Ivan Viripaev, Eugen Kluev et Marina Skalova. Elle propose par ailleurs des études sur des auteurs russes du XXe siècle : Marina Tsvetaeva, Ossip Mandelstam, Daniil Harms et un texte très peu connu d'Elsa Triolet. Où l'on découvre que l'écriture née en Russie rime souvent avec "exil" sans rien dissimuler des douleurs qui l'accompagnent. Mais la poésie russe sait aussi se faire révolte contre le prince, acte politique puissant. Parole de liberté dont l'écho résonne jusqu'à nous.

12/2019

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Littérature étrangère

Contre tout espoir. Souvenirs Tome 2

À côté des noms de Soljenitsyne et de Pasternak, celui de Mandelstam est de ceux qui évoquent la résistance de l'esprit contre le terrorisme stalinien. C'est l'air de la liberté qu'on respire dans ce livre étouffant dont le manuscrit, rédigé sans doute en 1964, est parvenu clandestinement aux États-Unis sous le simple titre de "Souvenirs". Les souvenirs commencent en 1934, lors de la première arrestation d'Ossip Mandelstam, et évoquent ses trois années d'exil à Voronej. Ils s'achèvent avec la mort du poète, dans un wagon de déportation en Sibérie, un jour incertain de 1938. Mais, à l'intérieur de ce cadre, Nadejda Mandelstam, sans jamais parler d'elle-même, évoque de la façon la plus vivante toute une génération intellectuelle et politique, de Boukharine à Akhmatova, de Pasternak à Chklovski, et sa rapide réduction au silence dans les années 1920-1930. À ce titre, cet ouvrage ne constitue pas seulement le commentaire le plus autorisé sur les années les plus dramatiques et les plus fécondes de celui qui est unanimement considéré comme le plus grand poète russe du XXe siècle, mais aussi un témoignage exceptionnel sur l'asphyxie de la culture russe qui a accompagné la prise de pouvoir par Staline.

05/2013

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Littérature étrangère

Contre tout espoir. Souvenirs Tome 3

À côté des noms de Soljenitsyne et de Pasternak, celui de Mandelstam est de ceux qui évoquent la résistance de l'esprit contre le terrorisme stalinien. C'est l'air de la liberté qu'on respire dans ce livre étouffant dont le manuscrit, rédigé sans doute en 1964, est parvenu clandestinement aux États-Unis sous le simple titre de "Souvenirs". Les souvenirs commencent en 1934, lors de la première arrestation d'Ossip Mandelstam, et évoquent ses trois années d'exil à Voronej. Ils s'achèvent avec la mort du poète, dans un wagon de déportation en Sibérie, un jour incertain de 1938. Mais, à l'intérieur de ce cadre, Nadejda Mandelstam, sans jamais parler d'elle-même, évoque de la façon la plus vivante toute une génération intellectuelle et politique, de Boukharine à Akhmatova, de Pasternak à Chklovski, et sa rapide réduction au silence dans les années 1920-1930. À ce titre, cet ouvrage ne constitue pas seulement le commentaire le plus autorisé sur les années les plus dramatiques et les plus fécondes de celui qui est unanimement considéré comme le plus grand poète russe du XXe siècle, mais aussi un témoignage exceptionnel sur l'asphyxie de la culture russe qui a accompagné la prise de pouvoir par Staline.

05/2013

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Poches Littérature internation

Acide, Arc-en-ciel

Mon âge, ma bête fauve, qui pourra te regarder au fond des yeux et souder de ton sang les vertèbres de deux siècles ? Ces vers d' Ossip Mandelstam barrent l'horizon de ce livre. "Le siècle", titre de cette poésie, prend, dans ce livre, la forme d'un assassin, d'un missionnaire et d'un hôte errant. Autour de leurs voix, la pierre volcanique d'une maison dans les champs. Pierres, mortier, foyer, vent : de la matière s'élèvent un grondement et un choeur derrière leurs récits, qui les pressent et les portent à l'achèvement. La couleur dominante est le blanc des éclairs qui déchirent le noir d'une nuit fatidique.

10/2011

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Littérature étrangère

Contre tout espoir. Souvenirs

A côté des noms de Soljenitsyne et de Pasternak, celui de Mandelstam est de ceux qui évoquent la résistance de l'esprit contre le terrorisme stalinien. C'est l'air de la liberté qu'on respire dans ce livre étouffant dont le manuscrit, rédigé sans doute en 1964, est parvenu clandestinement aux Etats-Unis sous le simple titre de " Souvenirs ". Les souvenirs commencent en 1934, lors de la première arrestation d'Ossip Mandelstam, et évoquent ses trois années d'exil à Voronej. Ils s'achèvent avec la mort du poète, dans un wagon de déportation en Sibérie, un jour incertain de 1938. Mais, à l'intérieur de ce cadre, Nadejda Mandelstam, sans jamais parler d'elle-même, évoque de la façon la plus vivante toute une génération intellectuelle et politique, de Boukharine à Akhmatova, de Pasternak à Chklovski , et sa rapide réduction au silence dans les années 1920-1930. A ce titre, cet ouvrage ne constitue pas seulement le commentaire le plus autorisé sur les années les plus dramatiques et les plus fécondes de celui qui est unanimement considéré comme le plus grand poète russe du XXe siècle, mais un témoignage exceptionnel sur l'asphyxie de la culture russe qui a accompagné la prise de pouvoir par Staline. La sincérité de l'accent, sa simplicité tragique, sa dignité, son humour donnent son plein sens au prénom dont l'auteur avait fait sa devise : Nadejda signifie en russe " espérance ".

03/2012

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Littérature étrangère

Beauté n'a pas de loi

Dans ces textes écrits entre 2003 et 2012, Juan Goytisolo nous propose sa lecture d'écrivains européens aussi divers que Arno Schmidt, Hermann Broch, Céline, Quevedo, Mikhaïl Boulgakov, Andreï Riély. Il suggère des rapprochements inédits entre les grandes héroïnes de la littérature que sont Emma Rovary, Anna Karénine et la Régente. Il établit aussi un parallèle entre les persécutions de l'Inquisition espagnole du XVe siècle et les pratiques staliniennes dont ont été victimes, entre autres, Isaac Babel et Ossip Mandelstam. Ses analyses passionnantes et érudites, où transparaît sa sensibilité aux enjeux politiques, nous incitent à redécouvrir ces chefs-d'oeuvre. Essayiste autant que romancier, Juan Goytisolo poursuit ici son analyse engagée et rigoureuse de "L'arbre de la littérature" entarnée il y a vingt-cinq ans.

02/2016

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Littérature étrangère

La science des adieux

Nadejda n'a que dix-neuf ans quand elle rencontre Ossip, le 1er mai 1919 ; elle est fascinée par ses vers, convaincue de partager avec lui quelque chose de mystérieux, " l'insouciance et la conscience d'une catastrophe inéluctable ". Un amour absolu naît aussitôt entre eux. Tout au long de leurs vingt ans de vie commune, dans un pays bouleversé par la révolution et la guerre civile, affrontant la misère et la faim, la maladie, la peur, les délations, les vexations littéraires et politiques, les époux Mandelstam vagabondent, de Kiev à Leningrad, puis en Crimée, à Moscou, en Arménie, à Yalta... jusqu'en 1938, année où Ossip est déporté et meurt dans un goulag sibérien. Au fil des années, Nadejda est devenue la mémoire vivante de ce poète habité. Pressentant la persécution dont il sera victime, elle a retranscrit ses vers, les a appris par cœur et diffusés auprès de leurs amis. C'est ainsi qu'elle donnera aux poèmes de son mari le destin public que l'Union soviétique avait peu à peu nié à cet homme ayant " l'habitude dangereuse de dire ce qu'il pense ". Derrière le portrait de cet être fragile qui fut l'un des plus grands poètes du XXe siècle, Elisabetta Rasy dépeint la Russie des années trente, en faisant revivre la tragédie des artistes d'avant-garde.

02/2007

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Poésie

L'horizon est en feu. Cinq poètes russes du XXe siècle

Blok - Akhmatova - Mandelstam - Tsvétaïéva - Brodsky

02/2007

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Littérature étrangère

La Rose de personne

"Un rien nous étions, nous sommes, nous resterons, en fleur : la rose de rien, de personne". Au plus près des bouleversements qui affectent son existence et son époque, Paul Celan signe avec La Rose de personne son livre souvent considéré comme le plus important. Sa dimension politique est affirmée dès la dédicace liminaire en souvenir du poète juif russe Ossip Mandelstam, victime du stalinisme. Dans ces poèmes qui tiennent à la fois de la ballade, de la satire, de la romance, de l'ode et de l'élégie, Celan fait entendre sa voix à la mémoire des voix assassinées à Auschwitz. Né à Czernowitz en Roumanie en 1920, mort à Paris en 1970, Paul Celan est l'auteur de neuf recueils de poèmes, dont Pavot et Mémoire, De seuil en seuil et Grille de parole, qui lui valurent le prix Georg Büchner en 1960. Traduction de l'allemand et postface de Martine Broda Edition bilingue Traduction de l'allemand et postface de Martine Broda Edition bilingue

03/2023

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Littérature russe

En mémoire de la mémoire

A la mort de sa tante, Maria Stepanova tombe sur des photographies, des lettres, des journaux intimes. Ces vestiges d'un siècle de vie en Russie déclenchent chez elle un irrésistible besoin de retracer l'histoire des siens et celle de l'Europe depuis la fin du XIXe siècle, et de révéler les mensonges et les faux-fuyants. Mais comment faire émerger la vérité et retranscrire ce passé familial au sein de la grande histoire ? Convoquant tour à tour Walter Benjamin, Charlotte Salomon, Ossip Mandelstam, Roland Barthes ou encore Susan Sontag, Maria Stepanova signe un texte universel sur l'exploration de la mémoire... et son impossibilité, qui lui a valu d'être récompensée du prix Bolchaïa Kniga, le Goncourt russe. Un chef-d'oeuvre de sensibilité et de justesse historique. Historia. Un dédale vertigineux qui nous fait éprouver l'essentiel. Les Inrockuptibles. Une belle méditation sur la naissance et le devenir de la mémoire. Une preuve que, fragile, parfois lacunaire, elle reste ineffaçable. Le Monde des livres. Traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard. Prix du meilleur livre étranger | Prix international de littérature Berman | Prix Transfuge de la meilleure découverte étrangère.

04/2024